Bernard se fait plaquer par sa femme après cinq ans de vie commune. Médecin de nuit, il rencontre sa voisine de palier Nadine, photographe de mode, déprimée par le chaos de sa vie sentimentale. Un lien de complicité s’établit entre eux deux… Ma femme s’appelle reviens est un film français de Patrice Leconte. Le scénario est signé Joseph Morhaim, Patrice Leconte et Michel Blanc qui a écrit les dialogues. Contrairement à ce que le titre (et l’affiche) laisse à penser, il ne s’agit pas franchement d’une comédie même si l’humour est bien présent par petites touches. C’est plutôt la rencontre de deux célibataires qui vivent mal leur situation. Michel Blanc n’est pas un loser dans cette histoire, Anémone non plus d’ailleurs. Ce n’est pas un grand film mais il montre une certaine fraîcheur et se regarde avec intérêt et plaisir. Il est plutôt mal considéré, probablement parce que beaucoup attendaient une comédie à se taper sur les cuisses, ce qu’il n’est pas. Elle: Lui :
Averroès et Rosa Parks sont deux unités de l’hôpital Esquirol, qui relèvent du pôle psychiatrique Paris-Centre. L’hôpital était autrefois appelé « asile de Charenton ». D’entretiens individuels en activités de groupe, le film s’attache à décrire les relations entre les soignants et les patients, malgré le manque de moyens attribués à ce type de centre médical… Averroès et Rosa Parks est le second volet du triptyque de Nicolas Philibert consacré au monde psychiatrique, après Sur l’Adamant et avant La Machine à écrire et autres sources de tracas. Il a été conçu comme une sorte de prolongement de Sur l’Adamant. « C’est un peu comme si, après avoir filmé ce qui est sur le devant de la scène, je montrais cette fois les coulisses, les soubassements », explique Nicolas Philibert (à noter que l’on retrouve ainsi deux ou trois patients du premier volet). Les entretiens entre les patients et les soignants constituent toute la matière de ce documentaire. Il n’y a pas de commentaires, Nicolas Philibert plante ses caméras mais n’intervient pas, même en off. Une fois de plus, les récits des patients sont tous intéressants à écouter et nous percevons la démarche des soignants qui cherchent à les accompagner en vue de recréer un lien avec le monde réel. Elle: Lui :
Pour se faire pardonner, Paulette promet à sa fille Linda, 8 ans, de cuisiner du poulet aux poivrons, comme le faisait son père, mort quand Linda était bébé. Mais à cause d’une grève générale, il n’est pas facile de trouver un poulet… Linda veut du poulet ! est un film d’animation français écrit et réalisé par l’italienne Chiara Malta et le français Sébastien Laudenbach. Ce n’est pas tant par son histoire que ce film mérite d’être remarqué (adultes idiots, enfants capricieux, le scénario mise trop sur son insolence et tombe dans la facilité) mais plutôt par son dessin, approximativement crayonné ce qui donne un indéniable style à l’ensemble. Cela rappelle La Jeune fille sans mains (2016) de Sébastien Laudenbach, sans toutefois arriver à la même beauté esthétique. Très bon accueil de la critique. Elle: – Lui :
La célébrité devient un cauchemar pour une vedette qui tout à coup, sans comprendre, reçoit gifles et coups de poing à la place de demandes d’autographes… Grosse Fatigue est un film français réalisé par Michel Blanc. Il en a coécrit le scénario sur une idée de base de Bertrand Blier. Pour Michel Blanc, c’était l’occasion de sortir de son personnage habituel de râleur et de loser, de nous surprendre avec une histoire inattendue. Il réussit effectivement et en jouant son propre rôle, comme tous les autres acteurs d’ailleurs (à noter toutefois qu’il n’a pas vécu cela mais l’histoire est librement inspirée d’une mésaventure arrivée à Gérard Jugnot). Il fait un tandem surprenant avec Carole Bouquet qui désirait elle aussi sortir de ses personnages habituels de femme glacée et inaccessible pour jouer un rôle comique. Le résultat est original, amusant et très surprenant. Prix du meilleur scénario à Cannes 1994. Elle: Lui :
Pompiste, Guy est renvoyé de son travail après avoir escroqué des clients. Il trouve une bonne âme pour l’héberger, son copain Daniel, déménageur, qui vit chez sa copine Françoise… Viens chez moi, j’habite chez une copine est un film français réalisé par Patrice Leconte. Adaptation d’une pièce de Luis Rego, Jean-Luc Voulfow, Jean-Paul Sèvres et Didier Kaminka créée en 1975, le scénario a été co-écrit par Patrice Leconte et Michel Blanc qui signe également les dialogues. L’acteur excelle dans ce rôle de loser, coureur de jupons convulsif, enchaînant les plus mauvais plans, autant néfastes pour lui-même que pour ceux qui l’entourent. L’humour est constant, jamais sans excès ni lourdeur. Renaud a composé spécialement pour le film la chanson-titre (Viens chez moi j’habite chez une copine) ainsi que la chanson d’ouverture (P’tit déj’ blues). Elle: Lui :
Thérèse Liotard, Bernard Giraudeau et Michel Blanc dans Viens chez moi, j’habite chez une copine de Patrice Leconte.Bernard Giraudeau, Michel Blanc et Thérèse Liotard dans Viens chez moi, j’habite chez une copine de Patrice Leconte.
