18 août 2006

« Ceci est mon corps » (2001) de Rodolphe Marconi

Ceci est mon corpsElle :
Une bonne première partie avec la présence de Louis Garrel (fils de Philippe Garrel) qui joue un fils de bonne famille en rupture avec son milieu bourgeois et sa petite amie. Il veut jouer son premier rôle pour le compte d’une réalisatrice manipulatrice interprétée par Jane Birkin. L’abandon des corps que ce soit dans la danse ou pendant l’amour, est filmé avec délicatesse. Toutefois, on n’entrevoit pas très bien ce qu’il y a derrière ces corps. La tentative d’explication du réalisateur est un brin nébuleuse.
Note : 3 étoiles

Lui :
C’est un premier film assez sombre, assez beau mais sombre… Pour ma part, j’ai trouvé que le film manquait un peu d’émotion, on a du mal à vraiment s’intéresser aux personnages, l’oeil du cinéaste étant un peu trop extérieur, clinique. Malgré ses défauts, ce n’en est pas moins un premier film assez prometteur.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Louis Garrel, Jane Birkin, Elisabeth Depardieu, Mélanie Laurent, Didier Flamand, Annie Girardot
Voir la fiche du film et la filmographie de Rodolphe Marconi sur le site imdb.com.

17 août 2006

« Company » (2003) de Robert Altman

Titre original : « The Company »

CompanyElle :
C’est avec féerie et fascination pour la danse que Robert Altman plonge sa caméra dans l’univers d’une célèbre troupe de ballet de Chicago alors que ce domaine lui était totalement étranger. A la limite du documentaire et du film, il nous fait pénétrer de façon intimiste dans les coulisses de la troupe mais aussi sur les scènes des spectacles de cette compagnie. Il montre en toute simplicité la vie de ces danseurs qui se blessent, souffrent pour arriver au sommet, sacrifient leur vie privée sans jamais se plaindre pour atteindre leur idéal. Il filme de façon somptueuse la beauté des corps en mouvement. La magie opère. On se laisse emporter très vite par la musique, les chorégraphies, les éclairages. Une petite faiblesse cependant pour le dernier ballet que j’ai trouvé moins réussi. Les rôles principaux sont confiés à Malcom Mac Dowell et Neve Campbell qui a participé au scénario et repris la danse pendant deux ans au sein de ce corps de ballet afin de retrouver son niveau d’antan. Un film à ne pas manquer. On ne s’ennuie pas une seconde.
Note : 5 étoiles

Lui :
Company Pour simplifier, on peut présenter « The Company » comme étant à mi-chemin entre film dramatique et documentaire, mais c’est surtout un grand témoignage d’amour et d’admiration pour la danse moderne. Le scénario est en effet assez réduit, d’ailleurs l’histoire en elle-même passe au second plan, j’avoue même avoir eu quelques difficultés à identifier parfois les personnages… En revanche, les scènes de danse sont un véritable délice pour les yeux et, heureusement, elles occupent plus de la moitié des scènes. Altman les filme avec beaucoup de délicatesse, multipliant les points de vue ou utilisant des caméras qui bougent elles aussi avec grâce. Loin d’être un film pour spécialiste, « The Company » parvient à nous faire découvrir et aimer ces ballets modernes et c’est en cela qu’il est remarquable.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Neve Campbell, Malcolm McDowell, James Franco
Voir la fiche du film et la filmographie de Robert Altman sur le site imdb.com.

16 août 2006

« Bella ciao » (2001) de Stéphane Giusti

Bella ciaoElle :
Ce film censé retracer la vie de plusieurs générations d’émigrés italiens communistes pendant la 2ème guerre mondiale tourne assez vite à l’ennui et parfois même au ridicule. A vouloir faire de l’onirique et de l’historique, les réalisateurs abusent d’effets artificiels et utilisent des acteurs à contre-emploi au détriment d’un scénario qui aurait pu être intéressant. Abandon au bout de quarante-cinq minutes.
Note : pas d'étoiles

Lui :
Il est bien difficile d’accrocher à ce film, tant le propos semble artificiel. Et le jeu des acteurs sonne étonnamment faux (abandon).
Note : pas d'étoiles

Acteurs: Jacques Gamblin, Yaël Abecassis, Jalil Lespert
Voir la fiche du film et la filmographie de Stéphane Giusti sur le site imdb.com.

