11 août 2006

« Jimmy Grimble » (2000) de John Hay

Titre original : « There’s only one Jimmy Grimble »

Jimmy GrimbleElle :
Un bon film sympathique sur un jeune garçon timide qui rêve de s’affirmer en jouant au football. Banlieue de Manchester, famille monoparentale où la mère cherche à refaire sa vie avec des types un peu désaxés, bizutage de l’enfant, de quoi déboussoler un môme. Le réalisateur nous fait voir le monde des adultes au travers des pensées de cet enfant et parvient à le rendre très attachant. Certes, on n’évite pas un happy-end un peu prévisible mais ce film plein de sensibilité et d’humour évoque par petites touches l’univers difficile de Jimmy Grimble. Bref, un film plein de bons sentiments qui font chaud au coeur.
Note : 5 étoiles

Lui :
Voilà un film parfaitement équilibré et bien dosé. Sur une histoire somme toute assez simple (et même pleine de stéréotypes) de gosse de Manchester qui rêve de devenir footballeur, John Hay parvient à nous passionner et nous émouvoir. Filmé avec délicatesse et sans lourdeurs populistes, son propos n’a certes pas une profondeur inouïe mais s’inscrit dans la meilleure veine du cinéma anglais récent.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Lewis McKenzie, Ben Miller, Robert Carlyle
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10 août 2006

« Docteur T & les femmes » (2000) de Robert Altman

Titre original : « Dr T and the women »

Docteur T et les femmesElle :
C’est sûr que ce film de Robert Altman ne donne vraiment pas envie d’appartenir à la gent féminine névrosée de la bourgeoisie américaine. Ce portrait au vitriol d’une certaine classe de femmes riches, oisives et écervelées peut ne pas plaire et certains n’y verront qu’un brûlot misogyne et réducteur. Pour ma part, j’ai trouvé cette caricature amusante et assez révélatrice de certains milieux où les femmes se cantonnent à être des potiches peinturlurées et décérébrées. Bien évidemment, Richard Gere en gynécologue blindé surmonte les débordements de ses patientes, de sa femme et ses filles avec courage et tact. Malgré une fin un peu poussive, on passe un bon moment.
Note : 4 étoiles

Lui :
Robert Altman se livre à une satire assez mordante des femmes de la bonne société américaine. Le tableau qu’il nous dresse est assez impitoyable mais tout porte à croire volontiers qu’il est basé, au moins en partie, sur la réalité… Il va même assez loin, puisque la seule femme différente, moins superficielle et plus affranchie, se révèlera être insensible et égoïste. En tout cas, ce film féroce est parfaitement mis en scène avec beaucoup de verve. Très drôle, voire jubilatoire, il fait passer un bon moment tout en nous renvoyant une certaine image (un peu terrifiante) de la société américaine. Il n’est pas étonnant que ce film fut rejeté par un grand nombre de spectateurs Outre-Atlantique.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Richard Gere, Helen Hunt, Farrah Fawcett, Laura Dern, Shelley Long, Tara Reid, Kate Hudson, Liv Tyler
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9 août 2006

« Liam » (2000) de Stephen Frears

LiamElle :
C’est au travers des yeux de Liam, un petit garçon souffrant de difficultés d’élocution quand il a peur, que Stephen Frears a choisi de filmer la décomposition d’une famille anglaise pauvre frappée par le chômage dans les années 30. Ce regard d’enfant témoigne des terreurs et des châtiments que l’éducation religieuse lui inflige, de la détresse de sa mère qui surmonte courageusement les obstacles, de sa jeune soeur embauchée par une riche famille juive qu’elle envie, de la dérive de son père qui s’engage chez les fascistes pour éradiquer les juifs et irlandais qui lui ont pris son argent et son travail. C’est avec intelligence et émotion que le réalisateur aborde les problèmes de la montée du nazisme et de l’antisémitisme, de la toute puissance de l’église sur ces pauvres âmes désespérées.
Note : 5 étoiles

Lui :
Stephen Frears est vraiment un très grand cinéaste. Le film dépasse largement le cadre du thème social vu par les yeux d’un enfant. Il traite de plusieurs graves problèmes de l’Angleterre des années 30 et aussi celui de l’exclusion. Ce qui est remarquable, ce qui le singularise (car après tout, ce n’est pas un thème nouveau), c’est la force des sentiments qu’il parvient à faire passer, et aussi une authenticité assez rare. Stephen Frears réussit là un film poignant, sans jamais tomber dans les travers du genre. Tout au plus peut-on lui reprocher d’avoir forcé le trait sur l’anticléricalisme. Un beau film.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Ian Hart, Claire Hackett, Anthony Borrows
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8 août 2006

