28 juin 2024

Prête-moi ta main (2006) de Eric Lartigau

Prête-moi ta mainLuis est quadragénaire, célibataire endurci et « nez » chez un parfumeur. Sa mère et ses cinq sœurs forment un véritable clan qui prend toutes les décisions pour l’ensemble de la famille. Luis est comme son défunt père, il n’a jamais son mot à dire. Ses sœurs le couvent tellement qu’il y trouve son compte. Mais quand elles décident qu’il doit prendre une épouse, il doit trouver une parade pour que l’on ne lui parle plus de mariage…
Prête-moi ta main est une comédie réalisée par Éric Lartigau, imaginée, coécrite et interprétée par Alain Chabat. Elle est admirablement écrite et Alain Chabat a vraiment un talent à produire un type d’humour qui ne montre jamais de lourdeurs, ni ne sombre dans la facilité. En outre, cet humour n’est jamais aux dépens d’autrui. Charlotte Gainsbourg est étonnante et drôle. Tous les seconds rôles sont bien tenus à commencer par Bernadette Lafont dans le rôle de cheffe de tribu. Le film connu un grand succès à sa sortie.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Alain Chabat, Charlotte Gainsbourg, Bernadette Lafont, Wladimir Yordanoff
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Bernadette Lafont dans Prête-moi ta main de Éric Lartigau.
Alain Chabat et Charlotte Gainsbourg dans Prête-moi ta main de Éric Lartigau.

26 août 2023

La Promesse de l’aube (2017) de Eric Barbier

La Promesse de l'aubeNina Kacew, jeune femme juive, actrice, et originaire de Russie, élève seule son jeune garçon, Roman, en Pologne. Elle imagine pour lui une carrière toute tracée d’écrivain et de diplomate, l’empêchant de se consacrer à la peinture où il montre pourtant quelque talent. Dynamique, travailleuse et douée en affaires, elle monte une petite entreprise de mode à la manière de la France, pays qu’elle admire…
La Promesse de l’aube est un film français coécrit et réalisé par Éric Barbier. Il s’agit de l’adaptation du roman autobiographique de Romain Gary paru en 1960, déjà porté à l’écran par Jules Dassin en 1970. Il met en scène les relations de l’écrivain avec sa mère ultra-possessive et dirigiste. Le récit suit assez fidèlement celui de l’écrivain. C’est un film au budget important, d’un beau classicisme, porté par une interprétation intense. Charlotte Gainsbourg est remarquable, dans le style « habité par son personnage », souvent au bord du surjeu sans jamais franchir la limite ; elle parvient parfaitement à exprimer le petit degré de folie de son personnage. Pierre Niney est tout aussi étonnant, avec ce mélange de fragilité et de force de caractère. Par son ampleur et son intensité, le film se montre réussi et assez passionnant. Hélas, le succès ne fut pas au rendez-vous.
Elle: 4 étoiles
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Pierre Niney, Charlotte Gainsbourg, Didier Bourdon, Jean-Pierre Darroussin, Catherine McCormack, Finnegan Oldfield
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La Promesse de l'aubePierre Niney dans La Promesse de l’aube de Eric Barbier.

Précédente adaptation :
La Promesse de l’aube de Jules Dassin (1970) avec Assi Dayan et Melina Mercouri.

