30 août 2010

Un conte de Noël (2008) de Arnaud Desplechin

Un conte de NoëlLui :
Portant un passé lourd de tragédie et de haine, une famille se réunit à l’occasion des fêtes de Noël. Arnaud Desplechin livre un film très abouti, riche et complexe, qui sait s’écarter des conventions. Il joue avec les liens et les incompatibilités (d’humeurs ou médicales), la force et la fragilité de ses personnages, l’attirance et la répulsion. La maitrise dont il fait preuve pour mettre en place ce tissu complexe est absolument remarquable. Il est aidé par des comédiens qu’il connait bien et qui le connaissent bien. Un conte de Noël est sans aucun doute son meilleur film à ce jour.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Catherine Deneuve, Jean-Paul Roussillon, Anne Consigny, Mathieu Amalric, Melvil Poupaud, Emmanuelle Devos, Chiara Mastroianni, Laurent Capelluto, Emile Berling, Hippolyte Girardot, Samir Guesmi, Françoise Bertin
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29 août 2010

La dame de pique (1916) de Yakov Protazanov

Titre original : « Pikovaya dama »

Pikovaya damaLui :
Bien qu’il ait hélas laissé peu de traces, le cinéma russe a bien existé avant le cinéma soviétique (1). Yakov Protazanov, spécialiste des adaptations de chefs-d’œuvre littéraires russes, est l’un des réalisateurs les plus importants de la période tzariste. Ici, c’est l’adaptation d’une nouvelle de Pouchkine La Dame de Pique : un jeune officier tente par tous les moyens d’obtenir d’une vieille comtesse un secret qui lui permettrait de gagner à coup sûr au jeu. Cet officier, c’est Ivan Mosjoukine, acteur russe très célèbre (2), qui joue ici beaucoup avec son regard (largement surligné de noir). Si son jeu reste encore un peu trop chargé d’emphase par moments, il manifeste une très forte présence à l’écran. Il est indéniablement le pivot central de cette production assez ambitieuse qui a utilisé une cinquantaine de figurants pour certaines scènes. On notera également quelques effets spéciaux d’incrustation à la toute fin par double-exposition de la pellicule. Rare rescapé du cinéma russe, La Dame de Pique est intéressant ne serait-ce que pour son aspect historique.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Ivan Mosjoukine, Vera Orlova, Elizaveta Cheboueva, Tatiana Douvan
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(1) Le premier film russe connu est de 1908. On peut dater les débuts du cinéma soviétique au 27 août 1919, date à laquelle Lénine a signé le décret de nationalisation du cinéma. Les débuts du cinéma soviétique furent difficiles par manque de moyens. L’un des premiers grands films du nouveau régime sera Aelita (1924) du même Protazanov… revenu en Union Soviétique après avoir d’abord émigré en France juste après la Révolution.
(2) Après avoir tourné près de 50 films en Russie jusqu’en 1918, Ivan Mosjoukine émigrera en France où il continuera à tourner. Il a réalisé un remarquable film avant-gardiste : Le Brasier Ardent (1923).

Autres adaptations de la nouvelle de Pouchkine :
La Dame de Pique de Fyodor Otsep (1937) avec Marguerite Moreno
La Reine des Cartes (Queen of Spades) de Thorold Dickinson (1949) avec Edith Evans et Anton Walbrook
Pikovaya Dama de Roman Tikhomirov (1960) avec Oleg Strizhenov
La Dame de Pique de Léonard Keigel (1965) avec Dita Parlo
+ de nombreuses adaptations pour la télévision.

28 août 2010

Monsieur Ripois (1954) de René Clément

Titre anglais : « Knave of hearts »

