17 août 2019

Inspecteur Lavardin (1986) de Claude Chabrol

Inspecteur LavardinLe corps du notable et écrivain catholique Raoul Mons est retrouvé mort sur la plage de Saint-Énogat à Dinard, en Bretagne. Lorsque l’inspecteur Lavardin arrive sur les lieux, il découvre que la veuve n’est autre qu’un de ses grands amours de jeunesse…
Après le succès de Poulet au vinaigre et le prochain projet du cinéaste se trouvant mort-né (1), Claude Chabrol reprend le personnage de l’inspecteur Lavardin. L’histoire en elle-même est assez simple : bien entendu, la bourgeoisie et les affaires de famille sont sur la sellette et, comme d’habitude, sous les apparences respectables, les dessous ne sont guère reluisants. Le plus intéressant est le personnage de l’inspecteur, toujours aussi excentrique et hors-normes avec sa façon d’aller sans ménagement directement au cœur des problèmes. Le dénouement est pour le moins surprenant, une petite facétie du cinéaste. L’ensemble ne manque pas d’humour, comme il se doit.
Elle: 3 étoiles
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Jean Poiret, Jean-Claude Brialy, Bernadette Lafont, Jean-Luc Bideau
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(1) Claude Chabrol voulait tourner une Camille Claudel avec Isabelle Huppert mais le projet de Bruno Nuytten avec Isabelle Adjani les a pris de court.

Inspecteur LavardinJean Poiret et Jean-Claude Brialy dans Inspecteur Lavardin de Claude Chabrol.

30 juillet 2019

Au poste! (2018) de Quentin Dupieux

Au poste!Pour enquêter sur un meurtre inexpliqué, un commissaire interroge le principal et unique suspect : l’homme qui a trouvé le cadavre gisant sur le trottoir en pleine nuit. Le commissaire annonce lui-même la couleur : l’interrogatoire semble bien parti pour durer…
Le musicien et réalisateur français Marc Dupieux présente Au Poste! comme étant son « premier vrai film français » (certains de ses films précédents ont en effet été réalisés aux Etats-Unis ou au Canada). Il en a écrit le scénario qui est, une nouvelle fois, basé sur un florilège d’humour absurde. Il y a de bons moments, un passage horrible dont personnellement je me serais passé (avec l’équerre) mais l’ensemble est vraiment amusant. Marc Dupieux parvient à éviter de tourner en rond mais visiblement ne savait pas bien comment terminer : après une pirouette que l’on peut voir comme un hommage à Buñuel, il se laisse aller et finit un peu n’importe comment. Bonne prestation des acteurs principaux.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Benoît Poelvoorde, Grégoire Ludig, Marc Fraize, Anaïs Demoustier
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Au poste!Grégoire Ludig et Benoît Poelvoorde dans Au poste! de Quentin Dupieux.

5 juillet 2019

Compartiment tueurs (1965) de Costa-Gavras

Compartiment tueursDans le train-couchettes Marseille-Paris, la jeune Bambi  fait la connaissance de Daniel. Elle le fait entrer subrepticement dans son compartiment qui a une couchette de libre. Le lendemain matin, l’une des voyageuses est retrouvée morte étranglée. L’inspecteur Graziani se met sur l’affaire…
Adaptation d’un roman de Sébastien Japrisot, Compartiment tueurs est le premier long métrage de Costa-Gavras qui avait été auparavant assistant de René Clair, Jacques Demy, Jacques Becker et René Clément. Depuis le tournage de Le Jour et l’heure de Clément, il était devenu très ami avec le couple Montand-Signoret et l’acteur l’aidera beaucoup à monter son premier projet. Le plateau d’acteurs réunis ici est assez impressionnant, y compris dans les tout petits rôles, et c’est presque un jeu pour le spectateur d’aujourd’hui de mettre un nom sur tous les visages. L’histoire est assez brillante dans son idée de base, une belle variation sur le crime parfait, qui nous laisse dans le brouillard pendant la plus grande partie du film avant un dénouement un peu rapide. Le récit prend en outre la peine de bien explorer ses personnages en profondeur. Compartiment tueurs a permis à Costa-Gavras de prouver qu’il était capable de réaliser des productions plus importantes. Le film sera un succès, notamment (ce qui est toujours plus rare pour un film français) aux Etats-Unis.
Elle: 4 étoiles
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Yves Montand, Simone Signoret, Catherine Allégret, Jacques Perrin, Michel Piccoli, Pierre Mondy, Pascale Roberts, Claude Mann, Charles Denner, Jean-Louis Trintignant, Bernadette Lafont
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Compartiment tueursSimone Signoret, Yves Montand et Claude Mann dans Compartiment tueurs de Costa-Gavras.

