3 janvier 2014

Argo (2012) de Ben Affleck

ArgoEn 1979, l’ambassade américaine de Téhéran est envahie par les étudiants islamiques qui demandent l’extradition du shah d’Iran protégé par les Etats-Unis. Ils prennent en otage leurs 52 occupants, ignorant que 6 autres membres de l’ambassade ont réussi à s’échapper par une porte dérobée et trouvé refuge à l’ambassade canadienne. La CIA met sur pied une opération pour faire sortir du pays ces 6 personnes, simulant une équipe venue en repérages pour le tournage d’un film… Inspiré d’une opération qui est restée top-secret jusqu’en 1997, Argo est un solide thriller politique qui comporte une note de comédie. En effet, la première partie du film est plutôt une satire du milieu hollywoodien, détaillant le montage de toutes pièces d’une fausse production de film. C’est dans la seconde partie que le suspense reprend ses droits avec une tension constamment entretenue. Au tout début du film, Ben Affleck a pris soin de donner les circonstances de cette prise d’otages, décrivant bien le rôle trouble des Etats-Unis en Iran. Ces explications sont très rapides et, surtout, elles sont balayées par la fureur des images qui suivent. Car Ben Affleck a particulièrement su bien gérer les scènes de foule qui sont vraiment impressionnantes. Argo est efficacement mis en scène et bien monté mais l’ensemble reste tout de même assez classique dans ses ressorts. Dès lors, on peut se demander si le succès (et les trois Oscars !) du film ne sont pas aussi dus au fait qu’il touche une corde actuellement particulièrement sensible, une corde qu’il fait vibrer joliment, il est vrai.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Ben Affleck, Bryan Cranston, Alan Arkin, John Goodman
Voir la fiche du film et la filmographie de Ben Affleck sur le site imdb.com.
Voir la fiche du film sur AlloCiné.

Remarques :
* Le film est produit par Ben Affleck, Grant Heslov et George Clooney.
* Ne pas confondre cette opération (réussie) avec celle (ratée) de sauvetage par les airs qui n’eut lieu que six mois plus tard et qui concernait, cette fois, les otages eux-mêmes. Ce n’est qu’après la mort du shah Mohammad Reza Pahlavi qui s’était réfugié entre temps en Egypte que les otages seront finalement libérés par les iraniens, après plus de 14 mois de détention, le jour même de l’investiture du président Reagan. Cette concomitance a bien entendu alimenté l’hypothèse de tractations secrètes entre Ronald Reagan et les iraniens (retarder la libération pour assurer son élection) mais aucun élément tangible ne vient confirmer aujourd’hui cette thèse qui a fait l’objet de deux commissions d’enquête. Il n’en reste pas moins que cette affaire des otages est sans aucun doute l’un des principaux éléments qui ont empêché la réélection de Jimmy Carter.

2 janvier 2014

Mon petit poussin chéri (1940) de Edward F. Cline

Titre original : « My Little Chickadee »

Mon petit poussin chériAlors qu’elle vient d’être expulsée d’une petite ville de l’Ouest pour avoir été courtisée par le Bandit Masqué, une ex-chanteuse de Chicago rencontre un bonimenteur de foire et le prend pour un riche commerçant… Réunir deux grandes stars de l’humour telles que Mae West et W.C. Fields était en soi un projet réjouissant. Tous deux sont des rois de la répartie et leur confrontation laissait présager de belles joutes verbales. Le résultat est hélas décevant, sans doute parce qu’il est délicat de faire ainsi cohabiter deux comédiens au caractère si affirmé. Mae West et Fields ne s’entendaient guère et cela se sent à l’écran, ils n’ont réellement que peu de scènes communes et encore moins de vrais face-à-face. L’histoire est habilement amenée, la plus grande partie du scénario aurait été écrit par Mae West. C’est d’ailleurs l’actrice qui est la plus brillante des deux, nous gratifiant de ses légendaires réparties à double sens et profitant de belles trouvailles de scénario. W.C. Fields n’est pas à son meilleur. My Little Chickadee comporte toutefois de bons moments mais l’ensemble aurait pu être bien supérieur avec deux acteurs jouant vraiment ensemble…
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Mae West, W.C. Fields, Joseph Calleia, Margaret Hamilton, Donald Meek
Voir la fiche du film et la filmographie de Edward F. Cline sur le site IMDB.

