10 septembre 2005

La saison des hommes (2000) de Moufida Tlatli

La Saison des HommesElle :
Regard lucide et douloureux d’une cinéaste engagée sur l’asservissement des femmes tunisiennes aux hommes. Peu de dialogues, de beaux portraits de femmes qui subissent en silence la loi de leurs maris et de leur belle famille. Elle tire ce constat amer en observant la vie d’une mère et ses deux filles. On passe de la vie de la jeune mariée de qui on attend un fils à sa vie de mère vieillissante à l’époque contemporaine. Ses filles ont grandi et portent sur leurs épaules leur solitude, leur angoisse des hommes, leur impossibilité de libérer leur corps et leur âme. Aucun progrès n’est constaté dans l’émancipation de la femme durant toutes ces années. Ce constat d’échec est filmé avec une grande tendresse pour ces femmes.
Note : 4 étoiles

Lui : (pas vu)

Acteurs: Rabia Ben Abdallah, Sabah Bouzouita, Ghania Benali
Voir la fiche du film et la filmographie de Moufida Tlatli sur le site imdb.com.

9 septembre 2005

L’impasse (1993) de Brian De Palma

Titre original : « Carlito’s way »

L'impasseElle :
Al Pacino incarne un ancien trafiquant de drogue qui essaie en vain de sortir de ce milieu et de se racheter une conduite. Le film est noir ; on ne peut se fier à personne. Les personnages manipulent ou se font manipuler, tuent ou se font tuer. Difficile de s’impliquer dans le film tant les protagonistes sont antipathiques. Un classique de ce genre de film mais qui a un peu de mal à se mettre en place et traîne en longueur dans la première partie. La seconde partie est meilleure avec de belles scènes de poursuites dans le métro de New-York, la présence forte et plus attachante d’Al Pacino et l’apparition de Gail, l’ancienne petite amie qui tente vainement d’arracher son bien aimé aux griffes des truands.
Note : 3 étoiles

Lui :
Cette histoire d’ex-caïd qui désire se ranger traîne quelque peu en longueur, on a un peu du mal à s’intéresser aux personnages et l’ussue paraît trop certaine… Il faut reconnaître que c’est assez gonflé de la part de Brian De Palma de nous donner l’épilogue au début du film. Belle prestation d’Al Pacino, toutefois, dans ce film qui met en relief la difficulté de se sortir de son milieu.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Al Pacino, Sean Penn, Penelope Ann Miller
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8 septembre 2005

Ce jour-là (2003) de Raoul Ruiz

Ce jour-làElle :
Comme à son habitude, Raoul Ruiz nous plonge dans un univers à la fois étrange, macabre et loufoque qui peut rappeler par instants le cinéma de Bunuel. Cette fois-ci, j’ai tenu jusqu’au bout mais sans grande conviction. C’est une histoire de fous avec des fous qui tiennent des dialogues de fous avec Bernard Giraudeau en tueur évadé de l’asile, Elsa Zylberstein en jeune femme déséquilibrée ainsi que des cadavres dans tous les coins. Pour apprécier l’humour noir et l’absurde de Ruiz, il faut prendre un peu de recul et laisser tomber ses préjugés.
Note : 2 étoiles

Lui :
Ce jour-là est une fantaisie assez amusante, qui parvient à flirter joliment avec les limites. Comme d’habitude, Raoul Ruiz sait trouver le ton juste, il sait trouver l’équilibre parfait entre les multiples composantes de son film. Tout ce qui paraît de prime abord totalement farfelu prend un sens à un moment donné, les morceaux se recollent petit à petit pour nous laisser découvrir une machination assez terrible ; l’ensemble est franchement réussi même si la morale peut sembler simpliste : les méchants meurent tous, les innocents simples d’esprit s’en sortent. Bernard Giraudeau est vraiment étonnant. Certaines scènes de Ce jour-là font penser au Fantôme de la liberté de Bunuel.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Bernard Giraudeau, Elsa Zylberstein
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7 septembre 2005

Picnic at Hanging Rock (1975) de Peter Weir

Pique-nique à Hanging RockElle :
De bonnes choses dans ce deuxième film du cinéaste australien Peter Weir malgré certaines longueurs. Le scénario est original et la mise en scène étrange est assez envoûtante malgré les images à la David Hamilton. En 1905, trois disparitions inexpliquées lors d’un pique-nique de jeunes filles de bonne famille à Hanging Rock, un lieu insolite et mystérieux. Peter Weir se soucie peu de la résolution de ces disparitions. Ce qui l’intéresse, c’est de montrer l’emprise de l’éducation puritaine et rigide sur les corps corsetés de ces pensionnaires. Cette promenade au milieu de ces rochers bizarres est un hyme à la liberté du corps et de l’esprit. C’est l’éveil de leur sensualité sans cesse réprimée par les bonnes moeurs.
Note : 3 étoiles