Compartiment tueursCatherine Allégret et Jacques Perrin dans Compartiment tueurs de Costa-Gavras.

28 avril 2019

3 Billboards: Les panneaux de la vengeance (2017) de Martin McDonagh

Titre original : « Three Billboards Outside Ebbing, Missouri »

3 Billboards: Les panneaux de la vengeanceLassée de voir piétiner l’enquête pour retrouver le meurtrier de sa fille, Mildred loue trois panneaux publicitaires pour interpeler la police locale…
3 Billboards est le troisième long métrage du réalisateur anglais Martin McDonagh, remarqué pour son brillant Bons baisers de Bruges (2008). Il en a écrit le scénario. Il ne faut pas se focaliser sur la vraisemblance de cette histoire qui est surtout l’occasion de dresser un portrait de l’Amérique profonde avec une bonne dose d’humour noir. Le propos est loin d’être manichéen puisque l’héroïne fait preuve d’une détermination froide et égoïste, elle se révèle être imperméable à tout sentiment (on entrevoit pourquoi en cours de film). Martin McDonagh en fait une guerrière et ce n’est pas pour rien qu’il lui fait porter le même bandeau que De Niro dans Voyage au bout de l’enfer. Son obstination l’entraîne dans une escalade qui ne peut que la mener dans une impasse (en revanche on peut se demander où est la « vengeance » mentionnée dans le titre français). L’écriture est brillante. Beaucoup de critiques ont fait le rapprochement avec le cinéma des frères Coen (et la présence de Frances McDormand, épouse et actrice de Joel Coen facilite ce rapprochement) mais Martin McDonagh n’est nullement dans le mimétisme. Il sait développer un style qui lui est propre.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Frances McDormand, Sam Rockwell, Woody Harrelson, Peter Dinklage
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3 billboards
Frances McDormand dans 3 Billboards: Les panneaux de la vengeance de Martin McDonagh.

3 billboards
Frances McDormand et Woody Harrelson dans 3 Billboards: Les panneaux de la vengeance de Martin McDonagh.

Remarque :
* Frances McDormand et Sam Rockwell ont été tous deux oscarisés pour leur interprétation dans ce film.

3 billboards
Sam Rockwell et Frances McDormand sur le tournage de 3 Billboards: Les panneaux de la vengeance de Martin McDonagh.

