Dans les années 1930 aux Etats-Unis, un homme mystérieux hanté par ses démons, Stanton Carlisle croise par hasard la route d’un cirque mêlant fête foraine et freak show. Embauché comme homme à tout faire, il se lie avec la clairvoyante Madame Zeena et son mari alcoolique qui lui enseigne tout sur l’art de la fausse télépathie… Nightmare Alley est un thriller américain co-écrit et réalisé par Guillermo del Toro. Il s’agit d’une adaptation du roman Le Charlatan de William Lindsay Gresham, déjà brillamment adapté au cinéma sous ce nom par Edmund Goulding en 1947. Malgré la qualité de la réalisation, le soin porté aux décors et l’excellente interprétation des acteurs principaux et secondaires, je n’ai pas réussi à m’intéresser à cette histoire où tous les personnages sont plus ou moins détestables voire repoussants. Critiques et public lui ont cependant réservé un bon accueil, sans que le film ne soit toutefois un succès. Elle: – Lui :
Maxwell Smart travaille comme analyste dans une agence de renseignement ultrasecrète, CONTROL. Les agents de terrain ayant été démasqués à la suite d’une attaque, son supérieur l’envoie en mission avec la charmante mais redoutable Agent 99. Ensemble, ils vont devoir contrecarrer les projets de l’organisation terroriste KAOS qui prépare un attentat nucléaire contre les États-Unis… Max la menace (Get Smart) est un film américain réalisé par Peter Segal. Il s’inspire de la série télévisée du même nom diffusée entre 1965 et 1970 aux Etats-Unis (138 épisodes). Il s’agit d’une parodie des films d’espionnage, le personnage principal utilisant toujours des méthodes assez loufoques pour se tirer d’affaire et parvenir à ses fins. Cette adaptation cinématographique est l’occasion pour Steve Carell de faire un beau numéro comique, sans alourdir le trait ; il semble tirer l’ensemble à un train d’enfer. Tout l’humour repose sur lui et sur quelques personnages secondaires. Anne Hathaway semble peiner à le suivre. Divertissant. Gros succès. Elle: – Lui :
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Diffusions de la série télévisée originale en France : 1) A partir de 1968 sur la deuxième chaîne de l’ORTF 2) De 1986 à 1987 sur TV6. 3) A partir de septembre 1987 sur La Cinq. 4) A partir de 1998 sur Canal Jimmy. 5) A partir de septembre 2007 sur Direct 8. 6) En 2010, Arte l’a rediffusée quotidiennement.
En 1923, la guerre civile irlandaise touche à sa fin. Pádraic vit sur une petite île au large de la côte ouest de l’Irlande. Du jour au lendemain, Colm, son meilleur ami, décide de ne plus lui parler. Qu’a-t-il fait ou dit pour mériter ça ? Rien : Colm estime juste que Pádraic est ennuyeux et il préfère consacrer les années qui lui restent à composer de la musique… Les Banshees d’Inisherin(1)(2) est un film irlandais écrit et réalisé par Martin McDonagh. La mise en place est plaisante, elle nous surprend, nous amuse et nous laisse augurer une comédie originale. Les paysages sont très beaux et le microcosme de cette île minuscule permet des situations cocasses. Hélas, le film tourne ensuite en rond, rien n’est apporté de nouveau et le scénario sombre bêtement dans la surenchère avec des scènes d’automutilation pénibles à supporter. L’histoire se finit un peu n’importe comment, très pauvrement. Le film a été bien accueilli. Il est vrai qu’il est original par sa situation de départ mais pêche par son manque de développement intéressant. Elle: Lui :
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(1) Une banshee est une créature féminine surnaturelle de la mythologie celtique irlandaise, considérée comme une magicienne ou une messagère de l’Autre monde. Elle pleure la nuit pour annoncer une mort prochaine. (2) L’île d’Inisherin n’existe pas en tant que telle mais les îles d’Aran forment un groupe de trois îles qui barrent l’entrée de la baie de Galway : Inishmore (31 km2, 800 habitants) (où le film a été en grande partie tourné), Inishmaan (10 km2, 180 habitants) et Inisheer (6 km2, 340 habitants), l’île du film étant censée être l’une de ces deux dernières.
