Passionné de voile, Jean-Paul traverse une passe difficile. Criblé de dettes, sombrant dans l’alcoolisme et s’éloignant des siens, il décide de reprendre sa vie en main. Il s’inscrit à Virtual Regatta, la course virtuelle du Vendée Globe mais se met dans les conditions d’un vrai skipper en s’isolant pendant 3 mois sur son bateau dans son jardin… La Vallée des fous est un film français co-écrit et réalisé par Xavier Beauvois. L’idée de base a le mérite d’être originale mais il est difficile d’y croire. Le scénario manque singulièrement de substance. La mise en place paraît interminable et la suite de l’histoire est très prévisible. Jean-Paul Rouve fait une assez bonne prestation mais ne parvient pas à donner de dimension supplémentaire à son personnage. L’accueil critique fut mitigé. Elle: Lui :
Titre original : « The Prince and the Pauper »
Titre USA : « Crossed Swords »
XVIe siècle. Pour un bal costumé, le jeune Prince de Galles, héritier d’Angleterre, a échangé ses vêtements avec un jeune garçon pauvre qui lui ressemble trait pour trait. Pris pour un voleur, il est aussitôt jeté dehors. Le garçon pauvre se retrouve forcé de prendre sa place alors que le roi Henri VIII est sur le point de mourir… Le Prince et le pauvre est un film britannique réalisé par Richard Fleischer. Il s’agit d’une libre adaptation du roman de Mark Twain déjà adapté plusieurs fois au cinéma, notamment par William Keighley en 1937 avec Errol Flynn. Le succès des Trois Mousquetaires (1973) de Richard Lester avait ravivé l’intérêt pour les films de capes et d’épées. Le scénario de cette histoire d’échange d’identité est riche en péripéties avec des seconds rôles pittoresques. Un peu fade, Mark Lester (aucune relation avec les deux réalisateurs du même patronyme) joue les deux rôles (alors que de vrais jumeaux avaient utilisés dans la version de 1937). L’ensemble est bien plaisant et divertissant même si la distribution tourne quelque peu au défilé d’acteurs. Elle: – Lui :
Raquel Welch, Mark Lester et Oliver Reed dans Le Prince et le pauvre (The Prince and the Pauper) de Richard Fleischer.
Les adaptations de Le Prince et le Pauvre au cinéma : 1909 : The Prince and the Pauper, film américain court de J. Searle Dawley 1920 : Prinz und Bettelknabe, film autrichien réalisé par Alexander Korda 1937 : Le Prince et le pauvre (The Prince and the Pauper), film américain de William Keighley, avec Errol Flynn 1972 : Le Prince et le pauvre (URSS) réalisé par Vadim Dmitrievitch Gaouzner 1977 : Le Prince et le pauvre (Crossed Swords), film américain de Richard Fleischer 1990 : Le Prince et le pauvre (The Prince and the Pauper), film d’animation de George Scribner (Disney) 2012 : I Am the King (Naneun Wangirosoida), film sud-coréen de Jang Gyu-seong, avec Ju Ji-hoon 2012 : Masquerade (Gwanghae, Wangyidoen namja), film sud-coréen de Choo Chang-min, avec Lee Byung-hun
En ce 31 juillet, jour des grands départs sur les routes, Juliette Delors (Carole Laure) prend la voiture pour rejoindre son ami dont elle est sans nouvelles. De son côté, Albert retire son véhicule non révisé du garage, pressé d’arriver à sa location en bord de mer avec sa famille et des copains… Asphalte est un film français écrit par Jean-Pierre Petrolacci et réalisé par Denis Amar. C’est un premier long métrage. Il s’agit d’un film choral (même si le mot n’était pas encore employé à l’époque) qui nous montre à l’envi les conséquences des accidents de la route : des vies détruites ou brisées, une surcharge de travail pour les chirurgiens et pour les casses automobiles. Nous suivons en parallèle plusieurs histoires qui ne se rejoignent pas, celle mettant en scène Carole Laure étant la plus longuement décrite et la plus intrigante. Hélas, il y a des passages bien faibles, le réalisateur faisant notamment quelques incursions peu réussies dans le bizarre. Les scènes d’accident, réglées par Rémy Julienne, sont courtes mais spectaculaires. Une curiosité (plutôt rare d’ailleurs). Elle: – Lui :
Carole Laure et Jean Yanne dans Asphalte de Denis Amar.
Homonymes : Asphalte (Asphalt), film allemand de Joe May sorti en 1929 Asphalte, film français d’Hervé Bromberger, sorti en 1959 Asphalte, court métrage de Pierre Meunier, sorti en 2005 Asphalte, film français de Samuel Benchetrit, sorti en 2015.
