Surendettés et en bout de course, Albert et Bruno croisent des jeunes activistes écolos. Plus attirés par la bière et les chips gratuites que par leurs arguments, ils vont peu à peu intégrer le mouvement avec une idée derrière la tête… Une année difficile est un film français écrit et réalisé par Éric Toledano et Olivier Nakache. Après avoir tourné deux saisons de la série TV En Thérapie, les réalisateurs ressentaient un besoin de comédie. Le thème du surendettement et celui de l’activisme écologique ne sont des plus faciles à traiter en comédie mais ils y parviennent brillamment, grâce à un grand équilibre. Malgré tous leurs défauts, les personnages sont attachants et la satire n’est jamais excessive et l’ironie jamais méchante. Le scénario semble s’essouffler dans le dernier tiers mais les réalisateurs parviennent à finir joliment. Il y a une réelle qualité dans l’écriture. Éric Toledano et Olivier Nakache se disent influencés par la comédie italienne et il est vrai que l’on retrouve ici certaines des qualités des meilleures comédies italiennes. L’accueil de la critique professionnelle a été mitigé. Elle: Lui :
Noémie Merlant et Pio Marmaï dans Une année difficile de Olivier Nakache & Éric Toledano.Jonathan Cohen et Mathieu Amalric dans Une année difficile de Olivier Nakache & Éric Toledano.
Grèce, 1941. Les italiens occupent le pays gagné par les allemands. Un lieutenant a pour mission d’escorter un groupe de douze prostituées qui doivent être réparties dans divers campements de soldats. Ces filles ont accepté pour survivre et échapper à la faim… Des filles pour l’armée est un film italien réalisé par Valerio Zurlini, adapté d’un roman de Ugo Pirro paru en 1956. C’est une sorte de road-movie, un voyage en camion constamment en butte à des évènements contraires pendant lequel nous voyons évoluer le regard de ce lieutenant sur ces femmes qu’il comprend de mieux en mieux. Son caractère intègre contraste avec ceux des deux autres militaires, plus opportunistes, qui l’accompagnent. Le portrait de trois ou quatre femmes acquiert peu à peu une belle profondeur. Zurlini est le cinéaste des sentiments et il le prouve une fois encore par son approche délicate. Mais si le film assez unique en son genre, c’est aussi parce qu’il ne cache rien de l’histoire de l’Italie, d’abord sur les circonstances de l’invasion de la Grèce (une bravade inutile de Mussolini) et surtout sur les exactions des forces italiennes d’occupation (sans chercher à se défausser sur les soldats allemands). Le film ne fut pas bien considéré par la critique qui, assez bizarrement, considérait que la charge contre le fascisme n’était pas assez forte (ce sont des soldats italiens ordinaires qui commettent ces exactions et non les chemises noires ouvertement fascistes). Des filles pour l’armée est cependant un film très complet, étonnamment féministe, parfaitement équilibré. L’interprétation est en outre excellente. Elle: – Lui :
Steve Rogers, alias Captain America, est désormais à la tête des Avengers dont la mission est de protéger l’humanité. À la suite d’une de leurs interventions qui a causé d’importants dégâts collatéraux, le gouvernement décide de mettre en place un organisme de commandement et de supervision. Cette nouvelle donne provoque une scission au sein de l’équipe. Captain America: Civil War est un film américain réalisé par Anthony et Joe Russo. Suite de Captain America : Le Soldat de l’hiver (2014) et de Avengers : L’Ère d’Ultron (2015), cet opus est le 13e film de l’univers cinématographique Marvel. Le scénario est réduit à sa plus simple expression, reposant principalement sur l’idée de faire combattre les super-héros entre eux. Assez logiquement, les combats ont une place de choix, paraissant assez répétitifs et les scènes intercalées permettent à chacun de dire « ah, quel malheur de devoir se battre entre nous ». Cela m’est paru être plutôt un film Avengers qu’un film Captain America mais j’avoue ne pas être un grand spécialiste de l’Univers Marvel. Assez long (2h20). Très gros succès au box office. Elle: – Lui :
Titre original : « Captain America: The Winter Soldier »
