4 mai 2011

L’école des auteurs (1933) de Germain Fried

L'école des auteursLui :
(Court métrage de 28 minutes) Un auteur timoré va chez son éditeur pour la énième fois afin d’obtenir une petite avance. L’éditeur est absent. En attendant le retour du patron, son secrétaire entreprend d’expliquer à l’auteur comment s’y prendre pour obtenir ce qu’il désire, en usant d’audace et de fermeté… Ce court métrage récemment redécouvert était initialement prévu pour être passé en première partie de soirée. Cette comédie hilarante repose sur d’excellents dialogues d’Henri Jeanson, qui était alors au tout début de sa carrière d’écrivain pour le cinéma. Le texte est remarquablement servi par un duo d’acteurs que l’on a plus souvent l’habitude de voir dans des seconds rôles : Armand Bernard et Pierre Larquey. L’école des auteurs est une petite merveille d’humour. Une véritable petite pépite.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Armand Bernard, Pierre Larquey, Rognoni, Nane Germon
Voir la fiche du film et la filmographie de Germain Fried sur le site imdb.com

3 mai 2011

Cinquième colonne (1942) d’ Alfred Hitchcock

Titre original : « Saboteur »

Cinquième colonneLui :
A la suite d’un incendie meurtrier dans une usine d’aviation, un jeune ouvrier est accusé à tort de sabotage. Alors qu’il est recherché par la police, il part lui-même à la poursuite du vrai saboteur qu’il a aperçu avant le drame… Cinquième colonne est la contribution d’Hitchcock à l’effort de guerre. Le scénario préfigure celui de La Mort aux Trousses sous plusieurs aspects : dans les deux cas, le héros doit chercher les vrais coupables tout en étant traqué par la police et il devra traverser les Etats-Unis pour trouver la vérité. Cinquième colonne est toutefois moins réussi, en grande partie du fait de l’interprétation et de son manque de consistance, de sa moindre présence (1). Le film ne manque pas de scènes fortes : la fusillade dans la salle du Radio City Music Hall (2), scène largement copiée depuis, et le final dans et sur la statue de la Liberté ont été les plus remarquées. Toutes les scènes se déroulant durant le gala de charité sont certes moins spectaculaires mais tout aussi remarquables. Mais, force est de constater qu’en dépit de ses qualités, Cinquième colonne reste moins intense que de nombreux autres films du réalisateur.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Priscilla Lane, Robert Cummings, Otto Kruger, Norman Lloyd
Voir la fiche du film et la filmographie de Alfred Hitchcock sur le site IMDB.
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Remarque :
Ne pas confondre Sabotage (Agent secret en français), film anglais d’Alfred Hitchcock de 1936 avec Saboteur (Cinquième colonne en français), film américain d’Alfred Hitchcock de 1942.

(1) Hitchcock reconnaitra plus tard que Robert Cummings « appartient à la catégorie des acteurs légers (…) Quand il est vraiment dans une situation mauvaise, on ne peut pas le lire sur sa figure. »
Quant à Priscilla Lane, l’actrice fut imposée à Hitchcock par Universal. D’apparence très classique (le type « girl next door »), l’actrice est à l’opposé du type de femme qu’Hitchcock affectionne (les beautés froides).
(2) Il faut savoir que le Radio City Music Hall était à l’époque le cinéma de New York où avaient lieu les premières des films d’Hitchcock. L’effet a été donc décuplé pour ceux qui y assistaient.

Remarque :
Quand l’espion Fry se déplace en taxi, Hitchcock a inséré un plan d’actualité montrant le paquebot Normandie chaviré dans le port de New York. L’espion a un rictus de satisfaction. La Navy a réussi à faire supprimer cette scène (dans certains états seulement) car elle laissait à penser que le Normandie avait été victime d’un sabotage, ce qui n’était pas le cas. Le Normandie, paquebot français réquisitionné de force par les Etats-Unis, a été victime d’un incendie en 1942 dans le port de New York alors qu’il était transformé en navire transporteur de troupes. Après des tentatives de réparation, le paquebot a finalement été demantelé en 1946.