1 février 2019

Wind River (2017) de Taylor Sheridan

Wind RiverMarqué par la mort de sa fille, Cory Lambert est pisteur dans la réserve indienne de Wind River, perdue dans l’immensité sauvage du Wyoming. Un jour, il trouve le corps d’une adolescente dans une région déserte. Le FBI envoie sur les lieux une jeune agente inexpérimentée, Jane Banner. Elle engage Cory pour l’aider dans sa tâche…
Remarqué pour avoir écrit le scénario de Sicario, Taylor Sheridan passe de façon assez brillante à la réalisation. Inspiré de faits réels, son Wind River offre plusieurs niveaux de lecture. C’est tout d’abord un polar, assez sordide, dans les paysages enneigés du Wyoming qui se résout de façon musclée. C’est aussi un film intimiste qui parle de la douleur occasionnée par la perte d’un être cher et de la façon d’y survivre. Enfin, c’est un témoignage sur cette sensation de délaissement des habitants des réserves indiennes. La phrase qui clôt le film est tristement significative : « le FBI ne tient pas de statistiques sur les disparitions de jeunes femmes d’origine amérindienne ». Taylor Sheridan a tourné son film sur place en décors naturels. La photographie est superbe. Wind River est un très beau film, empreint d’un grand humanisme.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Jeremy Renner, Elizabeth Olsen, Kelsey Asbille, Graham Greene
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Wind River
Elizabeth Olsen dans Wind River de Taylor Sheridan.

Wind River
Jeremy Renner dans Wind River de Taylor Sheridan.

Remarque :
Wind River est le dernier volet de la trilogie centrée sur la « frontière américaine moderne » que Taylor Sheridan a amorcée avec Sicario (écrit par Taylor Sheridan et réalisé par Denis Villeneuve en 2015) puis poursuivie avec Comancheria (écrit par Taylor Sheridan et réalisé par David Mackenzie en 2016).

Wind River
Elizabeth Olsen et Graham Greene dans Wind River de Taylor Sheridan.

29 décembre 2018

L’inspecteur ne renonce jamais (1976) de James Fargo

Titre original : « The Enforcer »

L'inspecteur ne renonce jamaisL’inspecteur Callahan est muté au service du personnel à la suite d’une intervention jugée trop musclée lors d’une prise d’otages. Pendant ce temps, un groupe de terroristes fait une irruption sanglante dans un dépôt d’armes et de munitions en vue d’un gros coup…
Produit par Clint Eastwood et dirigé par l’un de ses anciens assistants, The Enforcer est le troisième film de la série de L’inspecteur Harry. Le scénario ne brille pas par son originalité, c’est à nouveau une histoire d’enlèvement. Le plus amusant est de voir comment Clint Eastwood cherche, une fois encore, à prendre ses détracteurs à contre-pied. Pour ne pas être accusé de racisme, les méchants sont des blancs aux yeux bleus et les noirs collaborent volontiers avec la police. Pour ne pas être accusé de machisme, sa nouvelle équipière est une femme qui se révèlera être une grande coéquipière et lui apprendra beaucoup. En revanche, il ne fait rien pour contrer son image de réactionnaire  : le fond du propos reste le même, une charge sévère et primaire contre les libéraux de tous poils qui veulent moderniser la police mais sont bien incapables de tenir tête aux criminels. La seule méthode efficace selon Clint Eastwood est de sortir son colt et plus il est gros,  « plus on a de chances de toucher sa cible ». Une fois encore, le succès populaire fut énorme.
Elle:
Lui : 1 étoile

Acteurs: Clint Eastwood, Tyne Daly, Harry Guardino, Bradford Dillman
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Remarques :
* Lorsqu’il lui fut reproché d’avoir plagié le titre The Enforcer du film de Raoul Walsh (1951) avec Humphrey Bogart, Clint Eastwood a répondu que c’était un hommage… A noter le mot « enforcer » est un mot inventé (à partir du verbe « to enforce » qui signifie « faire respecter quelque chose », en l’occurrence la loi). A noter aussi que les deux films sont chez la Warner ce qui a facilité cette appropriation.

* Le film fait mention par deux fois d’un plasticage en France de la centrale nucléaire de Fessenheim qui aurait eu lieu l’année précédente. A noter que le premier réacteur de la centrale ne sera mis en service qu’en 1977, soit bien après la sortie du film.

L'inspecteur ne renonce jamais
Clint Eastwood et Tyne Daly (lors d’une scène d’autopsie) dans L’inspecteur ne renonce jamais de James Fargo.

