5 juillet 2021

Bienvenue à Marwen (2018) de Robert Zemeckis

Titre original : « Welcome to Marwen »

Bienvenue à Marwen (Welcome to Marwen)Amnésique après avoir été sauvagement agressé dans un bar, Mark Hogancamp s’est créé un monde imaginaire, Marwen, un village belge fictif durant la Seconde Guerre mondiale où son alter-ego, aidé par un petit groupe de poupées Barbie, affronte une petite bande de nazis…
Un avertissement nous en informe avant même la première image : le scénario de Bienvenue à Marwen est inspiré d’une histoire vraie, plus exactement du documentaire Marwencol (2010) de Jeff Malmberg. Les faits réels se sont déroulés en 2000. Tout l’art de Robert Zemeckis est nous faire entrer dans la tête de son personnage. Celui-ci ne fait que des photos de son monde miniature mais le réalisateur fait vivre ce qu’il a en tête, l’histoire fictive qu’il se construit. Plus que des fantasmes, c’est une véritable thérapie qui lui permet de se reconstruire. Le réalisateur a su trouver l’équilibre parfait, les passages d’un monde à l’autre se font naturellement. La moitié du film est en prise de vue réelle, l’autre moitié est dans le monde imaginaire. Techniquement parlant, la capture de mouvements a rarement été poussée aussi loin et les poupées sont ainsi très humaines, y compris dans leur regard. Steve Carell fait une belle interprétation, loin de son registre comique habituel. Bienvenue à Marwen est un film d’une grande sensibilité, et vraiment remarquable sur le thème de l’imaginaire.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Steve Carell, Leslie Mann, Merritt Wever, Diane Kruger
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Bienvenue à Marwen (Welcome to Marwen)Steve Carell et Merritt Wever dans Bienvenue à Marwen (Welcome to Marwen) de Robert Zemeckis.

Bienvenue à Marwen (Welcome to Marwen)

1 juillet 2021

La Mule (2018) de Clint Eastwood

Titre original : « The Mule »

La Mule (The Mule)À plus de 80 ans, Earl Stone est aux abois. Il est seul, endetté et sa petite entreprise d’horticulture vient d’être saisie. Il accepte alors un travail facile qui lui demande seulement de faire le chauffeur du sud au nord des Etats-Unis. Il devient ainsi passeur de drogue pour un cartel mexicain…
Ecrit par Nick Schenk, le scénario de La Mule s’inspire d’une histoire réelle, celle d’un certain Leo Sharp arrêté en 2011 et qui avait été interviewé à l’époque par le New York Times. Clint Eastwood réalise et tient le rôle principal. La Mule fait partie de ces films où l’on confond personnage et interprète : l’octogénaire au centre du film est profondément individualiste, réactionnaire (réfractaire à tout changement), hermétique aux conventions sociales (bien que n’étant pas ouvertement raciste, il ne voit pas ce qui l’empêcherait d’utiliser le mot « nigger »), ou encore, il considère qu’il est libre de ne pas respecter les lois si cela l’arrange… ce sont des traits de personnalité que l’on s’attend à trouver à des degrés divers chez Clint Eastwood. Hormis son caractère saugrenu, on ne voit pas bien l’intérêt de filmer une telle histoire où d’ailleurs il ne se passe rien. Le récit ne débouche que sur une glorification de la famille, retrouvant ainsi une voie moraliste très hollywoodienne. L’art du réalisateur est toutefois de parvenir à en faire un film que l’on visionne sans ennui ; la réalisation est, en effet, parfaite. La critique a été béate, comme à chaque sortie d’un film de Clint Eastwood.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Clint Eastwood, Bradley Cooper, Laurence Fishburne, Dianne Wiest, Andy Garcia
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La Mule (The Mule)Clint Eastwood dans La Mule (The Mule) de Clint Eastwood.