Voir les autres films de Edward F. Cline chroniqués sur ce blog…

Remarques :
* Pour le mot de la fin, chacun fait la satire de l’autre. W.C. Fields reprend l’une des phrases les plus célèbres de Mae West : « Why don’t you come up and see me sometime ? » (prononcée dans She done him wrong, 1933). Et Mae West répond à la manière de Fields : « Mmm, I will, My Little Chickadee » (expression utilisée de très nombreuses fois par WC Fields).
* A ce moment de sa carrière, Mae West n’a rien tourné depuis Every Day’s a Holiday (1937), son dernier film pour la Paramount où elle a tourné ses meilleurs films.
* A la suite d’une dispute, W.C. Fields aurait quitté le plateau pour ne plus revenir. Un tiers du film utiliserait une doublure portant un masque (information, un peu étonnante tout de même, trouvée seulement sur IMDB).

24 décembre 2013

Le Tombeur de ces dames (1961) de Jerry Lewis

Titre original : « The Ladies Man »

Le tombeur de ces damesAprès avoir surpris sa fiancée dans les bras d’un autre homme, le jeune Herbert Herbert Heebert a pris la résolution de se tenir éloigné de la gent féminine. Sans le savoir, il va se faire engager comme homme à tout faire dans un foyer de jeunes filles… Comme toujours avec Jerry Lewis, l’histoire est en réalité une suite de petites scènes qui n’ont pas toujours de rapport entre elles si ce n’est le lieu, une grande maison dont certains murs ont été astucieusement enlevés pour nous permettre de voir l’intérieur de toutes les pièces (principe dit de « la maison de poupée » ou dollhouse effect). Beaucoup de gags et de grimaces. L’ensemble est très inégal mais il y a là de quoi réjouir les plus jeunes spectateurs.
Elle:
Lui : 1 étoiles

Acteurs: Jerry Lewis, Kathleen Freeman, George Raft
Voir la fiche du film et la filmographie de Jerry Lewis sur le site IMDB.

Voir les autres films de Jerry Lewis chroniqués sur ce blog…

Remarques :
* Mel Brooks a participé à l’écriture du scénario mais comme beaucoup de ses scènes furent coupées au montage final, il demanda que son nom soit enlevé du générique.
* Jerry Lewis glisse quelques clins d’oeil cinématographiques. Citons l’apparition de George Raft dans son propre personnage et un numéro de danse (sur la terrasse avec la femme chauve-souris) qui évoque étrangement le ballet final de Tous en scène (The Band Wagon) de Minnelli.
* Le personnage de Miss Wellenmellon (interprété par Helen Traubel) semble assez inspiré par Margaret Dumont des films des Marx Brothers.

22 décembre 2013

God Bless America (2011) de Bobcat Goldthwait

God Bless AmericaIrrité par son entourage immédiat et atterré devant la bêtise de la télévision, un quarantenaire prend son arme pour éliminer physiquement certaines personnes, symboles à ses yeux de l’abrutissement général. Il est rejoint par une adolescente de seize ans avec laquelle il fait équipe… Bob Goldthwait, qui a écrit et réalisé God Bless America, vient du stand-up où il excellait dans l’humour noir. Il n’est donc pas surprenant que son film soit particulièrement irrévérencieux. C’est souvent une bonne chose mais cela ne suffit pas. Si l’intention de l’auteur est de provoquer une réflexion sur la direction que prend notre société, les pistes qu’il nous propose sont tout de même assez limitées. D’une part, il se focalise essentiellement sur l’impact de la télévision-poubelle et, d’autre part, il part dans un peu tous les sens : à la manière de l’humour stand-up, il tire sur tout ce qui bouge (au propre comme au figuré), s’en prenant à tous ceux qui ne pensent pas comme lui, que ce soit sur des sujets importants ou très anodins. Autre probable héritage du stand-up, son film repose plus sur des monologues joliment tournés avec des phrases-choc que sur de vrais dialogues suivis. Certains passages sont vraiment amusants mais, au final, avec ses héros qui règlent les problèmes en sortant leurs flingues, God Bless America est plutôt une simple comédie défouloir qui surfe sur la fascination des armes.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Joel Murray, Tara Lynne Barr
Voir la fiche du film et la filmographie de Bobcat Goldthwait sur le site IMDB.
Voir la fiche du film sur AlloCiné.