2 mai 2011

Le temps qu’il reste (2009) de Elia Suleiman

Titre original : « The time that remains »

Le temps qu'il resteElle :
Note : 3 étoiles

Lui :
Le troisième long métrage d’Elia Suleiman est un récit historique et semi-autobiographique se concentrant sur quatre périodes importantes. Palestinien vivant en Israël, c’est une page de l’Histoire de son pays qu’il illustre ici. La forme est très personnelle : Elia Suleiman introduit partout de l’humour, y compris dans les situations les plus dramatiques, un humour qui met en relief l’incongru, l’absurde. Dans ce face à face entre la population palestinienne et l’armée israélienne, la violence est constamment présente mais de façon très subtile, jamais de façon trop ostentatoire. Il n’y a que peu de paroles, les silences mettant mieux en relief les situations, les rapports entre les personnes. Le rythme est important aussi : Suleiman fait très souvent des cassures de rythme en milieu de scène ce qui amplifie l’impact de certaines actions. Il réussit également de très beaux plans graphiques. Le temps qu’il reste est un film original, personnel et très travaillé. On ne peut que regretter qu’Elia Suleiman ne tourne pas plus souvent.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Elia Suleiman, Saleh Bakri, Samar Qudha Tanus
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1 mai 2011

Les surprises de l’amour (1909) de Max Linder

Les surprises de l'amourLui :
(Film muet, 6 minutes) Une famille est à table pour le déjeuner. Il y a là le père, la mère et les deux grands fils. Prétextant un malaise, le premier fils (Max Linder) se retire pour se reposer. En réalité, nous le voyons prendre un bouquet de fleurs précédemment caché et se réajuster pour sortir. Le second fils en fait autant quelques minutes après et le père également. Sans le savoir, tous trois vont chez la même femme… Les surprises de l’amour repose sur un excellent mécanisme de comédie : un scénario simple autour d’une situation saugrenue. Ce type d’humour est typique de Max Linder, avec toujours ce petit côté mondain dont il est coutumier. Les surprises de l’amour paraît aujourd’hui toujours très amusant.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Max Linder, Jacques Vandenne
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Remarques :
Le nom du réalisateur n’est pas connu.

1 mai 2011

Frigo et la baleine (1923) de Buster Keaton et Edward F. Cline

Titre original : « The Love Nest »

Frigo et la baleineLui :
Par dépit amoureux, Buster décide de partir sur son frêle esquif sans but précis. En pleine mer, à bout de vivres, il est recueilli par une baleinière dont le capitaine est particulièrement dur et cruel avec ses matelots… Frigo et la baleine (The Love Nest) est le dernier court métrage de Buster Keaton qui était attaché à ce format et hésitait à passer au long métrage (1). Chose inhabituelle, le film n’a pas de rôle féminin de premier plan. Le terrible capitaine fait inévitablement penser au capitaine Achab ; le roman d’Herman Melville n’avait toutefois pas encore été adapté au cinéma à cette époque (2). Le film comporte de nombreux gags avec une chute finale vraiment hilarante (3).
Note : 3 étoiles

Acteurs: Buster Keaton, Joe Roberts
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Remarques :
(1) Le premier long métrage de Buster Keaton, Les trois âges, sera d’ailleurs conçu pour pouvoir être facilement tronçonné en plusieurs courts métrages en cas d’échec.
(2) La première adaptation de Moby Dick au cinéma verra le jour en 1926 sous la direction de Millard Webb avec John Barrymore : The Sea Beast.
(3) Cette chute finale à deux niveaux a souvent été montrée incomplète. La récente restauration par Lobster Films l’a heureusement rétablie dans sa totalité.

30 avril 2011

Sommaire d’avril 2011

Les avatars de CharlotCharlot cambrioleurTaxi DriverLes GirlsCoco Chanel et Igor StravinskyLa baie des angesL'esclave libreL'étroit mousquetaire

Les avatars de Charlot

(1918) de Leo White

Charlot cambrioleur

(1916) de Charles Chaplin

Taxi Driver

(1976) de Martin Scorsese

Les Girls

(1957) de George Cukor

Coco Chanel et Igor Stravinsky

(2009) de Jan Kounen

La baie des anges

(1963) de Jacques Demy

L’esclave libre

(1957) de Raoul Walsh

L’étroit mousquetaire

(1922) de Max Linder

Les trois mousquetairesFish TankUne histoire immortelleLa ligne généraleLa MarseillaiseTetroThe AmericanoThe New York hat

Les trois mousquetaires

(1921) de Fred Niblo

Fish Tank

(2009) de Andrea Arnold

Une histoire immortelle

(1968) d’ Orson Welles

La ligne générale

(1929) de Sergueï Eisenstein

La Marseillaise

(1938) de Jean Renoir

Tetro

(2009) de Francis Ford Coppola

The Americano

(1916) de John Emerson

The New York hat

(1912) de David W. Griffith

Little Annie RooneyAssociation criminelleCharlot joue CarmenStaviskyTarzan s'évadeShe went to the racesRedsÀ travers l'orage