16 août 2006

L’épouvantail (1973) de Jerry Schatzberg

Titre original : « Scarecrow »

L'épouvantail Elle :
Le tandem détonnant de deux paumés à la dérive interprétés par Gene Hackman et Al Pacino nous entraîne dans les banlieues industrielles déshéritées. Ils tentent désespérement de retrouver quelques racines familiales pour combler leur vie ratée mais leur tentative échoue systématiquement comme si le mauvais sort s’était ligué contre eux. Et ils replongent et ne parviennent plus à émerger. Ce théme lancinant de la dérive inéluctable finit malheureusement par être pesante. Le film est trop long et le scénario piétine. Dommage car ce thème aurait pu être exploité de façon plus intéressante.
Note : 3 étoiles

Lui :
Si dans les années 70, le propos de ce road-movie (palme d’or 73) était vraiment novateur et vraiment dans l’air du temps, il n’en est plus de même aujourd’hui et la faiblesse du scénario ressort assez nettement. Il ne reste que cette performance d’acteurs, Gene Hackman et Al Pacino, qui incarnent merveilleusement ces deux personnages au bord de la marginalité et qui cherchent désespérément à s’intégrer dans une société qu’ils ne rejettent pas (contrairement aux hippies de l’époque par exemple). Hélas, ils n’ont pas grand-chose à dire, et c’est le principal problème pour nous, spectateurs…
Note : 2 étoiles

Acteurs: Gene Hackman, Al Pacino, Dorothy Tristan
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15 août 2006

« El Bola » (2000) de Achero Mañas

El BolaElle :
Une belle découverte avec ce film espagnol plein de sobriété et d’émotion. Achero Mañas nous entraîne progressivement dans l’univers de deux familles aux vies très différentes. Répression et incommunicabilité dans l’une, dialogue et ouverture d’esprit dans l’autre. Peu à peu et malgré quelques fausses pistes, l’histoire laisse entrevoir un monde de violence dans la famille plus conventionnelle. Le père qui n’arrive pas à faire le deuil de son premier fils violente son deuxième fils Pablo. Celui-ci ne parvient pas à s’épanouir et souffre en silence. Il porte sur lui une boule de métal qui symbolise son enfermement psychologique et joue à des jeux dangereux sur la voie ferrée en risquant sa peau. La mort hante le film même si on ne la voit pas. Une histoire forte d’amitié se noue entre lui et le fils de la famille moins conformiste qui prône le respect et l’écoute. Pablo y découvre la tolérance et l’amour. Achero Mañas a le mérite de parler de la maltraitance des enfants sans tomber dans le manichéisme et l’émotion facile. Il avance par petites touches aux côtés de personnages très attachants qui jouent avec une grande justesse de ton. Ses mouvements de caméra sont fluides et ses images sont épurées. Beaucoup de choses passent par les regards et les expressions de visage.
Note : 5 étoiles

Lui :
Dans ce film, qui met en scène un enfant de 12 ans battu par son père, c’est surtout l’interprétation des deux enfants qui tiennent les premiers rôles qui est vraiment remarquable. Achero Manas a voulu tourner avec des comédiens non professionnels et cela donne une grande authenticité à ces deux personnages et les rend vraiment attachants. Il est dommage que le scénario n’ait pas été étoffé quelque peu, cette absence de consistance donnant parfois une impression de longueurs.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Juan José Ballesta, Pablo Galán, Alberto Jiménez, Manuel Morón
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14 août 2006

« Généalogies d’un crime » (1997) de Raoul Ruiz

Généalogie d'un crimeElle :
J’ai beaucoup de mal à rentrer dans les films de Raoul Ruiz… (abandon).
Note : pas d'étoiles