Lui :
Ce second film de Peter Weir ne manque pas de charme, et cette histoire qu’il a choisie de relater est assez étrange en soi, mais globalement le film souffre de longueurs, et l’on s’y ennuie quelque peu. Il reste ce petit côté charmant « années 70 », des jeunes filles en robe blanches filmées avec un voile blanc à la David Hamilton, et une assez bonne peinture des moeurs coincées de la société britannique australienne du début du siècle, au travers de l’amitié entre un garçon de bonne famille et son valet d’écurie.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Rachel Roberts, Vivean Gray
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6 septembre 2005

La malle de Singapour (1935) de Tay Garnett

Titre original : « China Seas »

La malle de SingapourElle :
Cette aventure exotique en mer de Chine est à la fois drôle, dramatique et assez invraisemblable. Jean Harlow, la fille jalouse et aux mauvaises manières et Clark Gable, le capitaine grincheux d’un navire sont les piliers du film. Le bateau transporte un rouleau compresseur qui ne demande qu’à passer par-dessus bord pendant une tempête et aussi une cargaison d’or. On essuie donc un typhon, le piratage du bateau par des asiatiques. Les seconds rôles sont croqués avec humour. On a droit à l’éternel poivrot qui ne rend compte de rien et aux postures affectées des femmes mondaines. Bref un bon petit film à déguster en toute tranquillité.
Note : 4 étoiles

Lui :
La Malle de Singapour joue sur l’attrait d’un certain exotisme oriental. L’histoire est assez classique mais fonctionne bien avec un Clark Gable convaincant dans ce rôle de capitaine intrépide et courageux dont deux femmes se disputent le cœur, sur fond de piratage en pleine mer.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Clark Gable, Jean Harlow, Wallace Beery
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5 septembre 2005

« Full Frontal » (2002) de Steven Soderbergh

Full frontalElle :
Comme à son habitude, Soderbergh nous a concocté un film audacieux et inventif au risque de déplaire à un public habitué aux films plus léchés et conventionnels. Il brosse un portrait moqueur et consterné sur une galerie de personnages appartenant au milieu d’Hollywood. Tout ce petit monde est en proie à des crises existentielles, professionnelles ou amoureuses. La forme de Full Frontal est déroutante et éclatée. On tente de reconstituer petit à petit les morceaux du puzzle et de trouver le liens qui unit tous ces personnages déstructurés. On arrive à la conclusion que lorsque la qualité de l’image est dégradée, il s’agit de la vraie vie de ces gens et que lorsqu’elle est excellente, ces personnages sont en train de tourner un film. Erreur grossière car il y a un coup de théâtre à la fin qui fait que toutes nos certitudes sont balayées. On reconnaît là tout le talent du réalisateur pour nous manipuler.
Note : 4 étoiles

Lui :
Une fois de plus, Soderbergh nous déroute vraiment par la construction du film. Après nous avoir donné quelques indices sur les personnages au tout début du film, il brouille toutes les cartes et l’on a bien du mal à se raccrocher à quelque chose… si ce n’est aux personnages eux-mêmes car il nous fait pénétrer dans leur vie de manière remarquable. Il nous offre ainsi une belle brochette de caractères et par là même une certaine vision du petit monde tournant autour du cinéma à Hollywood. S’ils ont un point en commun, c’est d’avoir un problème avec la réalité, ils sont un peu comme en décalage avec elle. Si ce thème n’est pas nouveau en soi, Soderbergh l’aborde ici d’une façon très originale (on ne compte plus les plans vraiment « gonflés ») et Full Frontal est à la fois plaisant à regarder et assez édifiant, même s’il a ses limites (le film a été tourné rapidement).
Note : 4 étoiles

Acteurs: Julia Roberts, Blair Underwood, David Duchovny, Catherine Keener
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Remarque :
D’une manière générale, le film s’est fait éreinter par une grande partie de la critique et beaucoup de spectateurs n’accrochent pas.

4 septembre 2005

In America (2002) de Jim Sheridan

In AmericaElle :
Je n’ai pas accroché à In America que j’ai trouvé plutôt ennuyeux et creux. Il ne se passe pas grand-chose au sein de cette famille irlandaise fraîchement débarquée à New York suite à la mort de son enfant. Le metteur en scène tente vainement de créer une atmosphère étrange pour montrer que le rêve américain s’est écroulé. Le scénario tourne en rond et moi avec.
Note : pas d'étoiles

Lui :
Au début, on pense avoir affaire au xième film sur le rêve américain des émigrants mais en fait Jim Sheridan se concentre essentiellement sur cette famille qui se remet difficilement de la mort récente d’un des enfants. Largement inspiré de sa propre vie, le scénario est co-écrit par Jim Sheridan et ses deux filles. Le film ne fonctionne hélas pas très bien, peut-être est-ce dû au parti pris de raconter tout cela vu par les yeux de la fille aînée (8 ans env.) ce qui donne immanquablement des scènes un peu mièvres et gentillettes qui ne semblent pas coller dans le sujet. Le film manque franchement d’unité et déçoit par l’apparente faiblesse de son contenu.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Paddy Considine, Samantha Morton
Voir la fiche du film et la filmographie de Jim Sheridan sur le site IMDB.

