Selma, 15 ans, grandit entre ses deux parents séparés, Michal et Élise. Des nuages de pluies acides et dévastatrices s’abattent sur la France. Dans un monde qui va bientôt sombrer, cette famille fracturée va devoir s’unir pour affronter cette catastrophe climatique et tenter d’y échapper… Acide est un film français coécrit et réalisé par Just Philippot. Il avait déjà réalisé un court métrage du même nom en 2018. Le réalisateur n’a pas cherché à être crédible ou réaliste, il se veut « naturellement irrationnel » et refuse les « explications rationnelles ». Donc, puisque tout est permis, c’est de l’acide quasiment pur qui tombe du ciel. La pluie est capable de trouer les toitures (mais les voitures peuvent rouler… les fabricants de pneus vont être contents de voir leurs produits résister). Mais le plus gros défaut du film est plutôt du côté de la minceur du scénario qui tente de mêler maladroitement crise sociale et crise climatique. Aucun des personnages principaux n’est sympathique, tous trois survoltés, agressifs et insupportables. La relation compliquée père/fille n’engendre aucune émotion ni intérêt. J’avoue avoir regardé en accéléré une bonne partie de la seconde moitié du film. Même les critiques les plus indulgents semblent s’accorder à dire qu’Acide est beaucoup moins réussi que le premier long métrage de Just Philippot, La Nuée (2020) (que je n’ai pas vu). Elle: – Lui :
Dans une quête effrénée pour sauver Constance Bonacieux, enlevée sous ses yeux, D’Artagnan est contraint de s’allier à la mystérieuse Milady de Winter. La guerre contre les anglais étant déclarée, Athos, Porthos et Aramis ont rejoint le front à La Rochelle. Par ailleurs, un terrible secret du passé va briser toutes les anciennes alliances… Les Trois Mousquetaires : Milady est un film français réalisé par Martin Bourboulon. Il fait suite au premier volet Les Trois Mousquetaires : D’Artagnan sorti l’année précédente, librement adapté du roman d’Alexandre Dumas père. Les deux parties ont été tournées dans la foulée, avec la même équipe et les mêmes acteurs. Même s’il est toujours aussi noir, ce second volet m’est apparu plus convaincant que le premier, mieux équilibré entre les scènes d’actions et la psychologie des personnages. En outre, les rôles les plus faibles du premier volet (comme Constance Bonacieux) sont moins présents. Milady bénéficie d’une mise en avant par rapport au roman et les scénaristes lui ont donné une profondeur et une humanité qui engendre l’empathie. L’histoire est hélas un peu plus confuse sur le plan politique. La qualité de la réalisation et de l’interprétation contribue à nous captiver. Le film semble connaitre le succès, non seulement en France mais aussi à l’international. Elle: – Lui :
Remarque : • Le personnage du mousquetaire noir, Hannibal, surprend quelque peu. Il n’est bien entendu pas dans le roman d’Alexandre Dumas, il est librement inspiré de la lecture du roman de Frédéric Couderc Prince ébène, publié en 2003, qui a révélé l’existence d’Aniaba, jeune prince venu d’Afrique, devenu le « filleul » de Louis XIV lors de son baptême célébré par Bossuet. Premier mousquetaire noir de l’Histoire en Europe (et premier officier noir de l’armée française), Aniaba a guerroyé en Flandres avant que sa trace se perde en Afrique. Certes, les périodes ne collent pas (siège de La Rochelle en 1627-1628, arrivée d’Aniaba en France en 1688)… mais l’esprit est là.
• Le producteur Dimitri Rassam (fils de Jean-Pierre Rassam) a annoncé qu’un troisième film est prévu, il devrait sortir d’ici à 2027 et adapter le roman Vingt Ans après.
