25 septembre 2010

Australia (2008) de Baz Luhrmann

AustraliaLui :
Une aristocrate anglaise part en Australie pour vendre sa propriété qu’elle trouve au bord de la ruine. Avec l’aide d’un cow-boy au cœur noble et d’un enfant aborigène, elle va la remettre sur pied. Australia est de toute évidence un film ambitieux, rien que son titre le montre. Baz Luhrmann a voulu traiter divers aspects de l’histoire et des caractères de son pays tout en créant un grand spectacle. Le film a beau être bardé de bonnes intentions (1), il devient rapidement ennuyeux par manque d’originalité et de scénario. Les personnages sont très typés, l’ensemble est très hollywoodien. Nicole Kidman est ici dans l’un de ses rôles décoratifs : seule sa plastique est utilisée (fort bien d’ailleurs…), et aussi sa présence certes, mais ses talents d’actrice sont très largement sous-employés.
Note : 1 étoile

Acteurs: Nicole Kidman, Hugh Jackman, David Wenham, Brandon Walters
Voir la fiche du film et la filmographie de Baz Luhrmann sur le site IMDB.

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(1) Pour bien comprendre la réalité des « générations volées » (enfants métis aborigènes enlevés à leur famille pour être enfermés et éduqués à l’occidentale), il est préférable de regarder le film de Phillip Noyce Le chemin de la Liberté (Rabbit-proof fence).

Homonyme :
Australia de Jean-Jacques Adrien (1989) avec Fanny Ardant et Jeremy Irons.

24 septembre 2010

Lovers and Lollipops (1956) de Morris Engel et Ruth Orkin

Lovers and LollipopsLui :
Une jeune veuve qui vit à New-York avec sa fille de 7 ans retrouve pendant un été un ami de longue date. Une relation se développe entre eux sous les yeux de la fillette…
Lovers et Lollipops (1) est le second film de Morris Engel et Ruth Orkin, trois ans après Le Petit Fugitif, film précurseur de la Nouvelle Vague par sa nouvelle façon de filmer dans un environnement naturel. Lovers and Lollipops contient ainsi de nombreux passages tournés en extérieur à New York même avec une petite caméra 35mm. Le film a une atmosphère très authentique, proche de la vie réelle. Le film oscille entre le regard des deux adultes sur l’enfant et le regard que l’enfant porte sur leur relation naissante. Cette différence entre le monde des adultes et le monde de l’enfance est toutefois moins puissante que dans Le Petit Fugitif et le personnage de la fillette n’a pas la force du petit Joey. Le film a eu moins d’impact que son prédécesseur mais il reste l’un des précurseurs du cinéma indépendant américain.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Lori March, Gerald S. O’Loughlin, Cathy Dunn
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(1) Les « lollipops » sont des sucettes (celles que la fillette plante dans le sable)…

23 septembre 2010

L’enquête est close (1951) de Jacques Tourneur

Titre original : « Circle of Danger »

L'enquête est closeLui :
Un américain arrive en Angleterre pour tenter de connaître les circonstances exactes de la mort de son frère pendant la guerre. Il était membre des commandos spéciaux et ne semble pas avoir été tué par l’ennemi. Production anglaise, L’enquête est close se déroule en partie à Londres et en partie en Ecosse. Le film se présente comme un film noir avec une atmosphère à la Hitchcock période anglaise. L'enquête est close L’enquête en question n’apporte pas franchement de rebondissements si ce n’est dans la dernière demi heure qui est bien construite. Une petite intrigue amoureuse est ajoutée à l’ensemble, pas toujours parfaitement intégrée. Le film garde un certain charme, celui des productions anglaises de l’après-guerre. Bonne prestation de RayMilland qui est, rappelons-le, originaire du Pays de Galles.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Ray Milland, Patricia Roc, Marius Goring, Hugh Sinclair, Naunton Wayne
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22 septembre 2010

Quatre nuits avec Anna (2008) de Jerzy Skolimowski

Titre original : « Cztery noce z Anna »

