8 juin 2006

Le chanteur de jazz (1927) d’ Alan Crosland

Titre original : « The Jazz Singer »

The Jazz SingerLui :
Le Chanteur de Jazz est souvent présenté comme étant le premier film parlant ou le premier film sonore. Ce n’est pas tout à fait exact dans le sens où le premier film sonore doté du procédé Vitaphone fut Don Juan (1926), suivi de Old San Francisco (1927), tous deux du même Alan Crosland. Mais ces deux films n’étaient que des films musicaux. The Jazz Singer n’a, lui aussi, que très peu de paroles, une minute tout au plus, tout le reste est en intertitre, mais toutes les chansons d’Al Jolson sont sonorisées et synchrones.

Le succès fut spectaculaire après du public, apportant au cinéma une porte de sortie de la crise qu’il traversait : Warner, le studio le plus mal en point, avait joué son va-tout avec ce procédé qui stockait le son sur des disques séparés. The Jazz Singer Ce film symbolise donc parfaitement l’avènement du cinéma parlant. Le premier vrai film parlant ne sortira cependant qu’un an plus tard, Lights of New York (1928) de Bryan Foy, et la généralisation du système qui stocke le son sur la pellicule, le Movietone, ne se fera qu’au début des années 30.

En dehors de cet aspect historique, le film n’a toutefois que peu d’intérêt. Al Jolson est avant tout un chanteur et non un acteur, l’histoire en elle-même est des plus conventionnelles et, le jeu des acteurs, peu inspiré. Le Chanteur de Jazz a eu deux remakes, par Michael Curtiz en 1952 et par Richard Fleischer en 1980. Ces deux versions ne sont pas vraiment mémorables.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Al Jolson
Voir la fiche du film et la filmographie de Alan Crosland sur le site IMDB.

Voir les autres films de Alan Crosland chroniqués sur ce blog…

Remakes :
Le chanteur de jazz (The jazz singer) de Michael Curtiz (1952) avec Dany Thomas
Le chanteur de jazz (The jazz singer) de Richard Fleischer (1980) avec Neil Diamond

5 réflexions sur « Le chanteur de jazz (1927) d’ Alan Crosland »

  1. Bonjour,
    je suis en classe de première L et mon sujet de TPE comporte le film « Dom Juan » d’Alan Crosland.
    Je ne trouve pas ce film a visionner, j’ai trouvé « Le chanteur de jazz » en entier sur un site, mais pas « Dom Jaun »
    Si au cas ou quelqu’un saurait ou je pourrais le visionner, qu’il m’aide !! lol
    S’il vous plait, c’est important
    Comment comparer l’oeuvre littéraire et l’oeuvre cinématographique, si je n’ai pas vu l’oeuvre cinématographique !
    D’avance merci !

  2. Bonjour,
    Je dois faire un exposé sur le premier film parlant.
    Mais malheureusement j’ai un certain problème car je trouve plusieurs versions du « Jazz Singer ».
    J’ai une version où c’est un acteur blanc qui joue un noir et une autre où il y a un acteur blanc.

    D’après ce que j’ai pu trouver sur Internet j’ai vu que l’un de ces films était un long métrage et l’autre, au contraire, un court métrage.

    Et donc je ne sais pas quelle version prendre…

    Merci d’avance pour votre aide.

  3. Il y a eu effectivement un remake et même deux (tous deux sont des longs métrages). Je viens de les ajouter au bas de mon billet.

    Vous dites « Je dois faire un exposé sur le premier film parlant » donc c’est sur la version de 1927… 🙂

  4. Je trouve cette présentation on ne peut plus injuste. Certes cinématographiquement ce n’est pas un film majeur, mais historiquement, il est très intéressant. Il montre comment un jeune juif est déchiré entre son intégration dans la société américaine et son identité juive ; il fait une description quasi documentaire de la vie des premiers juifs immigrés d’Europe de l’est ; il montre que pour s’insérer, le chanteur de variété (plutôt que de jazz) devient un acteur de minstrel show/black face, montrant par l’exemple ce qu’affirmait Tony Morrison dans America, pour les immigrés, il y avait toujours des noirs à mépriser aux États-Unis. Et cela en toute bonne conscience, sans avoir l’impression de le faire, mais sans la violence raciste de ce « chef-d’oeuvre » que fut Naissance d’une nation. Par bien des aspects (drame pathétique, référence à la culture populaire dominante « blanche », performance technique, blockbuster), c’est un film typiquement américain et même un des modèle du genre À titre plus subjectif, quand on est juif, intégré, qu’on s’est éloigné de ses origines tout en y restant attaché, les déchirements moraux, que manifestent le personnage de Jackie joué par Al Jolson avec tout le pathos des années 20, peuvent sonner terriblement justes. Et quand de surcroît on étudie la minstrelsy, la conjonction de ce drame avec ce type de spectacle raciste devient bouleversante de pathétisme.

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