La démarche claudicante, Joe Parkson (Robert Ryan) traverse tout le pays en bus pour arriver dans la paisible ville où vit le respectable Franck Enley (Van Heflin) avec sa femme (Janet Leigh) et son fils. Pistolet en poche, il le poursuit avec ardeur et une détermination qui semble à toute épreuve. A sa vue, Enley se terre dans sa maison puis cherche à le fuir… Acte de violence est un film américain réalisé par Fred Zinnemann. Le titre peut laisser penser qu’il s’agit d’un film noir de série B mais il n’en est rien. Il s’agit d’un suspense psychologique avec une interprétation de haut niveau. Certes, il peut être assimilé à la famille des films noirs, ne serait-ce que par ses ambiances nocturnes remarquablement photographiées par Robert Surtees et la traque qui génère une tension qui monte et ne faiblit jamais. Mais c’est aussi plus que cela car Zinnemann dresse sans en avoir l’air le portrait de l’Amérique de l’Après-guerre et renvoie dos à dos culpabilité et désir de vengeance. Ses deux personnages s’entrainent mutuellement dans une spirale de violence. Le réalisateur, qui n’avait pas encore signé ses grands films, montre là des qualités étonnantes en propulsant cette série B en classe A. Elle: – Lui :
Comme chaque dimanche de cette année 1912, un peintre septuagénaire veuf accueille son fils Gonzague, rangé et un peu terne, avec sa femme et ses enfants dans sa grande maison à la campagne. Ce jour-là, Irène, la sœur de Gonzague, arrive à l’improviste. Jeune femme moderne et pleine de vie, elle vient bousculer le paisible rituel, remettant même en question les choix artistiques de son père… Un dimanche à la campagne est un film français réalisé par Bertrand Tavernier. Il a écrit cette adaptation du roman de Pierre Bost, Monsieur Ladmiral va bientôt mourir, avec sa femme, Colo Tavernier. C’est le récit d’une journée ordinaire, avec ses discussions banales et ses distractions futiles, où il ne se passe finalement rien mais ce récit laisse transparaître une vision, une philosophie pourrait-on dire, sur la vie, notamment pour le vieux peintre qui se sent au crépuscule de sa vie. Ses deux enfants ont donné des directions très différentes à leur vie, presque opposées. Il ressent finalement sa solitude, son besoin de s’effacer. Un peu aigri, il aurait aimé vivre comme sa fille. Visuellement, le film est très beau avec une photographie très picturale. Bertrand Tavernier voulait retrouver certaines des qualités de netteté et de couleurs des autochromes des frères Lumière, manière pour lui de ne pas copier les peintres impressionnistes (1). Et il y a ces superbes travellings qui magnifient les scènes. Les mouvements de caméra paraissent toujours fluides. Un très beau film. Elle: Lui :
Remarque : * La voix-off du narrateur est celle de Bertrand Tavernier. * C’est hélas sur ce film que s’achèvent les Mémoires interrompus de Bertrand Tavernier (Institut Lumière / Actes Sud 2024). * Le photographe de plateau pour ce film fut Robert Doisneau.
(1) Bertrand Tavernier et son directeur de la photographie, Bruno de Keyser, se mirent en tête de supprimer le bain de blanchiment de la pellicule (qui a pour effet de supprimer l’argent de la pellicule) : les couleurs sont ainsi magnifiées et l’image garde une grande profondeur de champ, tout à l’opposé du flou des peintres impressionnistes. Cela n’empêchera pas *tous* les critiques de parler de l’influence des impressionnistes sur la photographie du film… « À croire qu’ils n’ont jamais regardé une toile de Renoir, Degas ou de Monet » s’agace le réalisateur dans ses mémoires.
Louis Ducreux et Sabine Azéma dans Un dimanche à la campagne de Bertrand Tavernier.
Juin 1944, la France est toujours sous l’Occupation allemande. L’écrivain Robert Antelme, membre de la Résistance, est arrêté. Sa jeune épouse Marguerite Duras (Mélanie Thierry), écrivaine et résistante, est tiraillée par l’angoisse de ne pas avoir de ses nouvelles et sa liaison secrète avec son camarade Dionys (Benjamin Biolay). Elle rencontre un agent français (Benoît Magimel) travaillant à la Gestapo… La Douleur est un film français réalisé par Emmanuel Finkiel. Il s’agit de l’adaptation du récit autobiographique homonyme écrit par Marguerite Duras en 1985 d’après ses cahiers rédigés pendant la guerre. Le film en reprend les deux premiers chapitres, le premier relatant l’attente du retour de son mari déporté et le second relatant sa relation ambiguë avec un agent français de la Gestapo afin d’obtenir des informations sur son mari. Emmanuel Finkiel réussit une belle adaptation car il parvient à restituer la force du texte, à conserver sa nature littéraire et à utiliser judicieusement des effets de flous et de profondeur de champ pour exprimer des sentiments. L’interprétation de Mélanie Thierry est puissante, l’actrice est de toutes les scènes et sonne toujours très juste. Un très beau film qui a été justement bien apprécié par la critique. Elle: Lui :
Mélanie Thierry dans La Douleur de Emmanuel Finkiel.Benoît Magimel et Mélanie Thierry dans La Douleur de Emmanuel Finkiel.Benjamin Biolay et Mélanie Thierry dans La Douleur de Emmanuel Finkiel.
