15 décembre 2010

Ceux de la zone (1933) de Frank Borzage

Titre original : « Man’s Castle »

Ceux de la zoneLui :
Dans le cinéma de Frank Borzage, l’amour est toujours le plus fort, il triomphe de tout. C’est particulièrement vrai dans Ceux de la Zone puisque son histoire prend place dans une zone de New York connue sous le nom de « Hoover Flats » (= les appartements Hoover), sorte de petit bidonville créé au bord de l’Hudson après la Grande Dépression. C’est là que s’installent provisoirement les deux personnages principaux, deux irréductibles optimistes : lui est un individualiste forcené qui tient à sa liberté et s’interdit d’exprimer tout sentiment (Spencer Tracy), elle est une jeune femme fragile, débordant d’amour (Loretta Young). La façon dont ils se rencontrent en début de film est une petite merveille scénaristique. Borzage est aussi le cinéaste de l’espoir : à l’instar de la fleur qui émerge non sans mal dans cet environnement sombre et pollué, l’amour va éclore malgré l’adversité et les tentations, l’amour qui se joue de la fatalité. Très belles prestations d’acteurs, en totale emphase avec leur personnage ; Loretta Young est particulièrement lumineuse dans cet environnement modeste. Tous deux sont terriblement attachants. Plus que jamais, Borzage fait preuve de délicatesse et de nuances. Malgré les forts contrastes, il ne grossit jamais le trait ni ne joue avec la dramatisation. Il trouve là un équilibre parfait. Ceux de la Zone est l’un de ses plus beaux films.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Spencer Tracy, Loretta Young, Marjorie Rambeau, Glenda Farrell, Walter Connolly, Arthur Hohl
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Ceux de la zoneRemarques :
* Le film eut des problèmes avec la censure du fait de la grossesse hors mariage. Certaines scènes furent coupées.
* Si le film a indéniablement un côté historique aujourd’hui en nous montrant la façon dont pouvaient vivre des chômeurs au lendemain de la Grande Dépression, il n’était pas très vendeur de trop le montrer à l’époque comme en témoigne l’affiche ci-contre qui reprend une scène très courte entre Spencer Tracy et Glenda Farrell (qui représente la tentation et copie de façon étonnante le jeu de Mae West), une affiche vraiment peu représentative du film.

14 décembre 2010

Le convoi (1978) de Sam Peckinpah

Titre original : « Convoy »

Le convoiLui :
Poursuivi par un policier haineux et obstiné, un desperado du bitume se retrouve amené à prendre la tête de toute une troupe de big-trucks en révolte… Sam Peckinpah transpose l’image du cowboy dans le monde des années soixante-dix. Dans Le Convoi, le hors-la-loi est au volant d’un puissant camion lancé à vive allure au travers des déserts du Middle-west. L’idée était très intéressante, surtout venant de Sam Peckinpah qui a déjà traité plusieurs fois de l’univers de l’Ouest. Le scénario fait hélas un peu défaut, semblant se contenter de surfer sur l’ambiance de rébellion et de rejet du politique de ces années post-Watergate. Le Convoi comporte de belles scènes alignant ces beaux monstres rugissants et de bonnes scènes de poursuite mais l’ensemble manque de finalité. Le film s’étiole nettement dans sa seconde moitié.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Kris Kristofferson, Ali MacGraw, Ernest Borgnine, Burt Young
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13 décembre 2010