20 décembre 2013

Nightfall (1957) de Jacques Tourneur

NightfallJames Vanning entre dans un bar et y fait la rencontre de Marie Gardner mais, à la sortie, deux hommes le recherchent et le conduisent dans un lieu isolé pour le faire parler… Nightfall est adapté d’un roman policier de David Goodis. L’histoire, finalement assez simple, est très bien amenée car elle ne se dévoile que peu à peu. On peut faire le parallèle avec Out of the Past que Tourneur a réalisé presque dix ans plus tôt car le héros est lui aussi victime de son passé et la construction comporte plusieurs flashbacks. Aldo Ray n’est toutefois pas Robert Mitchum mais, si son interprétation est plus simple, elle est aussi plus naturelle et apporte une forte authenticité à l’ensemble. Le film est tourné en noir et blanc et, de manière assez inhabituelle pour un film noir, comporte de nombreuses scènes en extérieurs, dans la neige qui plus est. Certains plans sont assez remarquables, le plus beau étant indéniablement le face à face des deux malfrats par la fenêtre de la cabane, l’un des plus beaux exemples de « cadre dans le cadre » qui soient. Nightfall est un film certes peu spectaculaire mais joliment tourné, sans temps mort, assez prenant. Nightfall n’est jamais sorti dans les salles en France. Il est, assez injustement, l’un des films les moins connus de Jacques Tourneur.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Aldo Ray, Brian Keith, Anne Bancroft, James Gregory, Frank Albertson, Rudy Bond, Jocelyn Brando
Voir la fiche du film et la filmographie de Jacques Tourneur sur le site IMDB.

Voir les autres films de Jacques Tourneur chroniqués sur ce blog…

Voir l’analyse du film par François-Olivier Lefèvre sur le site DVD Classik

Remarques :
* Avant de tourner Pulp Fiction, Quentin Tarantino a montré Nightfall à Bruce Willis en lui recommandant de s’inspirer d’Aldo Ray pour interpréter son personnage.
* Les scènes dans la neige peuvent nous faire penser à Fargo. Les Frères Coen ont certainement vu Nightfall avant de tourner leur film.
* Jocelyn Brando (qui interprète la femme de l’enquêteur) est la sœur aînée de Marlon Bando.

15 décembre 2013

Le Manoir hanté (1920) d’Hal Roach et Alfred J. Goulding

Titre original : « Haunted Spooks »

Le manoir hanté(Muet 25 min) Une jeune fille sans le sou hérite d’un grand domaine à la condition qu’elle y vive pendant au moins un an avec son mari. Elle n’est pas mariée. Au même moment, The Boy (Harold Lloyd) est désespéré à la suite d’un chagrin d’amour… Dans une première moitié du film, nous suivons les péripéties d’Harold Lloyd dans sa tentative d’épouser une jeune fille riche et oisive qui, au final, se désintéressera de lui. Il tente de prendre de vitesse un autre prétendant et il y a beaucoup de belles trouvailles d’humour ; les tentatives de suicide sont assez savoureuses. Le manoir hantéMais, c’est la seconde moitié qui est restée la plus célèbre, celle où Harold Lloyd et Mildred Davis se retrouvent dans une grande demeure prétendument hantée, ce qui est l’occasion de placer de très nombreux gags dont le célèbre gag des cheveux qui se dressent sur la tête. A noter que c’est pendant le tournage de Haunted Spooks qu’Harold Lloyd eut son grave accident à la main (1). Il y eut donc une interruption de cinq mois pendant le tournage sans que cela soit vraiment décelable à l’écran.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Harold Lloyd, Mildred Davis, Wallace Howe
Voir la fiche du film et la filmographie de Hal Roach sur le site IMDB.

Le manoir hantéRemarques :
* On peut comparer Haunted Spooks avec The Haunted House de Buster Keaton (1921) qui est lui est postérieur d’un an environ.
* Comme c’est hélas souvent le cas à cette époque, on peut déceler une pointe de racisme dans quelques gags. Les domestiques à peau noire sont représentées comme étant des personnes très peureuses et prêtes à croire n’importe quoi.

