9 janvier 2011

Le passage du Rhin (1960) de André Cayatte

Le passage du RhinLui :
Le passage du Rhin nous fait suivre le parcours de deux français aux tempéraments opposés pendant la Seconde Guerre mondiale. Tous deux sont faits prisonniers dès le début de la guerre et envoyé travailler dans des fermes allemandes. L’un est un journaliste qui se bat par idéal pour défendre la Liberté, l’autre est un pâtissier qui subit un peu sa vie. On comprend aisément que le film d’André Cayatte ait pu désarçonner à sa sortie : il prend le contrepied de l’image classique du héros et, en outre, montre la guerre vue du côté allemand. Pour ne rien arranger, il montre aussi une certaine collaboration ordinaire. Le Passage du Rhin a effectivement souvent été critiqué pour son « propos discutable ». Avec le recul, on s’aperçoit que le propos du cinéaste est surtout profondément humaniste. Charles Aznavour se révèle une fois de plus étonnant par la justesse de son interprétation. Avec Tirez sur le Pianiste (1), ce film contribuera à montrer au grand jour ses qualités d’acteur. En réalité, le seul reproche que l’on puisse faire à ce Passage du Rhin est sa construction un peu brouillonne : Cayatte saute parfois d’une scène à l’autre sans liaison et c’est à nous de combler les trous…
Note : 4 étoiles

Acteurs: Charles Aznavour, Nicole Courcel, Georges Rivière, Cordula Trantow
Voir la fiche du film et la filmographie de André Cayatte sur le site IMDB.

(1) Il est amusant qu’Aznavour ait enchaîné les deux films car on ne peut pas dire que Cayate ait été un cinéaste très apprécié par la Nouvelle Vague…!

8 décembre 2010

Les fils du Cid (1964) de Vittorio Cottafavi

Autre titre français : « Les cent cavaliers »
Titre original : « I cento cavalieri »

Les fils du CidLui :
En l’an 1000, alors que les Maures sont installés en Espagne, un petit village isolé de Castille voit arriver un cheikh et cent cavaliers. Ils demandent asile en apportant des cadeaux mais rapidement deviennent des occupants tyranniques. La résistance s’installe… Vittorio Cottafavi est un réalisateur italien surtout connu pour les péplums qu’il a tournés dans les années cinquante. Il signe ici une épopée moyenâgeuse qui est étonnamment riche de plusieurs aspects : un réel fond dramatique, un humour très présent, un contenu idéologique et une petite idylle romantique discrète. Bien qu’il présente en apparence le combat comme noble avec des adversaires capables de se respecter, le fond de son propos est nettement anti-guerre comme le prouve sa scène finale assez terrible. Ses images montrent un certain raffinement esthétique qui renforce l’attrait du film. Cinéma populaire de qualité, Les Cent Cavaliers (ou Les Fils du Cid) ne rencontra pourtant pas le succès.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Mark Damon, Antonella Lualdi, Gastone Moschin, Wolfgang Preiss
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30 septembre 2010

Juliette des esprits (1965) de Federico Fellini

Titre original : « Giulietta degli spiriti »

Juliette des espritsLui :
Tourné après 8 ½, Juliette des esprits est en quelque sorte son pendant : après l’homme, c’est au tour de la femme. Guilietta découvre soudainement que son mari la trompe et va entreprendre un cheminement intérieur pour trouver un nouvel équilibre. Pour se libérer de son carcan, elle devra faire ressurgir les angoisses, les oppressions familiales qui l’ont marquée mais aussi ses rêves et aspirations. C’est l’occasion pour Fellini de créer à nouveau un spectacle bariolé et haut en couleur où il crée des tableaux avec moult personnages très typés. On pourra sans doute objecter qu’il s’agit plutôt du portrait intérieur d’une femme telle que le voit un homme. C’est le premier long métrage en couleurs du cinéaste et il utilise beaucoup le blanc et le rouge, et aussi le vert (ce sont les trois couleurs du drapeau italien…) Les costumes sont assez exubérants (avec une mention spéciale pour les chapeaux!) et la maison de poupée de Guilietta tranche joliment avec le délire visuel qu’offre la maison de sa voisine avec ses fêtes pseudo-païennes. Le rôle principal est tenu par la propre femme de Fellini qui adopte un jeu très terne, probablement à la demande du cinéaste. Juliette des esprits a plutôt été mal accueilli à sa sortie et il reste sans doute un peu sous-estimé. Tout au plus, peut-on l’accuser de quelques longueurs…
Note : 3 étoiles