L’autre (2008) de Patrick-Mario Bernard et Pierre Trividic

L'autreLui :
Anne-Marie est une quarantenaire qui vient de se séparer de son jeune amant. Lorsque celui-ci lui apprend qu’il fréquente une autre femme, elle cherche à en savoir plus sur elle, une recherche qui l’obsède de plus en plus… Sur une trame d’histoire que l’on pourrait penser rebattue, Patrick-Mario Bernard et Pierre Trividic nous livrent un des films les plus originaux du cinéma français actuel. Ils ont une façon toute particulière d’inscrire le personnage principal dans un décor urbain, cette façon est à la fois très graphique (1) et créatrice d’une atmosphère étrange et envoutante. La caméra semble épier son personnage principal, la suivant ou l’observant à distance avec une fausse furtivité. Elle vient se placer parfois juste derrière Dominique Blanc, jouant alors le rôle d’une caméra subjective (impression bien entendu amplifiée lors des scènes de miroirs). Pourtant très ancré dans la réalité, notamment par l’importance des transports en commun actuels et de la technologie qui est présente mais actuelle, le film semble hors du temps. Cette impression est accentuée par le jeu de Dominique Blanc, actrice à la diction si particulière (on peut penser à Jeanne Moreau) et dont le calme et le sourire contrastent avec son mal à l’aise intérieur. L’environnement sonore joue aussi un rôle très important dans la mise en place du climat. L’autre semble aller jusqu’aux limites du réalisme sans toutefois franchir la ligne qui le ferait basculer dans le fantastique. C’est un film qui peut dérouter mais qui, par ses qualités graphiques, son climat, sa force, se place parmi les productions les plus intéressantes du cinéma français récent.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Dominique Blanc, Peter Bonke, Cyril Guei, Anne Benoît, Christèle Tual
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(1) Le générique est, à lui seul, superbe. On a déjà vu des plans aériens d’une autoroute périurbaine de nuit dans nombre de films américains mais jamais de façon aussi graphique, presque abstraite avec ses flots qui semblent suspendus, hors de la réalité.

Remarque :
Le film est adapté du roman d’Annie Ernaux « L’occupation ».

Homonymes :
L’autre (In name only) de John Cromwell (1939) avec Carole Lombard et Cary Grant
L’autre de Robert Mulligan (1972)
L’autre de Bernard Giraudeau (1991)
L’autre de Youssef Chahine (1999)
L’autre de Benoît Mariage (2003)

12 décembre 2010

Fatty chez lui (1917) de Roscoe Arbuckle et Buster Keaton

Titre original : « The rough house »

Fatty chez luiLui :
(Muet, 22 minutes) Des quinze films que Buster Keaton a tournés avec Fatty Arbuckle, The Rough House est le troisième. C’est le premier où il est co-réalisateur. Fatty vit avec sa femme et sa belle-mère dans une grande maison où il commence par mettre le feu à son lit. Le cuisinier (Al St. John) et un garçon de courses (Buster Keaton) en viennent aux mains pour se disputer les faveurs de la bonne. The Rough House est surtout connu pour sa scène de la danse des petits pains faite par Fatty Arbuckle, danse que reprendra Chaplin dans La Ruée vers l’or. Bien entendu, elle est ici beaucoup plus courte et peu développée. Le restant de ce court métrage est typique de l’humour « slapstick », avec beaucoup de comique tarte à la crème et de comique destructeur : dans les films de Fatty Arbuckle, on casse toujours beaucoup! Surprise : Buster Keaton y sourit, rit et même fait des grimaces. A cette époque, s’il aime utiliser son visage impassible assez souvent, ce n’est pas encore exclusif de toute expression. The Rough House n’est sans doute pas à classer parmi les meilleurs films du trio mais comporte quelques bons moments.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Roscoe ‘Fatty’ Arbuckle, Al St. John, Buster Keaton
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11 décembre 2010

Malec champion de golf (1920) de Buster Keaton et Edward F. Cline

Titre original : « Convict 13 »

Malec champion de golfLui :
Buster Keaton joue au golf et égare quelque peu sa balle avant d’être pris par erreur pour un évadé de la prison voisine. Malec champion de golf comporte ainsi deux parties assez différentes, les univers ne sont pas du tout les mêmes, mais quelles que soient les situations (et elles sont assez pittoresques), il affronte toujours l’adversité avec un flegme inébranlable. Buster Keaton joue beaucoup avec l’absurde (le golf sur l’eau, l’escouade de gardiens marchant au pas, etc…) pour créer des gags inventifs qui rebondissent de l’un à l’autre.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Buster Keaton, Sybil Seely, Joe Roberts
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Remarques :
Chaplin réalisera un an plus tard un court métrage où il joue également au golf dans un premier tiers du film : The Idle Class (Charlot et le Masque de fer). Il est intéressant de comparer les trouvailles des deux.