Monsieur RipoisLui :
André Ripois est un jeune français vivant à Londres. Il a épousé une anglaise fort riche qui désire se séparer de lui. Pour tenter de séduire une amie de sa femme, André Ripois lui raconte la vie agitée qu’il a menée avant son mariage. Il désire ainsi lui prouver qu’en dépit de ses nombreuses conquêtes féminines, il n’a jamais aimé auparavant. Avec Monsieur Ripois, René Clément dresse le portrait d’un séducteur terriblement seul, fragile, insatisfait, superficiel… un portrait étonnamment complexe et empreint d’une forte authenticité. Beaucoup de scènes de rue ont été faites en plein Londres, en caméra cachée, ce qui accroît de sentiment de réalisme et de vérité (ce procédé sera repris par la Nouvelle Vague à la fin des années cinquante). Gérard Philippe montre là tout son talent avec un jeu tout en retenue, distillant une certaine ambigüité, donnant beaucoup de profondeur à son personnage.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Gérard Philipe, Valerie Hobson, Natasha Parry, Joan Greenwood, Margaret Johnston, Germaine Montero, Diana Decker
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Monsieur RipoisRemarques :
Les dialogues ont été écrits par Raymond Queneau. Le scénario est librement adapté d’un roman de Louis Hémon. Le film était initialement prévu pour être tourné en anglais. Après le choix de Gérard Philippe pour le rôle principal, il sera finalement tourné en français mais, heureusement, sans aucun doublage, les actrices anglaises jouant elles-mêmes en français avec un fort accent anglais ce qui accentue notre sentiment d’immersion dans le Londres des années cinquante.

27 août 2010

Aide-toi, le ciel t’aidera (2008) de François Dupeyron

Aide-toi, le ciel t'aideraLui :
Sonia (Félicité Wouassi) n’est pas épargnée par les pépins de toutes sortes, occasionnés par ses enfants ou son mari. Loin de se laisser abattre, elle garde un certain optimisme qui lui permet tant bien que mal de traverser toutes les crises. Aide-toi, le ciel t’aidera est un portrait de femme assez attachant, interprété avec beaucoup de présence par Félicité Wouassi. Dans cette cité, les personnes âgées semblent abandonnées de tous et Claude Rich crée un beau personnage de petit vieux soudainement libidineux. Loin de tout misérabilisme, l’ensemble est assez frais. François Dupeyron joue avec sa caméra, tantôt fixe, tantôt très mobile, la place souvent au ras du sol ; ce jeu apporte une touche d’originalité et de vie.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Félicité Wouassi, Claude Rich, Elizabeth Oppong, Ralph Amoussou
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26 août 2010

La Vie du Christ (1906) de Alice Guy

Autre titre : « La naissance, la vie et la mort du Christ »

La vie du ChristLui :
(Film muet, 33 mn) Alice Guy n’est pas seulement la première femme cinéaste. Elle est, avec Louis Lumière et Georges Méliès, l’un des grands pionniers qui ont inventé le cinéma (1). Pourtant, son importance a longtemps été minimisée, voire ignorée (2). Parmi les nombreux films qu’elle a tournés pour Gaumont, La Vie du Christ est le plus long et le plus ambitieux. Il s’agit d’un ensemble de 25 tableaux, chacun étant consacré à un épisode important de la vie du Christ (3). Les 25 décors, réalisés en bois par le décorateur Henri Ménessier, sont tous différents. Certains de ces décors ont été montés en extérieur, dans la forêt de Fontainebleau. La Vie du Christ est une superproduction qui désire dépasser La Passion du Christ que Pathé a sorti quelque temps auparavant. Pas moins de trois cents figurants et acteurs apparaissent dans le film. La caméra d’Alice Guy reste fixe, en plan général, sauf une fois où elle effectue un ‘panoramique’ pour suivre la procession qui passe devant nous. Le jeu des acteurs reste assez théâtral, mais sans excès, les intertitres ne sont pas utilisés, si ce n’est pour donner le titre de chaque tableau (4). Certains effets visuels d’apparitions sont utilisés. La mise en scène est bien maitrisée, les nombreux acteurs et figurants sont parfaitement dirigés ; il est manifeste que le film est le résultat du travail d’une équipe bien plus importante que pour les autres films de la réalisatrice. La Vie du Christ est ainsi le plus grand film de la période française d’Alice Guy. Il fit grande impression et eut un très grand succès.
Note : 3 étoiles