12 juillet 2023

Les Fantômes d’Ismaël (2017) de Arnaud Desplechin

Les fantômes d'IsmaëlIsmaël Vuillard, réalisateur de films, est perturbé par le retour de Carlotta, sa femme disparue vingt ans plus tôt et dont il n’a pas réussi à faire le deuil. Elle s’immisce au sein du couple qu’il forme avec Sylvia, sa nouvelle compagne…
Les Fantômes d’Ismaël est un film français écrit et réalisé par Arnaud Desplechin. Il met en scène un cinéaste, natif de Roubaix (tiens donc…), particulièrement perturbé par ses « fantômes » : il y a sa femme disparue qui veut reprendre la place qu’elle a abandonnée, son frère diplomate avec lequel il nourrit un contentieux dont on ne connaitra pas vraiment la nature, son beau-père, réalisateur célèbre face auquel il est un petit enfant et ses cauchemars qui le hantent chaque nuit. L’ensemble apparaît désordonné. Aucun fil n’est vraiment approfondi et les personnages ont fréquemment des comportements excessifs, des emportements et des réactions disproportionnés (le réalisateur a qualifié son personnage principal de « frénétique »). Dans ces moments, Matthieu Amalric a un jeu excessif assez gênant. Il y a bien quelques moments de grâce, quelques beaux passages mais l’impression générale reste plutôt négative. Présenté en ouverture du festival de Cannes 2017, Les Fantômes d’Ismaël été bien accueilli par la critique, un enthousiasme qui ne semble pas avoir été partagé par le public.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Mathieu Amalric, Marion Cotillard, Charlotte Gainsbourg, Louis Garrel, Alba Rohrwacher, László Szabó, Hippolyte Girardot
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Extrait du dossier de presse (qui personnellement ne m’a pas vraiment éclairé):
Pour Arnaud Desplechin, Les Fantômes d’Ismaël est un film comprenant cinq films. Il développe : « C’est le portrait d’Ivan, un diplomate qui traverse le monde sans n’y rien comprendre. C’est le portrait d’Ismaël, un réalisateur de film qui traverse sa vie sans n’y rien comprendre non plus. C’est le retour d’une femme, d’entre les morts. C’est aussi un film d’espionnage… Cinq films compressés en un seul, comme les nus féminins de Pollock. Ismaël est frénétique. Et le scénario est devenu frénétique avec lui ! Pourtant, Ismaël dans son grenier essaie de faire tenir ensemble les fils de la fiction…
Je décrivais ainsi mon projet à un ami : « il me semble avoir inventé une pile d’assiettes de fiction, que je fracasse contre l’écran. Quand les assiettes sont toute cassées, eh bien, le film s’achève ».

Les fantômes d'IsmaëlMarion Cotillard et Mathieu Amalric dans Les Fantômes d’Ismaël de Arnaud Desplechin.

16 février 2023

3 coeurs (2014) de Benoît Jacquot

3 coeursMarc, en mission dans une ville de province, rencontre Sylvie. Ils tombent amoureux l’un de l’autre et se donnent rendez-vous dans la capitale. Mais Marc, retardé par un malaise cardiaque arrive trop tard au rendez-vous. De retour dans la ville de province pour la chercher, il rencontre Sophie, et en tombe amoureux sans savoir qu’elle est la sœur de Sylvie, qui est partie aux États-Unis avec son compagnon…
Trois Cœurs est un film français réalisé par Benoît Jacquot. Il en a coécrit le scénario avec Julien Boivent. Après une mise en place assez originale et plutôt bien faite, l’histoire paraît rapidement très artificielle et trop improbable. De plus, le comportement du personnage principal masculin est souvent surprenant sans que l’on puisse avoir la moindre explication : le personnage manque de profondeur pour que l’on comprenne pourquoi il est si torturé. On sent trop la présence du scénariste qui ficelle l’ensemble pour créer une situation, omettant volontairement tous les petits détails qui devraient logiquement dénouer les nœuds, s’étalant en revanche sur des aspects inutiles (les malversations du maire) comme pour nous égare et étoffer. Benoît Poelvoorde fait néanmoins une belle prestation en dehors de son registre habituel.
Elle: 3 étoiles
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Benoît Poelvoorde, Charlotte Gainsbourg, Chiara Mastroianni, Catherine Deneuve, André Marcon, Patrick Mille
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3 coeursCharlotte Gainsbourg et Benoît Poelvoorde dans 3 coeurs de Benoît Jacquot.
3 coeursChiara Mastroianni et Benoît Poelvoorde dans 3 coeurs de Benoît Jacquot.

