6 mars 2008

Odette Toulemonde (2006) de Eric-Emmanuel Schmitt

Odette ToulemondeElle :
Un film très gentillet à oublier très vite. Eric-Emmanuel Schmitt fait preuve d’une grande naïveté quant à sa vision des pauvres et des riches, des intellectuels et du milieu populaire, de l’hypocrisie et de la sincérité, de la capacité ou pas à trouver le bonheur. Comme dans Amélie Poulain, les clichés, la mièvrerie et les bons sentiments y abondent. On s’ennuie très vite malgré la présence virevoltante de Catherine Frot.
Note : 2 étoiles

Lui :
Le titre, Odette Toulemonde, annonce sans beaucoup de subtilité le thème du film : il s’agit de nous montrer que le bonheur se trouve plus facilement chez les gens simples, les gens comme tout le monde, que chez les gens compliqués, intellos et bourrés d’à-priori. Si on peut être d’accord sur le fond, Eric-Emmanuel Schmitt charge un peu trop la barque : pour bien nous montrer qu’il ne faut pas s’arrêter aux apparences, il nous sert une Odette qui relève plutôt de la caricature. De plus, étant lui-même écrivain populaire comme son héros, il profite visiblement de son film pour régler quelques comptes avec la critique. Malgré la prestation d’une Catherine Frot vraiment convaincante et qui s’en donne à cœur joie, l’ensemble est vraiment gentillet et manque tout de même de profondeur, se contentant de surfer sur les bons sentiments.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Catherine Frot, Albert Dupontel, Jacques Weber, Fabrice Murgia, Nina Drecq
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5 mars 2008

La Splendeur des Amberson (1942) de Orson Welles

Titre original : The Magnificent Ambersons

La splendeur des AmbersonsElle :
Ce film intense sur l’amour impossible à la fin du XIXe siècle entre un génial inventeur automobile (Joseph Cotten) et la fille d’une riche famille (Dolores Costello) illustre le déclin d’une certaine aristocratie et la montée d’une bourgeoisie plus libérale. La déchéance progressive de ces Ambersons, motivés pour certains par l’amour mais pour d’autres par la jalousie et la haine, est admirablement mise en relief par la mise en scène inventive de Welles.
Note : 5 étoiles

Lui :
Avec La Splendeur des Amberson, Orson Welles nous offre un très beau film qui mêle amour impossible, saga familiale et analyse sociale. Tourné un an après son premier film Citizen Kane, on y retrouve les éléments qui feront la personnalité de tous ses films : un jeu de caméra fougueux et osé, une utilisation de l’ombre et de la lumière, les plans-séquences (scènes tournées sous leur forme définitive, sans montage ultérieur). Tous ces éléments contribuent à donner de la force à La Splendeur des Amberson qui devient ainsi un film à la fois émouvant et captivant avec, une fois de plus, un personnage principal que l’on aime haïr. Le film a été amputé par la RKO de sa dernière demi-heure, jugée trop déprimante. Les coupes réalisées sont, semble t-il, perdues à jamais.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Joseph Cotten, Dolores Costello, Anne Baxter, Tim Holt, Agnes Moorehead
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5 mars 2008

Le criminel (1946) de Orson Welles

Titre original : The Stranger

Le criminelElle :
Très beau film noir où le suspense, la musique angoissante et le fabuleux Edward G Robinson sont au rendez-vous de la tradition classique du film policier. La photographie en noir et blanc très contrasté vient amplifier ces sentiments de peur et de dégoût que nous inspire le personnage de criminel nazi interprété par Orson Welles.
Note : 4 étoiles

Lui :
Filmé de façon classique, du moins par rapport aux autres films d’Orson Welles (1), cet excellent film noir envoûte et captive. Comme d’habitude avec Welles, les personnages sont puissants et semblent traverser l’écran. La fin peut paraître un peu bizarre, ratée pourrait-on même dire…
Note : 4 étoiles

Acteurs: Edward G. Robinson, Loretta Young, Orson Welles
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(1) En fait, Orson Welles a tourné ce film très rapidement juste pour montrer qu’il pouvait être aussi excellent réalisateur qu’un autre pour des films classiques. Le scénario est de John Huston et Welles a même déclaré : »Il n’y a rien de moi dans ce film ».

4 mars 2008

Monsieur Arkadin – Dossier secret (1955) de Orson Welles

Titre original : Confidential Report

Monsieur Arkadin Dossier SecretElle :
J’ai un peu décroché pendand la vision de Mr Akadin, comme engluée dans un certain malaise. Les personnages principaux ne sont guère attachants et la mise en scène un peu démonstrative et presque artificielle. On peut même avoir l’impression que Welles a cherché à y évacuer ses problèmes intérieurs.
Note : 2 étoiles