Rama, jeune romancière d’origine sénégalaise, assiste au procès de Laurence Coly à la cour d’assises de Saint-Omer. Cette dernière est accusée d’avoir tué sa fille de quinze mois en l’abandonnant à la marée montante sur une plage du nord de la France… Saint Omer est un film français réalisé par Alice Diop. Il s’agit de la première fiction de la réalisatrice, auparavant autrice de plusieurs documentaires. C’est le récit du procès réel de Fabienne Kabou, une mère sénégalaise qui, en 2013, avait laissé sa fille de 15 mois sur une plage de Berck-sur-Mer à la marée montante. Alice Diop s’était rendue sur place pour assister au procès après avoir vu une simple photo de la jeune femme et s’être identifiée à elle. Son récit est presque documentaire, l’essentiel du film se déroule dans une petite salle d’audience. La réalisatrice a semé quelques références, soit pour justifier sa démarche (Marguerite Duras et la Tondue de Nevers de Hiroshima Mon Amour), soit pour donner de l’ampleur (le mythe de Médée). Quelques scènes additionnelles (que l’on suppose liées à l’histoire personnelle de la romancière) sont insérées. On peut être touché par cette histoire ou trouver que tout cela manque de sens et ne débouche sur rien. Bon accueil critique. César 2023 du Meilleur premier film. Elle: Lui :
Dans un futur très lointain, l’Empire galactique englobe d’innombrables planètes dans toute la Voie lactée. Le mathématicien Hari Seldom a créé une nouvelle science statistique, la psychohistoire, qui lui permet de prédire la chute prochaine de l’Empire, suivie d’une longue période de chaos. Pour réduire cette période de barbarie à 1 000 ans, il suggère la création d’une fondation dont le rôle sera de rassembler le savoir de toute l’humanité dans une encyclopédie. Pour se débarrasser de lui, l’Empire l’autorise à la créer sur une petite planète, isolée aux confins de la galaxie… Le cycle de Fondation est une œuvre de science-fiction écrite par Isaac Asimov. L’ensemble des trois premiers volumes, écrit dans les années 1940, fait partie des plus grands romans de science-fiction, certains (dont je fais partie) allant même jusqu’à dire *le* plus grand. Son ampleur, sa richesse, sa portée philosophique le rendent unique. Warner avait le projet en 2008 d’en faire un ou plusieurs longs métrages mais c’est finalement devenu une série produite par Apple en 2021. Sans être parfaite, cette adaptation est plutôt réussie. Il me semble évident qu’il ne fallait pas s’attendre à une adaptation fidèle. La plupart des personnages principaux sont bel et bien là (même si plusieurs ont changé de sexe) et les créateurs de série ont bien su restituer l’ampleur du récit originel tout en s’en écartant. Les clones impériaux sont leur ajout le plus notable. Bien que cruel, le personnage de l’Empereur est devenu un personnage doté d’un charisme puissant, interprété avec panache par Lee Pace. Visuellement, les séquences créées par ordinateur sont très réussies, quelles soient spatiales ou en intérieur. En revanche, d’autres scènes paraissent très pauvres, c’est notamment le cas de toutes les séquences chez les « mentalistes » de la saison 2, ratées au point d’en être gênantes. Mais à mes yeux, les problèmes principaux sont l’étirement inutile de certaines scènes et le maniérisme de l’écriture, défauts inhérents au format de série (style auquel je suis plutôt réfractaire, je l’avoue). Malgré tout, nul doute que je regarderai la saison 3 quand elle sera disponible (les saisons 1 et 2 couvrent à peu près l’équivalent du premier livre du cycle). Elle: – Lui :
Le Cycle de Fondation par Isaac Asimov (7 volumes) : Les nouvelles originelles paraissent entre 1942 et 1950 dans la revue Astounding Science Fiction. Au début des années cinquante, l’éditeur Gnome Press rassemble ces nouvelles et publie la trilogie fondamentale: – Fondation (Foundation, 1951) – Fondation et Empire (Foundation and Empire, 1952) – Seconde Fondation (Second Foundation, 1953).