29 juin 2021

Cro Man (2018) de Nick Park

Titre original : « Early Man »

Cro Man (Early Man)Durant la Préhistoire, quand les dinosaures et les mammouths parcouraient encore la terre, un homme des cavernes courageux, Doug, et son meilleur ami Crochon s’unissent pour sauver leur tribu d’un puissant ennemi…
Cro Man est la dernière création de l’anglais Nick Park, l’auteur bien connu de Chicken Run et Wallace et Gromit. Il est réalisé par les studios Aardman en utilisant comme toujours la technique de la pâte à modeler filmée en stop-motion. L’idée est originale, l’humour se niche beaucoup dans les détails et aussi dans le décalage et les anachronismes, un peu à la manière d’Astérix. Le scénario est moins riche que dans les productions Aardman précédentes mais le film nous fait tout de même passer un bon moment.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: (voix) Eddie Redmayne, Tom Hiddleston, Maisie Williams, Timothy Spall
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Cro Man (Early Man)Crochon et Doug, les deux héros de Cro Man (Early Man) de Nick Park.

26 juin 2021

Woman at War (2018) de Benedikt Erlingsson

Titre original : « Kona fer í stríð »

Woman at War (Kona fer í stríð)Halla, la cinquantaine, mène un combat solitaire contre la multinationale de l’aluminium Rio Tinto qui tente d’étendre son implantation en Islande. Elle prend tous les risques pour saboter des lignes à haute tension. Mais la situation pourrait changer avec l’arrivée inattendue d’une petite orpheline ukrainienne dans sa vie… Woman at War est le second long métrage du réalisateur islandais Benedikt Erlingsson. Il met en scène une activiste écologique particulièrement radicale mais le propos n’est nullement démonstratif ni même militant. Le réalisateur a en effet trouvé une forme très originale pour traiter son sujet, insufflant beaucoup d’humour dans de nombreuses scènes tout en parvenant à créer une très forte tension dans les scènes de sabotage. De plus, la musique est présente à l’image (!), trois musiciens apparaissant de façon saugrenue aux endroits les plus inattendus, accompagnant l’héroïne et suivant l’action (et même interférant avec la réalité dans une scène, celle de la télécommande TV). Halldóra Geirharðsdóttir a accompli une belle performance dans son double rôle, elle est vraiment convaincante dans son (ses) personnage(s). L’ensemble a un petit côté irréel mais sans excès, le dosage est vraiment très réussi. Benedikt Erlingsson a trouvé une façon divertissante de parler d’écologie.
Elle: 4 étoiles
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Halldóra Geirharðsdóttir, Jóhann Sigurðarson, Juan Camilo Román Estrada, Jörundur Ragnarsson
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 Woman at War (Kona fer í stríð)Halldóra Geirharðsdóttir dans Woman at War (Kona fer í stríð) de Benedikt Erlingsson.

24 juin 2021

L’Ombre de Staline (2019) de Agnieszka Holland

Titre original : « Mr. Jones »

L'ombre de Staline (Mr. Jones)1933. Gareth Jones est un jeune journaliste britannique qui travaille pour l’ancien Premier Ministre David Lloyd George, comme conseiller dans le domaine de la politique étrangère. Licencié pour raisons financières, il décide de partir à Moscou pour éclaircir la question du financement des projets de l’URSS. Une fois sur place, la nouvelle de l’assassinat d’un ami journaliste qui devait l’aider lui fait comprendre qu’il s’intéresse à un sujet dangereux…
L’ombre de Staline est un film biographique polono-britannico-ukrainien réalisé par la polonaise Agnieszka Holland. Le film a le mérite d’exposer au grand public la famine ukrainienne de 1932-1933, l’Holodomor, et de montrer comment elle fut cachée aux yeux du monde avec la complicité de certains journalistes occidentaux. Le pouvoir soviétique avait ainsi l’indéfectible soutien du correspondant du New York Times à Moscou, Walter Duranty, Prix Pulitzer en 1932. Le récit que fait la réalisatrice est bien construit avec une tension qui ne faiblit à aucun moment. Seuls quelques effets de transition entre certaines scènes paraissent superflus car trop accrocheurs. La réalisatrice est convaincue du pouvoir du cinéma pour faire connaitre au grand public de tels pans cachés de l’Histoire. Son film, particulièrement édifiant, a tout pour atteindre ce but.
Elle: 4 étoiles
Lui : 4 étoiles

