5 février 2019

Santa & Cie (2017) de Alain Chabat

Santa & CieAlors que la préparation des cadeaux bat son plein, les 92 000 lutins du Père Noël tombent tous malade en même temps. Il n’a d’autres solutions que de se rendre sur Terre pour chercher le remède, de la vitamine C…
Alain Chabat a écrit et réalisé Santa & Cie. Il a un indéniable talent pour mêler la comédie burlesque et le conte poétique. Même si on aurait aimé la voir plus développée, l’histoire est assez originale ; c’est une belle variation sur ce thème particulièrement galvaudé où il est si facile de rester dans le mielleux. Les effets spéciaux sont élaborés et, le plus souvent, au service de la magie et de la poésie. L’humour est bien entendu assez constant, basé le plus souvent sur le décalage et porté par toutes une série de gags et de bons mots. On passe un bon moment en la compagnie de ce Père Noël désorienté dans notre monde qu’il connait finalement si mal. Une réussite.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Alain Chabat, Golshifteh Farahani, Pio Marmaï, Audrey Tautou
Voir la fiche du film et la filmographie de Alain Chabat sur le site IMDB.
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Remarque:
* Bruno Sanches interprète pas moins de 46 000 lutins, dont le chef Magnus, et Louise Chabat (fille d’Alain Chabat) interprète les 46 000 lutines.

Santa et Cie
Alain Chabat et Audrey Tautou dans Santa & Cie de Alain Chabat.

Santa et Cie
Golshifteh Farahani et Pio Marmaï dans Santa & Cie de Alain Chabat.

Santa & Cie
Alain Chabat et Jean-Pierre Bacri dans Santa & Cie de Alain Chabat.

11 septembre 2017

Mademoiselle et son bébé (1939) de Garson Kanin

Titre original : « Bachelor Mother »

Mademoiselle et son bébéPolly Parish, vendeuse en fin de contrat dans un grand magasin de jouets, est prise par erreur pour la mère d’un bébé que l’on vient d’abandonner à la porte d’un orphelinat. Le fils de son patron accepte de la garder pour qu’elle puisse élever son enfant… Garson Kanin est plus réputé pour ses talents de scénaristes que de réalisateur mais ce n’est pas lui qui a écrit le scénario de Bachelor Mother. Il s’agit du remake d’un film austro-hongrois de 1935 et le scénario se révèle être une petite merveille car il nous emmène jamais là où on croit aller. Démarrant presque comme un drame social, il devient rapidement une comédie savoureuse qui nous surprend constamment. Il y a des trouvailles vraiment remarquables. Ginger Rogers, qui bizarrement n’aimait guère le scénario et a tout fait pour se retirer, est parfaite dans ce rôle de femme intelligente et moderne, « attirante sans être traitée comme un objet sexuel, romantique sans jamais symboliser la pureté fragile » (1). L’humour est bien dosé, l’ensemble est parfaitement équilibré même si la réalisation n’est pas franchement remarquable. L’important succès du film à sa sortie eut un impact non négligeable sur la carrière Garson Kanin et de Ginger Rogers. Bachelor Mother est à classer parmi les meilleures comédies screwball.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Ginger Rogers, David Niven, Charles Coburn, Frank Albertson
Voir la fiche du film et la filmographie de Garson Kanin sur le site IMDB.

Voir les autres films de Garson Kanin chroniqués sur ce blog…
Voir les livres écrits par Garson Kanin… (son livre sur Hollywood, où il nous raconte sa collaboration avec Sam Goldwyn, est des plus intéressants)

(1) Cette très juste description du personnage est de Richard Corliss (rapportée par Tavernier et Corsodon dans 50 ans de cinéma américain)

Remake de :
Kleine Mutti (Petite Maman) de Henry Koster (1935) avec Franciska Gaal sur un scénario écrit par l’allemand Felix Jackson.
Remake :
Bundle of Joy (Le Bébé de Mademoiselle) de Norman Taurog (1956) avec Debbie Reynolds et Eddie Fisher.

Bachelor Mother
David Niven et Ginger Rogers dans Mademoiselle et son bébé de Garson Kanin.

Bachelor Mother
David Niven et Ginger Rogers dans Mademoiselle et son bébé de Garson Kanin.

Mademoiselle et son bébé
Charles Coburn, Ginger Rogers et David Niven dans Mademoiselle et son bébé de Garson Kanin.

1 décembre 2015

Fanny et Alexandre (1982) de Ingmar Bergman

Titre original : « Fanny och Alexander »

Fanny et AlexandreSuède, début du XXe siècle. Comme chaque année, Helena Ekdahl, propriétaire du théâtre d’Uppsala, a invité sa famille pour les festivités de Noël. Il y a là ses trois fils : le sérieux Oscar qui dirige le théâtre, le bon vivant Gustav Adolf et Carl, le professeur alcoolique. Les enfants Fanny et Alexandre prennent part à la fête qui hélas tourne court lorsque leur père, Oscar, est victime d’une hémorragie cérébrale lors d’une répétition… Cet avant-dernier film de Bergman est l’un des plus ambitieux de sa carrière, en tous cas celui pour lequel il a profité du plus important budget. Cette somptueuse chronique familiale est conçue comme une ode à la vie où les joies d’une truculente famille bourgeoise sont opposées à l’enfer du puritanisme religieux. On y retrouve les thèmes chers au réalisateur suédois, la représentation de la mort, la figure du père, le mystère du couple. Il tire son inspiration de quelques géants de la littérature (Hoffman, Dickens, Strindberg, Ibsen), des souvenirs de sa propre enfance et de ses précédents films. La réalisation montre une indéniable perfection que ce soit dans l’image ou dans ses fameux plans-séquences.
Elle: 5 étoiles
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Bertil Guve, Gunn Wållgren, Ewa Fröling, Börje Ahlstedt, Jan Malmsjö
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Remarque :
* Bergman a renié la version « courte » de 3 heures exploitée au cinéma. La version diffusée à la télévision suédoise dure plus de 5 heures. Hors de Suède, bien peu de gens ne l’avaient vue avant qu’elle ne sorte en DVD (coffret avec les deux versions).