Little Annie Rooney

(1925) de William Beaudine

Association criminelle

(1955) de Joseph H. Lewis

Charlot joue Carmen

(1916) de Charles Chaplin

Stavisky

(1974) d’ Alain Resnais

Tarzan s’évade

(1936) de Richard Thorpe

She went to the races

(1945) de Willis Goldbeck

Reds

(1981) de Warren Beatty

À travers l’orage

(1920) de David W. Griffith

Les yeux de SatanAir ForceJulie & JuliaLe Casanova de FelliniL'oeil du malinL'île au complotRien de personnel

Les yeux de Satan

(1972) de Sidney Lumet

Air Force

(1943) de Howard Hawks

Julie & Julia

(2009) de Nora Ephron

Le Casanova de Fellini

(1976) de Federico Fellini

L’oeil du malin

(1962) de Claude Chabrol

L’île au complot

(1949) de Robert Z. Leonard

Rien de personnel

(2009) de Mathias Gokalp

Nombre de billets : 31

30 avril 2011

Les avatars de Charlot (1918) de Leo White

Titre original : « Triple trouble »

Les avatars de CharlotLui :
(Muet 23 minutes) Deux ans après le départ de Chaplin, la compagnie Essanay crée un film de toutes pièces à partir de fragments et de chutes. Les avatars de Charlot est ainsi composés d’images de Charlot apprenti et de Charlot Cambrioleur ainsi que de fragments de ce qui aurait pu être le premier long métrage de Chaplin : Life. Une histoire de savant est plaquée sur l’ensemble et de nouvelles scènes sont tournées. L’ensemble est bien entendu très disparate et n’a aucune cohésion. L’histoire n’a aucun sens. La meilleure scène reste celle de l’asile de nuit dont on ne sait exactement s’il s’agit d’une chute de Charlot Cambrioleur ou d’un fragment de Life. Mise à part cette scène, Les avatars de Charlot ne sont pas d’un grand intérêt.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Charles Chaplin, Edna Purviance, Leo White, Billy Armstrong
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Remarques :
* Les approximations sont nombreuses : ainsi plusieurs personnages ne sont pas tenus par les mêmes acteurs dans les scènes où figure Chaplin que dans les scènes ajoutées !
* Plusieurs scènes reprises de Charlot Cambrioleur sont inversées (gauche/droite), sans doute pour éviter qu’on ne les reconnaisse !
* Essanay n’en était pas à son coup d’essai puisqu’ils avaient transformé Burlesque on Carmen en long métrage en réincorporant toutes les chutes de tournage et de montage.

30 avril 2011

Charlot cambrioleur (1916) de Charles Chaplin

Titre original : « Police »

Charlot cambrioleurLui :
(Muet 25 minutes) A peine libéré de prison, Charlot est détroussé par un faux pasteur puis rencontre un ancien codétenu qui l’entraîne cambrioler une maison… Ce film paraît très inégal et s’inscrit parmi les moins relevés de la période Essanay qui s’achevait alors. Il y a bien quelques bons gags mais ils sont trop peu nombreux et Chaplin ne parvient pas à donner une dimension dramatique ou sociale, Charlot cambrioleur si ce n’est tout de même cette notion de l’homme qui est en équilibre instable entre le bien et le mal : il voudrait faire le bien mais son environnement le pousse à faire le mal. Plusieurs scènes de Charlot cambrioleur seront réutilisées par Essanay pour sortir deux ans plus tard un film apocryphe : Les avatars de Charlot.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Charles Chaplin, Edna Purviance, Wesley Ruggles
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Remarque :
Charlot cambrioleur L’affiche ci-contre est intéressante car elle met en avant l’argument publicitaire : « The $670,000 comedian ». Le frère de Charlie Chaplin venait de lui trouver un nouveau contrat à la Mutual : 10 000 dollars par semaine plus 150 000 de bonus à la signature. Cela fait bien 670 000 (très grossièrement l’équivalent de 10 millions d’euros d’aujourd’hui). Personne n’avait obtenu une pareille somme de toute la (jeune) histoire du cinéma ! Cela fit un peu scandale et entacha quelque peu l’image de Chaplin qui était de son côté surtout intéressé par l’entière liberté que lui promettait la Mutual (à l’époque, il vivait toujours dans un hôtel de moyenne gamme du centre de Los Angeles, l’hôtel Stowell sur Spring Street). L’affiche ci-contre peut être datée de l’automne/hiver 1916 (ou plus récent), nous sommes donc au minimum plusieurs mois après la signature du contrat (février 1916), ce qui signifie que ce surnom est resté dans les esprits un certain temps.

