30 janvier 2023

Radioactive (2019) de Marjane Satrapi

RadioactiveParis, fin du XIXe siècle. Marie est une scientifique passionnée qui a du mal à imposer ses idées et découvertes au sein d’une société dominée par les hommes. Avec Pierre Curie, un scientifique tout aussi chevronné qui deviendra son époux, ils mènent des recherches sur les radiations et découvrent deux nouveaux éléments : le radium et le polonium…
Radioactive est un film britannique réalisé par Marjane Satrapi. Le scénario est inspiré du roman graphique Radioactive: Marie & Pierre Curie: A Tale of Love and Fallout de l’américaine Lauren Redniss. Le film parait très conventionnel et artificiel, alourdi par des procédés narratifs insistants et des effets de dramatisation inutiles. Les flashbacks sont d’une grande lourdeur et les projections dans le futur (pour nous montrer les bienfaits et les méfaits de la radioactivité) franchement ridicules. De plus, transformer Marie Curie en féministe radicale est un procédé d’une grande facilité, probablement pour moderniser artificiellement son image. Radioactive a beau être une production britannique, on y retrouve tous les défauts et les travers des productions hollywoodiennes les moins subtiles. Tout cela est bien décevant de la part de la réalisatrice de Persepolis et de Poulet aux prunes.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Rosamund Pike, Sam Riley, Simon Russell Beale, Aneurin Barnard
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RadioactiveRosamund Pike dans Radioactive de Marjane Satrapi.

13 janvier 2023

La Marque (1957) de Val Guest

Titre original : « Quatermass 2 »
Autre titre français : « Terre contre satellite »
Autre titre (USA) : « Enemy from Space »

La Marque (Quatermass 2)Ayant détecté une chute de petites météorites, le professeur Bernard Quatermass se rend sur le point d’impact avec l’un de ses collaborateurs. Celui-ci est grièvement blessé au visage par l’une des météorites retrouvées. De plus, le professeur découvre sur place une usine comprenant de mystérieuses coupoles, avant d’être pris en chasse par d’étranges agents de sécurité armés…
La Marque (alias Terre contre satellite) est un film britannique réalisé par Val Guest et produit par la Hammer. Il s’agit du deuxième long-métrage dans lequel intervient le personnage du scientifique Bernard Quatermass, initialement créé par Nigel Kneale (pour une série télévisée de la BBC). Le premier long métrage Quatermass (Le Monstre, 1955) ayant connu un franc succès, les droits de la deuxième saison furent achetés avant même leur diffusion. Cette fois, les ennemis sont à la fois des extra-terrestres mais aussi des humains ordinaires. Val Guest parvient à bien construire la tension petit à petit par des éléments étranges qui nous intriguent, ce qui lui permet de faire oublier la faiblesse du budget (néanmoins plus conséquent que pour le premier volet). Il utilise fort bien le décor réel d’une raffinerie Shell. Ce Quatermass 2 parait finalement encore plus réussi que le premier.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Brian Donlevy, John Longden, Sidney James, Bryan Forbes
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Remarque :
* Le film connut aussi le succès, qui fut cependant éclipsé par celui de The Curse of Frankenstein, produit la même année par la Hammer. L’alcoolisme de Brian Donlevy aidant, le personnage fut mis de côté pour ne revenir que dix ans plus tard avec Quatermass and the Pit (1967), adaptation de la troisième saison diffusée en 1958 sur la BBC.
* Le titre original est Quatermass 2. Le film passe pour être le premier qui utilise le chiffre arabe « 2 » et non le chiffre romain « II » pour désigner une suite. Toutefois, comme on peut le voir sur l’affiche ci-dessus (affiche originale UK), le chiffre romain fut utilisé par les distributeurs sur les affiches.

La Marque (Quatermass 2)Brian Donlevy et Phillip Baird dans La Marque (Quatermass 2) de Val Guest.

La Marque (Quatermass 2)Bryan Forbes et Brian Donlevy dans La Marque (Quatermass 2) de Val Guest.

La Marque (Quatermass 2)John Longden, Brian Donlevy et Sidney James dans La Marque (Quatermass 2) de Val Guest.

