Laurel et Hardy sont embauchés par un capitaine afin de recruter de force des marins pour un bateau qui a la réputation d’être hanté. Ils sont eux-mêmes embarqués de force… The Live Ghost est un court métrage américain parlant de 20 minutes réalisé par Charley Rogers et produit par Hal Roach. Le film repose essentiellement sur deux situations : la première où le duo enrôle de force des marins est dans la pure tradition slapstick, la seconde sur le bateau avec le fantôme le fait classer dans les horror films du duo. Quelques bons gags mais l’ensemble manque de brillance et se montre symptomatique du déclin comique du duo. A noter qu’un sketch supplémentaire d’ouverture était prévu mais n’a pas été retenu : au lieu de simplement pêcher, le duo était sur le point de se suicider (le sketch est bien décrit sur la page anglaise de Wikipédia et aurait été très amusant). Ce court métrage est toutefois généralement bien considéré. Elle: – Lui :
Victime d’un accident, Adam et Barbara Maitland sont passés dans l’autre monde. Ils se retrouvent occupants invisibles de leur antique demeure qu’ils voient envahie par une riche et bruyante famille new-yorkaise. Adam et Barbara tentent bien de les effrayer pour les faire partir, sans succès. Ils décident de faire appel à un « bio-exorciste » freelance dénommé Bételgeuse… Beetlejuice est un film américain de Tim Burton, sur une histoire originale de l’écrivain Michael McDowell. Tim Burton l’a faite réécrire pour la rendre moins horrifique et plus comique. Le résultat est très réussi, porté par son humour délirant. Le rire et la peur sont souvent très proches dans le cinéma de Tim Burton et c’est déjà le cas ici. Les personnages (hormis nos deux fantômes) sont tous frapadingues, la palme revenant évidemment au déjanté Bételgeuse (dont la prononciation en anglais est proche de Beetlejuice). Le rôle fut un tremplin pour Michael Keaton et le film fit également connaître Winona Ryder dans un type de personnage encore très peu vu au cinéma : l’adolescente gothique. Le grand succès du film surprit un peu tout le monde. Elle: – Lui :
Titre original : « Dungeons & Dragons: Honor Among Thieves »
Au sein des Royaumes oubliés, un voleur beau gosse et une bande d’aventuriers improbables entreprennent un casse épique pour récupérer une relique perdue. Mais, lorsqu’ils s’attirent les foudres de mauvaises personnes, les choses tournent vraiment mal… Donjons et Dragons : L’Honneur des voleurs est un film américain fantastique réalisé par Jonathan Goldstein et John Francis Daley. Après quelques tentatives d’adaptation jugées pitoyables au début des années 2000, voici enfin une transposition réussie de l’univers du célèbre jeu de rôle sur table Donjons et Dragons. L’action se déroule au sein des Royaumes oubliés, un univers fictif créé en 1975 par Ed Greenwood pour ledit jeu. Certes, le film peut paraître très formaté avec son éloge bon ton du think outside the box et les doses réglementaires d’humour et d’autodérision, mais il y a de bonnes trouvailles pour rendre les situations très variées et créer de solides rebondissements. Les effets spéciaux sont bien entendu nombreux (magie oblige) mais ils restent au service de l’histoire. L’ensemble forme un excellent divertissement. Elle: – Lui :
Sophia Lillis, Justice Smith, Chris Pine et Michelle Rodriguez dans Donjons & Dragons : L’Honneur des voleurs (Dungeons & Dragons: Honor Among Thieves) de John Francis Daley & Jonathan Goldstein.Daisy Head, Hugh Grant et Chloe Coleman dans Donjons & Dragons : L’Honneur des voleurs (Dungeons & Dragons: Honor Among Thieves) de John Francis Daley & Jonathan Goldstein.