« Joë Caligula » (1966) de José Bénazéraf

Joe CaligulaElle :
Ce film ne fait qu’emprunter le ton des films de la Nouvelle Vague par pur effet de mode. Le scénario indigent, violent et provocateur n’apporte rien. Le spectateur est en perpétuelle attente que quelque chose se passe… et il ne se passe quasiment rien si ce n’est les braquages d’un truand interprété par Gérard Blain qui n’hésite pas à recourir à la cruauté, et la torture. Ce réalisateur devint le pape des films pornographiques par la suite.
Note : 1 étoiles

Lui :
C’est une curiosité des années 60, sorte de divagation cinématographique. Prenant comme cheval de bataille la violence et le sexe, le film semble n’avoir pour but que choquer, but atteint puisque le film fut interdit à sa sortie. Le problème est qu’il n’y a rien dans ce film, qu’une suite de scènes vides et interminables, pratiquement aucun dialogue. Il fut tourné très rapidement et l’improvisation est visible. Une curiosité, certes, mais sans grand intérêt.
Note : 1 étoiles

Acteurs: Gérard Blain, Jeanne Valérie, Ginette Leclerc
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8 août 2006

« Bonjour tristesse » (1958) d’ Otto Preminger

Bonjour tristesseElle :
Cette adaptation du roman de Françoise Sagan n’est pas le meilleur film d’Otto Preminger. On n’échappe pas aux clichés sur Paris et la France; le scénario et le jeu d’acteurs ne sont pas exempts de maladresses. Cette histoire en apparence superficielle est plutôt dramatique. Elle est centrée autour d’un père volage et de sa fille en manque de repères. Milieu bourgeois, fêtes, rencontres éphémères, égarements mais sans trouver de véritable sens à la vie. Les personnages passent d’une boîte de nuit à l’autre et changent constamment de partenaire .Le film vaut surtout par la présence rayonnante et émouvante de Jean Seberg qui jouera dans « A bout de souffle » de Jean-Luc Godard un an plus tard ainsi que pour l’issue fatale et tragique de cette vie d’artifices.
Note : 3 étoiles

Lui :
Dans cette adaptation assez fidèle du premier roman de Françoise Sagan, Preminger retrouve une de ces tragédies intimistes qu’il affectionne. Cette histoire, qui peut paraître futile mais qui, au fond, est terriblement tragique, met en scène une jeune fille insouciante et gâtée qui va voir sa vie basculer et va s’enfermer dans une tristesse sans fin. Jean Seberg, qui avait été très critiquée à l’époque, est pourtant assez lumineuse dans ce rôle et a tendance à éclipser les autres acteurs. Le film aurait certainement profité d’un peu plus de consistance dans le scénario (le roman de Sagan était très court) mais la sûreté de la mise en scène de Preminger ne peut que ravir : une superbe photographie, de très beaux plans de la Côte d’Azur, un beau jeu avec le noir et blanc sur certaines scènes, des transitions superbes. L’ensemble reste tout de même plus que convaincant.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Jean Seberg, David Niven, Deborah Kerr, Mylène Demongeot
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7 août 2006

« Crustacés et coquillages » (2005) d’ Olivier Ducastel et Jacques Martineau

Crustacés et coquillagesElle :
(Abandon)
Note : pas d'étoiles

Lui :
Cette comédie, pleine de bons sentiments et prônant la tolérance, a quelques bons côtés mais se révèle globalement assez poussive et répétitive. Sans doute est-ce dû au manque de richesse du scénario qui se contente de surfer sur quelques situations bien vues. Gilbert Melki charge excessivement son personnage et Valeria Bruni Tedeschi minaude beaucoup trop. Sur le plan de la photographie, les images d’extérieurs sont étonnamment blafardes. J’avoue tout de même m’être un peu forcé à rester jusqu’au bout…
Note : 1 étoiles

Acteurs: Valeria Bruni Tedeschi, Gilbert Melki, Jean-Marc Barr, Jacques Bonnaffé
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6 août 2006

« Comédie de l’innocence » (2000) de Raoul Ruiz

Comédie de l'innocenceElle :
J’ai beaucoup de mal à accrocher à l’univers un peu fantastique de Raoul Ruiz. Cette histoire d’enfant qui veut changer de mère sombre dans un scénario assez invraisemblable. Tout cela est enrobé d’effets visuels excessifs destinés à plonger le spectateur dans l’effroi et l’oppression. Bref de quoi vous mettre à plat.
Note : 2 étoiles