A la fin de la Guerre de Sécession, un sergent-major médaillé est de retour dans son village natal, dans le Wyoming. D’origine indienne, il découvre que le sort de son peuple s’est détérioré mais reste persuadé que les hommes blancs et les indiens peuvent vivre ensemble en paix. Hélas, la réalité va le décevoir… La Porte du diable est un western américain écrit par Guy Trosper et réalisé par Anthony Mann. C’est l’un des tous premiers (voire le premier) westerns montrant le point de vue des amérindiens. Il aurait été tourné avant La Flèche brisée (1950) de Delmer Daves mais, frileuse, la MGM ne l’a sorti que quelques mois après. Les deux films ne sont pas franchement du même niveau : pas de star pour le rôle principal, une actrice plutôt débutante et, surtout, un récit avec moins de subtilité, plus manichéen. Il montre toutefois clairement comment les colons se sont appuyés sur des lois faites pour eux pour spolier les amérindiens. La photographie en noir et blanc de John Alton est très belle. Le succès fut moindre que celui du film de Delmer Daves mais fut honorable. Elle: – Lui :
En 1878, dans l’Ouest américain, Bart Bogue sème la terreur dans une petite ville pour s’approprier la mine d’or. Il incendie l’église et tue quelques fermiers. Il donne aux habitants trois semaines pour se décider à lui céder leurs terres à vil prix… Les Sept Mercenaires est un western américain réalisé par Antoine Fuqua. C’est le remake du fameux film homonyme que John Sturges a réalisé en 1960, lui-même fortement inspiré du joyau d’Akira Kurosawa Les Sept Samouraïs (1954). Lorsque les projets ne sont pas assez nombreux, les studios puisent dans leur catalogue et c’est ainsi que le projet est né (1). Le film de Sturges reposait sur la forte présence des acteurs, ce n’est hélas plus le cas ici. Pour être avec son temps, le propos introduit une note interraciale et un personnage féminin fort, mais le fait sans subtilité. Les scènes d’action sont bien réalisées, avec moult cascades, mais la confrontation finale est un peu trop frénétique. Le film connut un certain succès, un peu plus faible qu’attendu toutefois. Elle: – Lui :
(1) Le producteur Roger Birnbaum, alors coprésident-directeur général de la Metro-Goldwyn-Mayer, a eu l’idée de dépoussiérer le classique de John Sturges afin de lui donner un second souffle : « À cette époque, il y avait peu de films en développement, donc on a dû partir de rien. On parcourait le superbe catalogue de la MGM et soudain, je suis tombé sur Les 7 Mercenaires, un film que j’avais adoré étant petit (…) C’est un classique, et je me suis dit que cela valait le coup de le réadapter » (Extrait du dossier de presse).
Vincent D’Onofrio, Martin Sensmeier, Manuel Garcia-Rulfo, Ethan Hawke, Denzel Washington, Chris Pratt et Lee Byung-hun dans Les Sept Mercenaires (The Magnificent Seven) de Antoine Fuqua.
Titre original : « Pitfall » Autres titres français : « Sanglante aventure », « Le Témoin inconnu », « Le Faux Pas de John Forbes »
Johnny Forbes, marié et père d’un jeune garçon, est cadre dans une compagnie d’assurances. Il mène une vie paisible et sans histoires, quoiqu’un peu trop routinière à ses yeux. Un jour, une affaire le mène à rencontrer Mona, une jeune femme mannequin, et tombe sous son charme. MacDonald, un détective indépendant qui travaille pour la compagnie d’assurances de Forbes, voit cette liaison d’un mauvais œil car il a des vues sur Mona… Pitfall est un film américain réalisé par André De Toth. Il en a écrit le scénario avec William Bowers (tous deux non crédités au générique) d’après un roman de Jay Dratler. Il s’agit d’un film noir dont le personnage central est typique de la famille américaine idéale. L’interprétation est excellente, on retiendra surtout celle de Raymond Burr qui compose un personnage vraiment inquiétant. La fin, très adulte et posée, surprend quelque peu. Elle: – Lui :