19 juillet 2022

Suzanna Andler (2021) de Benoît Jacquot

Suzanna AndlerSuzanna Andler, une femme élégante d’une quarantaine d’années, est venue sur la Côte d’Azur pour louer une villa dans la perspective d’y passer l’été avec son amant, Michel Cayre…
Suzanna Andler est un film français de Benoît Jacquot, adapté de la pièce du même nom écrite par Marguerite Duras en 1968. Cette dernière l’avait librement adaptée en 1977 avec Baxter, Vera Baxter (1). Benoît Jacquot a été l’assistant de Marguerite Duras sur trois de ses films au début des années soixante dix (2),  et l’écrivaine lui avait proposé d’adapter Suzanna Andler au détour d’une conversation en 1994, peu de temps avant sa mort. Il lui avait promis de le faire. Il s’agit d’un portrait de femme avec peu de personnages (elle, son amant, une amie), où les dialogues ont toute leur importance. Il est certainement nécessaire de se remémorer le contexte de la fin des années soixante pour l’apprécier. Après des années où elle est restée dans l’ombre de son mari, Suzanna ressent soudain un grand souffle de liberté : elle n’a aucune contrainte matérielle, elle n’a que peu d’attaches, son mari la trompe constamment avec son consentement (forcé), elle a pris un amant. Mais elle ne sait quoi faire de cette liberté, quelle orientation donner à sa vie, et elle se retranche dans des mensonges : elle ment à son amant, elle ment à son amie. En revanche, la conversation au téléphone avec son mari est assez troublante car ils semblent tous les deux sincères et on mesure alors l’équilibre délicat qui s’est établi entre eux. Le personnage de Suzanna est insaisissable et toute la situation reste complexe, dans un état d’indécision. Il n’y a pas de réponse franche ni d’issue claire. Le texte est très beau et Benoît Jacquot réussit à créer une ambiance qui nous enveloppe avec des lents et longs mouvements de caméra et une utilisation parfaite des gros plans. Un envoutement. Si le film a été assez bien accueilli par la critique, on ne pourra en dire autant du public ! Certes, la forme peut rebuter (théâtre filmé, longs dialogues) mais Benoît Jacquot a réalisé une superbe adaptation et Charlotte Gainsbourg est remarquable.
Elle: 4 étoiles
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Charlotte Gainsbourg, Niels Schneider, Julia Roy
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(1) Baxter, Vera Baxter de Marguerite Duras (1977), avec Delphine Seyrig et Gérard Depardieu
(2) Nathalie Granger (1972), La Femme du Gange (1973) et India Song (1974).

Suzanna AndlerNiels Schneider et Charlotte Gainsbourg dans Suzanna Andler de Benoît Jacquot.

2 août 2021

Lux Æterna (2019) de Gaspar Noé

Lux ÆternaCharlotte Gainsbourg accepte de jouer une sorcière jetée au bûcher dans le premier film réalisé par Beatrice Dalle. Les deux actrices discutent entre elles avant de se rendre sur le plateau pour tourner la fameuse scène. Si la réalisatrice et l’actrice s’entendent bien, les relations avec l’équipe du film sont explosives, ce qui rend la préparation de la scène particulièrement chaotique…
Lux Æterna est un moyen métrage français écrit et réalisé par Gaspar Noé, cinéaste argentin vivant en France. Il s’agit d’un film commandé par la maison de haute couture Saint Laurent qui a financé le film (1). Après une longue improvisation des deux actrices qui discutent entre elles pour évoquer des souvenirs (enfin c’est surtout Béatrice Dalle qui parle, Charlotte Gainsbourg n’est visiblement pas à son aise et n’arrête pas de boire), on passe dans les coulisses pour assister à des engueulades continuelles avec les membres de l’équipe. Finalement, le tournage se fait péniblement et se termine dans un chaos stroboscopique qui dure près de 15 minutes. Gaspar Noé continue sur sa lancée de réaliser des films qui secouent les spectateurs, dont la vision est une véritable épreuve… La critique a réservé un bon accueil au film.
Elle:
Lui : 1 étoile

Acteurs: Béatrice Dalle, Charlotte Gainsbourg
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(1) La maison de haute couture Saint Laurent a posé comme conditions la participation au film de « visages » de la marque et l’utilisation de vêtements issus des dernières collections.