Le capitaine James McKay a quitté la marine, désireux de s’installer dans l’Ouest pour y rejoindre sa fiancée Pat Terrill rencontrée sur la côte Est. Très vite, il est confronté à des mœurs et des valeurs viriles qui ne sont pas les siennes. Il se retrouve alors bien malgré lui au cœur d’un conflit opposant la famille de sa fiancée avec celle des Hannassey qui se vouent une animosité réciproque. En cause: un lopin de terre convoité par les deux clans… Les Grands Espaces est un western américain réalisé par William Wyler, d’après le roman The Big Country de Donald Hamilton. L’histoire se situe dans l’Ouest profond à l’époque de l’open land, avant l’installation de la Loi (le shérif le plus proche est à plus de 300 kms). Deux propriétaires se vouent une haine féroce et le héros de cette histoire va prôner une attitude pacifique en s’immisçant entre les deux, refusant de répondre à la violence par la violence. Si la présence de Gregory Peck ne surprendra personne, car cela correspond à ses convictions, celle de Charlton Heston (qui plus est, dans un second rôle, ce qu’il n’apprécie guère) est plus inattendue mais il faut se souvenir que l’acteur n’a pas toujours été le fanatique supporteur des armes qu’il est devenu à partir des années 70. Au-delà de son propos pacifique, ce qui est remarquable dans ce film est la mise en valeur des grands espaces, le big country du titre. Rarement, les paysages de vastes prairies de l’Ouest ont été si bien mis en valeur à l’écran. Les personnages sont bien définis et assez intenses. L’interprétation est parfaite, pourtant le tournage a été difficile du fait du perfectionnisme de Wyler et de constantes réécritures de scénario (amis avant le tournage, Peck et Wyler sont restés ensuite plusieurs années sans vouloir se parler). La musique, signée Jerome Moross, a été oscarisée. Le succès fut au rendez-vous pour ce grand western de 2h45. Elle: – Lui :
Gregory Peck dans Les Grands Espaces (The Big Country) de William Wyler.Jean Simmons et Gregory Peck dans Les Grands Espaces (The Big Country) de William Wyler.Charles Bickford et Charlton Heston dans Les Grands Espaces (The Big Country) de William Wyler.Burl Ives, Chuck Connors, Jean Simmons, Gregory Peck et Alfonso Bedoya dans Les Grands Espaces (The Big Country) de William Wyler.Carroll Baker et Jean Simmons dans Les Grands Espaces (The Big Country) de William Wyler.Gregory Peck dans Les Grands Espaces (The Big Country) de William Wyler.
L’honorable Piedmont Mumblethunder a reçu une lettre de sa sœur qui vit en Écosse l’invitant à accueillir son fils à son arrivée en Amérique. Il n’a jamais vu son neveu. Celui-ci débarque habillé en kilt et béret écossais et provoque l’hilarité partout où il passe… Putting Pants on Philip est un court métrage muet de Clyde Bruckman et Leo McCarey (1). Le scénario est signé Leo McCarey et H.M. Walker. Il a été officiellement déclaré comme étant le premier film du duo Laurel & Hardy, bien que The Second Hundred Years soit sorti peu avant (2) et que les personnages ne soient pas encore bien établis, voire inversés : Oliver est un homme respectable et sage tandis Stan est un idiot foldingue (dans la lignée de ses personnages avant le duo). Et ils ne sont pas complices. De plus, Stan, loin d’être le personnage plutôt asexué qu’il sera ensuite, est ici un grand coureur de jupons. Dès le film suivant, The Battle of the Century, Laurel et Hardy auront trouvé leurs personnages. Mais Putting Pants on Philip n’en est pas moins excellent. Les gags sont nombreux et les situations variées et leur répétition ne cause aucune lassitude, au contraire. On ne peut également que remarquer les habiles travelings arrière de la caméra. (Film muet de 2 bobines, 20 min. env.) Elle: – Lui :
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(1) Dans un interview, Leo McCarey (non crédité) a revendiqué l’entière paternité de ce court métrage. (2) Roland Lacourbe signale dans son ouvrage Laurel et Hardy que William K. Stevenson aurait affirmé que la sortie avait été retardée. Il en déduit donc que le tournage a pu avoir lieu avant celui de The Second Hundred Years.
Dorothy Coburn, Oliver Hardy et Stan Laurel dans Mon neveu l’écossais (Putting Pants on Philip) de Clyde Bruckman et Leo McCarey (photo promotionnelle).
