24 décembre 2010

La vie est belle (1946) de Frank Capra

Titre original : « It’s a wonderful life »

La vie est belleElle :
Note : 5 étoiles

Lui :
Avec cette histoire qui a tout d’un conte de Noël, Frank Capra semble avoir été touché par la grâce. Son film est parfait,  un subtil équilibre entre drame et comédie, un film riche empreint de tendresse et d’humanité mais sans aucun pathos. Apte à requinquer un bataillon entier de cafardeux, c’est le film optimiste par excellence. Capra a aussi choisi l’interprète parfait. James Stewart est l’archétype de l’homme ordinaire, le grand homme qui s’ignore, l’homme qui sans le savoir rend notre monde meilleur. L’histoire de La Vie est Belle est une jolie fable : alors qu’il est déprimé et prêt à se supprimer, It's a wonderful life un entrepreneur altruiste est sauvé par l’intervention d’un ange qui lui montre quel serait son monde s’il n’était pas né. Frank Capra montre là tout son talent pour raconter une histoire et pour créer l’émotion. La construction rend le film passionant, le dernier quart nous amenant à revivre différemment tout le film. La Vie est Belle n’a eu bizarrement que peu de succès à sa sortie. Il était trop en décalage avec l’esprit du public au lendemain de la guerre. Il s’est rattrapé assez rapidement en devenant l’un des films les plus aimés au monde.
Note : 5 étoiles

Acteurs: James Stewart, Donna Reed, Lionel Barrymore, Thomas Mitchell, Henry Travers, Gloria Grahame
Voir la fiche du film et la filmographie de Frank Capra sur le site IMDB.

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Remarques :
La vie est belle * La Vie est Belle détient probablement le record du nombre de diffusions à la télévision américaine.
* Détail amusant, c’est sans aucun doute le film le plus cité dans les autres films : on ne compte plus les films dont l’un des personnages regarde La Vie est Belle à la télévision soit pour se requinquer soit pour passer un réveillon seul.
* L’histoire est née sous la plume de Philip Van Doren Stern qui écrivait un petit conte qu’il envoyait à ses amis comme carte de vœux de Noël. Son histoire eut tellement de succès qu’il en fit un livre.

Homonyme :
La Vie est belle très beau film de Roberto Benigni (1997) où il réussit le difficile challenge de nous faire rire sur le sujet des camps de concentration. Aucun lien donc entre les deux films.

23 décembre 2010

Lovers (2008) de Isabel Coixet

Titre original : « Elegy »

ElegyLui :
Un intellectuel sexagénaire, auteur et critique culturel, se targue d’avoir une vie sentimentalement émancipée et sans attaches. Sa liaison avec une jeune femme tente ans plus jeune que lui va remettre en cause ses certitudes. Il en tombe amoureux et se retrouve un peu écartelé entre son amour et sa peur panique du fossé jeunesse-vieillesse. En adaptant un roman de Philip Roth, Isabel Coixet signe une nouvelle fois un film très délicat avec une interprétation très juste. Ben Kingsley est remarquable dans ce rôle d’intellectuel libertin vieillissant et Penélope Cruz lumineuse et pleine de sensualité. Cette histoire, beaucoup plus complexe qu’attendue, se révèle être suffisamment riche pour porter une série de réflexions sur l’avancée en âge, l’amour et le désir. Et il ne faut pas se laisser tromper par le titre : le film n’a rien d’une élégie ou d’une plainte!
Note : 4 étoiles

Acteurs: Penélope Cruz, Ben Kingsley, Dennis Hopper, Patricia Clarkson, Peter Sarsgaard
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Remarques :
Le roman (semi-autobiographique?) de Philip Roth s’intitule « La bête qui meurt », il fait partie de sa trilogie David Kepesh.

Homonyme :
Lovers – Dogme France #1 de Jean-Mac Barr (1999) avec Elodie Bouchez

22 décembre 2010

Passion fatale (1949) de Robert Siodmak

Titre original : « The great sinner »

