9 juin 2008

Je suis un aventurier (1955) de Anthony Mann

Titre original : « The far country »

Je suis un aventurierElle :
(pas vu)

Lui :
Je suis un aventurier fait partie des plus beaux westerns du cinéma américain. Comme souvent le titre français paraît bien stupide par rapport au titre original The Far Country qui, lui, évoque parfaitement le contenu réel du film : nous sommes en Alaska et au Canada, à l’époque de la fièvre de l’or, un univers qui évoque celui des livres de Jack London. Anthony Mann traite magistralement du passage de la conscience individualiste d’un cow-boy sans attache (James Stewart) à une vision communautaire et solidaire, le passage à la civilisation en quelque sorte. Je suis un aventurier Il le fait en entremêlant dans une histoire, qui peut paraître simple à première vue, beaucoup de thèmes pour créer un récit fort qui se déroule parfaitement avec une tension assez constante et aucun temps mort. James Stewart est un acteur qu’il connaît bien (entre 1950 et 55, il a tourné 8 films avec lui dont 5 westerns) et qui imprime beaucoup de force à ce personnage qui finit par se découvrir un sens des responsabilités. A ses côtés, pas de grandes vedettes mais une pléiade de bons acteurs qui assurent de solides seconds rôles. Non décidemment, Je suis un aventurier est un film bien plus important que son titre français ne pourrait le laissait supposer…
Note : 4 étoiles

Acteurs: James Stewart, Walter Brennan, Ruth Roman, John McIntire, Corinne Calvet
Voir la fiche du film et la filmographie de Anthony Mann sur le site IMDB.

Voir les autres films de Anthony Mann chroniqués sur ce blog…

Les 5 (superbes) westerns d’Anthony Mann avec James Stewart :
Winchester ‘73 (1950) Winchester 73
Bend of the river (1952) Les affameurs
The Naked Spur (1953) L’appât
The Far Country (1955) Je suis un aventurier
The Man from Laramie (1955) L’homme de la plaine

3 réflexions sur « Je suis un aventurier (1955) de Anthony Mann »

  1. Vos notes claires et concises sont d’excellents rappels que je retrouve toujours avec plaisir. J’aurais dû vous en remercier bien avant aujourd’hui. Ce sont mes bons souvenirs des westerns d’Anthony Mann qui m’y ont décidé… Croyez à ma fidèle attention.

    C.P.

  2. Vous avez raison de signaler qu’en dehors de James Stewart, on ne trouve pas de grandes vedettes au générique de « The Far Country ». Certes, mais cependant quelques vieux habitués du genre, et non des moindres : Walter Brennan, John McIntire, Ruth Roman, Jay C. Flippen, Robert Wilke, Jack Elam, etc. sans oublier notre Corinne Calvet nationale (freckle face, comme la surnomme James Stewart dans le film). Brennan et McIntire, en particulier, comptent parmi ces acteurs du second rayon sans lesquels il manquerait quelque chose d’essentiel non seulement au western mais au cinéma américain tout court. J’ai tendance à placer « The Far Country » très légèrement en deçà des quatre autres films de la série Mann-Stewart. Mais je serais bien en peine d’expliquer pourquoi. En fait, cela dépend de mes humeurs. A moins que cela ne tienne au cadre du film? En effet, on s’y déplace dans le Grand Nord, dans le froid, parfois même la neige. La luminosité y est par endroits un peu grise. Le western est à mon sens un genre éminemment atmosphérique. J’imagine que l’atmosphère de « The Far Country » correspond un peu moins à mon tempérament que celle de « L’Homme de la plaine », tourné au Nouveau-Mexique. Détail. Je trouve également quelques faiblesses ici ou là dans le scénario. On peut notamment se demander comment Stewart fait pour ne pas être repéré sur le bateau où son troupeau vient d’embarquer. Il est vrai qu’il a dû passer le plus clair de son temps dans le lit de la belle Ruth Roman (la fiancée de Farley Granger dans « L’Inconnu du Nord-express » de Hitchcock) ; ce sur quoi la pudeur de l’époque commandait de ne pas trop s’attarder. A part ça, « The Far Country » demeure un western de premier ordre. Comme à l’accoutumée, Anthony Mann fait la preuve qu’il ne possède pas son pareil pour tirer parti du cadre montagnard qu’il affectionne dans la plupart de ses westerns. Et le jeu de Jimmy Stewart est toujours aussi intense.
    In fine : les traductions françaises peuvent paraître un peu éloignées des titres anglais mais je trouve qu’elles possédaient un charme réel. En tout cas, ces titres avaient quelque chose de parlant. Je me demande ce que la plupart des spectateurs peuvent bien comprendre aux titres d’origine qu’on leur impose aujourd’hui. Exemple entre mille : « A Quantum of Solace ». Vous pouvez traduire ça, vous? Résultat : le chaland qui ne sait pas aligner correctement trois mots en anglais se pointe à la caisse et demande : « James Bond ».
    « The Big Sky » = La Captive aux yeux clairs ; « The Searchers » = La Prisonnière du désert ; « The Wonderful Country » = L’Aventurier du Rio Grande ; « The Far Country » = Je suis un aventurier… moi, je trouvais ça formidable. Aussi formidable que les affiches placardées jadis à l’entrée des cinémas (rendez-nous « La Dernière séance »!) Et pourtant, je suis angliciste et anglophile.

  3. Merci pour vos intéressants commentaires.

    A propos des titres français, il est vrai qu’ils ont ou avaient un certain charme, notamment auprès d’un public assez jeune, où ils avaient un fort pouvoir d’évocation. Mais aujourd’hui, si la nostalgie peut intervenir, ils peuvent avoir un effet contraire et engendrer un jugement à priori négatif. C’est pour cette raison que je le souligne : si le titre peut paraître simplet aux yeux de certains, il n’en est rien du film.

    Le problème de fond reste que le titre original est (souvent) choisi par le créateur alors que le titre étranger est choisi le plus souvent par le distributeur. Les deux n’ont pas les mêmes motivations. On retrouve ces différences au niveau des affiches : l’affiche française est tout de même plus simple, moins riche et moins subtile.

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