2 juillet 2006

La grande course autour du monde (1965) de Blake Edwards

Titre original : « The great race »

The Great RaceElle : (pas vu)

Lui :
Excellent film comique de Blake Edwards, dont les péripéties continuelles évoquent plus le dessin animé que le cinéma. Jack Lemmon, en méchant professeur Fate, est vraiment déchaîné et fait un numéro de tout premier ordre, The Great Race à ourdir des pièges et à manigancer perpétuellement des mauvais tours. Il nous gratifie même d’un sacré numéro de grande folle, héritier du trône moldave, numéro qui fait penser à Billy Wilder. Plusieurs scènes sont vraiment mémorables, par exemple cette bataille de tartes à la crème qui est restée dans les annales… On rit beaucoup et franchement.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Jack Lemmon, Tony Curtis, Natalie Wood, Peter Falk
Voir la fiche du film et la filmographie de Blake Edwards sur le site IMDB.

Voir les autres films de Blake Edwards chroniqués sur ce blog…

11 réflexions sur « La grande course autour du monde (1965) de Blake Edwards »

  1. Tout le préambule de cette course autour du monde ne tourne qu’autour de parades désopilantes, exécutées merveilleusement par une caricature de mode, le grand Leslie, contrecarré par des tentatives de remises à niveaux sans cesse avortées d’un hargneux destiné aux glissades perpétuelles.

    Les deux camps sont un partenariat à la frontière d’une terre inconnue, celui qui réussit tout ne peut ressentir le désespoir continuel de l’échec du second et inversement.

    La perfection et son inverse s’affrontent sur un terrain mêlant réussites et échecs cuisants répétitifs, le professeur Fate adepte de la déroute à temps complet valorise ses prestations navrantes par de fantastiques casses gueules dignes du Guinness.

    Cette méchanceté bête et simpliste corrigeant elle-même les outrances de son propre disciple stimule la tolérance et la sympathie acquise envers cet incorrigible petit bonhomme en noir dont les coups lui sont éternellement retournés par un éternel vent contraire, ses malchances en chapelet attise une compassion morale en puissance.

    Fate est d’une bétise presque délicieuse sur le marché de la gloire où les stéréotypes font scintiller les dents des plus beaux au soleil.

    Le noir contre le blanc ceci sur des milliers de kilomètres par tous les temps, désastres et incompétences à perte de vues sous une pluie de gags avec en prime, une gigantesque bataille de tartes à la crème, hommage à deux autres adeptes de la gamelle perpétuelle, Laurel et Hardy.

    Ce film extrêmement drôle de bout en bout est presque Kantien, il définie comme grandeur négative l’échec se débarrassant d’une antinomie pesante pour devenir par une certaine équivalence exécutoire, l’égal mais inverse de la réussite. Fate le prouve le nez dans le crottin par cette phrase :

    « Voilà un exploit que le grand Leslie n’est pas près de réussir ».

    Le bon et le méchant sont enfin réunis par la complémentarité d’un seul verbe « séduire » chacun avec leurs armes respectives qui finalement ne sont qu’une seule lame.

  2. Je dois avoir un problème avec Blake Edwards, capable du meilleur (Victor/Victoria) comme du pire (la Party, au risque de me faire lyncher, mais j’ai l’habitude !), ou du mou (L’amour est une grande aventure). J’ai trouvé celui-ci plaisant, Lemmon et Curtis en grande forme, mais un peu trop léché, inégalement drôle (bon, d’accord, l’homérique bataille de tarte à la crème… :o), mais souffrant paradoxalement de sa longueur, qui atteint je crois 2h30, cruel contraste avec le mordant des dessins animés d’origine (« Les fous du volant ») qui ont bercé des années de jeunesse. Le film est probablement desservi par une vision sur petit écran, qui ne rend pas assez justice au travail de décor et de mise en scène.

  3. Aaah… Satanas et Diabolo… Toute une époque!
    Sinon, vous avez raison : dire que « La Party » est moins bon que « La grande course » à certaines personnes peut se révéler être un tantinet risqué, voire périlleux. ;-))

  4. Un film génial que je n’arrive pas à trouver en DVD ou à télécharger. Il me fait beaucoup penser aux fous volants dans leurs droles de machines. C’est digne des cartoons de tex avery. Je trouve que Peter Falk est desopilant dans le rôle du valet du Pr Fate.