3 septembre 2005

Mariées mais pas trop (2003) de Catherine Corsini

Mariees mais pas tropElle :
Le pari de Catherine Corsini de tourner une comédie amusante est bel et bien perdu ; il est vrai qu’il est difficile et périlleux de s’essayer à cet exercice. Jane Birkin a beau s’évertuer à jouer la grand-mère croqueuse d’hommes, cela ne suffit pas à soutenir l’attention. Le scénario est ennuyeux et mal ficelé. Les gags tombent à plat. Un véritable fiasco.
Note : 1 étoiles

Lui :
Le thème n’est pas spécialement nouveau au cinéma (la femme, style veuve noire, qui tue ses maris successifs) et le fait de vouloir traiter cela avec humour (noir, of course) n’est pas neuf non plus. La mayonnaise ne prend pas, on n’y croit pas une seconde et on finit par s’ennuyer.
Note : 1 étoiles

Acteurs: Jane Birkin, Emilie Dequenne, Clovis Cornillac, Pierre Richard
Voir la fiche du film et la filmographie de Catherine Corsini sur le site IMDB.
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Lire une présentation plus complète du film sur le site filmdeculte.com.

2 septembre 2005

Point limite zéro (1971) de Richard C. Sarafian

Titre original : « Vanishing Point »

Point limite zéro Elle :
Un film rebelle du début des années 70 qui fleure bon la contestation, incarnée en l’occurence par un ancien pilote professionnel qui fait le pari de faire le trajet Denver-San Francisco en un temps record. Les immenses étendues du désert du Nevada dans lesquelles évolue à toute vitesse une Dodge Challenger blanche. Les panoramas sont magnifiquement filmés. Sur fond de défonce aux amphétamines, le rythme de la musique rock et de cette fuite éperdue est haletant et quelque part jubilatoire. Le pilote qui défie toutes les règles et parvient à échapper aux forces de l’ordre avec l’aide d’un animateur de radio noir et de compagnons de route. Il devient le héros de ces populations abandonnées car il incarne la quête de liberté. Evidemment, il ne ferait pas bon de sortir un tel film dans le contexte actuel…!
Note : 4 étoiles

Lui :
Sur un thème très simple et basique, ce film est assez bien construit. Point Limite Zéro  respire l’esprit des années 70, prônant l’opposition à tout ordre établi… Le film se cantonne à cela d’ailleurs, car le propos n’est pas très étoffé. Ceci dit, il est bien construit, puisque l’on se laisse prendre au jeu, on s’intéresse à ce casse-cou et on aimerait le voir réussir. Au final, revoir ce film 30 ans plus tard est assez plaisant.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Barry Newman, Cleavon Little
Voir la fiche du film et la filmographie de Richard C. Sarafian sur le site imdb.com.
Voir aussi : Vanishing Point sur Wikipedia (in english)

1 septembre 2005

Le démon des femmes (1968) de Robert Aldrich

Titre original : « The legend of Lylah Clare »

The Legend of Lylah Clare Elle :
Un film violent et morbide sur les fantasmes d’un réalisateur tyrannique d’Hollywood vis-à-vis d’une star assassinée qu’il veut faire réincarner dans un film par une jeune débutante (Kim Novak). Quelle ambiance dans le Hollywood des années fastes ! Les pulsions des uns et des autres sont malsaines. L’attrait du pouvoir, de l’argent, de la célébrité anime tout ce milieu et peut conduire jusqu’à la mort. Tout le monde en prend pour son grade, les producteurs nababs, les stars capricieuses, les réalisateurs méprisants, les assistants jaloux, les journalistes assassins. Aldrich crée une atmosphère étouffante et onirique ainsi que des personnages monstrueux. Il parvient également à nous surprendre avec une fin très mordante et inattendue.
Note : 4 étoiles

Lui :
Le démon des femmes. C’est une vision assez sévère et dure d’Hollywood que nous offre Robert Aldrich avec cette histoire assez sombre. Le film perd beaucoup de son impact à cause de son rythme assez lent et d’une mise en place assez confuse, même peu crédible parfois. De plus certains parti-pris sont assez particuliers, telle la voix forcée de Kim Novak. La fin est à la fois assez terrible et plus convaincante.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Kim Novak, Peter Finch, Ernest Borgnine
Voir la fiche du film et la filmographie de Robert Aldrich sur le site IMDB.

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