20 avril 2006

The Pledge (2001) de Sean Penn

Titre canadien : « La promesse »

The Pledge Elle :
Je n’ai pas du tout accroché à ce film. Sean Penn en fait beaucoup trop dans le genre thriller à la mode au côté oppressant alors que l’intrigue policière est très conventionnelle et peu passionnante à l’image de Jack Nicholson qui incarne un flic bedonnant au bord de la retraite. (Abandon).
Note : pas d'étoiles

Lui :
C’est un film assez particulier. Sean Penn a réussi à créer un climat étrange et assez fort, à l’image de cette affaire policière, difficile à appréhender. Nicholson n’hésite pas à jouer ce policier à la retraite qui semble avoir 15 ans de plus que son âge, et on trouve bon nombre d’acteurs de premier plan dans des tous petits rôles. La fin est anti-hollywoodienne au possible. Si le film comporte des maladresses, des effets de caméra qui semblent gratuits et quelques longueurs, il n’en reste pas moins digne d’être remarqué pour son originalité.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Jack Nicholson, Robin Wright Penn, Aaron Eckhart, Michael O’Keefe, Sam Shepard, Mickey Rourke, Vanessa Redgrave, Harry Dean Stanton
Voir la fiche du film et la filmographie de Sean Penn sur le site imdb.com.

19 avril 2006

Traquenard (1958) de Nicholas Ray

Titre original : « Party Girl »

Party GirlElle :
Beau film noir, remarquable pour sa mise en scène originale. De somptueux décors rouge et or soulignent l’atmosphère explosive et survoltée du milieu de la pègre new-yorkaise. L’avocat boîteux du sanguinaire Rico Angelo, interprété par Robert Taylor, tombe amoureux de la belle danseuse de cabaret Cyd Charisse. Le scénario reste toutefois assez conventionnel et sans grande surprise.
Note : 4 étoiles

Lui :
Traquenard Voilà un film noir qui pourrait servir de mètre-étalon du genre : tout semble parfaitement en place et à sa place, avec une certaine pureté dans le classicisme, que soit sur le fond ou la forme. Traquenard est aussi une superbe galerie de portraits, classiques eux aussi, depuis le truand/parrain jusqu’à la danseuse innocente au grand coeur. Classique mais parfait.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Robert Taylor, Cyd Charisse, Lee J. Cobb
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18 avril 2006

Les femmes… ou les enfants d’abord… (2002) de Manuel Poirier

Titre original : « La curva de la felicidad »

Les   Femmes... ou les enfants d'abord... Elle :
Manuel Poirier se lance à nouveau dans la chronique sociale de province. Un père de famille de trois enfants très bien interprété par Sergi Lopez, apprend qu’il est père d’une fille de huit ans et se doit de l’accueuillir chez lui. Les femmes ou les enfants d’abord a le mérite d’aborder le thème des enfants abandonnés dans des foyers avec une réelle fraîcheur et sincérité dans les dialogues. On se sentirait presque acteur du film tant le ton est authentique. Mis à part quelques erreurs de casting et des scènes à rallonge, Manuel Poirier se fait plaisir et prend tout son temps pour observer ces familles décomposées qui prennent un nouveau départ.
Note : 4 étoiles

Lui :
Manuel Poirier nous raconte assez simplement une histoire, il regarde, il nous montre la vie d’un homme qui va être un peu bouleversée par l’arrivée d’un enfant de dix ans dans sa vie, son enfant. Il filme d’une façon neutre , presque documentaire, et le film repose beaucoup sur la présence de Sergi Lopez. Hélas, certaines scènes sont excessivement longues et paraissent sans intérêt, c’est dommage car le film a vraiment des côtés touchants.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Sergi López, Marilyne Canto, Sylvie Testud
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18 avril 2006

La lettre écarlate (1926) de Victor Sjöström

Titre original : « The scarlet letter »

La lettre écarlate Elle :
(pas vu)