Acteurs: Giulietta Masina, Sandra Milo, Mario Pisu, Valentina Cortese, José Luis de Villalonga
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5 août 2010

Kill, la forteresse des samouraïs (1968) de Kihachi Okamoto

Titre original : « Kiru »

KiruLui :
Dans le Japon du XIXe siècle, un jeune paysan arrive à bout de force dans un village pour se faire embaucher comme élève-samouraï. Il fait la rencontre d’un vagabond. Tous deux vont se trouver rapidement mêlé dans les complots et intrigues des seigneurs du village. Dans le genre des films de samouraï (genre aussi appelé « chambara » par les amateurs), Kill – La forteresse des samouraïs est assez méconnu ce qui semble assez injuste, au vu de sa qualité. Le film de Kihachi Okamoto est assez remarquable par le subtil équilibre entre dramatique et comique, s’appuyant sur ses deux personnages de premier plan, aux caractères et tempéraments franchement opposés. L’histoire est assez prenante. Il faut ajouter à cela une très belle photographie en noir et blanc et une mise en scène parfaitement maitrisée. De façon un peu surprenante, certains plans et effets, ou encore la musique, peuvent évoquer les westerns italiens de la même époque.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Tatsuya Nakadai, Etsushi Takahashi, Yuriko Hoshi, Naoko Kubo, Tadao Nakamaru
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Remarques :
Kill la forteresse des samouraïs est adapté d’un livre de Shûgorô Yamamoto que Kurosawa avait déjà porté à l’écran avec son Sanjuro (1962).

29 juillet 2010

Danger, planète inconnue (1969) de Robert Parrish

Titre original : « Doppelgänger »
Autre Titre (USA) : « Journey to the far side of the sun »

Danger, planète inconnueLui :
Après la découverte au XXIe siècle d’une planète située exactement de l’autre côté du soleil, une expédition spatiale habitée est mise sur pied pour aller l’explorer. Danger, Planète inconnue a été écrit et produit par le couple anglais Gerry et Sylvia Anderson qui venait de connaître le succès avec la série télévisée de science-fiction Thunderbirds, série faite avec des maquettes et des marionnettes. Le thème de base (que je ne dévoilerai pas pour préserver l’effet de surprise) de ce long métrage est assez original, certes déjà exploité dans la littérature de science-fiction mais assez nouveau au cinéma. Les acteurs viennent essentiellement du monde de la télévision, à commencer par Roy Thinnes que l’on connait bien au travers de la série Les Envahisseurs et qui fait ici une brève incursion au cinéma. S’il a été réalisé avec un budget relativement limité, le film comporte néanmoins de belles scènes d’espace (dans lesquelles on sent assez nettement l’influence du 2001 Odyssée de l’espace de Kubrick, sorti un an plus tôt) et des effets spéciaux de modernité bien intégrés. Le « twist final » est étonnant… Bien réalisé, Danger Planète Inconnue est un film peu connu qui ne manque pas de charme.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Roy Thinnes, Ian Hendry, Patrick Wymark, Lynn Loring, Loni von Friedl
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Remarques :
Après ce long métrage, le couple Anderson reviendra vers la télévision pour produire (entre autres) deux autres séries de science-fiction très célèbres : UFO (Alerte dans l’espace) et Cosmos 1999.

17 juillet 2010

Les comédiens (1967) de Peter Glenville

Titre original : « The Comedians »

Les comédiensLui :
Basé sur un roman de Graham Greene qui en a assuré lui-même la transposition, Les Comédiens nous plonge dans l’Haïti de Duvallier et de ses sinistres Tontons Macoutes. Un anglais, patron d’un bel hôtel sans clients, tente avec quelques occidentaux de passer entre les gouttes et de rester apolitique. Le titre du film prête un peu à confusion : en fait, il caractérise la faculté de ces personnages de mentir à leur entourage par jeu social, sentimental ou politique. Il ne fait nul doute que les qualités médiatiques du couple Taylor/Burton aient motivé les producteurs américains mais le film, d’esprit plutôt anglais, n’est pas sans intérêt. Il est porté par la belle interprétation de Richard Burton, qui manifeste, comme toujours, une très forte présence à l’écran. Il est soutenu par de solides seconds rôles, remarquablement tenus par des acteurs comme Alec Guinness, Peter Ustinov ou encore Lillian Gish. Petit plus : le film présente aujourd’hui un certain intérêt historique.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Richard Burton, Elizabeth Taylor, Alec Guinness, Peter Ustinov, Paul Ford, Lillian Gish
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6 juillet 2010

