18 janvier 2023

Etrange Séduction (1990) de Paul Schrader

Titre original : « The Comfort of Strangers »

Étrange Séduction (The Comfort of Strangers)En vacances à Venise pour la seconde fois de leur vie, de jeunes Anglais, Mary et Colin, font sereinement du tourisme jusqu’au soir où ils se perdent dans une rue déserte. Robert, un étrange inconnu vêtu de blanc, les guide vers un bar discret et commence à leur raconter l’histoire de sa famille…
Étrange Séduction est un film américain réalisé par Paul Schrader. Le scénario est signé par l’écrivain et dramaturge anglais Harold Pinter (parmi ses scénarios le plus notables, citons The Servant de Losey, Le Limier de Mankiewicz, La Maîtresse du lieutenant français de Karel Reisz, …) d’après le roman Un bonheur de rencontre (The Comfort of Strangers) du britannique Ian McEwan paru en 1981. C’est un film très étrange à la fois par son histoire de manipulation perverse et par son atmosphère trouble qu’apporte la mise en scène de Schrader. Il est toutefois un peu décevant par le peu de clefs qu’il nous donne sur les personnages et l’obscur dénouement est bien trop rapide. De ce fait, l’ensemble paraît assez artificiel et donne une impression d’exercice de style. La photographie est assez belle, les ruelles de Venise et ses crépuscules sont splendides.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Christopher Walken, Rupert Everett, Natasha Richardson, Helen Mirren
Voir la fiche du film et la filmographie de Paul Schrader sur le site IMDB.

Voir les autres films de Paul Schrader chroniqués sur ce blog…
Voir les livres signés par Paul Schrader

Étrange Séduction (The Comfort of Strangers)Rupert Everett et Natasha Richardson
dans Étrange Séduction (The Comfort of Strangers) de Paul Schrader.

Étrange Séduction (The Comfort of Strangers)Christopher Walken dans Étrange Séduction (The Comfort of Strangers) de Paul Schrader.

23 décembre 2017

Yakuza (1974) de Sydney Pollack

Titre original : « The Yakuza »

YakuzaEn Californie, un détective à la retraite est rappelé par un ancien ami devenu trafiquant, parce que sa fille a été enlevée par un chef yakuza mécontent d’une commande d’armes non livrée. Le détective se rend au Japon et fait appel à ses anciennes connaissances, notamment le frère d’une femme qu’il a aimée…
Martin Scorsese voulait tourner cette histoire écrite par Paul Schrader (auteur de Taxi Driver) mais les studios décidèrent que ce serait Sydney Pollack. Le réalisateur s’est trouvé très dépaysé pour la tourner, que ce soit sur le plan des acteurs, de l’équipe et même du lieu puisque la très grand grande majorité du film a été tourné au Japon (1). Malgré cela, Yakuza est un film personnel, ce n’est pas un film de genre. Il y a beaucoup de choses dans Yakuza, on pourrait même dire que c’est autant un film romantique qu’un film d’action, mais ce sont les différences de civilisation qui ont visiblement le plus intéressé Pollack, notamment le formalisme de certaines règles. Il tente ainsi de faire comprendre la mentalité japonaise et la rigueur consentie de son système de valeurs à un public occidental. Cela n’a visiblement pas marché car le film n’a pas trouvé son public. A cette époque, beaucoup de critiques avaient, par méconnaissance (2), de forts à-priori contre l’univers du cinéma japonais. Il est plus estimé aujourd’hui, assez justement car c’est un film joliment complexe.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Robert Mitchum, Ken Takakura, Brian Keith, Herb Edelman, Richard Jordan, Keiko Kishi, Eiji Okada
Voir la fiche du film et la filmographie de Sydney Pollack sur le site IMDB.

Voir les autres films de Sydney Pollack chroniqués sur ce blog…

Voir les livres sur Sydney Pollack

(1) Sydney Pollack raconte que son directeur de la photographie (Kôzô Okazaki) ne parlant pas anglais et lui-même ne parlant pas japonais, ils communiquaient en utilisant un simple nuancier de gris.
(2) Le public occidental découvrira vraiment la richesse du cinéma japonais quelques années plus tard.

Yakusa
Ken Takakura et Robert Mitchum dans Yakuza de Sydney Pollack.

Yakuza
Ken Takakura dans Yakuza de Sydney Pollack.

8 mai 2014

Obsession (1976) de Brian De Palma

ObsessionA La Nouvelle Orléans, Michael Courtland est un promoteur immobilier qui a réussi. Sa femme et sa fille sont tuées lors d’un enlèvement. N’ayant pas payée la rançon sur les conseils de la police, il se considère responsable de leur mort. Quinze ans plus tard, il accepte d’accompagner son associé en Italie pour affaires. Il en profite pour retourner à l’endroit où il avait rencontré sa femme… Fort bien écrit par Brian De Palma et Paul Schrader(1), Obsession est une belle réussite du réalisateur, probablement son premier « grand film ». L’intrigue et le climat sont assez étranges et l’on ne sait jamais très bien où De Palma veut nous emmener. On retrouve ici plusieurs de ses thèmes favoris dont (et surtout) celui du double. Les références à Hitchcock (principalement Vertigo, mais aussi Marnie) sont nombreuses mais Obsession n’est en aucun une copie, ni même un film « à la manière de ». Pourtant ce sont ces références hitchcockiennes qui lui ont valu parfois des jugements sévères (reproches qui seront souvent faits à De Palma). Malgré tout, Obsession est une oeuvre très personnelle, assez brillante, sans effet superflu si ce n’est la musique de Bernard Herrmann qui est parfois très appuyée. L’acteur Cliff Robertson a ici une très grande présence.
Elle:
Lui : 5 étoiles

Acteurs: Cliff Robertson, Geneviève Bujold, John Lithgow
Voir la fiche du film et la filmographie de Brian De Palma sur le site IMDB.

Voir les autres films de Brian De Palma chroniqués sur ce blog…

Voir les livres sur Brian De Palma

(1) Paul Schrader venait également de signer le scénario de Taxi Driver. Il passera à la réalisation peu après.