Cheng Chao-an (Bruce Lee) est un jeune chinois qui part chercher du travail en Thaïlande. Il pratique le kung-fu mais il a promis à sa mère de ne pas se battre. Fraichement embauché, Cheng découvre que son entreprise sert de façade à de redoutables trafiquants de drogue. Ceux-ci n’hésitent pas à tuer les ouvriers trop curieux… Big Boss est un film d’arts martiaux hongkongais écrit et réalisé par Lo Wei. C’est le premier film majeur de Bruce Lee, bien qu’il fût pourtant écrit à l’origine pour l’acteur-star James Tien (rétrogradé à un second rôle). Le scénario est basé sur l’histoire véridique de Cheng Chao-an, chinois de la fin du XIXe siècle très populaire en Thaïlande pour avoir défendu ses compatriotes immigrés. La compagnie de production Golden Harvest étant au bord de la faillite, il fut décidé de transposer l’histoire à l’époque contemporaine afin d’économiser décors et costumes. Le scénario fut certainement également simplifié et le récit peine à retenir toute notre attention. Les combats sont violents, le sang coule et il y a beaucoup de morts, mais la chorégraphie n’est pas encore très sophistiquée. Le succès fut énorme, d’abord en Asie puis dans le monde. Le film est ainsi considéré comme étant le premier film majeur du genre arts martiaux. Elle: – Lui :
Laurel et Hardy, marins et chasseurs de baleines fraîchement débarqués, s’installent dans un hôtel tenu par une brute épaisse. Ce dernier maltraite son employée qu’il s’est mis en tête d’épouser contre sa volonté… Any Old Port! est un film américain écrit par H. M. Walker et réalisé par James W. Horne. Le film était originellement sur 3 bobines mais la première est aujourd’hui perdue. Nous n’en connaissons que quelques photographies. Ce début était à bord du baleinier avec James Finlayson et Tiny Sandford. Il ne reste donc plus que deux situations (les courts métrages de Laurel & Hardy ont le plus souvent trois situations différentes) : une scène dans l’hôtel louche et le combat de boxe qui constitue le morceau de choix de ce film : sans atteindre la perfection du combat de City Lights de Chaplin sorti l’année précédente, il se révèle assez amusant. Mais l’ensemble est assez faible. Elle: – Lui :
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Stan Laurel et Oliver Hardy dans Stan boxeur (Any Old Port!) de James W. Horne.Photo promotionnelle illustrant une scène de la bobine perdue de Any Old Port! de James W. Horne.
Pietro est un garçon de la ville. Bruno est le dernier enfant à vivre dans un village oublié du Val d’Aoste. Ils se lient d’amitié dans ce coin caché des Alpes qui leur tient lieu de royaume. La vie les éloigne sans pouvoir les séparer complètement. Les chemins des deux amis vont être très différents… Les Huit Montagnes est un film italien écrit et réalisé par le couple belge Felix Van Groeningen et Charlotte Vandermeersch, d’après le roman homonyme de l’italien Paolo Cognetti. Le récit est centré sur une amitié indéfectible, deux amis qui ont beaucoup en commun, notamment de chercher à donner un sens à leur vie, mais qui opteront pour des chemins très différents, presque opposés : l’un reste dans l’ancrage alors que l’autre va aller très loin pour chercher sa voie. Le propos reste simple mais l’ensemble sait garder notre intérêt malgré la longueur sans doute un peu excessive du film (2h25). La plupart des scènes ont été tournées dans les montagnes du Val d’Aoste dont les paysages sont photogéniques. La réalisation n’est pas parfaite mais le film est séduisant (pas aux yeux de la critique qui a eu la dent dure). Elle: Lui :
Le film suit la famille Troisgros dans la gestion de ses trois restaurants, dont le fameux trois étoiles à Ouches (près de Roanne)… Menus-plaisirs – Les Troisgros est un film documentaire américain réalisé par Frederick Wiseman. Ce n’est pas un film d’entreprise : le cinéaste américain en a eu l’idée après avoir été client du restaurant. Conformément à sa philosophie, il filme le fonctionnement de ces restaurants sans interviews, sans commentaires ni voix-off, on ne sait même pas qui est qui (mais on le comprend assez vite). Il nous fait suivre la recherche de perfection dans tous ses aspects, depuis les visites chez les fournisseurs jusqu’aux discussions avec les clients. Il met en avant l’art de la création et l’importance du collectif. L’ensemble dure près de quatre heures, ce qui est un peu long, mais se regarde avec plaisir et fascination. Elle: Lui :
Remarque : L’américain Frederick Wiseman est l’un des plus grands réalisateurs de documentaires. Il a contribué à donner au « cinéma direct » ses titres de noblesse. Le « cinéma direct » (un temps appelé « cinéma-vérité » en France) est un style de cinéma documentaire marqué par la recherche de capter le réel, sans intervention (pas de commentaires, pas d’interviews). Dans tous ses films, Frederick Wiseman a cherché ainsi à analyser le fonctionnement des institutions. Il a signé 50 films depuis 1967. Il a inspiré de nombreux cinéastes : en France, on peut citer, entre autres, Raymond Depardon et Nicolas Philibert. Il avait 93 ans au moment du tournage.