Dans un village sans histoire, une maison de rêve en pleine nature est à vendre. Pour Simon et Adelaïde, à l’étroit dans leur appartement parisien avec leurs deux enfants, c’est l’occasion idéale de faire le grand saut et de quitter l’enfer de la ville. Mais le rêve se transforme rapidement en cauchemar quand ils réalisent que leurs si sympathiques voisins utilisent leur jardin comme terrain de chasse… Chasse gardée est un film français réalisé par Antonin Fourlon et Frédéric Forestier. Le premier des deux a écrit cette comédie pendant le confinement qu’il a passé avec ses deux enfants en bas âge, dans soixante mètres carrés à Paris. Il a réussi à trouver un bon équilibre dans l’humour, sachant dépasser la simple opposition Paris/province. Malgré les personnages caricaturés à outrance et un humour plutôt corrosif, il n’y a aucune méchanceté dans l’humour. Les dialogues sont souvent brillants et certaines scènes (le banquet !) sont mémorables. Bonnes prestations d’acteurs, Camille Lou est remarquable. Très amusant. Elle: – Lui :
Victime d’un complot, le jeune Edmond Dantès est arrêté le jour de son mariage pour un crime qu’il n’a pas commis. Après quatorze ans de détention au château d’If, il parvient à s’évader. Devenu immensément riche grâce à un secret de son voisin de cellule, il revient sous l’identité du comte de Monte-Cristo… Le Comte de Monte-Cristo est un film français écrit et réalisé par Alexandre de La Patellière et Matthieu Delaporte (tous deux scénaristes des Trois Mousquetaires en 2023). Le roman d’Alexandre Dumas avait déjà été porté à l’écran, grand et petit, de nombreuses fois, mais la dernière version cinématographique vraiment notable remontait à 70 ans. La richesse du roman oblige à tailler à la serpe pour en faire un film de trois heures et, sur ce plan, le travail des scénaristes-réalisateurs est assez remarquable : ils ont beaucoup enlevé et modifié, certes, mais sans dénaturer l’histoire. Il manque toutefois un certain panache, Pierre Niney manque de présence et ses manœuvres paraissent souvent plus laborieuses que brillantes. De même, certains personnages (telle Haydée) sont bien plus fades que dans le roman mais les seconds rôles sont généralement bien tenus. La réalisation a bénéficié d’un budget conséquent et les réalisateurs ont fait preuve d’une indéniable maitrise pour créer un grand spectacle. En revanche, la musique (style « épique ») est horrible, lourde et ridicule. Gros succès en salles. Elle: – Lui :
Pierre Niney dans Le Comte de Monte-Cristo de Alexandre de La Patellière & Matthieu Delaporte.
Adaptations les plus notables; les plus remarquées étant les deux versions de Robert Vernay de 1943 et 1954 (pour une liste complète voir ici): * 1915-1917 :Le Comte de Monte-Cristo (France) en six parties découpées en 15 épisodes, un « roman-cinéma » réalisé par Henri Pouctal pour Le Film d’Art et sorti en 1918. Le film ressort en 1923 en version raccourcie de trois heures. * 1922 : Monte Cristo (USA) par Emmett J. Flynn avec John Gilbert. * 1929 : Monte-Cristo (France) par Henri Fescourt avec Jean Angelo (3h45 en deux parties). * 1943 : Le Comte de Monte-Cristo (France) par Robert Vernay avec Pierre Richard-Willm (en 2 parties) * 1954 : Le Comte de Monte-Cristo (France) par Robert Vernay avec Jean Marais (en 2 parties). * 1961 : Le Comte de Monte-Cristo (France) par Claude Autant-Lara avec Louis Jourdan. * 1968 : Sous le signe de Monte-Cristo (France) par André Hunebelle avec Paul Barge. * 1979 : Le Comte de Monte-Cristo (TV, France), mini-série (4 × 90 min) de Denys de La Patellière avec Jacques Weber * 1998 : Le Comte de Monte-Cristo (TV, France), mini-série (4 × 100 min) de Josée Dayan avec Gérard Depardieu * 2024 : Le Comte de Monte-Cristo (France) par Matthieu Delaporte et Alexandre de La Patellière avec Pierre Niney.
