3 août 2006

La femme de Gilles (2004) de Frédéric Fonteyne

La femme de Gilles Elle :
Cette chronique familiale des années trente met en scène un couple d’ouvriers en proie au problème de l’adultère. Le mari a une liaison avec la soeur de sa femme. Clovis Cornillac campe le pater familias traditionnel qui commande et Emmanuelle Devos, la femme soumise qui préfère se taire dans l’espoir de récupérer son mari. Toute cette relation est vue au travers des yeux d’Elisa. Les dialogues font place aux silences, aux regards, aux expressions du visage. Des bonnes choses dans l’interprétation d’Emmanuelle Devos qui parvient à faire passer les émotions de sa souffrance intérieure. Cependant, ce huis clos devient pesant et s’étire en longueur. D’autre part, la mise en scène qui fait la part belle aux gros plans d’Elisa à la manière des peintres du clair obscur fait assez artificielle. J’ai préféré Une liaison pornographique, le précédent film de Frédéric Fonteyne.
Note : 3 étoiles

Lui :
La femme de Gilles : Dans cette adaptation d’un roman belge, Frédéric Fonteyne semble avoir été plus attiré par l’atmosphère de cette histoire de triangle amoureux : les Flandres des années 30, un milieu ouvrier où l’on ne se parle guère. Les drames se nouent dans les silences, les non-dits. Frédéric Fonteyne soigne trop son image, au point de la rendre presque irréelle parfois. Ce maniérisme trop voyant tend à nous éloigner de l’histoire, de l’attitude si surprenante et assez tragique de cette femme qui veut récupérer son mari. L’interprétation feutrée d’Emmanuelle Devos accentue cette impression d’irréalité, tout en restant le seul pilier du film.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Emmanuelle Devos, Clovis Cornillac, Laura Smet
Voir la fiche du film et la filmographie de Frédéric Fonteyne sur le site IMDB.

Voir les autres films de Frédéric Fonteyne chroniqués sur ce blog…

2 août 2006

Crinière au vent (1999) de Sergei Bodrov

Titre original : « Running Free »

Crinière au vent Elle :
Même en aimant beaucoup les chevaux comme moi, il est difficile de tenir jusqu’au bout du film tant le scénario est mince. La musique se complait dans la guimauve. Cependant les paysages de Namibie, les meutes de chevaux, les éclairages sont superbes. C’est un spectacle visuel et certainement un film plutôt destiné aux enfants (on ne s’arrange pas en vieillissant…)
Note : 2 étoiles

Lui :
C’est un film pour les pitis n’enfants… (abandon).
Note : pas d'étoile

Acteurs: Arie Verveen
Voir la fiche du film et la filmographie de Sergei Bodrov sur le site IMDB.

2 août 2006

24 heures de la vie d’une femme (1968) de Dominique Delouche

24 heures de la vie d'une femme Elle :
Malgré de splendides paysages au bord d’un lac italien, des décors surannés, des costumes délicats et la bonne interprétation de Danielle Darrieux, le film se prête assez mal à l’adaptation et traîne en longueur. J’ai de loin préféré le livre de Stephan Zweig où l’on comprend mieux comment cette femme murissante défie les bonnes manières en sortant avec un jeune allemand déserteur. L’emploi du « je » implique également le lecteur dans les tourments intérieurs de cette femme qui là confie son lourd secret à un jeune inconnu.
Note : 3 étoiles

Lui :
Tout le film semble reposer sur le charme de Danielle Darrieux qui incarne une dame de la haute société du début du siècle. Côté scénario il n’y a que peu de choses pour retenir notre attention et l’on doit se contenter de regarder les belles images.
Note : 1 étoile

Acteurs: Danielle Darrieux
Voir la fiche du film et la filmographie de Dominique Delouche sur le site IMDB.

Remarque :
Le roman de Stephan Zweig a également été adapté pour la télévision américaine par Silvio Narizzano dans Twenty-four hours in a woman’s life (1961) avec Ingrid Bergman
et plus récemment par Laurent Bouhnik dans 24 heures de la vie d’une femme (2002) avec Agnès Jaoui.

Autres versions :
24 hours of a woman’s life (1952) de Victor Saville
24 horas en la vida de una mujer (1944) de l’argentin Carlos F. Borcosque
24 Stunden aus dem Leben einer Frau (1931) de Robert Land

1 août 2006

Failan (2001) de Song Hye-sung

FailanLui :
Le début de ce film coréen peut surprendre, s’installant dans une atmosphère assez glauque de petits malfrats. Cette partie, chargée de bien installer le personnage principal, bourru, irascible et un peu bestial, n’est pas la plus réussie car un peu trop fouillis. Mais tout bascule entièrement après 40 minutes et plus le film avance, plus il réussit à être vraiment touchant grâce notamment au personnage interprété par l’actrice chinoise, Cecilia Cheung, qui parvient à insuffler beaucoup de vie, de candeur et d’innocence. Cette adaptation d’un roman japonais n’est pas sans défaut, le film est assez inégal, certainement trop long et manquant un peu de précision, mais l’histoire garde une puissance émotionnelle certaine et il est difficile d’y rester totalement insensible.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Choi Min-sik, Cecilia Cheung
Voir la fiche du film et la filmographie de Song Hye-sung sur le site IMDB.