Lui :
Monsieur Arkadin / Dossier Secret est un film-enquête sur l’origine de la fortune d’un homme richissime, un scénario qui n’est donc pas sans rappeler Citizen Kane mais allant plus loin dans l’étrange et l’exubérant. Sur la forme, le film est franchement trépidant : que ce soit dans les dialogues, le jeu des acteurs ou bien-sûr le jeu des caméras, tout est fait pour ne laisser aucun répit au spectateur. La caméra virevolte, plonge, contre-plonge et bien rares sont les scènes filmées normalement, caméra droite. Tout ceci donne certes de la force aux personnages mais, il faut bien l’avouer, donne aussi parfois l’impression de regarder un exercice de style. Monsieur Arkadin est néanmoins un film assez magistral.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Akim Tamiroff, Michael Redgrave, Orson Welles, Grégoire Aslan, Patricia Medina, Jack Watling, Mischa Auer
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3 mars 2008

Daratt, saison sèche (2006) de Mahamat-Saleh Haroun

DarattElle :
Envoyé par son grand-père pour aller tuer l’assassin de son père, Atim trouve le meurtrier qui est boulanger et travaille pour lui. Ecartelé, le jeune homme observe, jauge son ennemi, le découvre humainement mais pense aussi à remplir la mission de son grand-père. Le réalisateur montre incontestablement des talents de mise en scène photographique. Les couleurs de l’Afrique et les belles compositions des scènes illuminent le film. Cependant, le rythme est si lent que l’intérêt s’émousse au fil des minutes.
Note : 2 étoiles

Lui :
Un jeune tchadien de 20 ans se voit confier par son grand-père aveugle la mission d’aller tuer l’assassin de son père qui ne sera pas jugé du fait de la proclamation d’une amnistie. Darrat, Saison Sèche est un long face à face entre ce jeune te l’homme qu’il est venu tuer et qu’il voit de plus en plus en tant qu’homme. Le film soulève le problème de la difficulté d’accepter une amnistie pour clore une guerre civile ; le jeune Atim voudrait tant pouvoir tourner la page, vivre sa vie sans avoir porter le poids du passé. Darrat, Saison Sèche n’est pas sans défaut, probablement un peu trop lent, mais porte un humanisme assez fort.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Ali Barkai, Youssouf Djaoro, Aziza Hisseine
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3 mars 2008

L’examen de minuit (1998) de Danièle Dubroux

L'examen de minuitElle :
(En bref) Film plein d’humour et de tendresse sur les déboires amoureux d’une jeune femme, d’un agriculteur et d’un couple d’écrivains dans une ville de province.
Note : 5 étoiles

Lui :
(En bref) Un film réaliste mais plaisant, qui nous décrit quatre attitudes face au couple, attitudes qui sont peut-être plus courantes qu’on ne pourrait le supposer. L’humour est assez présent. Bon jeu d’acteur, notamment de Julie Depardieu.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Julie Depardieu, François Cluzet
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2 mars 2008

Fast Food Nation (2006) de Richard Linklater

Fast Food NationElle :
Ce film documentaire inspiré d’un best seller et produit par un des Sex Pistols montre comment l’industrie du fast food a envahi toute la société américaine. Pour ce faire, on suit en parallèle le parcours des personnes qui participent aux fonctionnement de cette économie : les industriels qui ne pensent qu’à leur chiffre d’affaires, les gérants qui couvrent les anomalies et les scandales, le personnel sous-payé des fast food, les clandestins mexicains exploités et embauchés sans qualification pour faire les basses besognes, les consommateurs qui continuent d’acheter et d’avaler gloutonnement sans réfléchir, les étudiants qui tentent vainement de changer le cours de choses avec le Patriot Act comme menace. Un circuit sanglant, glauque et sans espoir. On peut reprocher au film la présence de scènes un peu confuses et inutiles qui n’apportent pas grand-chose de plus au message du film.
Note : 3 étoiles

Lui :
Dans Fast Food Nation, Richard Linklater aborde deux problèmes : la qualité déplorable de la viande servie dans les fast-food et l’exploitation des mexicains immigrés clandestins. Nous sommes dans le Colorado près d’une gigantesque entreprise d’abattage et de découpe des bovins. Un cadre d’une chaîne de fast-food est là pour enquêter : des analyses ont montré la présence de matière fécale dans la viande hachée… (bon appétit). Sous des airs de documentaire, Fast Food Nation s’appuie en fait sur une adaptation d’un livre de Eric Schlosser pour pointer du doigt des situations assez révoltantes. La démonstration est toutefois un peu trop diluée dans une bonne dose de verbiage qui lui ôte un peu de sa force mais cela ne donne pas franchement envie d’aller se prendre un hamburger au fast-food du coin.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Greg Kinnear, Catalina Sandino Moreno, Wilmer Valderrama, Bruce Willis, Patricia Arquette, Kris Kristofferson
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1 mars 2008

Flight Command (1941) de Frank Borzage

Flight CommandElle :
(pas vu)