Nice, 1971. Un homme d’affaires, en pleine discussion avec trois personnes, est abattu d’un tir de carabine à grande distance. Deux autres meurtres suivent, avec toujours le même mode opératoire sans pour autant qu’aucun mobile évident n’apparaisse. L’enquête de l’inspecteur Carella (Jean-Louis Trintignant) s’annonce difficile… Sans mobile apparent est un film français réalisé par Philippe Labro. Il s’agit de l’adaptation du roman Dix plus un de l’écrivain américain Salvatore Lombino, publié en 1963 sous le pseudonyme Ed McBain. Philippe Labro a transposé l’histoire de New York à la Côte d’Azur. La progression de la tension et le suspense sont bien maitrisés avec une atmosphère particulière, très marquée années soixante-dix. Le point fort du film est là. En revanche, le dénouement est un peu décevant, le réalisateur semble d’ailleurs vouloir glisser rapidement dessus comme pour s’en excuser. Cinématographiquement, le film n’est pas franchement remarquable avec beaucoup de ces effets de caméra typiques des années soixante dix, qui nous font sourire aujourd’hui. La musique d’Ennio Morricone est très présente, sans doute trop. L’ensemble est plaisant mais sans plus. Elle: – Lui :
Un homme d’affaires (Jean-Pierre Aumont) est retrouvé mort à son domicile alors qu’il y était seul. Meurtre ou suicide ? L’inspecteur Lechat (Serge Reggiani) et son adjoint Chemin (Philippe Léotard), un duo d’enquêteurs peu conventionnels, portent leurs soupçons sur la femme du riche promoteur (Michèle Morgan)… Le Chat et la souris est un film policier français écrit et réalisé par Claude Lelouch. On peut parler de comédie policière tant le réalisateur semble n’avoir rien pris au sérieux. L’atmosphère est décontractée. L’humour est centré sur les caractères excentriques des deux enquêteurs. Lelouch se fait un petit plaisir en filmant deux rides ébouriffants en caméra subjective (un en voiture, suivi du même à moto) à grande vitesse dans un Paris passablement encombré. Tout cela resterait néanmoins très oubliable sans la présence de Michèle Morgan pour sa dernière apparition à l’écran (1). L’actrice semble bien s’amuser. Les dialogues semblent être improvisés et restent très pauvres. Plusieurs petits rôles sont vraiment très mal tenus. A noter que l’un d’eux (l’amant) est tenu par le réalisateur et journaliste Philippe Labro. Elle: – Lui :
(1) Michèle Morgan avait alors 55 ans. L’actrice fera quelques apparitions à l’écran après cela, mais aucun rôle important. Michèle Morgan est décédée en 2016 à l’âge de 96 ans.
Michèle Morgan et Serge Reggiani dans Le Chat et la souris de Claude Lelouch.
François Martin et Alice Bouvier-Sauvage s’apprêtent à annoncer leur mariage à leurs deux familles réunies pour l’occasion. Un monde les sépare : le père de François est concessionnaire automobile tandis que le père d’Alice possède une immense propriété viticole. Les enfants offrent à leurs parents un cadeau original : des test ADN pour découvrir ses origines… Cocorico est un film français écrit et réalisé par Julien Hervé, son premier long métrage. Si l’idée de base du scénario peut sembler originale, le récit rejoint rapidement le type « confrontation de deux mondes différents ». Dès lors, l’humour se montre assez facile et finit par reposer uniquement sur le jeu des acteurs principaux. Cet humour qui raille les préjugés n’est pas toujours des plus fins ; il faut bien entendu prendre tout cela au second degré mais cela n’empêche pas des moments assez consternants… Elle: – Lui :
Remarques : * Rappelons que les tests ADN sont illégaux en France et ne fonctionnent que par rapprochements dans une base de données. Les résultats dépendent donc de la taille de cette base de données. * Ancien des Guignols de Canal+, Julien Hervé était précédemment scénariste, notamment de la série Les Tuches.
Didier Bourdon, Sylvie Testud, Christian Clavier et Marianne Denicourt dans Cocorico de Julien Hervé.