S’associant à Black Widow (Scarlett Johansson), Captain America (Chris Evans) lutte pour désamorcer une inquiétante conspiration au sein même du SHIELD (l’agence de renseignement et d’intervention qui l’emploie). Ils se retrouvent bientôt face à un inattendu et redoutable ennemi, le Soldat de l’Hiver, mais ils vont pouvoir compter sur l’aide du Faucon (Anthony Mackie)… Captain America : Le Soldat de l’hiver est un film de super-héros américain réalisé par les frères Anthony et Joe Russo. Le film raconte la suite de l’histoire de Steve Rogers, un jeune homme frêle de Brooklyn transformé en un super-soldat nommé Captain America, personnage de comix créé en 1940 par par Joe Simon et Jack Kirby. L’histoire ne présente rien de vraiment original, recyclant le thème rebattu de la conspiration secrète qui met le monde en danger. En revanche, la réalisation est parfaite, sans excès ni démesure, malgré une belle exubérance dans les vaisseaux. Certaines scènes d’action (telle l’attaque en pleine rue de la voiture blindée) sont stupéfiantes et nous laissent abasourdis. Le personnage propre et lisse de Captain America est bien complété par ses deux acolytes, plus humains. Certainement pas un film mémorable mais un divertissement très bien réalisé. Pourquoi s’en priver ? Elle: – Lui :
Titre original : « Captain America: The First Avenger »
Dans le New Jersey, en juin 1943, Steve Rogers tente désespérément de s’engager dans l’armée mais sa demande est rejetée : il est petit et frêle. Par sa motivation, il se fait néanmoins remarquer par un scientifique en charge de créer une armée de super-soldats. Au même temps, dans les Alpes autrichienne, un officier et un savant allemand sont sur le point de mettre au point une arme de destruction massive grâce au Cube cosmique… Captain America: First Avenger est un film de super-héros américain réalisé par Joe Johnston, d’après le comics Captain America créé par Joe Simon et Jack Kirby en 1940 (à noter que cette figure patriotique américaine s’opposant aux nazis est apparue avant l’entrée en guerre des Etats-Unis). Depuis la publication du premier album, la bande dessinée s’est vendue à plus de 210 millions d’exemplaires dans quelque 70 pays. Cette adaptation à gros budget est bien équilibrée, sans aucun excès, sans céder aux facilités trop souvent rencontrées dans les blockbusters. L’histoire est assez fournie et bien écrite. Elle évoque par certains aspects Les Aventuriers de l’arche perdue mais le film n’a pas le panache de ce dernier. En revanche, il montre une indéniable clairvoyance sur les fonctions idéologiques du thème du super héros, avec une bonne dose d’auto-dérision. Globalement, pour un film sur une figure patriotique, l’ensemble est assez intelligent. Le succès fut au rendez-vous. Elle: – Lui :
Vincent et Françoise sont mariés depuis deux ans. Insatisfaits de la routine de leur vie à Genève, ils décident de s’expatrier en Afrique pour donner un sens à leur vie. Ils contactent un ami en poste à Alger qui facilitera leur insertion mais, la veille du départ, un télégramme d’Algérie leur demande de surseoir au départ et d’attendre une lettre explicative. Ils s’enferment dans leur appartement vide… Le Retour d’Afrique est un film suisse écrit et réalisé par Alain Tanner. Dans sa filmographie, il vient après La Salamandre qui avait reçu un accueil dithyrambique. En introduction, le cinéaste définit son film comme une ode à la parole et aux mots, « ceux qu’on dit aux autres, ceux qu’on dit en silence ». Sur le fond, il retourne l’argumentaire tiers-mondiste des années 70, le couple étant empêché de partir. S’enfermant dans leur appartement vidé de tout, ils s’isolent du reste du monde et découvrent, petit à petit, les véritables motifs de leur envie de départ. Le propos fustige le mode de vie bourgeois et sa routine aliénante. Le dénouement peut surprendre mais il s’inscrit dans l’idée de Tanner qu’il est impossible de se libérer de ce mode de vie bourgeois. (1) Même s’ils n’ont pas toujours la profondeur attendue, du moins en apparence, les dialogues sont bien écrits. L’ensemble est inégal, avec des moments plus faibles, mais reste suffisamment intéressant et suscite une réflexion. L’accueil critique fut cette fois plus mitigé, beaucoup n’y voyant qu’un pamphlet politique mais le film connut un certain succès en salles. Elle: – Lui :