(1) En août 1919, alors qu’il est en plein tournage de la grande scène du trajet automobile de Haunted Spooks, Harold Lloyd se rend à une séance photo pour un journal. L’une des poses qu’il doit prendre est d’allumer négligemment une cigarette avec la mèche allumée d’une bombe qu’il tient à la main. Du fait d’une incompréhensible erreur d’accessoire, il se retrouva avec une vraie bombe dans la main. L’explosion fut terrible, le blessant au visage et lui arrachant le pouce et l’index de la main droite. Pendant tout le restant de sa carrière, Harold Lloyd utilisera une prothèse très bien faite, cachée par un gant couleur chair, pour que cela ne se remarque pas à l’écran et il utilisera beaucoup sa main gauche. Toutes les prouesses acrobatiques qu’il fit par la suite paraissent d’autant plus extraordinaires quand on sait qu’il n’avait plus que trois doigts valides à la main droite.

14 décembre 2013

Capitaine sans loi (1952) de Clarence Brown

Titre original : « Plymouth Adventure »

Capitaine sans loiEn septembre 1620, le Mayflower quitte le port de Plymouth en Angleterre emportant une centaines de pèlerins vers le Nouveau Monde. Le navire est commandé par le capitaine Christopher Jones… Capitaine sans loi relate de façon très romancée l’expédition Pilgrim fathers ou « Pères pèlerins » sur le Mayflower qui allaient fonder la colonie de New Plymouth dans l’actuel Massachusetts (1). Le scénario est basé sur un roman d’Ernest Gebler. Spencer Tracy est particulièrement convaincant dans son rôle de capitaine au coeur dur et Gene Tierney incarne parfaitement toute la fragilité de son personnage (2). C’est un film, certes sans grand éclat, mais très bien mis en scène et réalisé avec des scènes de belle ampleur.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Spencer Tracy, Gene Tierney, Van Johnson, Leo Genn, Dawn Addams, Lloyd Bridges
Voir la fiche du film et la filmographie de Clarence Brown sur le site IMDB.
Voir les autres films de Clarence Brown chroniqués sur ce blog…

(1) Ce n’étaient pas les premiers colons mais ce sont eux qui, les premiers, s’établirent de façon autonome. Ils rédigèrent et signèrent un pacte contenant un certain nombre de lois. Ils sont ainsi souvent considérés comme les pères fondateurs des futurs États-Unis d’Amérique.

(2) A noter que dans la réalité, Dorothy Bradford est réellement tombée par dessus bord sans que l’on ne connaisse les circonstances précises de cet accident.

9 décembre 2013

Le Zinzin d’Hollywood (1961) de Jerry Lewis

Titre original : « The Errand Boy »

Le zinzin d'HollywoodPour mieux savoir où l’argent est dépensé, le président des studios Paramutual engage un jeune garçon un peu simple d’esprit pour obtenir des renseignements sur le fonctionnement de son entreprise. Il le fait engager comme errand boy (= garçon de courses)… Que l’idée de départ du scénario soit totalement farfelue et improbable n’est pas très important car Le Zinzin d’Hollywood est essentiellement une juxtaposition de nombreuses petites saynètes dans lesquelles nous voyons Jerry Lewis aller perturber un peu tous les services du studio. L’ensemble est plutôt inégal et, surtout, manque de cohésion mais les meilleurs moments sont suffisamment nombreux et assez mémorables. Jerry Lewis peut même atteindre l’excellence comme par exemple, dans cette scène où il mime un président face à son conseil d’administration, ajustant ses mimiques et grimaces sur une musique de jazz musclé (« Blues in Hoss’ Flat » de Count Basie). Du grand art. En marge, il ajoute un brin de poésie avec les deux scènes de marionnettes, particulièrement bien faites et touchantes. Accessoirement, Le Zinzin d’Hollywood nous permet de visiter les studios Paramount, Jerry Lewis prenant plaisir à nous dévoiler les plus grosses ficelles du cinéma, ce qui pouvait être une révélation à l’époque pour certaines personnes. C’est sa troisième réalisation et l’une des plus connues.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Jerry Lewis, Brian Donlevy, Howard McNear
Voir la fiche du film et la filmographie de Jerry Lewis sur le site IMDB.

Voir les autres films de Jerry Lewis chroniqués sur ce blog…

Remarque :
John Wayne a commencé sa carrière à Hollywood comme garçon de courses.