Lui :
Encore un beau film de Raoul Ruiz, qui une fois de plus prend plaisir à nous emporter aux portes du surnaturel et à nous entraîner assez loin sur de fausses pistes, de fausses certitudes, comme s’il voulait redéfinir notre rapport à la réalité. Avec cette histoire de gamin qui semble avoir deux mères, il parvient à nous envoûter totalement, à nous déstabiliser et on n’a plus aucune certitude. Mais hélas, une fois de plus, la fin semble bien fade, on a l’impression un peu désagréable que quelqu’un vient crever le beau ballon sur lequel on était assis. Dommage. Néanmoins, j’aime beaucoup son style.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Isabelle Huppert, Jeanne Balibar, Charles Berling
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5 août 2006

Fast food, fast women (2000) d’ Amos Kollek

Fast food, fast women Elle :
C’est avec tendresse et humour qu’Amok Kolleck filme ces gens ordinaires qui ont des problèmes d’amour et de solitude à New-York. Une jeune femme Bella est toujours célibataire à 35 ans et recherche l’âme soeur. Bruno qui a deux enfants et a une fâcheuse tendance à passer d’une femme à l’autre finit par tomber amoureux d’elle. Enfin, trois grand-pères esseulés veulent refaire leur vie mais l’âge rend les choses plus complexes. Ces personnages se croisent sans forcément se connaître et se débattent avec leurs angoisses. Amos Kolleck qui fait penser un peu à Woody Allen dans sa manière de percevoir les choses, prend le parti de filmer ces tranches de vie de façon positive ce qui rend le film attachant.
Note : 5 étoiles

Lui :
Fast food, fast women nous permet de suivre un certain nombre de personnages. Ils vivent à New York, et sont sentimentalement isolés. Le film est globalement un peu gentillet mais bien réussi car les personnages sont vraiment attachants et l’on suit avec intérêt toutes leurs hésitations et atermoiements. A l’opposé de ses films précédents, Amos Kollek nous livre une vision positive de ces situations apparemment compliquées. Ces portraits admirablement dressés peuvent faire penser un peu à Woody Allen.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Anna Levine, Jamie Harris, Louise Lasser
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4 août 2006

Luna Papa (1999) de Bakhtyar Khudojnazarov

Luna Papa Elle :
Ce film du Tadjikistan bourré d’humour est très surprenant et révèle une véritable écriture cinématographique inventive. Le trio du brave patriarche, du fils débile et de la jeune fille enceinte qui partent à la recherche du père se transforme en une rocambolesque poursuite pleine de surprises et de rebondissements. Le film, riche en trouvailles déjantées et en splendides scènes insolites et poétiques, est ponctué de bruits étranges et d’ambiance cacophonique. Ce réalisateur russe est un magicien de la caméra avec ses travellings époustouflants. Malgré quelques maladresses, on passe un très bon moment hors de notre monde.
Note : 5 étoiles

Lui :
Si, d’ordinaire, je n’ai rien contre les films un peu déjantés… là, j’ai du mal à supporter cette effervescence permanente, cette omni-présente frénésie qui semble être le moteur principal du film. (Abandon)
Note : pas d'étoile

Acteurs: Chulpan Khamatova, Moritz Bleibtreu
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4 août 2006

Grey Owl (1999) de Richard Attenborough

Grey Owl Elle :
Un film pacifique sur la défense de l’environnement qui se déroule au Canada et dans lequel Pierce Brosnan incarne un trappeur qui veut protéger les castors. La première partie est longue à se mettre place. Belles images et musique, belle femme indienne qui rejoint le beau trappeur au fin fond de la forêt. Les dialogues semblent plutôt bizarres, monocordes comme pour imiter l’accent indien. On a un peu de mal à se plonger dans l’ambiance mais, petit à petit, en se laissant aller, on finit par suivre le destin assez exceptionnel de cet homme.
Note : 3 étoiles

Lui :
Grey Owl : Cette histoire véridique, d’un trappeur indien qui devient écrivain célèbre et défenseur de la nature, peut paraître pleine de clichés et de bons sentiments. Cependant la précision de la mise en scène et l’excellente prestation de Pierce Brosnan en font un film authentique et très agréable à regarder. On peut regretter que les distributeurs français aient choisi de dévoiler l’épilogue dans leur traduction du titre.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Pierce Brosnan
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