Passion fataleLui :
Dans la station thermale de Wiesbaden en 1860, un jeune écrivain (Gregory Peck) suit une jolie femme (Ava Gardner) qu’il a rencontrée dans le train pour découvrir qu’elle a la passion du jeu. Décidé à tout faire pour la délivrer du démon des casinos, il va lui aussi se laisser prendre… Le scénario de Passion Fatale est une adaptation du roman de Dostoïevski « Le joueur ». Le film nous laisse sur des impressions mitigées car s’il montre une belle progression, débutant dans un grand classicisme pour aller peu à peu vers le démoniaque, suivant ainsi le parcours de son personnage principal, le film se termine de façon décousue. Cette fin peut même paraître un peu bâclée (1). On peut se consoler en admirant la belle Ava Gardner dans ses robes victoriennes et le couple qu’elle forme avec Gregory Peck est plein de séduction.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Gregory Peck, Ava Gardner, Melvyn Douglas, Walter Huston, Ethel Barrymore, Frank Morgan
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(1) Hervé Dumont, dans son livre sur Robert Siodmak, affirme que le film a été terminé par Jack Conway et que Siodmak aurait mentionné un « rapiéçage de 25 mn fait par Mervyn LeRoy », ce qui n’a pas été confirmé (citation mentionnée par Jacques Lourcelles dans son commentaire sur le film). S’ils ont vraiment eu lieu, ces rafistolages pourraient expliquer le caractère inégal du film Passion fatale.

21 décembre 2010

La visite de la fanfare (2007) de Eran Kolirin

Titre original : « Bikur Ha-Tizmoret »

La visite de la fanfareLui :
Une petite fanfare de la police égyptienne arrive en Israël pour jouer lors de la cérémonie d’inauguration d’un centre culturel arabe. A leur arrivée à l’aéroport, ils tentent de se rendre par eux-mêmes à destination mais se retrouvent par erreur dans une petite ville sans âme, isolée au beau milieu du désert. La Visite de la Fanfare est un film aussi original par son sujet que par son traitement. Pour son premier long métrage, le jeune réalisateur israélien Eran Kolirin a choisit une approche minimaliste pour traiter cette histoire. Avec douceur et délicatesse, par petites touches, il nous montre ces rencontres improbables marquées par la difficulté de communication, des rencontres qui auraient besoin de temps pour vraiment éclore. Graphiquement, Eran Kolirin joue avec le cadre large et l’alignement des musiciens, les rues vides, les personnages perdus dans des lieux publics immenses, les tons ocre. Il parsème son film de petites notes d’un humour alimenté par le saugrenu des situations. L’ensemble est réussi, on peut juste regretter qu’il ne soit pas allé plus loin dans le développement, qu’il n’y ait pas cette petite étincelle qui aurait porté le film beaucoup plus haut.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Sasson Gabai, Ronit Elkabetz, Saleh Bakri, Khalifa Natour
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Remarques :
Cette histoire est en réalité arrivée au dramaturge égyptien Ali Salem en 1993.

20 décembre 2010

Charlot patine (1916) de Charles Chaplin

Titre original : « The rink »

Charlot patineLui :
(Muet 24 minutes) Charlot est serveur dans une gargote et ne s’entend pas très bien avec son collègue. Pendant la pause, il va patiner sur des patins à roulettes dans la patinoire voisine… Charlot patine montre une densité de gags vraiment étonnante, le rythme est très soutenu. Ce petit film, réalisé pour la Mutual, se déroule dans deux lieux principaux. La première moitié le montre dans le petit restaurant et ses bagarres avec l’autre serveur sont des sources permanentes d’humour. La scène de la préparation d’un cocktail est assez mémorable. Mais c’est dans la patinoire, en seconde partie, où éclate toute la virtuosité de Chaplin. Sur ses patins à roulettes, il fait preuve d’une agilité et même d’une élégance époustouflante (1) ; il trouve de multiples variations de gags qui s’enchainent sans discontinuer. Sur patins, le contraste avec le géant Eric Campbell est très amusant. A noter aussi que Charlot patine porte en germe quelques scènes célèbres de ses films ultérieurs (2).
Note : 4 étoiles

Acteurs: Charles Chaplin, Edna Purviance, Eric Campbell, Henry Bergman
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(1) Chaplin avait déjà un numéro de music-hall sur patins à roulettes à Londres en 1912/1913 ce qui explique sa grande maîtrise.
(2) Dans Les Temps Modernes, Chaplin réutilisera la situation du serveur qui utilise mal les portes IN et OUT dans les cuisines du restaurant. Dans le même film, Chaplin patine aussi avec beaucoup de grâce dans un grand magasin.