Cela ne va pas bien entre Oliver et son épouse : elle est agacée par le fait que son mari passe plus de temps avec son ami Stan. Afin de l’attendrir, Stan propose à Oliver d’adopter un enfant. Alors qu’ils rentrent à la maison avec ledit enfant, les papiers du divorce arrivent et les deux compères sont obligés de prendre en charge le bébé… Their First Mistake est une comédie burlesque américaine réalisée par George Marshall. Si plusieurs histoires exploitent l’ambiguïté du couple formé par Laurel et Hardy, rares sont ceux qui vont si loin : ils forment ici un couple qui dort dans le même lit tout en dorlotant leur bébé. Les dialogues ne sont pas en reste. Quand Oliver dit à son ami : « ma femme prétend que j’ai plus d’affection pour toi que j’en ai pour elle », ce dernier répond : « Et c’est vrai, n’est-ce pas ? » Hélas, les gags montrent un peu l’essoufflement du duo, il n’y a que peu de situations et ce ne sont que de longues improvisations. Mais, il y a tout de même quelques bons gags dont la fameuse réplique de Stan Laurel : « Je ne suis pas aussi bête que tu en as l’air ». Fait inhabituel pour les courts métrages du duo comique, la fin reste en suspens : il était prévu que la femme rentre à la maison avec un autre bébé adopté mais le budget était épuisé… (court métrage 20 min.) Elle: – Lui :
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Oliver Hardy et Stan Laurel dans Laurel et Hardy bonnes d’enfant (Their First Mistake) de George Marshall.L’homme au cigare dans cette scène n’est autre que le réalisateur George Marshall dans Laurel et Hardy bonnes d’enfant (Their First Mistake) de George Marshall.
Titre original : « Butch Cassidy and the Sundance Kid »
Au début du XXe siècle, Butch Cassidy et son acolyte, Sundance Kid, sont des pilleurs de banques et de trains. La compagnie Union Pacific finit par engager l’agence de détectives Pinkerton pour mettre fin à leurs agissements. Débute alors une longue traque… Butch Cassidy et le Kid est un western américain de George Roy Hill. Il décrit le parcours de deux bandits légendaires en retard sur leur temps. Ils travaillent à l’ancienne alors que le monde a évolué et devront s’expatrier en Bolivie pour garder leur mode de vie. Butch Cassidy et le Kid est un western atypique, le ton est à la comédie de caractères. Le film fonctionne pleinement grâce au charme de ses deux interprètes principaux et leurs chamailleries fournissent de savoureux dialogues. Si Paul Newman était déjà une star, le film propulsera Robert Redford (11 ans plus jeune que son compère) sur le devant de la scène. L’humour est constamment présent, l’ensemble est léger. Malgré de très mauvaises critiques à sa sortie, le film fut un énorme succès. Elle: – Lui :
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Remarque : * La chanson « Raindrops Keep Fallin’ on my Head », composée par Burt Bacharach, connut un succès planétaire (elle fut reprise en français par Sacha Distel : « Toute la pluie tombe sur moi »). C’est George Roy Hill qui insista pour l’insérer malgré de nombreux avis négatifs à commencer par Robert Redford qui la trouvait inappropriée à l’histoire.
* Grace au succès du film, Robert Redford pût acheter une vaste propriété en Utah qu’il a baptisée Sundance. Il utilisera également le surnom de son personnage pour fonder le Sundance Institute en 1981, structure qui soutient les artistes et parraine le Festival du film de Sundance.