Fanny et Alexandre
Bertil Guve et Pernilla Allwin sont Fanny et Alexandre, héros éponymes du film d’Ingmar Bergman.

9 mai 2012

Souvenirs perdus (1950) de Christian-Jaque

Souvenirs perdusAux Objets trouvés, on rencontre des objets très inattendus. C’est l’histoire de quatre d’entre eux qui nous est ici contée… Souvenirs perdus est un film à sketches, conçu pour avoir à son affiche un grand nombre d’acteurs connus. Adaptées par Christian-Jaque et Jacques Companéez, ces quatre histoires n’ont pas vraiment de lien entre elles : deux jouent la carte de l’humour, les deux autres sont plus mélancoliques. Le film souffre des défauts du genre et paraît superficiel. L’objet à la source de chaque histoire n’a souvent qu’un rôle négligeable. L’histoire avec Gérard Philipe est certainement la plus originale et la plus forte mais, au final, pêche par sa brièveté. La dernière, écrite par Prévert, est la plus amusante avec un jeune Yves Montand terriblement charmeur. Souvenirs perdus nous laisse hélas sur notre faim.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Bernard Blier, Pierre Brasseur, Suzy Delair, Danièle Delorme, Edwige Feuillère, Yves Montand, François Périer, Gérard Philipe, Armand Bernard, Gilberte Géniat
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Les sketches :
1. Une statuette d’Osiris
écrit par Jacques Prévert
avec Pierre Brasseur et Edwige Feuillère
Deux anciens amants se rencontrent un soir de Noël, chacun faisant croire à l’autre qu’il mène une belle vie…
2. La couronne mortuaire
écrit par Henry Jeanson et Pierre Véry
avec Suzy Delair, François Périer et Armand Bernard
Alors qu’il doit se rendre à l’enterrement de son oncle, un coureur de jupons reçoit la visite inattendue d’une de ses anciennes conquêtes. Son majordome lui fait croire que c’est lui qui est mort…
3. Une cravate de fourrure
écrit par Henry Jeanson et Pierre Véry
avec Danièle Delorme et Gérard Philipe
Un homme désespéré tue pour se venger d’une sombre histoire familiale. Il rencontre une jeune fille sur le point de ses suicider…
4. Le violon
écrit par Jacques Prévert et Pierre Prévert
avec Bernard Blier, Yves Montand et Gilberte Géniat
Amoureux de l’épicière, un agent de police feint de s’intéresser aux talents de violoniste de son jeune garçon…

27 décembre 2011

Le miracle de la 34ème rue (1947) de George Seaton

Titre original : « Miracle on 34th Street »

Le miracle de la 34ème rueUn homme avec une barbe blanche se fait engager pour faire le Père Noël par le grand magasin Macy’s de New York. Lorsqu’il dit être le véritable Père Noël, la femme qu’il l’a engagé se demande s’il est fou. Le psychologue de la maison le prend en grippe… Avec La vie est belle de Frank Capra, Le miracle de la 34ème rue est *le* film de Noël par excellence et, ce, depuis plus 50 ans. Il ne se passe pas un Noël aux Etats-Unis sans qu’il soit largement diffusé. Bien entendu, on peut trouver vieillotte cette histoire gentille et pleine de bons sentiments mais elle fonctionne toujours remarquablement bien. Le scénario est admirable. L’idée de base vient de Valentine Davies : observant la frénésie commerciale autour de Noël, il s’est demandé ce que penserait le vrai Père Noël s’il débarquait à l’improviste. Il développe fort bien l’idée avec son ami George Seaton pour donner une histoire très bien équilibrée, sans excès de guimauve, bien rythmée avec de bons rebondissements, une histoire qui peut plaire autant aux adultes qu’aux enfants. Les dialogues relevés contribuent à lui donner une belle vitalité ; l’ensemble est servi par une bonne interprétation, y compris dans les seconds rôles. Les prestations d’Edmund Gwenn en Père Noël et de la toute jeune (9 ans) Natalie Wood restent durablement dans les esprits. La réalisation de George Seaton est sans doute un peu terne mais elle a le mérite de contribuer à la simplicité de l’ensemble. Sous ses apparences de film facile et bon enfant, Le miracle de la 34ème rue reste une petite merveille d’écriture, une bien belle histoire qui nous fait passer un bon moment.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Maureen O’Hara, John Payne, Edmund Gwenn, Gene Lockhart, Natalie Wood, Porter Hall
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Remake :
Miracle sur la 34ème rue (Miracle on 34th Street) de Les Mayfield (1994)
et le film a été refait plusieurs fois pour la télévision.