21 août 2011

Shutter Island (2010) de Martin Scorsese

Shutter IslandEn 1954, un officier de police fédéral arrive sur l’île de Shutter Island proche de Boston, un asile psychiatrique pénitencier où sont enfermés de dangereux criminels. Il doit enquêter sur une évasion bien mystérieuse… Shutter Island est adapté d’un best-seller de Dennis Lehane sur les traitements psychiatriques opérés sur les criminels dans les années cinquante et sur la paranoïa. L’intrigue est particulièrement bien mise en place, réservant des surprises de taille. Nous sommes constamment déstabilisés, d’abord par certaines images, par le parallèle avec les expériences humaines menées par les nazis, puis par le renversement de nos certitudes. Nous avons l’impression de perdre pied face au labyrinthe mental qui se dévoile peu à peu. La tension est permanente, amplifiée par les images parfaitement maitrisées de Scorsese. Le réalisateur emploie une fois de plus son acteur fétiche, DiCaprio, qui fait ici une très belle prestation, riche et complexe. Shutter Island est un film puissant, assez angoissant mais terriblement prenant.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Leonardo DiCaprio, Mark Ruffalo, Ben Kingsley, Michelle Williams, Emily Mortimer, Patricia Clarkson, Max von Sydow
Voir la fiche du film et la filmographie de Martin Scorsese sur le site IMDB.

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5 août 2011

Fenêtre sur cour (1954) de Alfred Hitchcock

Titre original : « Rear Window »

Fenêtre sur courContraint à l’immobilité avec une jambe dans le plâtre, un reporter-photographe passe ses journées à la fenêtre, observant la vie de ses voisins. Peu à peu, il a le pressentiment que l’un d’entre eux vient de tuer sa femme… Fenêtre sur cour est à juste titre l’un des films les plus célèbres d’Hitchcock. Pendant près de deux heures, nous partageons la vision de James Stewart, Hitchcock nous mettant ainsi dans la position du voyeur. La construction est parfaite, le plus remarquable étant l’unité de lieu. C’est d’ailleurs un petit tour de force technique dans la mesure où la caméra reste dans une seule et unique pièce pendant tout le film (1). Outre le simple attrait du voyeurisme, le film séduit par la richesse des détails :Fenêtre sur cour c’est un véritable petit monde à échelle réduite que James Stewart a dans sa cour. Grace Kelly est d’une beauté époustouflante : sa première apparition (un gros plan sur son visage s’approchant de James Stewart endormi) est une véritable vision céleste. Il n’y a aucun temps mort, la tension monte progressivement et devient presque insoutenable vers la fin. Fenêtre sur cour est un film parfait.
Elle: 5 étoiles
Lui : 5 étoiles

Acteurs: James Stewart, Grace Kelly, Wendell Corey, Thelma Ritter, Raymond Burr
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Fenêtre sur cour (1) La caméra (où plus exactement le point de vue) ne quitte la pièce de James Stewart que pendant de très courts instants : à la mort du petit chien et à la toute fin. Sinon, nous sommes toujours soit en vision subjective, soit face à James Stewart. A noter que même la musique vient du petit monde de la cour, elle fait partie de la scène. Pendant le tournage, tous les acteurs portaient une oreillette couleur chair afin qu’Hitchcock puisse les diriger à partir de l’appartement de James Stewart. L’immeuble recréé en studio était si complet que Georgine Darcy (Miss Torso) aurait vraiment vécu dans son « appartement » durant tout le mois de tournage.

Remarques :
Fenêtre sur cour Le scénario de Fenêtre sur cour est tiré de « It had to be murder » (cela ne peut-être qu’un meurtre), une nouvelle de Cornell Woolrich (alias William Irish) qui se serait inspiré d’une nouvelle de H.G. Wells, « Par la fenêtre ».

Lors de la ressortie du film en 1968, Hitchcock a parlé ainsi de son film : « Si vous n’éprouvez pas de délicieuse terreur en regardant Fenêtre sur cour, alors pincez-vous : vous êtes probablement mort ! »

Remake :
Un remake sans grand intérêt a été fait pour la télévision américaine ABC :
Fenêtre sur Cour (Rear Window) de Jeff Bleckner (1998) avec Christopher Reeves et Daryl Hannah.

4 janvier 2007

Les Cinq Secrets du désert (1943) de Billy Wilder

Titre original : Five Graves to Cairo

Les 5 secrets du désertElle :
Un hôtel paumé au fin fond du désert, un soldat anglais rescapé et recueilli par deux hôteliers atypiques, le général Rommel et ses soldats qui logent dans l’hôtel. Voilà un cocktail idéal pour faire frémir le spectateur. L’Anglais prend la fausse identité d’un espion allemand et livre les secrets de l’armée allemande à son pays. Billy Wilder parvient à créer un climat pesant et angoissant ainsi qu’une intrigue originale et captivante même si parfois il y a quelques longueurs.
Note : 4 étoiles

Les 5 secrets du désertLui :
Ce film de guerre s’inscrit dans l’effort de guerre que le gouvernement impose aux studios. Billy Wilder s’écarte toutefois du schéma traditionnel du genre et son film est remarquablement ficelé, nous plongeant dans une atmosphère forte : il nous enferme dans un suspense psychologique puissant. Point de fait d’armes ici, pourtant la guerre est on ne peut plus présente. Le scénario est fort, soutenu par une belle interprétation. Erich von Stroheim est magistral.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Franchot Tone, Anne Baxter, Akim Tamiroff, Erich von Stroheim
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