Quatre nuits avec AnnaLui :
Après 17 ans d’interruption, le réalisateur polonais Jerzy Skolimowski revient avec un film qu’il tourne dans son pays natal. Dans une petite bourgade rurale de Pologne, un homme qui vit seul avec sa grand-mère est fasciné par sa voisine… Dès le début du film, Skolimowski cultive l’ambiguïté, nous intrigue, nous entraîne sur des fausses pistes (1). Il crée une atmosphère étrange, où l’on ne se sent pas bien à l’aise, mais peu à peu nous commençons à comprendre le comportement de son personnage principal. Le réalisateur a fait lui-même le rapprochement entre son personnage et l’âne d’Au Hasard Balthazar de Bresson, c’est-à-dire un être mêlant simplicité d’esprit et une grande innocence. Quatre Nuits avec Anna n’est pas vraiment un film sombre, c’est le portrait d’un être solitaire qui subit le monde qui l’entoure sans pouvoir y prendre part.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Artur Steranko, Kinga Preis
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(1) Une fois de plus, il est important de ne pas lire auparavant certaines critiques de films (ou pire encore, les synopsis de films) qui ne peuvent s’empêcher de tout dévoiler.

21 septembre 2010

Tokyo! (2008) de Michel Gondry, Leos Carax et Joon-ho Bong

Tokyo!Lui :
De ces trois courts-métrages sur la mégapole de Tokyo, c’est sans aucun doute celui de Leos Carax qui est la plus marquant : un laideron humain qui semble avoir jailli des entrailles de la terre sème la panique et la mort dans les rues de Tokyo en courant comme un dératé. Les médias le surnomment « la créature des égouts ». Leos Carax crée un personnage assez étonnant, sorte de croisement entre Nosferatu et Quasimodo, au langage et au comportement incompréhensif, un être totalement déplacé. Avant cela, Michel Gondry met en scène un jeune couple qui tente de s’installer à Tokyo. Le thème est celui de la difficulté de s’insérer, l’histoire se recentrant essentiellement sur la jeune femme qui opère une métamorphose inattendue, d’abord fantastique mais qui devient poétique. Le dernier court-métrage, celui du coréen Bong Joon-ho, aborde le même sujet sous angle totalement différent : un « hikikomori », c’est-à-dire un jeune qui vit cloîtré chez lui avec le minimum de contact avec l’extérieur, va voir sa vie chamboulée lorsqu’une jeune livreuse de pizza s’évanouit à sa porte lors d’un tremblement de terre. Cette fable traite de façon amusante de l’incommunicabilité.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Ayako Fujitani, Ryo Kase, Denis Lavant, Jean-François Balmer, Teruyuki Kagawa, Yû Aoi
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Les trois courts-métrages qui composent Tokyo! :
Interior Design de Michel Gondry
Merde de Leos Carax
Shaking Tokyo de Bong Joon-ho

20 septembre 2010

Le récit du colonel (1907) de Louis Feuillade

Le récit du colonelLui :
(Muet, 4mn) Le récit du Colonel est une fantaisie particulièrement débridée. Lors d’un dîner mondain, un colonel se voit prié de raconter une bataille où il s’est illustré. Se laissant emporter par son récit, il commence à mimer l’action avec tant d’ardeur que la salle du dîner se retrouve rapidement mise à sac. Sur le plan cinématographique, il n’y a sans doute rien d’exceptionnel, la caméra reste en place, mais c’est le jeu des acteurs qui rend ce petit film vraiment très drôle : ils sursautent tout d’abord, ensuite la peur les gagne, puis la terreur… Leurs réactions sont parfaitement réglées ; une bonne troupe de comédiens. De plus, il est toujours amusant de voir que l’humour à cette époque pouvait aller assez loin dans l’absurde et même dans une certaine violence : la salle du dîner est en effet totalement dévastée.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Alice Tissot, Maurice Vinot, Renée Carl
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18 septembre 2010