28 décembre 2018

Magnum Force (1973) de Ted Post

Magnum ForceSan Francisco est secoué par une série d’exécutions punitives de truands notoires. Le supérieur de l’inspecteur Callahan l’écarte de l’enquête car il lui reproche ses méthodes trop violentes lors des arrestations…
Après la polémique engendrée par le précédent film, l’inspecteur Harry revient sur les écrans pour prendre à contre-pied ses opposants : puisque ceux-ci lui reprochaient sa pratique d’une justice expéditive, le scénario de Magnum Force le fait combattre des policiers pratiquant une justice expéditive ! Et, lorsque ces derniers cherchent à l’enrôler, il leur répond « je crois que vous vous êtes trompés sur mon compte », une réponse qui s’adresse également à tous ses détracteurs. De plus, pour écarter toute accusation de racisme, le nouvel équipier de l’inspecteur est noir (le précédent était déjà mexicain mais cela n’avait pas suffi…) Bien qu’il soit signé par John Milius et Michael Cimino, le scénario en lui-même n’est pas passionnant, on comprend rapidement ce qui se trame et il n’y a que peu de tension. En revanche, le nombre de morts augmente nettement et le film distille une certaine fascination pour la violence que l’on est en droit de trouver malsaine. Le succès populaire fut, une fois encore, énorme.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Clint Eastwood, Hal Holbrook, Mitchell Ryan, David Soul, Tim Matheson, Felton Perry
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Magnum Force
Clint Eastwood dans Magnum Force de Ted Post.

27 décembre 2018

L’inspecteur Harry (1971) de Don Siegel

Titre original : « Dirty Harry »

L'inspecteur HarryA San Francisco, un tueur fou menace de tuer une personne par jour si une grosse somme d’argent ne lui est pas immédiatement versée. La municipalité s’apprête à céder au chantage mais l’inspecteur Harry Callahan décide de traquer le maniaque…
Plus que tout autre, L’inspecteur Harry est le film qui a collé de façon durable la réputation de « réactionnaire » à Clint Eastwood. Il faut avouer que le message porté par le film est clair : puisque la justice relâche les criminels, rien ne vaut un 44 Magnum  pour faire régner la Loi. Il y a là une façon de simplifier le propos par un manichéisme extrême qui le rapproche des films de propagande et, si l’on veut poursuivre en ce sens, il faut noter que le film a été tourné sous Nixon et constitue une charge contre les libéraux (le maire de San Francisco, à cette époque, était démocrate). Aujourd’hui, le vent a tourné, Clint Eastwood est revenu en odeur de sainteté grâce à ses talents de réalisateur, et la grande majorité des critiques s’accordent à présenter l’inspecteur Harry, non plus comme le porteur d’une justice primitive et impulsive, mais comme un rebelle, un « anti-système » en quelque sorte! Hum… Sur la forme, la construction est assez classique et n’a rien de remarquable mais la tension est bien gérée dans toute la scène du sac jaune. L’image est souvent très sombre, masquant ainsi des portions entières ce qui contribue à créer une atmosphère forte et anxiogène. La réalisation est très efficace pour nous faire accepter la violence. Le succès populaire fut énorme.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Clint Eastwood, Reni Santoni, Andrew Robinson, John Larch
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Remarque :
* La charge contre Clint Eastwood est partie de la critique de Pauline Kael, critique influente du New Yorker aux positions souvent tranchées. Son texte ne vise pas Eastwood lui-même mais le film qu’elle qualifie de « profondément immoral ». La phrase qui a fait couler beaucoup d’encre est celle-ci : L’inspecteur Harry « est un film de genre, mais ce genre du film action a toujours recélé un potentiel fasciste qui a fini par faire surface ». Cette remarque générale sur la justification de la violence au cinéma est assez juste.
Pour lire la chronique de Pauline Kael in extenso…

Dirty Harry
Célébrissime image de Clint Eastwood avec son 44 Magnum (« l’arme de poing la plus puissante du monde ») dans L’inspecteur Harry de Don Siegel.