5 décembre 2013

Jack l’éventreur (1944) de John Brahm

Titre original : « The Lodger »

Jack l'éventreurAlors que le Londres de 1888 est secoué par une série de meurtres sanglants, un mystérieux Mr. Slade arrive dans une maison bourgeoise pour louer une chambre… Cette version de John Brahm est la troisième des cinq adaptations du roman de l’anglaise Marie Belloc Lowndes The Lodger, l’un des romans inspirés par les crimes en série de Jack l’éventreur. Le film est assez remarquable par sa photographie. John Brahm joue beaucoup avec les ombres et aussi les perspectives (1). L’atmosphère est ainsi rendue plus forte, notamment dans les scènes d’extérieurs avec des volutes de brouillard qui semblent flotter dans les ruelles. Jack l'éventreur Sur le plan de l’interprétation, le film est dominé par la présence de Laird Cregar, acteur à la carrure immense et imposante. C’est hélas son avant-dernier film puisque l’acteur décédera peu après(2). Les autres acteurs font pâle figure à ses côtés, y compris un George Sanders quasi-inexistant et une Merle Oberon sans éclat en chanteuse légère de music hall. Ses deux numéros sur scène sont vraiment de très mauvais goût. Les studios ont heureusement pris soin de distribuer de nombreux seconds rôles à des acteurs anglais. Malgré tout, ce Jack l’éventreur reste un film assez fort.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Merle Oberon, George Sanders, Laird Cregar, Cedric Hardwicke, Sara Allgood
Voir la fiche du film et la filmographie de John Brahm sur le site IMDB.

Voir les autres films de John Brahm chroniqués sur ce blog…

(1) L’une des scènes les plus remarquables est celle où Mrs Bonting fait boire son locataire dans un verre pour avoir ses empreintes. Le plan utilise l’éclairage de façon très prononcée et joue avec les perspectives dans une contre-plongée : Mrs Bonting semble alors bien petite et vulnérable face à son impressionnant locataire.
(2) Laird Cregar décédera d’une crise cardiaque à la fin de 1944. Il avait alors 31 ans. Il a figuré dans seulement 16 films, entre 1940 et 1944.

Les cinq adaptations du roman The Lodger à l’écran :
1. Les cheveux d’or (The Lodger) d’Alfred Hitchcock (UK, 1927) avec Ivor Novello
2. The Lodger de Maurice Elveny (UK, 1932)avec à nouveau Ivor Novello
3. Jack l’éventreur (The Lodger) de John Brahms (USA, 1944) avec Laird Cregar
4. L’Etrange Mr Slade (Man in the Attic) de Hugo Fregonese (USA, 1953) avec Jack Palance
5. Jack l’éventreur: The Lodger (The Lodger) de David Ondaatje (USA, 2009) avec Alfred Molina.
Nota : Il existe d’autres films intitulés Jack l’éventreur, ou mettant en scène le tristement célèbre meurtrier, mais ce ne sont pas des adaptations du même roman.

3 décembre 2013

Magic Mike (2012) de Steven Soderbergh

Magic MikeMike a trente ans et une double vie : le jour, il travaille dans la construction comme couvreur mais la nuit, il est strip-teaseur. Sur scène, il devient Magic Mike et fait hurler les clientes d’une petite boite de Tampa. Il prend sous son aile Adam, bien plus jeune que lui et l’introduit dans sa troupe ce qui n’est guère apprécié par sa soeur Joanna… Soderbergh s’inspire de la propre vie de son acteur principal, Channing Tatum. Le scénario est signé Reid Carolin. Le problème de ces films qui dénoncent le culte du corps et l’attrait de la vie facile est qu’ils sont souvent assez ambigus : le sujet est difficile à traiter sans tomber dans les travers que l’on veut dénoncer. Et c’est ici plutôt le cas. Soderbergh a mis en scène les shows de manière assez spectaculaire et percutante, les stripeurs faisant de véritables prouesses athlétiques. Ces spectacles forment le corps principal du film et deviennent un peu répétitifs. Le reste du scénario est léger, plutôt classique, et nous conduit en filigrane à la conclusion que cette vie facile est un piège dont il est difficile de s’extraire. Toutefois, le film peut sans aucun doute être vu à différents niveaux. A ne vouloir porter aucun jugement (et incidemment plaire à tout le monde), on risque de devenir inconsistant. Magic Mike serait-il ainsi un film qui manque de corps ?
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Matthew McConaughey, Channing Tatum, Olivia Munn, Alex Pettyfer
Voir la fiche du film et la filmographie de Steven Soderbergh sur le site IMDB.
Voir la fiche du film sur AlloCiné.

Voir les autres films de Steven Soderbergh chroniqués sur ce blog…