Acteurs: James Norton, Vanessa Kirby, Peter Sarsgaard, Joseph Mawle, Kenneth Cranham
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Remarque :
* La réalisatrice introduit un personnage supplémentaire, George Orwell, qui a écrit La Ferme des animaux (apologue écrit sous la forme d’une fable animalière, également une critique du stalinisme) environ dix ans plus tard. Orwell et Jones avaient effectivement le même éditeur londonien. Rien n’atteste qu’ils se soient rencontrés mais ce n’est pas impossible.

(1) Le terme Holodomor désigne la grande famine qui eut lieu en RSS d’Ukraine et dans le Kouban, en URSS, en 1932 et 1933 et qui fit, selon les estimations des historiens, entre 3 et 5 millions de victimes. Provoquée par les quotas trop élevés fixés par le pouvoir communiste et une mauvaise récolte, la famine fut niée par Staline qui durcit sa position et emprisonna ou exécuta les « éléments contre-révolutionnaires » présentés comme responsables de l’échec. Depuis l’ouverture des archives soviétiques, la négation de l’Holodomor a cessé, mais son ampleur et le caractère intentionnel de la famine (et donc sa qualification de « génocide ») est toujours contesté. Lire sur Wikipedia

L'ombre de Staline (Mr. Jones)James Norton est Gareth Jones dans L’ombre de Staline (Mr. Jones) de Agnieszka Holland.

L'ombre de Staline (Mr. Jones)Peter Sarsgaard est Walter Duranty dans L’ombre de Staline (Mr. Jones) de Agnieszka Holland.

20 juin 2021

Voyage à Yoshino (2018) de Naomi Kawase

Titre original : « Vision »

Voyage à Yoshino (Vision)Dans la forêt de Yoshino vit Tomo, garde forestier taciturne. Il habite à proximité de la vieille Aki, aveugle. Tous deux vivent simplement, en symbiose avec cette forêt. Un jour, ils voient arriver une Française, Jeanne, à la recherche d’une plante médicinale nommée « Vision ». Cette plante, qui n’apparaît que tous les 997 ans, serait apte à guérir l’homme de tous ses maux…
Après deux films tournés dans des décors urbains (Les Délices de Tokyo et Vers la lumière), Naomi Kawase revient à son sujet de prédilection, la nature. La réalisatrice japonaise a une vision mystique de la nature :
« La forêt a un pouvoir mystique et mystérieux. Lorsque l’on y pénètre, on peut perdre tout repère temporel et glisser vers le passé. […] J’ai voulu observer une nouvelle fois ce que nous apprend le fait d’être plongé dans la nature. Comme dans mes oeuvres précédentes, j’ai souhaité saisir les choses que l’on enfouit, perdues au fond de notre mémoire.»
Hélas, le propos est très simpliste, plus ésotérique que métaphysique ; la réalisatrice montre un attrait pour les sciences occultes et les pouvoirs cachés qui culmine dans un épilogue « explicatif » assez délirant. Il n’y a finalement que peu de contenu mais les images de nature sont très belles.
Elle: 1 étoile
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Juliette Binoche, Masatoshi Nagase, Takanori Iwata
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Remarque :
* La forêt de Yoshino (au centre-sud du Japon, à 50 kms d’Osaka) est un parc national japonais. Le parc a été créé en 1936 et couvre une surface de 597 km2. Son nom fait référence au Mont Yoshino, connu pour la floraison de ses cerisiers et qui fait partie des sites sacrés et chemins de pèlerinage dans les monts Kii, classés au patrimoine mondial de l’UNESCO.