Lux ÆternaBéatrice Dalle et Charlotte Gainsbourg et Abbey Lee dans Lux Æterna de Gaspar Noé
(qui se distingue par une large utilisation des diptyques et des triptyques).

26 octobre 2020

Le Soleil même la nuit (1990) de Paolo Taviani et Vittorio Taviani

Titre original : « Il sole anche di notte »

Le Soleil même la nuit (Il sole anche di notte)1753. Le baron Sergio Giuramondo, à la cour du roi Charles III de Naples, est destiné à une belle carrière. Mais lorsqu’il découvre que sa fiancée d’élection, la duchesse Cristina, a été une des maîtresses du monarque, il s’enfuit et rejoint un couvent. La vie de l’Église ne parvenant à satisfaire sa soif d’absolu, il se fait ermite sur le mont Petra…
Le Soleil même la nuit est librement adapté d’une nouvelle de Léon Tolstoï, Le Père Serge. C’est la seconde adaptation par les frères Taviani d’une nouvelle du romancier russe, après Saint Michel avait un coq (1971). Le thème est le chemin long et difficile vers la sainteté d’un homme orgueilleux. Celui-ci se lance de façon très entière dans la recherche d’un absolu, qu’il ne pourra trouver. Si le film des frères Taviani aurait certainement profité d’une interprétation plus forte, Julian Sands ne parvenant pas vraiment à exprimer toute la complexité de son personnage, il n’en est pas moins très beau grâce à une superbe photographie (magnifiques plans des Abruzzes) et des cadrages parfaits et puissants. Souvent considéré comme assez mineur dans leur filmographie, Le Soleil même la nuit est néanmoins un fort beau film.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Julian Sands, Nastassja Kinski, Charlotte Gainsbourg, Massimo Bonetti, Margarita Lozano, Patricia Millardet, Rüdiger Vogler
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Le Soleil même la nuit (Il sole anche di notte)Julian Sands et Patricia Millardet dans Le Soleil même la nuit (Il sole anche di notte) de Paolo Taviani, Vittorio Taviani.

Autres adaptations de la nouvelle de Tolstoï :
Le Père Serge (Otets Sergiy) de Yakov Protazanov et Alexandre Volkoff (1918) avec Ivan Mozzhukhin
Le Père Serge de Lucien Ganier-Raymond (1945) avec Jacques Dumesnil
Otets Sergiy de Igor Talankin (1979) avec Sergey Bondarchuk.

16 mai 2015

Merci la vie (1991) de Bertrand Blier

'Merci la vie'Dans une station vide en bord de mer, l’adolescente Camille pousse son caddie plein de poissons où s’accrochent des mouettes. Elle trouve au milieu de la rue Joëlle, jeune femme inanimée en robe de mariée qui vient de se faire abandonner brutalement par un homme en voiture de sport. Elle la ramène chez elle… Ecrit et réalisé par Bertrand Blier, Merci la vie a souvent été décrit comme une sorte de pendant féminin à Les Valseuses. Il est bien plus abouti toutefois. Le film nous surprend constamment, se jouant des codes et des interdits du cinéma, assemblant les scènes en un patchwork imprévisible, brouillant les époques, passant sans crier gare de la couleur au noir et blanc (sépia en réalité). Le burlesque et le dramatique se télescopent, la réalité et le fantasme n’ont plus de séparation nette. Merci la vie est un grand film surréaliste… Sur le fond, Bertrand Blier pointe du doigt certains désordres de notre civilisation : le désert affectif en premier lieu, la difficulté d’aimer et d’être aimé (Camille doit même pousser son père à faire l’amour à sa mère pour pouvoir être conçue), les multiples obstacles à l’amour que sont la guerre, les maladies (le film a été écrit en pleine « explosion » du sida), la vieillesse, etc. Merci la vie est un film brillant et insolent dans lequel il faut se laisser aller car, comme l’a dit Bertrand Blier lui-même, c’est « un film d’émotions ».
Elle: 4 étoiles
Lui : 5 étoiles