13 septembre 2022

Le Monstre (1955) de Val Guest

Titre original : « The Quatermass Xperiment »
Titre USA : « The Creeping Unknown »

Le Monstre (The Quatermass Xperiment)Une fusée spatiale fait un atterrissage brutal en rase campagne. Le physicien Bernard Quatermass arrive sur les lieux avec ses assistants, parmi lesquels une femme qui se trouve être l’épouse de l’un des trois passagers de l’engin spatial. Tous attendent de pouvoir ouvrir la porte après refroidissement…
Adapté d’une série télévisée à succès de la BBC écrite par Nigel Kneale, Le Monstre est un film britannique réalisé par Val Guest et produit par la Hammer. Le scénario est signé par l’américain Richard Landau. En outre, deux acteurs américains (Brian Donlevy et Margia Dean) furent choisis pour pouvoir accéder au marché Etats-Unien. L’histoire est assez brillante et le film se révèle historiquement important dans la science-fiction, un véritable tournant même : alors que le genre tournait en rond avec les sempiternelles conséquences des essais atomiques, Le Monstre est le premier film à montrer la science sous un visage positif. Le professeur Quatermass est un scientifique brillant, désireux de faire avancer la science pour le bien de l’humanité tout en étant d’une grande conscience morale. Le film était considéré aussi comme un film d’horreur à sa sortie (il faut être très facilement impressionnable pour être effrayé aujourd’hui) ; il joue sobrement avec la métamorphose des corps, se montrant précurseur sur ce thème (on peut penser à David Cronenberg). Le film fut tourné en noir et blanc avec peu de moyens. Le succès fut important, marquant ainsi le début d’une période faste pour la Hammer.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Brian Donlevy, Jack Warner, Margia Dean, Richard Wordsworth, Gordon Jackson, David King-Wood, Lionel Jeffries, Jane Asher
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Remarques :
* La scène bien connue de 2001 : L’Odyssée de l’espace où une hôtesse de l’air marche sur le mur d’un couloir circulaire a probablement été inspirée par une scène de ce film : on y voit un astronaute marcher sur le mur gauche de la cabine.
* Le titre initial  The Quatermass Experiment  fut astucieusement changé en Xperiment  par la Hammer pour souligner le fait que le film était classé « X » en Grande-Bretagne (interdit aux moins de 16 ans).
* La petite fille qui tente de fraterniser avec « le monstre » est interprétée par Jane Asher, future actrice et future petite amie de Paul McCartney entre 1963 et 1968. C’est elle qui lui inspira nombre de chansons qu’il a écrites durant cette période.

Suites :
La Marque (Quatermass 2, 1957) de Val Guest avec Brian Donlevy
Les Monstres de l’espace (Quatermass and the Pit, 1967) de Roy Ward Baker avec Andrew Keir

Le Monstre (The Quatermass Xperiment)David King-Wood, Brian Donlevy et Richard Wordsworth dans Le Monstre (The Quatermass Xperiment) de Val Guest.

11 septembre 2021

Les Survivants de l’infini (1955) de Joseph M. Newman

Titre original : « This Island Earth »

Les Survivants de l'infini (This Island Earth)Le Dr. Cal Meacham, brillant chercheur dans le domaine de la radioactivité, reçoit un étrange condensateur en remplacement de celui qu’il a commandé. Plus tard il reçoit un catalogue de composants électroniques et les plans d’une machine qui se révèle être un interociteur, un outil de communication. Un homme mystérieux apparaît alors sur l’écran et dit à Meacham qu’il a réussi le test…
Les Survivants de l’infini (ou Terreur sur l’univers en Belgique) est un film de science-fiction américain réalisé par Joseph M. Newman. Il s’agit de l’adaptation d’un roman de Raymond F. Jones, originellement paru en trois nouvelles dans le pulp-magazine Thrilling Wonder Stories et qui avait connu un certain succès une fois assemblé en roman. Tourné au milieu d’une période prolifique dans le domaine de la science-fiction, il se distingue des autres productions : les extraterrestres n’y sont pas vraiment hostiles, l’énergie nucléaire y est montrée comme pouvant avoir des effets bénéfiques pour l’homme. Le scénario est à la fois simple et susceptible d’engendrer une vraie réflexion, il est le reflet des questionnements des écrivains de science-fiction de l’époque. A cela, il faut ajouter l’élément qui a le plus frappé à sa sortie : une flamboyante utilisation de la couleur, des effets spéciaux assez stupéfiants (pour l’époque bien entendu) et dispendieux (plus de deux ans de tournage). This Island Earth est un film important de la science-fiction des années cinquante, il est ainsi comparable à Forbidden Planet qui sera tourné l’année suivante.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Jeff Morrow, Faith Domergue, Rex Reason
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Remarques :
* This Island Earth est la réalisation la plus notable de Joseph Newman qui a signé nombre de petits films de série B.
* Ce film est l’un des derniers à être filmé avec la technique Technicolor trichrome.
* Les scènes finales sur Metaluna ont été tournées par Jack Arnold (L’Etrange créature de lac noir, L’homme qui rétrécit, …)
* La publicité de l’époque affirmait qu’une photo d’OVNI avait servi de base pour le design extérieur du vaisseau spatial.