Le jour du vin et des roses (1962) de Blake Edwards

Titre original : « Days of wine and roses »

Le jour du vin et des rosesLui :
Intermède dramatique dans la filmographie de Blake Edwards, Le jour du vin et des roses est l’un des rares films hollywoodiens traitant de l’alcoolisme. Jack Lemmon, probablement désireux de démontrer ses talents d’acteur dramatique, est à l’origine du projet : porter au grand écran une pièce de J.P. Miller qui avait été très remarquée à la télévision. L’histoire est celle d’un cadre commercial qui va entraîner sa femme dans l’alcoolisme. Il est inévitable de penser à son illustre prédécesseur, le film que Billy Wilder a réalisé 17 ans plus tôt: Le Poison. Tourné en un superbe noir en blanc, le film de Blake Edwards atteint une tension dramatique soutenue, aidé par l’excellent jeu de Jack Lemmon et de Lee Remick. Remarquablement construit, le film est ponctué de scènes particulièrement fortes qui alimentent la force du film jusqu’à sa fin, assez puissante.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Jack Lemmon, Lee Remick, Charles Bickford, Jack Klugman
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Le jour du vin et des roses Remarques :
1) Blake Edward a subi de fortes pressions pour édulcorer la fin. Il a heureusement tenu bon. Jack Lemmon avait d’ailleurs avancé son départ vers l’Europe (pour son film suivant) afin d’empêcher le tournage de toute nouvelle scène.
2) La version TV de The days of wine and roses a été diffusée en 1958 par CBS dans la série Playhouse 90. Elle avait été tournée sur la direction de John Frankenheimer qui aurait bien aimé diriger également la version cinéma. Ce serait Jack Lemmon qui aurait préféré Blake Edwards.
3) Le titre peut surprendre. Cette phrase est extraite d’un court poème du poète anglais Ernest Dowson (1867-1900) intitulé « Vitae Summa Brevis » :

Le jour du vin et des roses

They are not long, the days of wine and roses:
Out of a misty dream
Our path emerges for a while, then closes
Within a dream.

Que l’on peut traduire assez librement par :
« La vie est brève » – « Ils ne durent pas les jours du vin et des roses : / Emergeant d’un rêve brumeux / Notre chemin se trace un moment avant de s’achever / Comme dans un rêve. »
(En utilisant le singulier au lieu du pluriel, la personne qui a traduit le titre en français en a quelque peu détruit le sens au passage.)
A noter que le titre « Gone with the wind » était également tiré d’un poème de Dowson.

11 juin 2010

Les compagnons de la marguerite (1967) de Jean-Pierre Mocky

Les compagnons de la margueriteLui :
Virtuose de la restauration de documents écrits à la Bibliothèque Nationale, l’employé-modèle Matouzec (Claude Rich) découvre soudainement qu’il peut utiliser ses talents pour modifier le registre d’état civil de son mariage. Il passe donc une annonce pour faire un échange de conjoint avec un autre couple, « sans frais d’avocats et sans tracasserie administrative ». C’est l’inspecteur Leloup (Francis Blanche) qui va y répondre pour tenter de le coincer. Ce ne sera pas si facile… Avec Les Compagnons de la Marguerite, Jean-Pierre Mocky s’attaque joyeusement à l’institution du mariage qu’il fait voler en éclats avec un humour bien enlevé. Lui-même sortait d’un divorce difficile, ce qui a du le motiver tout particulièrement. Ici, tout se fait à l’amiable, dans la bonne humeur, échange de conjoints ou même polygamie, tout le monde est heureux… sauf les avocats qui n’ont plus de travail. Mocky fustige un modèle de société où il faut un permis pour tout. Tourné presque deux ans avant mai 68, son film présente une utopie qu’il appelle « la démocratie conjugale ». Claude Rich incarne parfaitement l’idéaliste naïf avec une petite touche d’anarchisme mondain. Face à lui, il a un solide groupe de policiers, Francis Blanche et Michel Serrault en tête, qui alimentent l’histoire en situations cocasses dans ce jeu du chat et de la souris. Les jeux de mots sont nombreux, souvent assez discrets, bien intégrés dans les scènes. Personne ne charge trop son personnage, l’humour est constant et bien dosé. Les Compagnons de la Marguerite est l’un des films les plus réussis de Jean-Pierre Mocky. C’est un vrai plaisir de le redécouvrir aujourd’hui.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Claude Rich, Michel Serrault, Francis Blanche, Paola Pitagora, Roland Dubillard, René-Jean Chauffard
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Remarque :
Catherine Rich, qui interprète la femme de Claude Rich dans le film (la grande adepte de la télévision), était (et même est toujours) sa femme dans la vraie vie.