The lonely villa (1909) de David W. Griffith

The Lonely VillaLui :
(Muet 8mn) Ce film a été parfois présenté comme le premier film de Mary Pickford. En réalité, il s’agit de son 10e film avec Griffith. Un gang de malfaiteurs éloigne un père de famille de son domicile pour pouvoir le dévaliser (et pire encore…) On retrouve donc ce thème cher à Griffith de la cellule familiale attaquée par des éléments extérieurs hostiles. Ici, c’est une mère et ses trois filles qui sont gravement en péril. L’aînée des filles est jouée par Mary Pickford, alors âgée de 17 ans. The Lonely Villa (La Villa Solitaire) ne fait sans doute pas partie des films les plus travaillés de Griffith mais montre sa manière de construire le suspense.
Note : 2 étoiles

Acteurs: David Miles, Marion Leonard, Mary Pickford, Gladys Egan
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Remarque :
L’un des malfaiteurs est joué par Owen Moore que Mary Pickford épousera quelques mois plus tard…

17 septembre 2010

L’orgie romaine (1911) de Louis Feuillade

HéliogabaleLui :
(Muet, 8 mn) Entre 1908 et 1913, Louis Feuillade a réalisé un certain nombre de petits films historiques et cette Orgie Romaine en est un bon exemple. En 218 après J.C., l’empereur romain Elagabal mène une vie décadente qui va se retourner contre lui. Précisons tout de suite que l’érotisme promis implicitement par le titre (si on le lit dans le sens moderne du terme) est totalement absent, les danseuses restent très habillées pendant la fameuse orgie. Cependant pour l’époque, la vision de cette vie de plaisirs avait de quoi choquer les esprits par ce qu’elle évoque et sous-entend… Le film est intéressant par ses costumes, nombreux et très travaillés, et aussi par l’utilisation de lions, d’abord dans une fosse où l’on jette un maladroit puis… en liberté dans la scène de l’orgie et donc sur le plateau(!) Etonnant. On peut noter aussi l’évidente cruauté de l’ensemble, même si les scènes dures se déroulent juste en dehors du champ de la caméra. A cette époque, le cinéma français (et aussi, dans une certaine mesure, italien) était bien en avance sur le cinéma américain, en particulier dans le genre du film historique.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Jean Aymé, Louise Lagrange, Luitz-Morat
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16 septembre 2010

Le coeur et l’argent (1912) de Louis Feuillade

Le coeur et l'argentLui :
(Muet, 18mn) Bien qu’elle soit amoureuse d’un jeune batelier sans le sou, une jeune femme accepte d’épouser un homme riche et âgé sous la pression de sa mère. Le Cœur et l’Argent présente quelques particularité intéressantes : il a été tournée presqu’entièrement en extérieurs en banlieue (qui était encore très champêtre à cette époque), l’image est assez travaillée dans sa composition, Suzanne Grandais dans Le coeur et l'argent il présente une belle utilisation de l’écran partagé (ou split-screen, certainement obtenu ici à l’aide d’une double exposition avec cache) et il nous montre la jeune et fraîche Suzanne Grandais âgée de 19 ans, actrice qui allait devenir une grande vedette avant de périr tragiquement, à l’âge de 27 ans, dans un accident automobile pendant un tournage.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Suzanne Grandais, Renée Carl, Paul Manson
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15 septembre 2010

Erreur tragique (1913) de Louis Feuillade

Erreur tragiqueLui :
(Muet, 24 mn) Un aristocrate est pris de jalousie meurtrière après avoir vu dans un film sa femme avec un autre homme. Erreur tragique donne l’impression de préfigurer la série des Fantômas : le moyen imaginé par le mari jaloux est assez machiavélique et l’acteur René Navarre sera Fantômas. Louis Feuillade joue ici plus sur l’atmosphère générale que sur le suspense proprement dit. Erreur tragique On remarquera l’originalité de mettre un film dans le film, ce qui nous permet de visualiser l’entrée d’un cinéma de l’époque (même s’il est reconstitué en studio). De même, nous voyons la taille d’une bobine de film (étonnamment petite).
Note : 3 étoiles

Acteurs: René Navarre, Suzanne Grandais, Paul Manson
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