29 avril 2011

Taxi Driver (1976) de Martin Scorsese

Taxi DriverLui :
De retour du Vietnam, un ex-marine devient chauffeur de taxi à New York. Il travaille la nuit et ne refuse aucune destination. Mentalement instable, il ressent mal le sordide de certains quartiers et le besoin d’assainir sa ville se développe en lui… Avec Taxi Driver, Martin Scorsese a montré New York comme aucun cinéaste ne l’avait fait avant lui. L’interprétation puissante de De Niro a donné au film toute sa complexité et sa portée. Le propos est complexe : dévastation mentale des anciens du Vietnam, violence sous-jacente, le décalage du discours politique, le besoin d’amour… Il est aussi, comme souvent avec Scorsese, ambigu et le dénouement a été l’objet de controverses. Il est un peu dommage que la réputation du film se soit surtout faite sur la scène finale, cette explosion de violence cathartique, car Taxi Driver est tout de même bien plus complexe que cela… De son côté, la forme est innovante et personnelle, à commencer par ce superbe générique, très graphique, rendu angoissant par la très belle musique de Bernard Herrmann. Très remarqué (à juste titre), le film a définitivement « lancé » aussi bien Martin Scorsese que Robert De Niro.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Robert De Niro, Jodie Foster, Cybill Shepherd, Harvey Keitel, Albert Brooks, Peter Boyle
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Remarques :
* Jodie Foster était effectivement âgée de 12 ans lorsqu’elle a interprété la prostituée de 12 ans dans Taxi Driver. Dans les scènes trop explicites, elle est doublée par sa sœur Connie, âgée de 19 ans.
* Robert De Niro a travaillé un mois comme chauffeur de taxi et a étudié les maladies mentales pour mieux s’imprégner de son personnage. La scène du miroir a été improvisée par lui.
* Martin Scorsese joue le rôle du client qui espionne sa femme.
* Bernard Hermann a (entre autres) également signé la musique de Psychose et de Sueurs froides d’Hitchcock.

28 avril 2011

Les Girls (1957) de George Cukor

Titre original : « Les Girls »

Les GirlsLui :
Mariée à un lord anglais, une ex-danseuse de la troupe Les Girls vient d’écrire un livre sur son passé. Son ancienne collègue et amie, elle aussi mariée depuis, l’attaque en justice car un chapitre raconte comment elle aurait tenté de se suicider par désespoir d’amour… Les Girls mélange deux genres : la comédie musicale et la satire de mœurs. George Cukor nous dresse le portrait de trois femmes : une française spontanée, une anglaise un peu cynique et une américaine réservée. C’est aussi un film sur le mensonge puisque trois personnes nous racontent la même histoire de façon totalement différente. Cukor semble nous dire qu’un bon mensonge peut être préférable à une vérité gênante. Le scénario est assez élaboré, on l’a dit trop sophistiqué pour que le film soit un grand succès populaire. Les musiques sont signées Cole Porter et la scène chorégraphiée la plus remarquable montre Gene Kelly en blouson de cuir, parodie de Marlon Brando dans L’équipée sauvage ; ce numéro n’est pas non plus sans rappeler le ballet final de Tous en Scène dans sa construction. L’ensemble est plaisant et réussi. Les Girls est l’une des dernières grandes comédies musicales de la MGM.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Gene Kelly, Mitzi Gaynor, Kay Kendall, Taina Elg, Jacques Bergerac, Patrick Macnee
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Remarque :
* Le scénario est basé sur une nouvelle de Vera Caspary, auteur de Laura. L’historien et critique de cinéma Jacques Lourcelles nous fait pertinemment remarquer qu’elle est spécialiste des histoires basées sur des trios : Chaînes conjugales (Letter to three wives) de Mankiewicz, Three Husbands d’Irving Reis et La femme au Gardénia de Fritz Lang…
* Le film a fait connaître Kay Kendall à Hollywood. L’actrice (d’origine anglaise) a été alors décrite comme « l’importation anglaise la plus pétillante depuis le Schweppes ». Kay Kendall a ensuite tourné avec Minelli (The reluctant debutante) puis avec Stanley Donen. Talentueuse, elle aurait certainement fait une belle carrière si elle n’avait pas été emportée deux ans plus tard par une leucémie.