Lui :
(Film muet) Victor Sjöström est un réalisateur suédois qui est certainement à classer parmi les plus grands du cinéma muet. Un grand souffle lyrique passe dans bon nombre de ses films et celui-ci, tourné dans sa période hollywoodienne vers la fin de sa carrière, en est l’un des plus beaux exemples. Cette histoire poignante de femme adultère dans l’Amérique puritaine du XVIIe siècle a inspiré le cinéma puisque, déjà en 1926, il s’agissait de la 5e adaptation du roman de Nathaniel Hawthorne. Par la suite, il y en eut encore trois, dont celle Wim Wenders en 1973 et la plus récente Les amants du nouveau monde de Roland Joffé en 1995. Mais aucune n’a la force de celle de Sjöström qui parvient à un degré d’intensité assez rare. La lettre   écarlate Lillian Gish se donne toute entière à son personnage et révèle tout son talent à transmettre les émotions et à passer rapidement de l’innocence insouciante à l’accablement causé par son lourd fardeau. Quelle présence ! A ses côtés, Lars Hanson en paraît presque effacé. Sjöström maîtrise parfaitement sa mise en scène et la photographie est remarquable. Du grand cinéma lyrique qui nous laisse sans voix…
Note : 5 étoiles

Acteurs: Lillian Gish, Lars Hanson
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17 avril 2006

Son frère (2003) de Patrice Chéreau

Son frère Elle :
Deux frères qui se découvrent alors que l’un est atteint d’une grave maladie du sang. Patrice Chéreau filme la souffrance du corps, les étreintes, la dégradation physique avec crudité et vérité. L’ambiance de l’hôpital est monacale. Une adaptation éprouvante et émouvante du roman de Philippe Besson.
Note : 4 étoiles

Lui :
C’est un film assez éprouvant. Chéreau filme sans fard, assez crûment même, la maladie incurable et mal connue d’un jeune trentenaire vue à travers les yeux de son frère. Si ce n’est pas exactement le genre de film que l’on a envie de voir spontanément, cela remue assez les tripes et donne une vision différente de certaines choses. Chéreau parvient vraiment à nous mettre dans la peau de ses personnages, sans trop utiliser d’artifices. Comme à son habitude, il aime à s’attarder sur les corps, et il le fait de façon un peu trop appuyée parfois.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Bruno Todeschini, Eric Caravaca, Nathalie Boutefeu
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16 avril 2006

Taking sides : Le cas Furtwängler (2001) d’ István Szabó

Titre original : « Taking Sides »

Le cas Furtwängler Elle :
C’est l’après-guerre à Berlin et les Américains cherchent à prouver l’implication du grand chef d’orchestre Furtwängler dans le régime nazi. C’est un huis-clos étouffant entre un enquêteur militaire américain (Harvey Keitel) et Wilhelm Furtwängler (Stellan Skarsgård) auquel nous convie Istvan Szabo. Celui-ci jongle avec l’ombre et la lumière, les ambiguités de certains personnages qui admirent le chef d’orchestre, l’ébranlement progressif de Furtwängler grâce au travail de sape méthodique de l’américain. Harvey Keitel est prodigieux dans cette confrontation intense. Son plaidoyer est bouleversant.
Note : 5 étoiles

Lui :
Le cas Furtwängler est un film assez puissant qui met en relief les contradictions de la position de Furtwängler pendant la période nazie. Harvey Keitel est étonnant de force, de puissance, d’opiniâtreté dans son rôle d’enquêteur/interrogateur. Le film met bien en relief l’ambiguïté de la position du célèbre chef d’orchestre, qui tout en refusant globalement la politique en général, servait d’étendard au régime nazi.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Harvey Keitel, Stellan Skarsgård
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15 avril 2006

« 2046 » (2004) de Wong Kar-wai

2046 Elle :
Comme toujours, Wong Kar-wai fait une mise en scène éblouissante et novatrice. Du jamais vu ailleurs. Ses personnages féminins sont splendides tout comme ses musiques. Toutefois, la forme visuelle et esthétique prend le pas sur le fond et génère de l’ennui. Il est bien difficile de se laisser happer par les aventures avortées de cet écrivain de science-fiction. Je me sens constamment maintenue à distance par cet esthétisme un peu maniéré et excessif.
Note : 2 étoiles