10 décembre 2010

Malec chez les fantômes (1921) de Buster Keaton et Edward F. Cline

Titre original : « The haunted house »

Malec chez les fantômesLui :
(Muet 21 mn) Dans une bonne première moitié de ce court-métrage, Buster Keaton est un employé de banque qui va créer un certain chaos après avoir trempé par inadvertance ses doigts dans un pot de colle. Pas facile de compter les billets après cela… Cette partie est amusante mais globalement un peu répétitive. Pris ensuite par erreur pour un braqueur de banques, il doit s’échapper et trouve refuge dans une maison réputée comme étant hantée. En réalité, elle abrite de faux-monnayeurs qui ont trouvé ce moyen pour écarter les curieux. Cette seconde partie est très nettement supérieure, très réussie et très inventive comme à chaque fois que Keaton joue avec une maison et des mécanismes (1). Escalier qui devient lisse, chausse-trapes et faux-semblants (2), personnages qui apparaissent et disparaissent… on a dans cette seconde partie de Malec chez les fantômes du grand Buster Keaton.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Buster Keaton, Virginia Fox, Joe Roberts
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(1) Buster Keaton ira plus loin encore avec Electric House (Frigo à l’Electric Hotel).
(2) A noter un gag surréaliste, assez inhabituel pour Keaton dans le sens où il n’a aucune explication logique de faisabilité : deux personnages (habillés en squelette) assemblent un homme par morceaux ; quand l’homme est complet, il prend vie et se met à marcher. Ce trucage amusant était très utilisé par Georges Méliès dès 1898/1899… Faut-il y voir un hommage de Keaton à Méliès ? C’est probable.

9 décembre 2010

Un barrage contre le Pacifique (2008) de Rithy Panh

Un barrage contre le PacifiqueLui :
Dans l’Indochine des années trente, une française tente de faire vivre une plantation de riz sur une concession achetée aux autorités coloniales. Ceux-ci ont oublié de lui préciser que les terres étaient régulièrement submergées par la mer toute proche. Elle a deux grands enfants, un fils et une fille, qu’elle craint de voir partir… Un barrage contre le Pacifique est au départ un roman autobiographique de Marguerite Duras qui a déjà été adapté, dans les années cinquante donc peu après sa sortie, par René Clément. Le réalisateur cambodgien Rithy Panh remet le personnage de la mère au centre de l’histoire et signe un film d’un beau classicisme. Sa réussite tient beaucoup à l’interprétation d’Isabelle Hubert, dans un personnage particulièrement complexe : elle parvient à générer en nous des sentiments contradictoires, elle est tout à la fois. Il faut aussi souligner la belle prestation de Gaspard Ulliel, dans un rôle plus simple certes, qui sait montrer beaucoup de présence à l’écran. Un Barrage contre le Pacifique est aussi un film montrant la corruption ; on peut y voir là un certain prolongement des documentaires tournés par le réalisateur sur son pays.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Isabelle Huppert, Gaspard Ulliel, Astrid Berges-Frisbey, Randal Douc
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Précédente adaptation : 
Barrage contre le Pacifique de René Clément (1958), film qui souffrait de son casting international : Sylvana Mangano (la fille), Anthony Perkins (le fils) et Jo Van Fleet (la mère). Une coproduction italo-américano-française…

8 décembre 2010

Les fils du Cid (1964) de Vittorio Cottafavi

Autre titre français : « Les cent cavaliers »
Titre original : « I cento cavalieri »

Les fils du CidLui :
En l’an 1000, alors que les Maures sont installés en Espagne, un petit village isolé de Castille voit arriver un cheikh et cent cavaliers. Ils demandent asile en apportant des cadeaux mais rapidement deviennent des occupants tyranniques. La résistance s’installe… Vittorio Cottafavi est un réalisateur italien surtout connu pour les péplums qu’il a tournés dans les années cinquante. Il signe ici une épopée moyenâgeuse qui est étonnamment riche de plusieurs aspects : un réel fond dramatique, un humour très présent, un contenu idéologique et une petite idylle romantique discrète. Bien qu’il présente en apparence le combat comme noble avec des adversaires capables de se respecter, le fond de son propos est nettement anti-guerre comme le prouve sa scène finale assez terrible. Ses images montrent un certain raffinement esthétique qui renforce l’attrait du film. Cinéma populaire de qualité, Les Cent Cavaliers (ou Les Fils du Cid) ne rencontra pourtant pas le succès.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Mark Damon, Antonella Lualdi, Gastone Moschin, Wolfgang Preiss
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7 décembre 2010