Ernest retourne avec Célestine dans son pays, la Charabie, pour faire réparer son précieux violon cassé. Ils découvrent alors que la musique est bannie dans tout le pays depuis plusieurs années. Pour nos deux héros, il est impensable de vivre sans musique ! Accompagnés de complices, dont un mystérieux justicier masqué, ils vont tenter de réparer cette injustice afin de ramener la joie au pays des ours… Ernest et Célestine : Le Voyage en Charabie est un film d’animation français réalisé par Julien Chheng et Jean-Christophe Roger. Il s’agit de la suite du film Ernest et Célestine (2012), sachant qu’il y a eu une série télé et plusieurs courts-métrages entre les deux. Tout ceci s’inspire de la série de livres pour la jeunesse du même nom publiée par l’auteure et illustratrice belge Gabrielle Vincent de 1981 à 2000. Le film est dessiné en 2D à la main, ce qui est de plus en plus rare et donne une indéniable valeur artistique à l’ensemble. Les dessins ressemblent à des aquarelles. Destinée en premier aux jeunes enfants, l’histoire est bien écrite. Elle met en scène les notions de liberté et de totalitarisme, sans chercher à donner des leçons. Tout cela est charmant. Elle: – Lui :
A la suite d’un pari avec des copains, Paul, dragueur invétéré, se met en tête de séduire la princesse Charlotte, de passage à Paris, dont le mariage avec un jeune duc est imminent… Le Mariage du siècle est une comédie française réalisée Philippe Galland qui en a co-écrit le scénario avec Anémone et Jean-Luc Voulfow. Il s’agit de toute évidence de retrouver le tandem de Le père Noël est une ordure et de prolonger l’esprit du Splendid. Hélas, aucun effort n’est fait pour que l’on croie à cette histoire. La mise en place est laborieuse (il faut bien avouer qu’Anémone est une princesse peu crédible) et ensuite tout paraît assez bâclé. On reste devant l’écran, espérant que l’humour va finir par monter d’un cran… mais non, tout cela reste « très moyen ». Presque tous les acteurs forcent leur jeu. Elle: – Lui :
Le monde fait face à une épidémie de mutations qui transforment les humains en animaux. François doit déménager dans le sud de la France pour se rapprocher de sa femme Lana, touchée par ce mal mystérieux et envoyée dans un centre spécialisé. Sur place, lui et son fils Émile doivent se réinventer dans un monde qui se peuple de créatures d’un nouveau genre… Le Règne animal est un film fantastique français coécrit et réalisé par Thomas Cailley, son second long métrage après Les Combattants (2014). Je n’ai pas du tout accroché à cette histoire où tout sonne faux à mes yeux. Dès les premières minutes, on ne croit pas au jeu emprunté des acteurs et les dialogues sont bien pauvres. Les meilleurs moments sont les scènes de forêt où (heureusement) personne ne parle. Les effets spéciaux sont plutôt réussis et beaucoup de critiques ont salué l’émergence d’une nouvelle direction pour le cinéma français. Mon opinion est minoritaire : le film a été très bien accueilli par le public et la critique qui y a vu une fable écologique, ou même politique, écho à notre aspiration de se reconnecter avec la nature. Gros succès avec plusieurs Césars à la clef. Elle: – Lui :
En 1917, dans un petit village du Sénégal, Bakary Diallo voit son fils Thierno enrôlé de force par l’armée française. Il se porte volontaire pour partir avec son fils dans le but de l’aider à déserter. Mais leur première tentative est un échec et le père et son fils sont envoyés au front dans l’est de la France. Là, les choses évoluent différemment car le fils ne se conduit pas selon la volonté de son père… Tirailleurs est un film français co-écrit et réalisé par Mathieu Vadepied, son second long métrage. S’il dénonce l’enrôlement de force pratiqué dans les colonies françaises, le récit est surtout centré sur une relation entre un père et son fils qui se révèlent avoir des aspirations très différentes. Indéniablement, le film est tout sauf manichéen : il montre sans chercher à démontrer. Si le film a des défauts, ils sont surtout du côté de la rapidité d’enchaînement des évènements qui enlève de la crédibilité à l’ensemble, et sur l’aspect trop simple (ou trop sage) des scènes. Omar Sy s’est beaucoup impliqué dans ce film, coproduisant et tenant brillamment le rôle principal du père. Le film n’a reçu qu’un accueil mitigé. Elle: – Lui :