Dirty Harry
Photo de tournage de L’inspecteur Harry de Don Siegel.

30 juillet 2018

Asphalte (1929) de Joe May

Titre original : « Asphalt »

AsphalteDans une bijouterie berlinoise, un jeune policier intervient pour arrêter une voleuse richement vêtue qui tente de l’attendrir sur son sort : elle prétend être sur le point d’être jetée à la rue par manque d’argent et lui demande de passer chez elle pour prendre ses papiers d’identité…
Le réalisateur autrichien Joe May a tenu une bonne place dans les deux premières décennies du cinéma allemand. On lui doit notamment la première version du Tombeau hindou (1921, coécrit avec Fritz Lang qui tournera sa version quelque quarante ans plus tard). Asphalt est l’un de ses films les plus remarqués. L’histoire en elle-même n’est pas des plus originales, énième variation sur le thème de la femme fatale et de l’amour impossible. Le traitement est, en revanche, bien plus remarquable à la fois par l’atmosphère générale de réalisme social et aussi par les expérimentations diverses de montage et de cadrages : l’avant-garde russe n’est pas loin. Le prologue, récemment restauré, en est le meilleur exemple. Joe May nous gratifie aussi de surprenants travelings et abuse quelque peu des effets d’ombres et des cadrages très serrés. Hélas, tous ces effets sont vraiment très visibles, mal intégrés à l’histoire et, dès lors, apparaissent quelque peu artificiels. Du côté des acteurs, Gustav Fröhlich (propulsé deux ans auparavant par Metropolis) fait une bonne prestation, bien qu’un peu terne du fait de son personnage, et la jeune Betty Amann montre une belle présence à l’écran dans un style extrêmement proche de Louise Brooks. Surprenant sans être vraiment notable, le film mérite d’être découvert. (film muet)
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Gustav Fröhlich, Betty Amann, Albert Steinrück
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Asphalt
Betty Amann dans Asphalte de Joe May.

Asphalt
Gustav Fröhlich dans Asphalte de Joe May.

10 juillet 2018

Un faux mouvement (1992) de Carl Franklin

Titre original : « One False Move »

Un faux mouvementAprès le braquage particulièrement sanglant de trafiquants de drogue, la police de Los Angeles cherche une piste pour traquer les meurtriers en fuite. Deux enquêteurs se rendent dans une petite ville de l’Arkansas où ils ont des attaches familiales. Le shérif de la bourgade voit leur arrivée d’un bon œil, il y voit là un espoir de promotion…
Sur un scénario écrit par Billy Bob Thornton et Tom Epperson, Un faux mouvement est la première grande réalisation de Carl Franklin qui a débuté comme acteur de télévision. La force du film est dans ses personnages, assez bien définis quoiqu’un peu typés, et dans son rythme, relevé par de soudaines poussées de tension. Même s’il fournit quelques scènes savoureuses, ce n’est pas le trio des braqueurs qui est au centre du film, c’est plutôt le personnage du jeune shérif local envieux de ses confrères de la grande ville ; la confrontation entre police des villes et des champs en quelque sorte. La réalisation est efficace et soignée. A noter que la scène d’ouverture est particulièrement violente. L’ensemble peut évoquer certains films des frères Coen, sans toutefois être aussi abouti. Un faux mouvement a été remarqué et a reçu plusieurs prix mais sa distribution est restée limitée.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Bill Paxton, Cynda Williams, Billy Bob Thornton, Michael Beach, Jim Metzler, Earl Billings
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Remarque :
* Ne pas confondre ce film avec Faux Mouvement (Falsche Bewegung), film allemand réalisé par Wim Wenders en 1975.

Un faux mouvement
Bill Paxton est un shérif pittoresque dans Un faux mouvement de Carl Franklin.

One false move
Michael Beach, Cynda Williams et Billy Bob Thornton, les trois braqueurs de Un faux mouvement de Carl Franklin.