Acteurs: ??
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Alice Guy(1) Alice Guy fut embauchée comme sténodactylo par Léon Gaumont en 1895. Elle avait alors 22 ans. Deux ans plus tard, elle tournait ses premiers films. Son approche était nouvelle : faire jouer des acteurs dans des histoires scénarisées. Il ne fallut que quelques années pour qu’elle devienne directrice artistique de la création chez Gaumont. Après avoir épousé Herbert Blaché, elle se rendit aux Etats-Unis en 1907. Elle avait jusqu’alors tourné plus de 300 films pour Gaumont. Certains sont sonores (synchronisé avec un enregistrement sur disque), d’autres sont en couleurs (colorés au pochoir). Beaucoup sont perdus.
(2) Alice Guy (ou Alice Guy-Blaché) est à peine mentionnée dans bon nombre d’Histoire du Cinéma, certains de ses films ont même été longtemps attribués à d’autres (souvent un assistant). Il est hélas plus que probable que cette absence de reconnaissance soit due au simple fait qu’elle est une femme. Il faudra attendre les années cinquante, soixante et soixante-dix pour que certains historiens (comme Francis Lacassin en France) démontre son importance dans le développement de l’art naissant du cinéma et lui rendent hommage.
(3) Francis Lacassin raconte qu’Alice Guy lui a montré lors d’une entrevue en 1963 le recueil de chromos dont elle s’est inspirée : il s’agit de « La vie de Notre Seigneur Jésus Christ » par James Tissot, édité à Tours par Alfred Mame (Francis Lacassin « Pour une contre-histoire du cinéma », 1972)
(4) Il faut garder à l’esprit qu’à cette époque, un bonimenteur se tenait souvent à côté de l’écran lors des projections publiques pour commenter en direct l’action. Cela permettait de pallier à l’absence de dialogues écrits et assurait une parfaite compréhension.

A lire aussi :
Sur Alice Guy : Extraits de son autobiographie…  Actualités et liste d’articles
Sur La vie du Christ : Analyse, extraits, photos, photos des chromos de Tissot
Ces petits sites ont été réalisés par Alice Guy Jr, descendante directe d’Alice Guy.

25 août 2010

A chacun sa vie (1918) de Marshall Neilan

Titre original : « Amarilly of Clothes-Line Alley »

Amarilly of Clothes-Line AlleyLui :
(film muet) A Chacun sa Vie est une comédie faite sur mesure pour Mary Pickford, alors au sommet de sa gloire. Dans la rue Clothes-Line Alley (ainsi nommée du fait des cordes à linge tendues en travers de la rue), la jeune Amarilly vit gaiement entre sa mère, lingère, ses nombreux frères et son fiancé. Elle fait la rencontre d’un riche jeune philanthrope qui veut la faire changer de vie… La peinture sociale est à la fois amusante et assez mordante. Le regard porté sur cette famille nombreuse d’origine irlandaise est plein de tendresse (1) alors que la peinture faite de la bonne société qui fait de la charité un passe-temps mondain est sans complaisance. L’humour est toutefois omniprésent, y compris dans les « dialogues ». Mary Pickford illumine le film par sa pétulance, pleine de vie, capable de passer d’exprimer de multiples sentiments dans la même scène. On comprend aisément l’attrait qu’elle pouvait avoir sur le public et son immense popularité. La fin du film n’est pas très conventionnelle, surtout pour cette époque qui prônait la réussite sociale (à l’instar de notre époque actuelle). A chacun sa vie est le quatrième des 7 films que Mary Pickford a tourné avec Marshall Neilan (2). Ce n’est pas le plus connu, il n’en est pas moins brillant et particulièrement plaisant.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Mary Pickford, William Scott, Kate Price, Ida Waterman, Norman Kerry
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Remarques :
(1) A ce sujet, il faut garder à l’esprit que Marshall Neilan et Mary Pickford ont en commun d’avoir des origines plutôt modestes. Marshall Neilan a commencé comme chauffeur de D.W. Griffith qui lui donna ensuite sa chance en tant qu’acteur. C’est chez Griffith qu’il a connu Mary Pickford.
(2) Dans ses mémoires, Mary Pickford déclare qu’elle considère Marshall Neilan comme le meilleur réalisateur avec qui elle ait tourné… C’est en tout cas certainement celui avec lequel elle s’est le mieux entendu. Ceci dit, il est certain que Neilan était plus au service de Mary Pickford que l’inverse.

24 août 2010

Nos souvenirs brûlés (2007) de Susanne Bier

Titre original : « Things We Lost in the Fire »