Lui :
Filmé avec beaucoup de professionnalisme par Frank Borzage, Flight Command repose sur un scénario très classique : une jeune recrue doit faire ses preuves au sein d’une prestigieuse escadre d’aviateurs. Amour et suspicion viennent compliquer la situation… Si la partie romance n’est pas particulièrement forte, les scènes d’aviation sont très réussies et assez prenantes, sans qu’il y ait de scènes de combat d’ailleurs puisque l’escadre ne fait que s’entraîner. Flight Command Les avions de cette époque étaient assez rudimentaires et leurs pilotes prenaient de grands risques. Bien qu’un peu anodin, Flight Command (jamais sorti en France semble t-il) est plutôt plaisant.
Note : 3 eacute;toiles

Acteurs: Robert Taylor, Ruth Hussey, Walter Pidgeon
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29 février 2008

Sommaire de février 2008

La grande évasionCoeursL'honneur des PrizziLe reptileThe Last ShowCookie's fortuneThe gingerbread manLes flambeurs

La grande évasion

(1941) de Raoul Walsh

Coeurs

(2006) de Alain Resnais

L’honneur des Prizzi

(1985) de John Huston

Le reptile

(1970) de Joseph L. Mankiewicz

The Last Show

(2006) de Robert Altman

Cookie’s fortune

(1999) de Robert Altman

The gingerbread man

(1998) de Robert Altman

Les flambeurs

(1974) de Robert Altman

Les hommes sont si bêtesFemmesVoyages avec ma tanteDocteur Jerry et Mister LoveLe détonateurBabelLe Feu folletPrince Vaillant

Les hommes sont si bêtes

(1938) de Busby Berkeley

Femmes

(1939) de George Cukor

Voyages avec ma tante

(1972) de George Cukor

Docteur Jerry et Mister Love

(1963) de Jerry Lewis

Le détonateur

(1998) de Pat Profit

Babel

(2006) de Alejandro González Iñárritu

Le Feu follet

(1963) de Louis Malle

Prince Vaillant

(1954) de Henry Hathaway

Ne le dis à personneLes jeux de l'amour et de la guerreUn étrange voyageSous le masqueAzur et AsmarBlack BookLes grandes espérancesTideland

Ne le dis à personne

(2006) de Guillaume Canet

Les jeux de l’amour et de la guerre

(1963) de Arthur Hiller

Un étrange voyage

(1981) de Alain Cavalier

Sous le masque

(1936) de Malcom St. Clair

Azur et Asmar

(2006) de Michel Ocelot

Black Book

(2006) de Paul Verhoeven

Les grandes espérances

(1946) de David Lean

Tideland

(2005) de Terry Gilliam

Un éléphant ça trompe énormémentNous irons tous au paradisStar 80Les fantastiques années 20CasablancaLe héros de la familleLe Voyage d'AmélieMarock

Un éléphant ça trompe énormément

(1976) de Yves Robert

Nous irons tous au paradis

(1977) de Yves Robert

Star 80

(1983) de Bob Fosse

Les fantastiques années 20

(1939) de Raoul Walsh

Casablanca

(1942) de Michael Curtiz

Le héros de la famille

(2006) de Thierry Klifa

Le Voyage d’Amélie

(1974) de Daniel Duval

Marock

(2005) de Laïla Marrakchi

L'ensorceleuse

L’ensorceleuse

(1938) de Frank Borzage

Nombre de billets : 33

29 février 2008

La grande évasion (1941) de Raoul Walsh

Titre original : « High Sierra »

La Grande EvasionElle :
(pas (re)vu)

Lui :
La Grande Evasion de Raoul Walsh offre un premier grand rôle pour Humphrey Bogart qui cesse ainsi de jouer les petites frappes antipathiques et autres faire-valoir de second plan. Certes, son personnage est encore un repris de justice mais il s’agit ici d’un truand au grand cœur, très humain et qui attire la sympathie. Humphrey Bogart apporte une réelle dimension à ce personnage de tueur en lui donnant à la fois une férocité de psychopathe et une ingénuité désarmante. Il inaugure ainsi toute une décennie de grands rôles mythiques pour lui, une décennie qui verra aussi la fin de ces films de gangsters qui firent les beaux jours de la Warner dans les années 30 ; La Grande Evasion est l’un des tous derniers et, en même temps, préfigure ce que sera le film noir des années 40. A noter également, la très belle composition d’Ida Lupino. La scène finale, sur le Mont Whitney, est restée célèbre.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Ida Lupino, Humphrey Bogart, Joan Leslie
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Anecdote :
George Raft avait refusé le rôle car le personnage devait mourir à la fin, Paul Muni aurait refusé parce qu’il avait été proposé à George Raft, James Cagney et Edward G. Robinson refusèrent également. Bogart accepta aussitôt. A noter que George Raft donnera un deuxième énorme coup de pouce à Humphrey Bogart en refusant quelques mois plus tard le rôle de Sam Spade dans le Faucon Maltais du « jeune » John Huston.

Remakes :
La Fille du Désert (Colorado Territory) du même Raoul Walsh (1949) avec Joel McCrea et Virginia Mayo, une transposition du même thème dans le monde du western.
La Peur au Ventre (I Died a Thousand Times) de Stuart Heisler (1955) avec Jack Palance et Shelley Winters.

Homonyme :
La grande évasion (The Great Escape) de John Sturges (1963) avec Steve McQueen.