Les Survivants de l'infini (This Island Earth)Robert Nichols, Jeff Morrow et Rex Reason dans Les Survivants de l’infini (This Island Earth) de Joseph M. Newman.

Les Survivants de l'infini (This Island Earth)Faith Domergue, Rex Reason et Jeff Morrow dans Les Survivants de l’infini (This Island Earth) de Joseph M. Newman.

Les Survivants de l'infini (This Island Earth)Les Survivants de l’infini (This Island Earth) de Joseph M. Newman.

Les Survivants de l'infini (This Island Earth)Les Survivants de l’infini (This Island Earth) de Joseph M. Newman.

Les Survivants de l'infini (This Island Earth)Les Survivants de l’infini (This Island Earth) de Joseph M. Newman.
On remarquera que les premiers posters publicitaires ajoutait une virgule au titre.

21 avril 2021

Le Voyage du Prince (2019) de Jean-François Laguionie et Xavier Picard

Le Voyage du PrinceUn vieux singe, qui est un prince venu d’au-delà de la mer, s’échoue sur la plage d’un pays inconnu. Découvert par un jeune singe, Tom, il est recueilli par des scientifiques marginaux, deux chercheurs dissidents qui ont osé croire à l’existence d’autres peuples…
Le Voyage du Prince est un film d’animation français. C’est la suite indirecte du film Le Château des singes (1999) du même réalisateur : l’histoire est située dans le même univers et reprend le personnage du prince dans un autre contexte. Elle a été écrite par Jean-François Laguionie et la scénariste Anik Le Ray qui avait déjà collaboré à l’écriture de ses trois films précédents. C’est un très beau conte philosophique qui aborde les thèmes de l’ouverture sur les autres, de la connaissance scientifique, de l’écologie. Bien dosé, le propos est suffisamment fort pour susciter des réflexions, seules les quelques allusions politiques (sur l’utilisation de la peur notamment) sont un peu simplettes. Le dessin est très beau, travaillé tout en restant simple. Il se dégage une réelle magie de l’ensemble. La musique et la voix profonde et chaude d’Enrico Di Giovanni contribuent à l’envoutement.
Elle:
Lui : 5 étoiles

Acteurs: Enrico Di Giovanni, Thomas Sagols
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Le Voyage du PrinceLe Voyage du Prince de Jean-François Laguionie et Xavier Picard.

4 novembre 2019

Quand la terre s’entrouvrira (1965) de Andrew Marton

Titre original : « Crack in the World »