10 juin 2010

Le mauvais chemin (1961) de Mauro Bolognini

Titre original : « La viaccia »

Le mauvais cheminLui :
A la fin du XIXe siècle, une famille tente de maintenir entière la petite ferme familiale La Viaccia. Le jeune fils Amerigo est envoyé chez son oncle malade à Florence dans l’espoir de bénéficier du futur héritage. Mais, une fois en ville, il tombe amoureux de la belle Bianca qui travaille dans une maison close. Le mauvais chemin est adapté d’un roman de Mario Pratesi. Sur cette trame qui évoque Zola, le film de Mauro Bolognini est à la fois un grand drame passionnel sans espoir et une peinture sociale qui met en relief les différences entre la grande pauvreté des campagnes et la relative aisance de la bourgeoisie des villes. C’est aussi le triomphe de la passion sur la raison. Filmé en noir et blanc, La Viaccia restitue parfaitement l’atmosphère du tournant du siècle, avec ses décors de maisons closes, lourdement chargés de tentures et de colifichets. Jean-Paul Belmondo (ici doublé en italien) apporte beaucoup de fraîcheur et de candeur tandis que Claudia Cardinale donne une belle interprétation, surmontant parfaitement la relative rigidité du texte. On lui doit les plus belles et les plus émouvantes scènes du film.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Jean-Paul Belmondo, Claudia Cardinale, Pietro Germi, Romolo Valli
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30 mai 2010

Quoi de neuf, Pussycat? (1965) de Clive Donner

Titre original : « What’s New Pussycat »

Quoi de neuf, Pussycat?Lui :
Un jeune don juan fait tout pour être fidèle à sa fiancée mais toutes les femmes qu’il rencontre s’obstinent à tomber amoureuses de lui… Une aubaine pour le psychiatre farfelu et obsédé qu’il consulte. Quoi de neuf Pussycat? reste dans les annales comme étant le premier film de Woody Allen scénariste et Woody Allen acteur. Si ce dernier a des mots très durs sur ce film, le décrivant comme un massacre de son scénario par les producteurs, le résultat reste très amusant et assez délirant. Situations improbables et bons mots s’enchainent à bon rythme et Peter O’Toole occupe très bien le rôle central de cette histoire passablement mouvementée. Quoi de neuf, Pussycat? Peter Sellers, attifé d’une perruque dans le pur style médiéval, s’en donne à cœur joie dans son rôle de psychiatre obsédé par les femmes. Quoi de neuf Pussycat? fut un gros succès populaire mais fut boudé par la critique de l’époque qui se plaisait à dire que le meilleur du film était le générique… Avec le recul, ce jugement paraît pour le moins assez sévère. Le film fait toujours passer un bon moment, un délire visuel et verbal où l’on sent bien la patte de l’humour de Woody Allen qui montrait à cette époque une forte influence des Marx Brothers.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Peter Sellers, Peter O’Toole, Romy Schneider, Capucine, Paula Prentiss, Woody Allen, Ursula Andress
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Remarques :
1) Au départ, le film devait une gentille comédie basée sur Warren Beatty qui allait tenir le rôle principal. « What’s new Pussycat ? » était d’ailleurs une phrase que Warren Beatty, connu pour ses nombreuses conquêtes féminines, utilisait fréquemment dans la vraie vie. Le scénario tournant au burlesque à ses dépends, Warren Beatty refusa d’y participer. Ce fut le début d’une brouille durable entre Warren Beatty et Woody Allen.
2) Le film fut entièrement tourné en France.
3) Les scènes de karting furent dirigées par Richard Talmage.
4) En apparition fugitive (cameo), on notera la présence de Richard Burton (la vague connaisance croisée dans le bar) et de Françoise Hardy (la secrétaire de mairie).
5) Le film eut un (piètre) remake : Pussycat, Pussycat, I love you de Rod Amateau (1970).
6) On peut rapprocher le film de Casino Royale (1967) du même producteur Charles Feldman (voir nos commentaires sur ce film)