Les 12 films de Chaplin pour la Mutual (de mai 1916 à octobre 1917) :
1) The Floorwalker (Charlot chef de rayon)
2) The Fireman (Charlot pompier)
3) The Vagabond (Charlot musicien)
4) One A.M. (Charlot rentre tard)
5) The Count (Charlot et le comte)
6) The Pawnshop (Charlot brocanteur)
7) Behind the screen (Charlot machiniste)
8) The Rink (Charlot patine)
9) Easy Street (Charlot policeman)
10)The Cure (Charlot fait une cure)
11)The Immigrant (L’émigrant)
12)The Adventurer (Charlot s’évade)

20 décembre 2010

Charlot et le comte (1916) de Charles Chaplin

Titre original : « The Count »

Charlot et le comteLui :
(Muet 24 mn) Charlot travaille chez un tailleur et va être amené à prendre l’identité d’un comte dans une soirée mondaine. Ce court métrage, le cinquième de Chaplin pour la Mutual, semble moins travaillé que les autres. Il manque aussi de scènes fortes, la seule qui soit vraiment originale est la toute première, la prise des mensurations d’une jeune femme par Charlot. Le restant de Charlot et le Comte est dans le pur style « slapstick » avec moult coups de pied aux fesses. Pas de grandes subtilités donc, c’est son agilité dans les poursuites qui reste le plus remarquable. A noter que Charlot et le Comte permet à Chaplin d’aborder un thème qu’il traitera plusieurs fois : l’immersion d’un pauvre dans un monde de riches.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Charles Chaplin, Eric Campbell, Edna Purviance
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19 décembre 2010

Full metal jacket (1987) de Stanley Kubrick

Full Metal JacketLui :
Full Metal Jacket est l’avant-dernier film de Stanley Kubrick, un film sur la guerre plus qu’un film de guerre. Dans la première moitié, nous suivons l’entrainement d’un groupe de Marines mené par un sergent gueulard, interprété avec beaucoup d’énergie par un ex-instructeur qui a improvisé une partie des dialogues. Les textes les plus hauts en couleur (un véritable flot d’obscénités) sont toutefois l’oeuvre d’un autre ex-Marine, Gustav Hasford, l’auteur du livre que Kubrick a choisi d’adapter. Cette partie est à la fois drôle et terrifiante. Elle est surtout intense. Kubrick montre sa grande virtuosité de la mise en scène, avec des travelings arrières de toute beauté qui ont largement contribué à la réputation du film. La seconde moitié se déroule au Vietnam. Après un passage à vide montrant les dessous de la presse militaire, le film retrouve toute sa force dans la dernière partie qui nous fait vivre l’affrontement d’une petite escouade de soldats avec un sniper invisible. Full Metal Jacket est un film hors normes, il n’a pas vraiment de héros ni d’histoire au sens classique du mot. Ce n’est pas vraiment un film anti-guerre : Kubrick ne porte pas de jugement, il décrit l’apprentissage de jeunes soldats à la mort. C’est en tout cas un film d’une grande force. Le perfectionnisme de Kubrick s’est traduit en plus de neuf mois de tournage.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Matthew Modine, Adam Baldwin, Vincent D’Onofrio, R. Lee Ermey, Arliss Howard
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Remarques :
* « Full Metal Jacket » (littéralement : entièrement enrobé de métal) est un terme qui s’applique à un certain type de munitions. En choisissant ce titre, Kubrick fait bien entendu l’analogie avec les soldats.
* Le livre de Gustav Hasford s’intitule The Short-Timers.
* La partie Vietnam a été tournée dans la banlieue de Londres, sur deux sites de complexes industriels promis à la démolition. Kubrick a eu toutes les autorisations pour les détruire à loisir.
* Les références à Mickey Mouse peuvent surprendre, notamment dans la scène finale où les soldats marchent dans la ville en flammes en chantant le thème du Club Mickey… Dans le langage des G.I., Mickey Mouse désigne tout ce qui est petit et stupide.

18 décembre 2010

Reaching for the moon (1917) de John Emerson

Titre français parfois utilisé : « Douglas dans la lune »

Reaching for the Moon Lui :
(Film muet) Produit et joué par Douglas Fairbanks, qui était alors en pleine ascension, Reaching for the Moon est une fable sur l’ambition, sous la forme d’une amusante comédie. Un employé de bureau d’une fabrique de boutons rêve d’une autre vie où il côtoie des têtes couronnées. Un jour, il est découvert par un comte étranger qui lui affirme qu’il est l’héritier du trône du petit royaume de Vulgaria. Il doit épouser une princesse ce qui n’est pas goût d’un autre prétendant au trône qui va tout faire pour tenter de l’éliminer… Dans ce film, Douglas Fairbanks fait preuve d’une vitalité étonnante, cette histoire lui permettant de réaliser des acrobaties et même des cascades avec une rapidité et un naturel qui n’appartientent qu’à lui. Reaching for the Moon Les poursuites dans la cité aux canaux sont trépidantes. Il y a aussi beaucoup d’humour dans cette histoire qui se veut légèrement moralisante : plutôt que de chercher à décrocher la lune (« Reach for the moon »), il faut mieux choisir des buts à sa portée et tout aussi nobles comme se marier et fonder une famille…!
Note : 3 étoiles