Quand la terre s'entrouvrira (Crack in the World)Dans une région rocailleuse et désertique d’Afrique, une base internationale de scientifiques tente de creuser profondément la terre jusqu’au magma, dans le but de l’utiliser comme une source inépuisable de métaux rares. Bloqué à grande profondeur par une couche très dense, ils envisagent d’utiliser une bombe atomique au fond du trou pour traverser cette barrière…
Sur un scénario écrit par Jon Manchip White, Crack in the World est un film-catastrophe de science-fiction peu connu. La base de l’histoire est assez originale. Elle était certainement plus crédible dans les années soixante. Vu aujourd’hui, le film peut paraître un peu farfelu sur le plan scientifique (la fin notamment fait sourire) mais on peut lui trouver une certaine candeur assez sympathique. Hélas, il aurait gagné à avoir un scénario plus développé et pâtit du manque de moyens de sa réalisation. Dana Andrews ne semble pas très concerné par cette histoire (à noter que l’acteur a joué dans huit films en 1965) mais les autres rôles principaux sont bien tenus.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Dana Andrews, Janette Scott, Kieron Moore, Alexander Knox
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Ajout/correction : J’avais d’abord cru à une première tentative de géothermie. Comme me le fait remarquer un lecteur (voir son commentaire ci-dessous), le film est à replacer dans son époque où l’on fondait beaucoup d’espoirs dans le nucléaire civil. Il nous met donc en garde contre les excès d’optimisme et les projets aventureux (ici, aller récupérer les métaux fondus au centre de la Terre).

Quand la terre s'entrouvrira (Crack in the World)Quand la terre s’entrouvrira (Crack in the World) de Andrew Marton.

Quand la terre s'entrouvrira (Crack in the World)Kieron Moore et Janette Scott dans Quand la terre s’entrouvrira (Crack in the World) de Andrew Marton.

Quand la terre s'entrouvrira (Crack in the World)(de g. à d.) Jim Gillen, Gary Lasdun, Janette Scott et Kieron Moore
dans Quand la terre s’entrouvrira (Crack in the World) de Andrew Marton.

18 septembre 2017

Le Voyage fantastique (1951) de Henry Koster

Titre original (UK) : « No Highway »
Titre original (USA) : « No Highway in The Sky »

Le Voyage fantastiqueL’ingénieur Theodore Honey (James Stewart) pratique des tests de vibrations sur l’empennage d’un avion de ligne de nouvelle génération. Ses calculs sont formels : la queue de l’appareil va immanquablement se désagréger après exactement 1440 heures de vol. Pour prouver ses dires, il doit se rendre sur les lieux d’un précédent crash inexpliqué pour tenter de retrouver la queue de l’appareil. Il s’y rend en avion… Sur un sujet alors très actuel (les premiers avions de ligne à réaction datent de cette époque), l’anglais Nevil Shute (lui-même ingénieur aéronautique) a écrit le roman No Highway en 1948. Cette adaptation cinématographique en suit la trame d’assez près. Ce n’est pas tant un film-catastrophe, l’accent étant surtout mis sur l’opposition entre un ingénieur et sa hiérarchie incrédule. James Stewart s’en donne à cœur joie pour interpréter ce scientifique lunaire et excentrique, au point de le rendre caricatural. Cette situation « seul contre tous » est en outre renforcée par un aspect moins évident pour nous francophones : dans cette production anglaise à capitaux américains (1), James Stewart est le seul acteur américain et cela s’entend car l’acteur a toujours eu un accent américain très prononcé. Face à lui, Marlene Dietrich joue presque son propre rôle, celui d’une star voyageant sur le même avion. L’ensemble est de bonne facture, sans excès de sentimentaliste malgré la présence d’une petite fille. Le plus étonnant dans cette histoire est son caractère prophétique (lire ci-dessous).
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: James Stewart, Marlene Dietrich, Glynis Johns, Jack Hawkins
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Remarque :
* Trois ans plus tard, à la suite de plusieurs accidents, des problèmes de structure furent mis en évidence sur le premier avion de ligne à réaction en production, le De Haviland DH 106 Comet. Il fut établi que ces accidents étaient dus à la fatigue du métal sur les cellules, phénomène peu connu à l’époque et tous les Comet en service furent alors retirés du service. Le problème venait essentiellement de la forme carrée des hublots (depuis cette date, tous les hublots d’avion ont une forme arrondie).

(1) Les grands studios étaient alors encouragés fiscalement à réinvestir les profits générés au Royaume Uni dans des productions britanniques.

No Highway
James Stewart et Marlene Dietrich dans Le Voyage fantastique de Henry Koster.

No Highway
James Stewart et Glynis Johns dans Le Voyage fantastique de Henry Koster (et les hublots sont carrés!)