Lui :
Sur le thème, très classique, d’un romancier qui repense aux femmes qu’il a aimées, Wong Kar-wai livre un film qui est tout sauf classique. Empreint de lyrisme et d’esthétisme, il fait la part belle à la forme, au détriment du récit qui apparaît assez déstructuré et même un peu abscons parfois. La forme, elle, est exubérante dans ses recherches artistiques et frise le maniérisme : les images sont vraiment superbes et Wong Kar-wai travaille ses cadrages, avec un partage de l’image assez étonnant et une utilisation assez poussée des champ-contrechamps. On retrouve aussi sa fascination pour les ralentis et accélérés et, bien entendu, son attrait pour ses actrices féminines qu’il met tout particulièrement en valeur. Tout serait parfait si l’on parvenait à s’intéresser à l’histoire car l’ensemble reste trop froid et peu communicatif en émotions. Son film est un beau spectacle pour les yeux, mais hélas juste un peu ennuyeux.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Tony Leung Chiu Wai, Gong Li, Faye Wong, Zhang Ziyi, Carina Lau
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15 avril 2006

Léon Morin, prêtre (1961) de Jean-Pierre Melville

Léon Morin,   prêtre Elle :
(pas vu)

Lui :
C’est un double portrait que Jean-Pierre Melville nous brosse dans Léon Morin, Prêtre, un double portrait qui pourrait n’en être qu’un seul, tant ces deux personnages se rejoignent, fusionnent. Il est bien entendu surprenant de voir Belmondo, qui sortait du succès d’A Bout de Souffle, incarner un prêtre (et de façon très crédible) mais ce personnage a indéniablement des points communs dans son caractère, son abnégation, sa volonté, avec les personnages de truands solitaires que Melville affectionne. Très belle prestation également d’Emmanuelle Riva. Le film n’est hélas pas sans quelques longueurs.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Jean-Paul Belmondo, Emmanuelle Riva
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14 avril 2006

Love and Diane (2002) de Jennifer Dworkin

Love and   Diane Elle :
Film documentaire émouvant sur la destruction et difficile reconstruction d’une famille noire de Brooklyn. D’une génération à l’autre, le schéma se perpétue. L’abandon des enfants dans un foyer soit à cause du crack, de l’alcool, de la violence cristallise les rancoeurs et les reproches. Le travail de réconciliation entre mère et enfants passe par des crises de colère puis par une écoute réciproque qui s’enclenche grâce aux thérapies de psychologues. 10 ans de travail, 4 ans de tournage pour un regard terriblement lucide sur les minorités déshéritées de New-York.
Note : 4 étoiles

Lui :
(pas vu)

Acteurs: Diane Hazzard
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13 avril 2006

Se souvenir des belles choses (2002) de Zabou

Se souvenir   des belles choses Elle :
Une très bonne surprise pour ce film qui démarre dans un centre spécialisé sur la perte de mémoire. Isabelle Carré interprète remarquablement une jeune femme qui peu à peu perd son identité, ses repères, ses souvenirs. La liaison amoureuse qu’elle tisse avec Bernard Campan qui lui, parvient à retrouver sa mémoire est d’une grande intensité. La moindre activité devient un cauchemar. Zabou parvient sans recourir aux artifices à montrer la fragilité et la force de vivre de ces personnages attachants.
Note : 5 étoiles

Lui :
Zabou Breitman réussit à faire un film touchant, débordant de sensibilité et surtout globalement optimiste malgré la gravité du sujet traité. Il est optimiste, car même si l’issue sera inéluctablement fatale et terrible, ses personnages dégagent une vitalité et parfois même une insouciance qui semble les rendre invulnérables au monde extérieur. L’oubli est d’abord un refuge, et force à se recentrer sur des problèmes simples, comme trouver son chemin. Isabelle Carré est bouleversante, rendant son personnage étonnamment crédible et Bernard Campan est remarquable. Zabou a trouvé le juste équilibre, pour un film somme toute très humain.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Isabelle Carré, Bernard Campan, Bernard Le Coq, Zabou Breitman
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