Voyage à Yoshino (Vision)Takanori Iwata dans Voyage à Yoshino (Vision) de Naomi Kawase.

14 juin 2021

Play (2019) de Anthony Marciano

PlayEn 1993, Max, âgé de 13 ans, reçoit un cadeau de ses parents qui ne va plus le quitter : un caméscope. Dès lors, il va filmer ses aventures mais également les coups durs. 20 ans plus tard, Max va monter le « film de sa vie » et ainsi revoir tous les grands moments de son existence…
Play est remarquable par sa forme : Anthony Marciano a fait le pari audacieux de composer son film comme une suite de petits rushes tournés par son personnage principal. Sur ce plan, il fonctionne assez bien et précisons qu’il n’y a aucun abus du côté tremblements et détérioration de l’image (merci !) En revanche, sur le fond, on reste sur sa faim et vendre le film comme « le portrait d’une génération » paraît tout de même un peu présompteux (si c’est vraiment le cas, il y a de quoi s’inquiéter). Les scènes ne sont en effet qu’une suite de moments futiles et à part de vouloir faire la fête et de chercher l’amour, on voit mal ce qui peut intéresser cette petite bande de potes. Le scénario a été écrit par Anthony Marciano et Max Boublil qui ont tous deux l’âge exact de leur personnage principal. Les spectateurs nés dans les mêmes années se remémoreront avec attendrissement certains souvenirs mais les autres pourront s’ennuyer et vouloir passer sur « avance rapide ».
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Max Boublil, Alice Isaaz, Malik Zidi, Arthur Périer, Noémie Lvovsky, Alain Chabat
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PlayAlice Isaaz et Max Boublil dans Play d’Anthony Marciano.

10 juin 2021

L’Infirmière (2019) de Kôji Fukada

Titre original : « Yokogao »

L'Infirmière (Yokogao)Ichiko est infirmière à domicile. Elle travaille au sein d’une famille qui la considère depuis toujours comme un membre à part entière. Mais lorsque la cadette de la famille disparaît, Ichiko se trouve suspectée de complicité d’enlèvement…
Le réalisateur japonais Kôji Fukada poursuit l’exploration de l’ambiguïté de la personnalité et ses multiples facettes. Son récit est construit sur une temporalité double : son héroïne change de coiffure au tout début du film ce qui permet ensuite de distinguer le présent du flash-back… mais nous finissons tout de même par prendre l’un pour l’autre ce qui ajoute à la confusion. L’ensemble est beaucoup moins réussi qu’Harmonium, en partie car son héroïne nous apparaît avant tout comme une victime (1). En réalité, le personnage qui instillerait le plus de trouble est la fille ainée, Motoko, dont la personnalité inquiète beaucoup plus que celle de l’infirmière. Je dois avouer avoir passé une bonne partie du film à me demander où le réalisateur voulait en venir. Un film bien difficile à saisir.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Mariko Tsutsui, Mikako Ichikawa, Sôsuke Ikematsu
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(1) Probablement, les différences de culture peuvent modifier notre perception du film : en France, nous avons une image positive des infirmières, à priori nous les voyons comme des personnes bienveillantes. Il semblerait que ce ne soit pas la même chose au Japon où l’on s’en méfie car elles sont en contact avec des malades (notion de pureté). Cette méfiance se serait même transformée en ostracisme avec l’épidémie du Covid-19.
Toujours sur cette question de différence de culture, il y a cette question de la culpabilité. On peut être frappé par le fait que l’héroïne éprouve malgré tout une certaine culpabilité et présente constamment ses excuses. La culpabilité n’est pas ressentie de façon identique dans toutes les cultures, surtout dans ses implications sociales. De plus, nous pouvons avoir tendance à assimiler des excuses à un aveu alors qu’au Japon, elles ne sont qu’une politesse sociale.