Homonyme en français (aucun lien) :
Le Voyage fantastique (Fantastic Voyage) de Richard Fleisher (1966)

23 juin 2017

Une merveilleuse histoire du temps (2014) de James Marsh

Titre original : « The Theory of Everything »

Une merveilleuse histoire du tempsEn 1963 à Cambridge, le jeune Stephen est un étudiant brillant en cosmologie qui cherche encore son sujet de thèse. Ce sera « le temps ». Il tombe amoureux d’une étudiante en art avant de découvrir qu’il est atteint de la maladie de Charcot. On ne lui donne tout au plus que deux ans à vivre… S’il est une personne qui mérite amplement d’avoir un biopic sur son parcours, c’est bien Stephen Hawkins dont le parcours est exemplaire. Que ce soit dans le domaine de la physique ou dans sa vie personnelle, il symbolise à merveille les vertus du « think outside the box » et de la ténacité : par une approche originale, il est le premier physicien à avoir laissé entrevoir la possibilité d’un rapprochement entre la relativité générale et la mécanique quantique (la fameuse « théorie du tout », d’où le titre original du film) et il a persisté à vouloir vivre malgré les sombres pronostics et les difficultés dues à son handicap. Bien entendu, le film insiste beaucoup plus sur sa maladie que sur ses travaux et on y retrouve les codes et travers du genre (ces films montrent toujours les 5% d’inspiration mais jamais les 95% de transpiration), mais il s’agit heureusement d’un film anglais… le même film fait par Hollywood aurait certainement été terrifiant ! Eddie Redmayne est à la fois saisissant et touchant. Une merveilleuse histoire du temps est un beau film qui rend un juste hommage à ce scientifique hors du commun.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Eddie Redmayne, Felicity Jones
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Remarques :
* Le film est basé sur l’autobiographie de Jane Hawkins.
* Stephen Hawkins a aujourd’hui 75 ans. Il a récemment réaffirmé son intention d’aller dans l’espace avec Virgin Galactic (sa place est réservée).
* Pour en savoir plus sur les travaux de Stephen Hawkins : une vidéo de Science étonnante (excellente chaîne YouTube sur la physique de David Louapre).

The theory of everything
Maxine Peake, Eddie Redmayne et Felicity Jones dans Une merveilleuse histoire du temps de James Marsh.

Stephen Howkins
A gauche, le mariage de Stephen Hawkins en 1965, à droite la scène reconstituée dans Une merveilleuse histoire du temps de James Marsh.

18 janvier 2017

Imitation Game (2014) de Morten Tyldum

Titre original : « The Imitation Game »

Imitation GameEn 1951, un inspecteur de police enquêtant sur le cambriolage du domicile d’un certain Alan Turing s’étonne que la victime semble souhaiter éviter toute enquête. Il décide de fouiller le passé de ce professeur et découvre que son dossier est classé secret… Adapté d’une biographie signée Andrew Hodges, le film britannique Imitation Game retrace le rôle joué par le mathématicien Alan Turing pendant la Seconde Guerre mondiale : enfermé avec une petite équipe à Bletchley Park en Angleterre, il parviendra à concevoir un moyen de décoder les messages allemands cryptés par la machine Enigma. Cette connaissance de tous les messages de l’état-major allemand et la gestion habile de cet avantage seront décisifs dans l’issue de la guerre. Ce point n’a été déclassifié qu’en 1996 (le premier livre à en parler date toutefois de 1974). Même s’il  met en relief la séparation entre recherche fondamentale et recherche appliquée, le film du norvégien Morten Tyldum n’aborde pas les principes mathématiques de la cryptographie mais se concentre sur la personnalité d’Alan Turing, son isolement affectif, sa maladresse pour communiquer et son homosexualité qui lui vaudra d’être condamné après la guerre. Même s’il se conforme aux clichés des biopics (avec, par exemple, l’inévitable scène « Euréka! »), Imitation Game est un film très réussi, vraiment prenant, un bel hommage à ce brillant mathématicien qui a contribué à tracer la route vers les machines intelligentes. L’interprétation est excellente, Benedict Cumberbatch en tête.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Benedict Cumberbatch, Keira Knightley, Matthew Goode, Rory Kinnear, Mark Strong
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Imitation game
Benedict Cumberbatch est Alan Turing dans Imitation Game de Morten Tyldum.