Menus-plaisirs – Les Troisgros de Frederick Wiseman.Léo, Michel et César Troisgros dans Menus-plaisirs – Les Troisgros de Frederick Wiseman.
Aymeric retrouve Florence, une ancienne collègue de travail, au hasard d’une soirée à Saint-Claude dans le Haut-Jura. Elle est enceinte de six mois et célibataire. Quand Jim nait, Aymeric est là. Ils passent de belles années ensemble, jusqu’au jour où Christophe, le père naturel de Jim, refait surface… Le Roman de Jim est un film français réalisé par Arnaud et Jean-Marie Larrieu. il s’agit de l’adaptation du roman du même nom de Pierric Bailly, publié en 2021. En réalité, c’est plutôt le personnage d’Aymeric qui est au centre de cette histoire dont les 24 premières années de Jim, le fils, forment le fil conducteur. La paternité n’est heureusement pas le seul thème du film et le personnage d’Aymeric est assez attachant dans ses tentatives de « bricoler » sa vie tout en étant forcé à l’effacement. Karim Leklou, avec son allure de gros nounours, fait une très belle interprétation. Lætitia Dosch semble avoir beaucoup plus de mal avec son personnage (bien plus détestable, il est vrai) et son jeu ne sonne jamais juste. La critique a réservé un très bel accueil au film. Elle: Lui :
Dans son château, la marquise de Langrune a réuni quelques amis. Elle doit signer une vente à Lord Beltham qui a apporté un million de francs en billets. Mais c’est le personnage de Fantômas qui est l’objet de toutes les discussions et un climat de crainte s’installe… Fantômas est un film policier français écrit et réalisé par le hongrois Pál Fejős (Paul Fejos), librement inspiré du roman de Pierre Souvestre et Marcel Allain que Louis Feuillade avait si magnifiquement mis en scène en 5 films en 1913-1914. La mise en place est assez réussie, elle installe un climat plutôt terrifiant. Hélas, la suite n’est pas à la hauteur et le dénouement est particulièrement décevant. Les dialogues sont très pauvres et le jeu des acteurs est assez épouvantable. Probablement peu à l’aise avec le genre, le réalisateur hongrois n’a su créer un personnage fort ; il s’évertue même à le cacher, à le filmer de dos et à cacher son visage pour créer une surprise finale qui tombe à plat. Certaines scènes sont toutefois assez réussies avec notamment une course automobile. Porté par la notoriété du roman, le film fut un succès. Elle: – Lui :
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Fantômas de Pál Fejös (photo publicitaire)
Fantômas au cinéma : 5 films (muets) de Louis Feuillade en 1913-1914 : – Fantômas(1913) – Juve contre Fantômas (1913) – Le Mort qui tue (1913) – Fantômas contre Fantômas (1914) – Le Faux Magistrat (1914) Fantômas, film muet américain d’Edward Sedgwick (1920-1921). Fantômas, film français de Paul Fejos (1932). Fantômas, film français de Jean Sacha (1947) avec Marcel Harrand et Somine Signoret. Fantômas contre Fantômas, film français de Robert Vernay (1949). Trilogie Fantomas, d’André Hunebelle avec Jean Marais et Louis de Funès : – Fantomas (1964), – Fantomas se déchaîne (1965), – Fantomas contre Scotland Yard (1967). Fantômas, mini-série TV de 4 épisodes réalisée par Claude Chabrol (2 épisodes) et Juan Luis Buñuel (le fils…) (2 épisodes) avec Helmut Berger.
Rita se désole de voir ses talents d’avocate au service d’un gros cabinet plus enclin à blanchir des criminels qu’à servir la justice. Mais une porte de sortie inespérée s’ouvre à elle : aider le chef de cartel Manitas à se retirer des affaires et réaliser le plan qu’il peaufine en secret depuis des années : devenir enfin la femme qu’il a toujours rêvé d’être… Emilia Pérez est un film français écrit, produit et réalisé par Jacques Audiard. S’il y a une chose dont on ne peut accuser le réalisateur, c’est de céder à la facilité et de se reposer sur ses lauriers. Le film est assez nouveau que ce soit dans sa forme, un drame musical en espagnol, et sur le fond. Ce qui nous a déplu n’est pas là mais plutôt du côté de l’atmosphère glauque (notamment lors de l’interminable mise en place) et d’un manque d’intérêt certain. Les parties chantées, elles aussi assez « spéciales », peuvent paraître un peu longues. Le film a suscité des polémiques pas très intéressantes à suivre mais la critique française a été dithyrambique, le public aussi avec une pluie de récompenses à la clef. Elle: Lui :
2018. Une mission lunaire américaine est envoyée sur la face cachée de la Lune à des fins électoralistes. Les deux astronautes tombent sur une base secrète où les nazis se sont réfugiés depuis la fin de guerre dans le but d’envahir la Terre… Iron Sky est un film de science-fiction humoristique finlandais réalisé par Timo Vuorensola. Il s’agit d’un véritable OVNI cinématographique, partiellement financé par crowdfunding. Le scénario est totalement farfelu, l’histoire n’est pas sérieuse une seule seconde. De nombreux passages sont vraiment hilarants. Les personnages sont caricaturaux à l’extrême et assez savoureux (1) ; tous les acteurs font une très bonne prestation. Malgré le budget réduit, les effets spéciaux sont très bien réalisés, notamment dans les scènes spatiales. Le film est sorti en salles dans de nombreux pays, mais pas en France. Les réactions du public semblent être plutôt négatives. Iron Sky est bien un OVNI cinématographique… Elle: – Lui :
(1) La présidente des États-Unis ressemble comme deux gouttes d’eau à Sarah Palin et le bureau ovale est rempli d’animaux empaillés (gouverneur de l’Alaska en 2008, elle avait pris la défense de la chasse en hélicoptère).