Lui :
Le style de Raoul Ruiz est toujours un peu particulier. Ici, il démonte devant nos yeux un crime qui est, en lui-même, tout aussi particulier. La mise en place est plutôt bien faite : Raoul Ruiz joue avec le spectateur, le menant sur des fausses pistes, il joue avec la caméra, le scénario. L’humour est toujours présent. Rien n’est clair et, plus on avance, plus on s’aperçoit que l’on n’a rien compris… En ce sens, le film peut faire penser à certains films noirs des années 40, au scénario touffu et à multiples tiroirs. Cependant Ruiz s’empêtre un peu dans tous les fils qu’il a patiemment tissés et la seconde partie nous laisse sur notre faim et sur un sentiment d’insatisfaction car on sent qu’il eut fallu peu de choses pour que le film soit un petit chef-d’oeuvre. Côté interprétation, Deneuve est magistrale et Piccoli est superbe.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Catherine Deneuve, Michel Piccoli, Melvil Poupaud, Bernadette Lafont, Mathieu Amalric
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13 août 2006

« Rome » (2005) série

Créateurs : John Milius, William J. MacDonald et Bruno Heller

RomeElle :
(pas vu)

Lui :
Certes, « Rome » est une série TV… mais une série de TV d’une rare ampleur. Il s’agit ni plus ni moins de relater la naissance de l’Empire romain, plus exactement les 5 années où Jules César, de retour de Gaule, va s’opposer à Pompée avant de se nommer dictateur. Le résultat est une grande réussite, remarquable d’authenticité et, qui plus est, assez fidèle à l’Histoire.

Rarement Rome n’a été ainsi recréé avec tant de minutie, non pas simplement le Forum mais aussi Rome dans sa vie quotidienne, celle du peuple, de la plèbe. L’originalité des créateurs de la série a été en effet de faire vivre tous ces évènements en suivant deux plébéiens, deux ex-légionnaires aux caractères fort différents. Cette approche est certainement l’un des éléments de la réussite de cette série.

L’équilibre est lui aussi remarquable, tous les ingrédients sont bien dosés et bien utilisés. Il s’agit d’une production américaine (HBO) mais la réalisation est anglaise et le résultat montre plus de subtilités qu’attendu, sans surenchère d’effets malgré le budget colossal. On peut se demander si Hollywood serait capable de tourner Rome avec tant de vérité… Tout a été tourné en Italie, à Cinecittà. L’absence d’acteurs trop connus accroît encore l’impression d’authenticité. S’ils ne sont pas connus, les acteurs choisis n’en sont pas moins remarquables de justesse dans leur jeu (du moins en version originale).

Cette série de 12 épisodes de 50 minutes est particulièrement prenante, c’est un réel plaisir de s’immerger totalement dans son univers. Elle comporte bien quelques moments plus faibles, mais ils sont relativement rares. Une grande réussite.
Note : 5 étoiles

Réalisateurs : Michael Apted, Julian Farino, Allen Coulter, Alan Poul, Tim Van Patten, Steve Shill, Jeremy Podeswa, Alan Taylor, Michael Salomon

Acteurs: Kevin McKidd, Ray Stevenson, Polly Walker, Ciarán Hinds, Kenneth Cranham, Lindsay Duncan, Tobias Menzies, Indira Varma

Notes :
1. « Rome » ayant rencontré un vif succès, une seconde saison est en préparation. Elle couvrira certainement la période assez agitée qui suivit l’assassinat de César.
2. Le personnage d’Atia of the Julii (délicieusement intrigante et vénéneuse, formidablement interprétée par Polly Walker) est probablement le personnage le plus éloigné de la vérité. Atia Balba Caesonia n’avait rien d’une femme fatale…
3. Titus Pullo et Lucius Vorenus sont réellement cités par César dans la Guerre des Gaules : deux centurions qui rivalisaient de bravoure.