Ricky (2009) de François Ozon

RickyLui :
Ouvrière dans une usine de produits chimiques, Katie se lie avec un intérimaire qui vient vivre chez elle. Lorsque naît Ricky quelques mois tard, le bébé montre rapidement des dispositions très particulières. François Ozon est un réalisateur qui n’hésite pas à prendre des risques, à explorer des voies nouvelles, ce qui est une très bonne chose. Ici, il tente un rapprochement inattendu entre le film fantastique et le film social. C’est l’irruption du merveilleux dans un quotidien terne, en quelque sorte. La symbiose n’est pas parfaite, assez insatisfaisante même, mais le film a le mérite d’être très original. François Ozon laisse ouverte l’interprétation de Ricky : on peut certainement y voir un pamphlet social contre les enfants battus, une fable écologique, … On peu aussi supposer que tout l’ensemble (y compris la séquence du début) sort de l’imagination d’une femme enceinte qui craint d’être contaminée par les produits chimiques de son usine. Mais choisir une explication est secondaire, tout compte fait, ou du moins chacun peut choisir la sienne. 
Note : 3 étoiles

Acteurs: Alexandra Lamy, Sergi López, Mélusine Mayance, Arthur Peyret
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6 décembre 2010

Ça te la coupe (1924) de Fred C. Newmeyer et Sam Taylor

Titre original : « Girl shy »

Girl ShyLui :
Les films d’Harold Lloyd ont toujours des titres français un peu vulgaires… Il faut s’y faire. « Ça te la coupe » fait probablement référence au fait que le héros de Girl shy est très timide face aux filles (comme l’indique le titre anglais) : il se met à bégayer, perd tous ses moyens et, au final, il les évite. Pour compenser, il écrit en secret un livre où il se met dans la peau d’un homme à femmes qui prodigue des conseils pour mieux les séduire… Girl Shy est l’un des films les mieux équilibrés d’Harold Lloyd : il parvient à créer un personnage très attachant, mélange de fragilité et de détermination, qui apporte beaucoup de délicatesse et même une certaine tendresse. Il est aussi, comme toujours, capable d’accomplir de véritables prouesses. Girl Shy La course finale de Girl Shy est l’une des plus extraordinaires du cinéma. Désireux d’empêcher le mariage de sa bien-aimée avec un arriviste, Harold Lloyd va emprunter un nombre incalculables de véhicules différents, chacun étant plus rapide que le précédent. Tournée en plein jour dans les rues de Los Angeles, cette course est trépidante, l’impression de vitesse y est extrême, on le voit traverser des carrefours à une vitesse ahurissante… Il évite de justesse autos et piétons qui jaillissent devant lui (1). Il y a aussi beaucoup d’inventivité dans les situations ou dans les véhicules qu’il utilise. Mais tout aussi spectaculaire qu’elle soit, cette course folle n’est pas le seul attrait du film. Très complet, Girl Shy est ainsi l’un des tous meilleurs d’Harold Lloyd.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Harold Lloyd, Jobyna Ralston, Richard Daniels, Carlton Griffin
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(1) Rappelons-le que tout est réel. Tout au plus certains passages sont légèrement accélérés. Harold Lloyd accomplissait toutes ses cascades lui-même. 

Remarques :
Girl ShyA) La scène où le chariot de Lloyd passe à toute allure au dessus de la camera au sol impressionna si fortement le réalisateur Frank Niblo qu’il décida aussitôt d’incorporer la même scène dans son Ben-Hur (1925) qu’il était en train de tourner. Niblo et Lloyd étaient amis. Niblo invita Lloyd le jour du tournage.
B) La scène finale de l’arrêt du mariage a (comme on s’en doute, puisque c’est pratiquement la même) très fortement influencé la scène finale du film Le Lauréat (The Graduate, 1967). Mike Nichols a, lui aussi, invité Harold Lloyd à assister au tournage de la scène.
Girl Shy C) Dans la (célèbre) scène où Harold Loyd, à l’arrière d’une voiture de pompiers à pleine vitesse, tente désespérément de se redresser en s’accrochant à un tuyau qui se déroule sans arrêt, l’acteur s’est grièvement blessé lors d’une chute. Tous les témoins pensaient qu’il avait le crâne fracturé mais il n’eut qu’une demi-douzaine de points de suture au front.
D) Girl Shy est le premier film produit par Harold Lloyd Productions. L’acteur produira ensuite lui-même tous ses films.
E) Le film comporte deux scènes rêvées d’homme à femmes, une où il joue l’indifférent, l’autre où il joue l’homme primaire. Une troisième scène fut tournée où il la jouait « reporter sportif » (!) Cette scène fut jugée négativement par le public-test et Harold Lloyd, qui a toujours accordé beaucoup d’importance aux opinions des publics-test, la retira.