Nos souvenirs brûlésLui :
Après avoir perdu son mari, une jeune femme rencontre l’ami d’enfance de celui-ci, un ex-junkie qui désire reconstruire sa vie. Tous deux déboussolés, ils vont se rapprocher, chacun devenant une bouée de sauvetage pour l’autre. Produit par Sam Mendes, Nos souvenirs brûlés est le premier film américain de la réalisatrice danoise Susanne Bier. Le sujet n’est pas facile à traiter sans sombrer avec certains travers du grand mélodrame. Effectivement, le film ne parvient pas à éviter ces écueils et de nombreuses scènes (surtout celles impliquant les enfants) tombent dans la facilité et le conventionnel. Toutefois, le film de Suzanne Bier n’est pas sans charme, notamment par les portraits tout en délicatesse des deux personnages principaux. Halle Berry parvient bien à exprimer un certain mélange de révolte et de fragilité mais c’est surtout Benicio Del Toro qui est particulièrement remarquable, montrant toute la complexité de son personnage. Avec son jeu puissant, il porte le film. Néanmoins, on peut globalement regretter que le cinéma de Suzanne Bier ait perdu de son authenticité en traversant l’Atlantique.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Halle Berry, Benicio Del Toro, David Duchovny, Alison Lohman
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Remarques :
L’acteur Micah Berry qui interprète le jeune garçon n’a aucun lien de parenté avec Hale Berry.

24 août 2010

La raccomodeuse de filets (1912) de David W. Griffith

Titre original : « The mender of nets »

La raccomodeuse de filetsLui :
(muet, 12 mn) Une jeune raccommodeuse de filets est demandée en mariage par un pêcheur. Celui-ci avait cependant promis la même chose à une autre femme (on nous laisse supposer qu’elle est même enceinte). Le frère veut laver l’honneur de la famille. Ce film est assez étonnant par la force du récit qui est pourtant assez simple à la base. Une fois de plus, Griffith joue sur les attitudes ou les regards pour créer un suspense, une tension et offrir un mélodrame intense. Il montrait alors une extraordinaire maitrise de la mise en scène. A noter la présence conjointe de Mabel Normand et Mary Pickford. Les deux actrices n’ont tourné que deux fois ensemble.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Mary Pickford, Charles West, Mabel Normand
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23 août 2010

Les aventures de Dollie (1908) de David W. Griffith

Titre original : « The adventures of Dollie »

The Adventures of DollieLui :
(muet, 12 mn) S’agissant du premier film tourné par D.W. Griffith, The adventures of Dollie est en soi assez émouvant : il nous fait en quelque sorte assister à la naissance du premier grand cinéaste américain… L’histoire est assez élaborée : par une journée ensoleillée au bord de l’eau, un père et une mère de famille jouent avec leur toute jeune fille. Celle-ci se fait enlever par un brigand de passage. La fillette est enfermée dans un tonneau qui tombe dans une rivière et finit par être retrouvé. L’ensemble est bien entendu assez primitif, la caméra n’étant pas toujours parfaitement centrée sur l’action, mais le film repose sur un montage plutôt élaboré pour un très bon déroulement du scénario. On remarque déjà la présence d’éléments qui reviendront dans les oeuvres ultérieures de Griffith, notamment  The Adventures of Dollie le thème de la cellule familiale qui doit faire face aux dangers extérieurs et (hélas) une pointe de racisme social ici assez évidente. Le film distille une certaine authenticité, sans ce jeu excessif d’acteur qui caractérisait la plupart des films à cette époque. Le film était considéré comme perdu avant d’être retrouvé dans les années cinquante. Les intertitres ont toutefois disparus (c’est une copie pour archive sur support papier qui a été retrouvée) sans que cela gêne à la compréhension…
Note : 3 étoiles

Acteurs: Arthur V. Johnson, Linda Arvidson, Gladys Egan, Charles Inslee
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Remarque :
D.W. Griffith tournera près de 500 films courts entre 1908 et 1913, soit une centaine par an!
On retrouvera dans un certain nombre d’entre eux les acteurs jouant ici le père, la mère et la fillette.

23 août 2010

La chambre scellée (1909) de David W. Griffith

Titre original : « The sealed room »

The Sealed RoomLui :
(muet, 11 mn) Adapté d’un roman d’Edgar Poe, La chambre scellée nous emporte à l’époque Renaissance. Un comte fait construire un petit nid d’amour pour lui et sa concubine, une pièce avec une porte pour seule ouverture. Surprenant sa bien-aimée dans les bras de son musicien, il va les enfermer en murant cette porte. L’action est ici assez réduite, Griffith s’efforçant de créer avant tout un certain suspense. Il se concentre sur le trio principal et joue en partie avec les regards. A noter la présence dans des rôles de figuration de Mack Sennett (l’un des soldats) et de Mary Pickford (l’une des courtisanes).
Note : 2 étoiles

Acteurs: Arthur V. Johnson, Marion Leonard, Henry B. Walthall
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