31 juillet 2006

Sommaire de juillet 2006

L’Anglaise et le Duc

(2001) de Eric Rohmer

Little Senegal

(2001) de Rachid Bouchareb

Presque célèbre

(2000) de Cameron Crowe

Saving grace

(2000) de Nigel Cole

Les quatre cents coups

(1959) de François Truffaut

L’amour à vingt ans

(1962) de François Truffaut

Baisers volés

(1968) de François Truffaut

Domicile conjugal

(1970) de François Truffaut

Le dahlia bleu

(1946) de George Marshall

Monterey Pop

(1968) de D.A. Pennebaker

Imposture

(2005) de Patrick Bouchitey

La fiancée syrienne

(2004) d’ Eran Riklis

Zéro de conduite

(1933) de Jean Vigo

L’Atalante

(1934) de Jean Vigo

La répétition

(2001) de Catherine Corsini

Love will tear us apart

(1999) de Nelson Yu Lik-wai

Yi yi

(2000) de Edward Yang

Le dernier trappeur

(2004) de Nicolas Vanier

Comment j’ai tué mon père

(2001) d’ Anne Fontaine

M le maudit

(1931) de Fritz Lang

Le tailleur de Panama

(2001) de John Boorman

Dans la nuit

(1929) de Charles Vanel

Kwaidan

(1964) de Masaki Kobayashi

Les mots bleus

(2005) d’ Alain Corneau

Le Trou

(1960) de Jacques Becker

La grande course autour du monde

(1965) de Blake Edwards

Une hirondelle a fait le printemps

(2001) de Christian Carion

Million Dollar Baby

(2004) de Clint Eastwood

Nombre de billets : 28

31 juillet 2006

L’Anglaise et le Duc (2001) d’Eric Rohmer

L'Anglaise et le Duc Elle :
Film historique très original de par sa mise en scène audacieuse et son scénario riche en dialogues et rebondissements. En extérieur, les personnages de la Révolution évoluent au sein de tableaux peints. Ce choix délibéré permet de recréer des décors disparus de Paris à cette époque et donne une magie et une poésie à l’histoire de cette Grace Elliott, une royaliste anglaise réfugiée en France qui défend le roi et brave les révolutionnaires. Lucy Russell incarne brillamment cette femme révoltée. Le Duc d’Orléans, interprété par le talentueux Jean-Claude Dreyfus, vote pour la mort du roi et tente de sauver Grace de la guillotine. Rohmer s’est inspiré du journal de Grace Elliott pour nous donner une autre vision, sanglante, de la Révolution.
Note : 5 étoiles

Lui :
L’anglaise et le duc. Ce film de Rohmer est (une fois de plus) une grande réussite. Réussite esthétique tout d’abord : les scènes en extérieurs tout en décors peints (l’incrustation est numérique) sont magnifiques, elles donnent l’impression d’être face à un tableau vivant. Malgré le peu de scènes, elles donnent une tonalité particulière à tout le film. Réussite sur le fond également car cette vision de la Révolution Française, vue à travers les yeux d’une aristocrate anglaise, est très intéressante, même si bien entendu l’on ne partage pas forcément la ferveur royaliste de l’héroïne. Comme toujours avec Rohmer, la mise en scène est sobre mais parfaite, les dialogues tiennent une place prépondérante, tout comme les rapports entre les personnages.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Jean-Claude Dreyfus, Lucy Russell
Voir la fiche du film et la filmographie de Eric Rohmer sur le site IMDB.

Voir les autres films de Eric Rohmer chroniqués sur ce blog…

31 juillet 2006

Little Senegal (2001) de Rachid Bouchareb

Little Senegal Elle :
Alloune, un vieux sénégalais, part à la recherche de ses ancêtres et arrive à New-York où il retrouve son neveu. Il parvient à s’intégrer et découvre la vie d’un ghetto de sénégalais immigrés échoués dans New-York. Il finit par nouer une relation amoureuse avec une femme issue de son village africain. Alloune tente de prendre en main le destin de ces êtres paumés inconscients de la richesse de leurs racines. Cette quête initiatique et minutieuse révèle un monde en marge inconnu dans lequel évoluent des personnages très touchants et magnifiquement interprétés. La mise en scène est également très belle et empreinte de tristesse impuissante qu’accentue une musique de jazz au piano. Une intéressante et émouvante découverte.
Note : 5 étoiles

Lui :
Little Senegal est un film très attachant et assez touchant, cette histoire de sexagénaire sénégalais qui part sur les traces de ses ancêtres, aux Etats-Unis. Il y a une simplicité et une authenticité que l’on ne rencontre que rarement. Malgré une fin un peu obscure, c’est un excellent film.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Sotigui Kouyaté, Sharon Hope
Voir la fiche du film et la filmographie de Rachid Bouchareb sur le site IMDB.