Remarques :
* Imitation Game est le nom que Turing avait donné à son test sur l’intelligence artificielle. Le nom « Test de Turing » n’apparaitra qu’en 1968 sous la plume du romancier de science-fiction Arthur C. Clarke et le terme restera. A ce jour, aucune machine n’a réussi à passer ce test de façon incontestable (mais nous en sommes indéniablement très proches).

* Une pomme entamée a été découverte à côté du lit d’Alan Turing et il est vraisemblable qu’il l’ait utilisée pour absorber le cyanure. La légende selon laquelle elle aurait inspiré les créateurs du logo d’Apple a été démentie mille fois mais elle circule toujours autant…

* La reine Élisabeth II a gracié Alan Turing à titre posthume en 2013, soit 61 ans après sa condamnation.

* Précédent film sur le décryptage du code allemand :
Enigma (2001) de Michael Apted avec Kate Winslet et Dougray Scott, film d’espionnage qui ne cherche pas à être historiquement exact et qui ne mentionne pas Alan Turing d’ailleurs.

imitation game
Keira Knightley, Matthew Beard, Benedict Cumberbatch, Matthew Goode et Allen Leech dans Imitation Game de Morten Tyldum.

Imitation game
Charles Dance et Benedict Cumberbatch dans Imitation Game de Morten Tyldum.

17 décembre 2016

Cape et poignard (1946) de Fritz Lang

Titre original : « Cloak and Dagger »

Cape et poignardVers la fin de la Seconde Guerre mondiale, un chercheur en physique nucléaire reçoit pour mission d’aller en Europe pour entrer en contact avec des physiciens que les nazis forcent à travailler pour eux. Le but est d’empêcher l’ennemi de travailler sur la bombe atomique… Cloak and Dagger était le surnom donné à l’Office of Strategic Services (OSS), agence de renseignement américaine créée en 1942 (et qui sera remplacée en 1945 par la CIA). C’est aussi le titre d’un livre-enquête paru en 1946 qui a été source d’inspiration pour le scénario de ce film (qui n’est pas vraiment basé sur des faits réels). On peut le classer parmi les films de propagande, même s’il est sorti après la fin de la guerre ; Hiroshima était alors très récent et il était nécessaire de justifier la bombe et ne pas effrayer les populations. La fin initiale que Fritz Lang avait prévue et tournée (voir ci-dessous) fut d’ailleurs escamotée par la Warner pour placer une fin plus heureuse. Cloak and Dagger apparaît en deçà des autres réalisations de Lang. Ce n’est pas tant le flagrant manque de crédibilité qui joue en sa défaveur mais plutôt son manque de cohésion. Personne ne semble à l’aise dans son rôle, à commencer par Gary Cooper. En fait, ce sont les scènes d’action (ou plus exactement de grande tension) qui sont les plus réussies, comme cette scène de lutte silencieuse dans l’entrée d’un immeuble. Dans ces moments-là, Fritz Lang montre tout son art.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Gary Cooper, Lilli Palmer, Robert Alda, Vladimir Sokoloff
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Remarques :
* Fritz Lang a raconté à Lotte Eisner que la scène finale du film constituait « un avertissement contre la nouvelle terreur représentée par les capacités destructrices de la bombe » mais qu’elle a été coupée et même détruite.
* Il semble que cette fin se déroulait ainsi :
Le chercheur italien meurt de ses blessures dans l’avion. Juste avant de mourir, il montre une photo prouvant que les nazis ont bien un centre actif de recherches en Bavière. Un commando est envoyé sur place. Jesper (Gary Cooper) les accompagne. Ils découvrent un site abandonné et supposent que le centre de recherches a été démantelé, probablement transféré mais où ? En Espagne ? En Argentine ? Ailleurs ? La scène finale montrait Gary Cooper sortant du site abandonné, observant la nature riante et déclarant : « Nous ne sommes qu’au début de l’ère atomique et que Dieu nous garde si nous pensons garder cela pour nous ou si nous croyons pouvoir mettre un terme aux guerres avec cette arme sans nous détruire nous-mêmes. »

Cloak and Dagger
Gary Cooper et Lili Palmer dans Cape et poignard de Fritz Lang.