Robert Redford et Paul Newman dans Butch Cassidy et le Kid (Butch Cassidy and the Sundance Kid) de George Roy Hill.« Raindrops keep fallin’ on my head… »
S’étant rencontrés sur une fête foraine, le ventriloque Echo, le colosse Hercule et le nain Tweedledee forment le ‘Club des 3’. Ils mettent sur pied un stratagème pour cambrioler de riches villas et ont pour couverture une boutique de vente d’oiseaux, tenue par Echo grimé en vieille dame, Tweedledee se faisant passer pour un enfant. Leur prochaine cible est un prestigieux collier… Le Club des 3 (The Unholy Three) est un film muet américain réalisé par Tod Browning, adaptation d’une nouvelle de Tod Robbins parue en 1917. Il faut bien avouer que l’histoire est totalement improbable, bourrée d’incohérences assez sidérantes mais elle a le mérite de mettre en valeur les talents de Lon Chaney pour le déguisement. Et le film vaut également pour le machiavélisme de ses personnages vivant en marge de la société, la noirceur des sentiments qui peut tout de même cacher un besoin de rédemption. Le dilemme ressenti par le personnage principal est assez fort. C’est le premier des huit films que Tod Browning tournera pour la MGM. On retrouve ici beaucoup de ses thèmes favoris : le cirque, les personnages inhabituels ou monstrueux, le travestissement. Le succès à sa sortie fut très important, confortant la grande popularité de Lon Chaney. Elle: – Lui :
Remarque : • The Unholy Three a été refait en film parlant en 1930, avec Lon Chaney et Harry Earles sous la direction de Jack Conway. Ce sera l’unique film où l’on entendra la voix de Lon Chaney qui décédera peu après.
• D’après IMDB, le film durait 1 h 26 à sa sortie. La copie visible aujourd’hui dure 68 minutes.
Harry Earles, Victor McLaglen et Lon Chaney dans Le Club des 3 (The Unholy Three) de Tod Browning.Harry Earles (déguisé en bambin), Lon Chaney (déguisé), Victor McLaglen et Matthew Betz dans Le Club des 3 (The Unholy Three) de Tod Browning.
Mack est le père très protecteur d’une famille de canards colvert, vivant sur une petite mare de la Nouvelle-Angleterre. Mais sa femme Pam voudrait changer ses habitudes et faire découvrir le monde à leurs deux enfants Dax et Gwen. Quand un soir, la mare accueille une famille de canards migrateurs en route vers la Jamaïque, Pam saute sur l’occasion et persuade son mari de partir… Migration est un film d’animation américain réalisé par les français Benjamin Renner (réalisateur d’Ernest et Célestine) et Guylo Homsy. Il a été créé par le studio d’animation « Illumination Paris » (Les Minions, Moi moche et méchant, etc.) Bien que ciblée pour un très jeune public, l’histoire est très amusante, les situations sont variées et il y a de bonnes trouvailles. L’humour se niche souvent dans les détails. Le dessin est assez beau. Une réussite. Elle: – Lui :
Les derniers chercheurs d’or indépendants d’une bourgade minière de Californie sont harcelés par les hommes de main du puissant Roy LaHood qui contrôle la « ville ». Ce dernier exploite au jet hydraulique des mines d’or qui s’épuisent et cherche à récupérer les parcelles des indépendants. Alors que ces derniers s’apprêtent à jeter l’éponge, un mystérieux cavalier apparaît… Pale Rider, le cavalier solitaire un western américain réalisé et interprété par Clint Eastwood. Le film reprend le thème du justicier solitaire de L’homme des hautes plaines (1972) du même Clint Eastwood ou encore du merveilleux Shane (1953) de George Stevens. Hélas, il n’ajoute rien de nouveau (il est plutôt plus pauvre) si ce n’est une dimension mystique tellement marquée que cela tourne au ridicule. Que le justicier soit un beau ténébreux taciturne dont les femmes (de tous âges) tombent instantanément amoureux, c’est la routine avec Eastwood, mais ici c’est une sorte d’être immortel, un spectre revenu d’entre les morts : il apparaît au moment d’une lecture de la Bible, il arbore un costume de prêtre et il a dans le dos des impacts de balles qui lui ont de toute évidence traversé le corps. Le manichéisme est en outre très appuyé. Le film a eu beaucoup de succès et mon opinion semble être minoritaire… Elle: – Lui :
Remarque : D’après IMDB, Pale Rider, le cavalier solitaire est le meilleur succès d’un western au box-office des années 1980. Il faut préciser que la décennie 1980 est la pire dans l’histoire du genre, toute sortie de nouveau western étant invariablement assassiné par la critique (sauf celui-ci.) Il faudra attendre 1990 avec Retour vers le futur III et Dance avec les loups pour voir un timide renversement de tendance.
Clint Eastwood et Sydney Penny dans Pale Rider, le cavalier solitaire (Pale Rider) de Clint Eastwood.