Voir les autres films de Rachid Bouchareb chroniqués sur ce blog…

31 juillet 2006

Presque célèbre (2000) de Cameron Crowe

Titre original : « Almost Famous »

Presque célèbre Elle :
Film autobiographique sur la rencontre d’un journaliste adolescent avec le milieu rock des années soixa,te dix. William, passionné de rock, a l’opportunité de suivre la tournée d’un groupe sur lequel il doit écrire un article pour le magazine musical « Rolling Stone ». Fasciné, il découvre un monde parallèle exaltant dans lequel évoluent les groupies, les managers, mais aussi un univers assez glauque de défonce, d’alcool et de querelles intestines. Participant de plus en plus à la vie du groupe, il partage les confidences des musiciens mais aussi s’affranchit d’une mère possessive, et découvre ses premiers émois sexuels. De grands souvenirs qui ont laissé des traces indélébiles au réalisateur. On peut reprocher certaines longueurs et un scénario un peu inconsistant dans lequel le cinéaste oublie un peu le spectateur pour épancher sa nostalgie.
Note : 3 étoiles

Lui :
Basé sur les propres souvenirs du réalisateur, ce film met en scène le monde des groupes de rock « presque célèbres » du début des années soixante dix. Si l’aspect « ambiance musicale » crée en soi un bon spectacle, le film globalement déçoit car, d’une part, on ne croit pas aux personnages (soit trop caricaturaux, soit d’apparence trop actuelle) et, d’autre part, le film a bien du mal à se trouver un but et traîne en longueur.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Billy Crudup, Frances McDormand, Kate Hudson
Voir la fiche du film et la filmographie de Cameron Crowe sur le site IMDB.

14 juillet 2006

Saving Grace (2000) de Nigel Cole

Saving Grace Elle :
Amusante comédie britannique à l’humour débridé. Brenda Blethyn en veuve ruinée et criblée de dettes est parfaite. Elle s’acoquine avec son jardinier pour faire pousser du cannabis dans sa serre et rembourser ses dettes. Le coup de projecteur sur ce petit port de pêche de Cornouailles et ses habitants est très réussi. Un peu plus poussive et exagérée est la partie concernant la recherche de trafiquants de drogue. Dans l’ensemble, on passe un bon moment de détente.
Note : 4 étoiles

Lui :
Saving Grace une comédie plaisante, assez conventionnelle car la volonté de rester « tous publics » transparait souvent, mais très amusante. L’humour (très british of course) est surtout basé sur le décalage, un humour qui fonctionne ici très bien : on rit souvent et franchement.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Brenda Blethyn, Craig Ferguson, Martin Clunes, Tchéky Karyo
Voir la fiche du film et la filmographie de Nigel Cole sur le site IMDB.

Voir les autres films de Nigel Cole chroniqués sur ce blog…

13 juillet 2006

Les quatre cents coups (1959) de François Truffaut

Les quatre cents coups Elle :
Un petit chef-d’oeuvre de cruauté, d’émotion et de drôlerie dans le Paris de la fin des années cinquante. Les décors parisiens aux cadrages et éclairages à la Doisneau participent au douloureux destin de ce jeune garçon turbulent. Jean-Pierre Léaud incarne avec beaucoup de naturel et sensibilité Antoine Doinel à l’âge de treize ans. Ce film est en partie autobiographique puisque Truffaut n’a jamais connu son père. Le cycle Doinel se poursuivra avec Baisers volés et Domicile conjugal.
Note : 5 étoiles

Lui :
C’est un film très complet, à la fois tendre, comique, tragique et surtout très authentique. On sent toute la passion de Truffaut à filmer ce récit autobiographique et Jean-Pierre Léaud a une force impressionnante dans ce rôle. Quand on le replace dans son époque, on imagine aisément l’aspect novateur de ce film, précurseur de la Nouvelle Vague.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Jean-Pierre Léaud, Claire Maurier, Albert Rémy
Voir la fiche du film et la filmographie de François Truffaut sur le site IMDB.

Voir les autres films de François Truffaut chroniqués sur ce blog…

Cycle Antoine Doinel de François Truffaut :
1. Les 400 coups (1959)
2. Antoine et Colette (dans « L’amour à 20 ans ») (1962)
3. Baisers volés (1968)
4. Domicile conjugal (1970)
5. L’amour en fuite (1978)