Christopher Kirby et Stephanie Paul dans Iron Sky de Timo Vuorensola.Iron Sky de Timo Vuorensola. Götz Otto, Julia Dietze et Stephanie Paul dans Iron Sky de Timo Vuorensola (photo publicitaire)
Victime d’un complot, le jeune Edmond Dantès est arrêté le jour de son mariage pour un crime qu’il n’a pas commis. Après 18 ans (4 ans de plus que dans le roman!) de détention au château d’If, il parvient à s’évader. Devenu immensément riche grâce à un secret de son voisin de cellule, il revient sous l’identité du comte de Monte-Cristo… Rares sont les réalisateurs qui tournent un remake de leur propre film (1) mais c’est le cas de Robert Vernay qui a réalisé deux fois l’adaptation du roman d’Alexandre Dumas Le Comte de Monte-Cristo. Onze ans après sa version en noir et blanc, il tourne cette fois en couleurs avec un acteur très populaire dans le rôle principal. Durant trois heures, le film est une fois encore divisé en deux « époques », projetées séparément : La Trahison et La Vengeance. Le ton n’est plus sombre, mais assez gai. L’histoire est modifiée, simplifiée : des personnages-clés ont disparu et les plans du comte pour se venger ne paraissent plus si élaborés que cela. L’histoire paraît finalement plus anodine. Hormis Jean Marais, mis en valeur comme il se doit, les autres acteurs sont un peu fades. Les couleurs ont bien mal vieilli (procédé Gevacolor de Gevaert, dérivé de l’Agfacolor), même après restauration. Cette nouvelle version connut un grand succès populaire. Elle: – Lui :
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Jean Marais dans Le Comte de Monte-Cristo: La trahison de Robert Vernay.
Adaptations les plus notables : * 1915-1917 :Le Comte de Monte-Cristo (France) en six parties découpées en 15 épisodes, un « roman-cinéma » réalisé par Henri Pouctal pour Le Film d’Art et sorti en 1918. Le film ressort en 1923 en version raccourcie de trois heures. * 1922 : Monte Cristo (USA) par Emmett J. Flynn avec John Gilbert. * 1929 : Monte-Cristo (France) par Henri Fescourt avec Jean Angelo (3h45 en deux parties). * 1943 : Le Comte de Monte-Cristo (France) par Robert Vernay avec Pierre Richard-Willm (en 2 parties) * 1954 : Le Comte de Monte-Cristo (France) par Robert Vernay avec Jean Marais (en 2 parties). * 1961 : Le Comte de Monte-Cristo (France) par Claude Autant-Lara avec Louis Jourdan. * 1968 : Sous le signe de Monte-Cristo (France) par André Hunebelle avec Paul Barge. * 1979 : Le Comte de Monte-Cristo (TV, France), mini-série (4 × 90 min) de Denys de La Patellière avec Jacques Weber * 1998 : Le Comte de Monte-Cristo (TV, France), mini-série (4 × 100 min) de Josée Dayan avec Gérard Depardieu * 2024 : Le Comte de Monte-Cristo (France) par Matthieu Delaporte et Alexandre de La Patellière avec Pierre Niney.
(1) Le cas le plus célèbre est Alfred Hitchcock qui a tourné deux fois L’Homme qui en savait trop (1934 et 1956) mais il y en a quelques autres : Leo McCarey avec Elle et Lui (1939 et 1957), Frank Capra avec Grande Dame d’un jour (Lady for a day, 1933) et Milliardaire pour un jour (Pocketfull of Miracles, 1961), Frank Capra (encore lui) avec La Course de Broadway Bill (Broadway Bill, 1934) et Jour de chance (Riding High, 1950), Cecil B. De Mille avec Les Dix Commandements (1923 et 1956), Yasujiro Ozu avec Histoire d’herbes flottantes (1934) et Herbes flottantes (1959). Plus récemment il y a le cas Michael Mann avec L.A. Takedown (1989) et Heat (1995), etc. Sans parler du cas le plus extrême qui, à ma connaissance, est unique : Cecil B. DeMille a tourné 3 fois The Squaw Man en 1914, 1918 et 1931.