Remarques :
* Propos de Kôji Fukada : « Ichiko apprend à ses dépens que la position sociale, l’estime de soi et les liens humains sont comme les différents étages d’un bâtiment construit sur un sol sablonneux. Et ce sol n’est pas uniquement sous Ichiko, il s’étend sous chacun d’entre nous ». (Extrait du dossier de presse)
* Le titre original « Yokogao » signifie « De profil ». « Ce qui est intéressant avec un profil, c’est que vous pouvez voir un côté ou l’autre, mais jamais les deux profils en même temps », explique Kôji Fukada, soulignant l’idée de dualité de ses personnages. (Extrait du dossier de presse)

L'Infirmière (Yokogao)Mikako Ichikawa, Miyu Ozawa et Mariko Tsutsui dans L’Infirmière (Yokogao) de Kôji Fukada.

29 mai 2021

Convoi exceptionnel (2019) de Bertrand Blier

Convoi exceptionnelAu milieu d’un embouteillage bruxellois, Foster (Christian Clavier), un bourgeois, rencontre Taupin (Gérard Depardieu), un SDF. Les deux hommes se retrouvent dans un monde où la vie des gens se résume au suivi d’un scénario transmis sur papier, ceux n’en recevant pas se retrouvant perdus…
Neuf ans après Le Bruit des glaçons (2010), Bertrand Blier revient avec ce Convoi exceptionnel qu’il a écrit et réalisé. Dès le début, nous sommes plongés dans des situations absurdes et surréalistes où les dialogues alimentent l’humour. Il faut accepter de se laisser emmener sans but précis : bien entendu, il faut y voir une allégorie sur le fait que nous vivons selon un scénario écrit à l’avance ou du moins que nous agissons selon des stéréotypes. Mais le voir uniquement ainsi, c’est risquer d’être déçu car il faut bien avouer que le récit ne débouche pas sur grand chose. Bertrand Blier a perdu de sa verve et de son inspiration mais on peut toujours s’amuser de sa façon de casser les codes conventionnels du cinéma. Le duo Clavier / Depardieu présente en soi tout le décalage qui convient au récit. Ni la critique ni les spectateurs ne semblent avoir apprécié Convoi exceptionnel. Personnellement, il m’a amusé.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Gérard Depardieu, Christian Clavier, Farida Rahouadj, Alex Lutz, Audrey Dana
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Convoi exceptionnelAudrey Dana, Gérard Depardieu, Christian Clavier et Charlie Dupont dans Convoi exceptionnel de Bertrand Blier.

25 mai 2021

J’ai perdu mon corps (2019) de Jérémy Clapin

J'ai perdu mon corpsA Paris, Naoufel tombe amoureux de Gabrielle. Un peu plus loin dans la ville, une main coupée s’échappe d’un labo, bien décidée à retrouver son corps. S’engage alors une cavale vertigineuse à travers la ville, semée d’embûches et des souvenirs de sa vie jusqu’au terrible accident. Naoufel, la main, Gabrielle, tous trois retrouveront, d’une façon poétique et inattendue, le fil de leur histoire…
J’ai perdu mon corps est un film d’animation français réalisé par Jérémy Clapin, adapté du roman Happy Hand de Guillaume Laurant, scénariste et collaborateur régulier de Jean-Pierre Jeunet. C’est un film assez étonnant, à la fois par son histoire qui mêle plusieurs genres et aussi par sa mise en image très cinématographique. Malgré le petit malaise que crée (du moins chez moi) la vision d’une main coupée, le récit se révèle assez délicat, onirique et d’une grandeur douceur. La mise en scène est parfaite avec une profusion de détails, des dialogues bien écrits, et une belle utilisation de la « caméra » pour obtenir des plans très travaillés. Les films d’animation n’ont pas toujours ces qualités cinématrophiques. Ce premier long métrage de Jérémy Clapin est une vraie réussite.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: (voix) Hakim Faris, Victoire Du Bois
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J'ai perdu mon corps