  5. Idem, je n’arrive pas à trouver! Ni la grande course autour du monde, ni ces merveilleux fous volants avec leurs drôles de machines…
    Quelqu’un aurait un tuyau? Merci

  6. Pour répondre aux questions de jjacques et KROL…

    Le film « Ces merveilleux fous volants dans leurs drôles de machines » de Ken Annakin est sorti en DVD il y a de celà quelques années déjà , et est disponible sur les principaux sites de vente « on line » à un prix modique.
    Quant à « La grande course autour du Monde » , une édition récente vient de sortir dans la collection FNAC cinéma ( voir leur site de vente) mais UNIQUEMENT avec la version originale anglaise…
    Vous pouvez cependant commander le DVD zone 1 en import américain via Amazon par exemple ou le site play.com (en anglais) , qui lui , propose également la piste sonore en français avec le doublage d’époque, à condition d’y mettre le prix ,soit entre 20 et 30 euros…
    Bon film

  7. Important à ajouter : non seulement le DVD zone 1 contient la VF (ce que ne contient pas le DVD de la FNAC) mais il faut partie de ces DVD qui sont en fait toutes zones (erreur de protection ?…) et toute très bien sur un lecteur zone 2 (c’est à dire français). En outre, il se trouve assez facilement à bien moins que 20 euros (cherchez pas le titre original). Et bon délicieux film…

  8. Il faut lire « il tourne très bien sur un lecteur zone 2 » et non pas « toute très bien ». Désolé.

  9. Il y a plus d’un bail, « fourvin » a écrit que la longueur de ce film formait un cruel contraste avec le mordant des dessins animés d’origine (« Les fous du volant »).

    C’est un contresens : les dessins animés ne sont pas l’original, puisque c’est précisément le film de Blake Edwards qui a explicitement et directement inspiré la série d’animation, 3 ans plus tard.

    Ce film est « d’origine ». Les dessins animés sont une déclinaison, un prolongement, un remake (brillant).

  10. Oui, vous avez tout à fait raison.
    Ceci dit, je comprenais sa phrase comme signifiant « la première série des dessins animés »… car j’étais persuadé qu’il y en avait eu plusieurs (mais, je viens de vérifier, il n’y a eu qu’une série, du moins à la date à laquelle ce commentaire a été écrit…)

  11. Vous soulignez la bataille de tartes à la crème, certes réjouissante et de belle ampleur, mais pour ma part je suis plus impressionné par la bagarre générale dans le saloon : elle a dû demander une extraordinaire préparation et précision, pour que les mouvements et les coups s’ajustent parfaitement et conduisent progressivement à la destruction méthodique du bâtiment (sans guère de possibilité de multiplier les prises ni d’isoler les combats, le côté « bagarre de masse » ne permettant pas de reprendre ou de se rater). Une prouesse chorégraphique et cinématographique — doublée d’une jubilation pour les spectateurices.

    Par ailleurs, j’aime beaucoup la manière dont le personnage interprété par Tony Curtis est ouvertement fade, sans épaisseur, sans intérêt, caricature de playboy transparent (toujours imaculé y compris lors de la bataille de tartes à la crème… enfin presque). Un rôle pas si facile à assumer dans sa fadeur de bellâtre caricatural. Concernant son personnage, il faut souligner l’extrême réussite d’un running-gag : le fait que toutes les femmes qui croisent sa route l’embrassent passionnément. Au départ, c’est un peu « trop ». Puis, dans des situations incongrues, ça devient vraiment drôle, notamment lors de la bataille dans le saloon ! Le vrai et parfait principe du running-gag : non pas une répétition qui finit par lasser (ce que sont la plupart des prétendus running-gag) mais un effet comique qui s’accentue au fil des répétitions et variations.

    Quant à Jack Lemmon, il cabotine franchement, mais c’est ce qui lui est demandé et il le fait à merveille. Il a dû bien s’amuser à interpréter deux rôles éxubérants (mais de deux exubérances très différentes, déclinant son talent comique). C’est bien sûr lui qui tient le « vrai » premier rôle ici.

    Et pour finir sur l’extraordinaire casting, notons le charme puissant de Natalie Wood (et certains aspects d’émancipation féminine intéressants, même s’ils sont moqués) et le rôle inhabituel et réussi de Peter Falk en comparse burlesque de Jack Lemmon. Ce duo « machiavélique + gaffeur » a inspiré beaucoup d’autres duos comiques ultérieurs.

    Cela m’amène à une réflexion plus générale : il est fort logique que ce film ait inspiré un dessin animé à épisodes (et donc le duo Satanas & Diabolo), car il est déjà construit comme une succession d’épisodes ! D’ailleurs par moments un peu long (les séquences introductives ne sont pas les plus réussies, même si elles permettent de mettre en place les personnages), mais dont le rythme s’accélère et se perfectionne constamment jusqu’à la bataille de tartes à la crème (les séquences suivantes sont plus « résolutives », moins rythmées).

    Une sacrée maîtrise dans le délire, de sacrés numéros d’acteurs et d’actrice(s).

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