(1) Le cinéaste précise : « La première partie du film, le couple enfermé dans la chambre attendant de partir, c’est moi il y a vingt ans, et la seconde partie, qui décrit l’installation dans la vie quotidienne neuf mois après, c’est en fait moi aujourd’hui, c’est-à-dire que ces neuf mois de durée cinématographique correspondent à vingt années de ma propre évolution dans la vie. » Enfin, Tanner poursuit en développant ce qu’il appelle les « techniques de distanciation ». « J’ai horreur de raconter une histoire au premier degré, de laisser le spectateur être trompé par l’apparence de réalité et donc se couper de toute possibilité de réflexion … » C’est pour cette raison que Tanner conçoit notamment son film, dès le stade du scénario, comme une soixantaine de courts métrages, chaque scène ayant un début et une fin, le tout formant, plutôt qu’un récit lié, un ensemble fragmenté en petits épisodes. Sources : Marthe Porret – « Histoire du cinéma suisse de 1962 à 2000 » sous la direction d’Hervé Dumont et de Maria Tortajada – Editions Cinémathèque suisse et Gilles Attinger – 2007
Takao est un lycéen qui rêve de devenir cordonnier. Un jour de pluie, alors qu’il sèche les cours pour dessiner des modèles de chaussures dans un jardin japonais, il fait la rencontre d’une mystérieuse jeune femme, Yukino. Une habitude tacite s’établit progressivement entre les deux : chaque jour de pluie ils se retrouvent dans ce jardin et apprennent à se connaître… The Garden of Words est un moyen métrage (46 minutes) d’animation japonais écrit, réalisé et monté par Makoto Shinkai. Le thème est celui de la solitude puisqu’il s’agit d’une rencontre entre deux êtres solitaires qui, malgré leur différence d’âges (il a 15 ans, elle en a 27) ont en commun la même « tristesse solitaire » (1) ; ils s’interrogent tous deux sur leurs rapports aux autres et sur le sens à donner à leur vie. Assez simple, c’est une histoire racontée avec beaucoup de délicatesse et les plans/dessins de nature sont très beaux. L’animation, en revanche, est assez sommaire. Ce court film est moins élaboré que les longs métrages du réalisateur mais séduisant par sa délicate poésie. Elle: – Lui :
(1) Le réalisateur précise qu’en japonais le mot kohi, « amour », est un mot qui s’écrit généralement 恋, mais qui apparaît quelquefois sous la graphie composée de ko 孤 « solitude » et hi 悲 « tristesse ».
The Garden of Words (Koto no ha no niwa) de Makoto Shinkai.The Garden of Words (Koto no ha no niwa) de Makoto Shinkai.The Garden of Words (Koto no ha no niwa) de Makoto Shinkai.
Dès le premier regard, Juliette attire Roméo dans ses bras. Le coup de foudre est réciproque, l’amour ainsi partagé donne vite naissance à leur enfant, Adam. Mais alors qu’il va sur ses deux ans, le bébé inquiète ses parents, car il ne marche pas encore et vomit parfois de manière violente et subite. Après constat des symptômes et de plus amples examens, une tumeur est diagnostiquée… La Guerre est déclarée est un film français réalisé par Valérie Donzelli, son deuxième long métrage. Elle en a écrit le scénario avec Jérémie Elkaïm d’après leur propre histoire et ils en interprètent eux-mêmes les rôles principaux, leur propre rôle donc. Le récit est celui du combat qu’ils ont mené jusqu’à la guérison de leur fils. Il ne faut pas avoir peur du sujet car Valérie Donzelli a un talent certain pour éviter toute lourdeur et pour apporter une généreuse touche de légèreté. Son récit devient ainsi une ode à la vie et se retrouve à cheval sur plusieurs genres : ce n’est pas un drame, ce n’est pas une comédie mais il tient un peu des deux. Une belle réussite. Elle: Lui :
1947, Hercule Poirot s’est retiré à Venise et n’accepte aucune nouvelle affaire. Son amie écrivaine à succès l’entraine toutefois à une séance de spiritisme dans un palazzo prétendument hanté avec l’intention de prouver qu’il s’agit d’une escroquerie. Il y parvient mais des phénomènes étranges se produisent… Mystère à Venise est un film britannique réalisé par Kenneth Branagh. Le réalisateur adapte pour la troisième fois un roman d’Agatha Christie, ici La Fête du potiron (Hallowe’en Party) paru en 1969, mais il s’agit d’une adaptation très libre écrite par son scénariste habituel Michael Green. L’histoire est devenue un film d’horreur au détriment de l’intrigue policière en elle-même. Une fois encore, le réalisateur s’attache beaucoup plus à la forme et dose très mal ses effets qui nous paraissent alourdis. S’il parvient à créer une atmosphère angoissante qui met mal à l’aise, il n’éveille pas notre intérêt. Le dénouement est en outre bien décevant. L’interprétation est assez terne, peu inspirée. Elle: – Lui :
Voir les autres films de Kenneth Branagh chroniqués sur ce blog…
Michelle Yeoh dans Mystère à Venise (A Haunting in Venice) de Kenneth Branagh.Rowan Robinson et Kenneth Branagh dans Mystère à Venise (A Haunting in Venice) de Kenneth Branagh.