Paris, 1985. Vanessa a treize ans lorsqu’elle rencontre Gabriel Matzneff, écrivain quinquagénaire de renom. La jeune adolescente devient l’amante et la muse de cet homme célébré par le monde culturel et politique. Se perdant dans la relation, elle subit de plus en plus violemment l’emprise destructrice que ce prédateur exerce sur elle… Le Consentement est un film français réalisé par Vanessa Filho. Il s’agit de l’adaptation fidèle du récit autobiographique de Vanessa Springora qui a créé une onde de choc à sa parution en 2020. Sans complaisance et sans effet facile, le récit montre parfaitement par quels mécanismes une jeune fille de quinze ans a pu tomber sous l’emprise de ce quinquagénaire charmeur, aimé de tous et doté d’une fort charisme. Il montre comment, avec son ardeur d’adolescente, elle s’est jetée à corps perdu dans ce qu’elle pensait être une grande histoire d’amour. Le déséquilibre est évident. Le film montre également que Gabriel Matzneff a toujours bénéficié d’une forte aura dans les milieux littéraires qui s’amusaient de ses « transgressions », ne voyant là qu’entorse à la morale et plaçant la création littéraire au dessus de toute autre considération. Tout comme le livre de Vanessa Springora, le film a ainsi créé un certain embarras et les critiques « officielles » ont été réservées voire négatives. Le film mérite pourtant d’être vu, c’est un témoignage utile. Nul doute qu’il aura une valeur sociologique dans quelques décennies. Jean-Paul Rouve est vraiment étonnant dans son interprétation et Kim Higelin, bien qu’un peu âgée pour le rôle (on comprend aisément pourquoi), est tout aussi remarquable. Elle: Lui :
Luis est quadragénaire, célibataire endurci et « nez » chez un parfumeur. Sa mère et ses cinq sœurs forment un véritable clan qui prend toutes les décisions pour l’ensemble de la famille. Luis est comme son défunt père, il n’a jamais son mot à dire. Ses sœurs le couvent tellement qu’il y trouve son compte. Mais quand elles décident qu’il doit prendre une épouse, il doit trouver une parade pour que l’on ne lui parle plus de mariage… Prête-moi ta main est une comédie réalisée par Éric Lartigau, imaginée, coécrite et interprétée par Alain Chabat. Elle est admirablement écrite et Alain Chabat a vraiment un talent à produire un type d’humour qui ne montre jamais de lourdeurs, ni ne sombre dans la facilité. En outre, cet humour n’est jamais aux dépens d’autrui. Charlotte Gainsbourg est étonnante et drôle. Tous les seconds rôles sont bien tenus à commencer par Bernadette Lafont dans le rôle de cheffe de tribu. Le film connu un grand succès à sa sortie. Elle: – Lui :
Tout en préparant sa thèse en physique, Benjamin accepte un poste de professeur de mathématiques dans un collège de la région parisienne, malgré son inexpérience. Sans avoir reçu de formation, il va découvrir un métier difficile au sein d’une institution fragilisée. Benjamin va cependant faire la connaissance d’un groupe d’enseignants avec lesquels il va tisser des liens étroits… Un métier sérieux est un film français écrit et réalisé par Thomas Lilti. Après avoir dressé le portrait du métier de médecin généraliste, le cinéaste fait découvrir le professorat. Il nous fait vivre de l’intérieur la possible naissance d’une passion, malgré les interrogations et nombreuses difficultés. Il le fait sans effet dramatique artificiel, il sait rendre la banalité intéressante. C’est une situation ordinaire qui correspond à la grande majorité des situations. Le film montre un bel équilibre entre la drôlerie et la gravité. Elle: Lui :
Une jeune femme de 25 ans, née en Corée du Sud et adoptée par un couple français, retourne quelques jours dans son pays d’origine sur un coup de tête. À la suite d’un contact amical avec une coréenne parlant français, elle apprend qu’il est possible de partir à la recherche de ses parents biologiques… Retour à Séoul est un film français écrit et réalisé par le franco-cambodgien Davy Chou, son troisième long métrage. Il s’est inspiré du parcours similaire d’une de ses amies : il a lui-même assisté à la reprise de contact avec son père biologique. C’est un récit assez fort car l’héroïne a un caractère « bien trempé et imprévisible » selon les mots du réalisateur. Cette jeune femme, que nous suivons sur plusieurs années, « ne cesse de se réinventer, se reconstruire et se réaffirmer ». Le réalisateur précise : « Dans les histoires d’adoption, on pourrait penser que la rencontre avec le parent biologique referme la blessure. Or, dans les récits que j’ai pu recueillir, c’est justement le début des problèmes ! » L’actrice Park Ji-Min est une artiste plasticienne qui n’avait jamais joué la comédie mais qui semble s’être pleinement investie dans ce personnage. C’est toute une palette de sentiments qu’elle parvient à exprimer et qui enrichissent le film. Un film émouvant et assez fort, loin des clichés. Elle: – Lui :