19 novembre 2014

Das Boot (1981) de Wolfgang Petersen

Titre français : « Le Bateau »

Le bateauEn 1941 à La Rochelle, les équipages de sous-marins allemands fêtent bruyamment leur dernière nuit à terre pour tromper leur appréhension du combat. Le lendemain, ils embarquent en effet pour aller marauder dans l’Atlantique à la recherche de convois américains et anglais à attaquer. Ils y resteront plusieurs semaines…
Le film allemand Das Boot est certainement le film le plus intense qui ait été tourné sur les sous-marins de la Seconde Guerre mondiale. Nous restons enfermés avec l’équipage dans un submersible pendant presque toute la durée du film. Nous ressentons l’exigüité, le confinement et aussi l’attente, l’angoisse. Comme eux, nous ne voyons jamais l’ennemi lorsque le sous-marin est presque sans défense, à sa merci. Das Boot est également différent de ses homologues américains car il ne comporte aucune exaltation patriotique. D’ailleurs, l’équipage pourrait tout aussi bien être anglais qu’allemand. Le propos de Wolfgang Petersen est plutôt de montrer l’absurdité de la guerre. Das Boot connut un succès mérité, c’est un film assez unique.
Elle: 4 étoiles
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Jürgen Prochnow, Herbert Grönemeyer, Klaus Wennemann
Voir la fiche du film et la filmographie de Wolfgang Petersen sur le site IMDB.

Remarques :
* Das Boot a bénéficié du plus gros budget jamais alloué à un film allemand : 15 millions de dollars (ce record a été dépassé depuis). L’essentiel du budget a été dépensé dans la construction de sous-marins, 2 grandeur nature et plusieurs modèles réduits pour les scènes en extérieur. L’un d’entre eux a été réutilisé pour le tournage des Aventuriers de l’Arche perdue de Spielberg.
* Das Boot est l’un des premiers films utilisant une sorte de Steadicam (une caméra portée stabilisée par des gyroscopes) notamment dans ces travelings au pas de course dans le long couloir du sous-marin.
* A cause du bruit des caméras résonnant dans le sous-marin, le film fut tourné en grande partie sans son.
* Le film fut parfois très critiqué en Allemagne car il montrait des soldats allemands de façon sympathique, ou du moins empathique. Il fut en revanche bien accueilli aux Etats-Unis.

Versions :
– Version cinéma de 1981 = 2 heures 29
– Série pour la télévision allemande en 1984 : 3 épisodes de 100 minutes (diffusés sur TF1 en 1985)
– Série pour la télévision en 1988 : 6 épisodes de 50 minutes
– Director’s cut en 1997 = 3 heures 29 (c’est cette version qui est ici commentée)
– Original Uncut version en 2004 : reprise de la série TV en un seul morceau de 4 heures 53 (= les 3 épisodes de 100 minutes sans les résumés des épisodes précédents).

Das Boot

10 novembre 2014

Les Russes arrivent, les Russes arrivent (1966) de Norman Jewison

Titre original : « The Russians Are Coming the Russians Are Coming »

Les Russes arrivent, les Russes arriventVenu observer la côte d’un peu trop près, un sous-marin soviétique s’échoue sur les bancs de sable d’une petite île proche des côtes américaines. Un petit groupe est chargé d’aller à terre pour mettre la main sur un bateau puissant qui leur permettrait de se dégager. Croyant à une invasion, la population est prise de panique…
Adapté d’un roman de Nathaniel Benchley par William Rose, Les Russes arrivent, les Russes arrivent est une comédie qui joue sur la peur engendrée par la Guerre froide. Rien n’est sérieux ici, les situations sont aussi inattendues que délirantes, l’hystérie est très contagieuse. Côté acteur, c’est Alan Arkin qui est le plus étonnant en lieutenant russe dépassé par les évènements. Le film connut un franc succès à l’époque.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Carl Reiner, Eva Marie Saint, Alan Arkin, Brian Keith, Paul Ford, Theodore Bikel, John Phillip Law
Voir la fiche du film et la filmographie de Norman Jewison sur le site IMDB.

Voir les autres films de Norman Jewison chroniqués sur ce blog…

Remarques :
* Carl Reiner, qui interprète l’écrivain, est alors lui-même scénariste et futur réalisateur (Les cadavres ne portent pas de costard, L’Homme aux deux cerveaux, etc.)
* Le monteur est Hal Ashby, futur réalisateur d’Harold et Maude, En route pour la gloire, Bienvenue Mister Chance, etc.
* William Rose, qui a signé l’adaptation, est également l’auteur du scénario du fleuron de la comédie britannique, The Ladykillers (1955).

Les Russes arrivent, les Russes arrivent

3 avril 2013

1941 (1979) de Steven Spielberg

1941Quelques jours après l’attaque japonaise sur Pearl Harbour, l’Amérique craint une attaque surprise de sous-marins japonais visant cette fois directement le sol des Etats Unis. A Los Angeles, la mise en place d’une surveillance des côtes et les préparatifs de défense tourne à l’hystérie collective parmi la population et les militaires ne sont pas en reste… Robert Zemeckis et Bob Gale (futurs auteurs de la série Retour vers le futur) sont partis de faits réels pour créer un film totalement délirant. L’histoire de 1941 assemble un très grand nombre de personnages, tous plus loufoques les uns que les autres, formant un ensemble qui semble partir dans tous les sens et qui exprime parfaitement la confusion et l’hystérie du moment. La linéarité et la cohérence n’ont pas lieu d’être, le seul objectif à atteindre étant visiblement l’humour, un humour débridé, appuyé et irrespectueux. Le film comporte de nombreuses scènes d’anthologie. Le patriotisme et l’armée sont particulièrement malmenés (1) et on peut penser que la mauvaise cote du film auprès du public est en partie dû à cet irrespect. Steven Spielberg a réussi à assembler un beau plateau d’acteurs, certains comme John Belushi ayant été un peu difficiles à contrôler, mais l’ensemble reste parfaitement maitrisé avec une mise en scène assez spectaculaire. 1941 est un film assez unique, l’un des plus loufoques et des plus irrespectueux qui soient sortis d’Hollywood.
Elle:
Lui : 5 étoiles

Acteurs: Dan Aykroyd, Ned Beatty, John Belushi, Lorraine Gary, Murray Hamilton, Christopher Lee, Tim Matheson, Toshirô Mifune, Warren Oates, Robert Stack, Treat Williams, Nancy Allen, John Candy
Voir la fiche du film et la filmographie de Steven Spielberg sur le site IMDB.

Voir les autres films de Steven Spielberg chroniqués sur ce blog…

Remarques :
* La durée du film 1941 est de 146 minutes mais Columbia et Universal réduisirent sa longueur de la version commerciale à 118 minutes. C’est la version longue qui a été vue ici.
* Bien que souvent présenté ainsi, 1941 ne fut pas à proprement parler un échec commercial : l’exploitation a couvert très largement les frais. Mais ce ne fut pas un succès comparable aux autres films de Spielberg et surtout, 1941 est un film profondément malaimé.

(1) Pressenti pour le rôle du général, John Wayne aurait non seulement refusé mais aussi tenté de convaincre Spielberg d’abandonner le projet qu’il jugeait antipatriotique. Charlton Heston aurait refusé le rôle pour les mêmes raisons.