Liens :
Jules César sur Wikipedia
Rome sur Wikipedia (en anglais)
Rome sur le site d’HBO (en anglais)

12 août 2006

Une affaire de coeur (2004) de Peter Howitt

Titre original : « Laws of attraction »

Une affaire de coeur Elle :
(pas vu)

Lui :
Une avocate new-yorkaise, carriériste et un peu coincée, est perturbée par le charme décontracté de l’un de ses confrères. Le film démarre plutôt bien, classique mais assez amusant et se laissant regarder avec plaisir. Hélas, l’ensemble s’essouffle nettement à mi-parcours, le scénario ne parvenant pas vraiment à s’envoler et reste dans le prévisible, avec de nombreuses situations qui semblent mal utilisées. Pete Brosnan est tout à fait charmant, Julianne Moore est dans un rôle qui manque un peu d’ampleur pour elle. Cette comédie romantique peut distraire mais s’oubliera sans doute très vite.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Pierce Brosnan, Julianne Moore, Frances Fisher
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12 août 2006

« Les deux anglaises et le continent » (1971) de François Truffaut

Les deux anglaises et le continentElle :
Ce film de Truffaut n’est pas parmi mes préférés. La première partie qui porte sur la formation de l’inséparable trio (JP Léaud et les deux anglaises) traîne à se mettre en place. La deuxième partie est plus intéressante quand Truffaut évoque l’émancipation des jeunes filles et du jeune homme. Néanmoins le film m’apparaît trop long. Truffaut désire montrer la complexité des rapports amoureux, la difficulté de s’engager. Muriel malgré la disparition de sa soeur qui était devenue un obstacle dans sa relation avec Claude, préfère sacrifier un bonheur possible avec son amant pour des raisons fantaisistes. L’âme humaine est complexe…
Note : 3 étoiles

Lui :
Ce film de Truffaut me paraît plus remarquable par sa forme que sur le fond. Le réalisateur prouve ses formidables talents de conteur et sa maîtrise de la mise en scène. Sur le fond, l’histoire paraît bien prometteuse au début mais me semble manquer de matière ensuite et s’étioler. Et même la remarquable construction du film n’empêche pas de ressentir certaines longueurs.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Jean-Pierre Léaud, Kika Markham, Stacey Tendeter
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Voir les autres films de François Truffaut chroniqués sur ce blog…

11 août 2006

« Céline et Julie vont en bateau » (1974) de Jacques Rivette

Céline et Julie vont en bateauElle :
Film culte des années 70, ce film vaut pour sa fantaisie, sa liberté de ton, l’improvisation de ses acteurs. On y découvre, Juliet Berto, Bulle Ogier, Marie-France Pisier, Barbet Shroeder. Un peu comme au théâtre, c’est le voyage imaginaire à mi-chemin entre rêve et réalité de deux jeunes femmes fantasques qui tentent de percer le secret d’une maison étrange et de ses habitants. Malgré tout, à revoir cette fable initiatique de plus de trois heures, on la trouve trop longue et un peu ennuyeuse. La première partie est la plus réussie car pleine d’innocence et d’imprévu.
Note : 2 étoiles

Lui :
Une jeune bibliothécaire, plutôt sage et rangée, rencontre fortuitement une jeune fille bien plus délurée qu’elle et un peu mythomane. Ensemble, elles vont passer « de l’autre côté du miroir ». Ce long (3h10) film de Rivette est bien entendu très onirique, voire enfantin. Il déstructure son récit qui se présente comme un puzzle sans cesse défait et refait, il jongle entre le rêve et la réalité, s’amuse à nous égarer sur de fausses pistes. Revoir ce film que nous avions absolument adoré au moment de sa sortie est une expérience amusante… mais forcément un peu décevante. C’est surtout l’improvisation des dialogues qui m’a le plus gêné : si cela apportait une fraîcheur bienvenue dans les années 70 (une création collective en quelque sorte), les fantaisies verbales du couple Berto/Labourier m’apparaissent maintenant plus comme une source de longueurs. D’autre part certaines scènes semblent un peu inutiles. Un film qu’il faut accepter pour vraiment apprécier.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Juliet Berto, Dominique Labourier, Bulle Ogier, Marie-France Pisier, Barbet Schroeder
Voir la fiche du film et la filmographie de Jacques Rivette sur le site imdb.com.