Acteurs: Charlotte Gainsbourg, Anouk Grinberg, Michel Blanc, Jean Carmet, Annie Girardot, Jean-Louis Trintignant, Catherine Jacob, Gérard Depardieu
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Merci la vie
Charlotte Gainsbourg et Anouk Grinberg dans ‘Merci la vie’ de Bertrand Blier.

29 juillet 2012

Melancholia (2011) de Lars von Trier

MelancholiaAlors qu’une gigantesque planète menace la Terre, Justine se marie sans entrain et tente de montrer bonne figure lors de la réception compassée organisée dans la somptueuse demeure de sa sœur… Le prologue de Mélancholia, montrant la Terre se pulvériser contre la planète géante, ne laisse aucun espoir. Ce prologue esthétisant est très beau avec une utilisation originale des ralentis et une atmosphère irréelle puissante. La scène du grand choc est superbe. Ensuite, hélas, nous devons supporter pendant une bonne heure une réception de mariage passablement insupportable (où l’on se dit que l’apocalypse aurait pu avoir le bon goût d’arriver avant la réception plutôt qu’après). La réception révèlera de grandes tensions entre les membres de la famille, ce qui nous rappelle Festen à ceci près que le propos est ici étonnamment vide. Mis à part deux ou trois personnages très typés et symboliquement chargés (le beau-frère = rationalité et matérialisme, le patron = cynisme), les autres sont assez inconsistants. Ce vide est encore plus apparent dans la seconde partie où Charlotte Gainsbourg n’exprime quasiment qu’un seul sentiment en boucle. Mis à part les habituels désagréments de la caméra à l’épaule et du montage stressé, l’image est très belle, avec des éclairages très travaillés. Toujours très près de ses personnages, Lars von Trier multiplie les plans sur le visage Kisten Dunst dont la beauté crée un fort contraste avec son tourment intérieur : la fin du monde, elle (Justine) la souhaite, tout porte d’ailleurs à penser que le film ne se déroule que dans sa tête… Joli mais ennuyeux.
Elle:
Lui : 1 étoile

Acteurs: Kirsten Dunst, Charlotte Gainsbourg, Kiefer Sutherland, Charlotte Rampling, John Hurt, Stellan Skarsgård, Udo Kier
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Melancholia

20 juillet 2012

L’arbre (2010) de Julie Bertuccelli

Titre original : « The Tree »

L'arbrePeter et Dawn vivent avec leurs quatre enfants dans le bush australien. La mort brutale de Peter met un terme à leur bonheur. Simone, la fillette, imagine que l’esprit de son père est passé dans le grand arbre qui domine la maison, un gigantesque figuier qui semble doté de vie… L’arbre est la chronique assez émouvante d’une famille frappée par un décès que Julie Bertuccelli a su filmer sans forcer le trait. Le film oscille entre le conte et le réalisme sans vraiment choisir, ce qui le prive de développer sa personnalité. On peut ainsi certainement reprocher au film de manquer un peu profondeur et aussi d’être un peu trop consensuel. Charlotte Gainsbourg trouve le ton juste pour interpréter ce rôle avec beaucoup de sensibilité.
Elle: 3 étoiles
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Charlotte Gainsbourg, Morgana Davies, Marton Csokas
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