Acteurs: Douglas Fairbanks, Eileen Percy, Richard Cummings, Eugene Ormonde, Frank Campeau
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Remarques :
* Notons que le film a été tourné pendant la Guerre de 14-18 et que ce royaume fictif de Vulgaria a une nette connotation germanique.
* On aperçoit (de dos seulement mais on le reconnaît fort bien) Erich von Stroheim dans un petit rôle de figuration.
* Le scénario est co-signé John Emerson et Anita Loos (future Madame Emerson et, surtout, grande scénariste hollywoodienne, d’Intolérance à Les hommes préfèrent les blondes).

Homonyme :
Douglas Fairbanks tournera un autre film intitulé Reaching for the Moon en 1930 réalisé par Edmund Goulding avec Bebe Daniels en co-star. Il n’y a aucun lien entre les deux films, ce n’est pas la même histoire.

17 décembre 2010

Le Cheik Blanc (1952) de Federico Fellini

Titre original : « Lo sceicco bianco »
Autre titre français : « Courrier du coeur »

Le Cheik Blanc Lui :
Le Cheik Blanc est le premier film vraiment personnel de Fellini. Un couple de jeunes mariés arrive à Rome. Le mari, très formaliste, veut présenter sa jeune épouse à son oncle et l’emmener à une audience publique avec le Pape. Mais, à peine arrivée, la timide jeune femme s’échappe quelques minutes de l’hôtel pour aller rencontrer le héros d’un roman-photo à qui elle a écrit quelques lettres : Le Cheik Blanc. Elle se laisse emmener sur le tournage… Il est vraiment étonnant que ce film soit tant sous-estimé. Boudé par le public et la critique de l’époque, affublé d’un titre ridicule en France (Courrier du cœur), il lui aura fallu un demi-siècle pour revenir en grâce. Courrier du coeur Le Cheik Blanc est en effet une belle exploration de la dualité monde réel / monde des rêves, de l’illusion et la désillusion avec un parallèle audacieux sur l’Eglise. On retrouve ici beaucoup de thèmes chers au réalisateur. Il fait preuve de beaucoup de délicatesse, ne grossit jamais le trait et parsème son film de petites notes d’humour qui ne sont jamais aux dépends de ses personnages : il les dépeint sans porter de jugement avec même une certaine tendresse. Un film qu’il n’est pas trop tard de découvrir.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Alberto Sordi, Brunella Bovo, Leopoldo Trieste, Giulietta Masina
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Remarques :
Michelangelo Antonioni a participé à l’écriture, tout comme Tullio Pinelli et Ennio Flaiano qui accompagneront ensuite Fellini sur de nombreux films. La musique est de Nino Rota.

16 décembre 2010

Une soirée de folie (1925) de Leo McCarey

Titre original : « What price Goofy? »

Une soirée de folieLui :
(Muet, 22 mn) Une jeune femme particulièrement jalouse, un mari un peu tête en l’air, tels sont les deux personnages principaux de cette comédie très enlevée de Leo McCarey. Le scénario, écrit par le producteur Hal Roach lui-même, est particulièrement remarquable. Le rythme est rapide avec une très belle exploitation des situations pour développer le burlesque : la salle de bains à deux portes, le chien rapporteur, l’utilisation du cambrioleur, le retournement final… Ce What Price Goofy ? est vraiment un petit bijou du burlesque muet.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Charley Chase, Katherine Grant, Lucien Littlefield, Marjorie Whiteis, Noah Young
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Remarques:
Le titre What price Goofy est une déformation humoristique de What price Glory, une pièce de Maxwell Anderson et Laurence Stallings très célèbre à l’époque. Cette pièce sera adaptée au cinéma peu après par Raoul Walsh What price Glory (1926), l’un des plus grands succès de Walsh en muet, puis par John Ford What price Glory (1952) avec James Cagney. L’histoire est très différente puisqu’il s’agit de deux soldats de la Guerre 14-18, amoureux de la même femme puis confrontés à l’enfer du front.

What Price Goofy?