Après une trentaine d’années, plusieurs romans s’y ajoutent, étoffant le cycle d’origine avec une suite située 500 ans plus tard : – Fondation foudroyée (Foundation’s Edge, 1982) – Terre et Fondation (Foundation and Earth, 1986) et un prélude : – Prélude à Fondation (Prelude to Foundation, 1988) – L’Aube de Fondation (Forward the Foundation, 1993).
En 1935, à Paris, une jeune actrice se rend à un rendez-vous avec un producteur de théâtre qui tente d’abuser d’elle. Le soir même, elle reçoit la visite d’un policier qui lui apprend que l’homme a été assassiné. Elle est soupçonnée et c’est sa co-locataire et amie, une jeune avocate en manque de clients, qui va prendre sa défense… Mon crime est un film français réalisé par François Ozon. Il s’agit d’une adaptation de la pièce Mon crime !… écrite par Georges Berr et Louis Verneuil en 1934. Le film est une pétillante comédie bien ancrée dans les années trente, qui semble s’inspirer du théâtre de Sacha Guitry et des comédies d’Ernst Lubitsch. La critique a voulu absolument y voir un film féministe dans le sillage du mouvement #MeToo mais, si effectivement tous les hommes de cette histoire sont des imbéciles, les femmes utilisent leur intelligence pour la roublardise et la tromperie, ce qui n’est guère glorieux. Il faut plutôt voir là une amusante variation sur la guerre des sexes, tout au plus une tentative de rééquilibrage. L’ensemble est farfelu, léger, bien rythmé, avec des dialogues assez brillants et un humour constant. La distribution des seconds rôles est prestigieuse et tous ces acteurs semblent prendre plaisir à nous amuser. Le film a été bien accueilli par la presse et le public. Un joli divertissement. Elle: – Lui :
En Iran, une jeune fille empêchée devenir actrice filme son suicide et fait envoyer la vidéo à une actrice célèbre, Behnaz Jafari qu’elle accuse de ne pas l’avoir aidée. Très affectée, celle-ci part avec un ami réalisateur dans un village isolé près de la frontière turque où vivait la jeune fille… Trois Visages est un film iranien écrit et réalisé par Jafar Panahi, le réalisateur de Taxi Téhéran. Il s’agit d’un film qui défend les professions artistiques dont l’image est malmenée par l’archaïsme de la société rurale iranienne et ses notions sclérosantes d’honneur. La question est d’autant plus aigue qu’il s’agit ici de femmes. Trois générations d’actrices sont représentées, d’où le titre. Avec cette situation originale, Jafar Panahi aborde plusieurs aspects de la société iranienne et souligne la lenteur de son évolution. Elle: Lui :
Dans un grand appartement, une femme attend que son ex-amant vienne prendre ses affaires rassemblées dans trois valises. Il est censé venir les chercher mais n’arrive jamais. Enfin, le téléphone sonne… La Voix humaine est un moyen métrage de 30 minutes écrit et réalisé par Pedro Almodóvar d’après la pièce de théâtre homonyme de Jean Cocteau. Cette pièce, écrite en 1929, a été adaptée de nombreuses fois sur les planches, à la télévision et même au cinéma. Almodovar s’en était inspiré très librement pour Femmes au bord de la crise de nerfs (1988) et dans La Loi du désir (1987) il avait déjà repris la fin du monologue. L’originalité est de cette pièce de n’avoir qu’un seul personnage qui parle au téléphone. Cela ne nous empêche pas d’apprendre beaucoup sur la nature de la liaison de cette femme et de son amant. Pedro Almodóvar l’a tourné en anglais, une première pour le cinéaste, et Tilda Swinton fait une belle prestation. Les décors, pleins de couleurs, sont remarquables. Elle: – Lui :
Dans la France des années soixante-dix, Jules Maugin est un acteur renommé et adulé. Maintenant soixantenaire, il est fatigué et son médecin lui demande d’arrêter l’alcool. Il se sent seul et vit mal la séparation avec sa partenaire… Les Volets verts est un film français réalisé par Jean Becker. Il s’agit de l’adaptation du roman du même nom de Georges Simenon publié en 1950. L’histoire semble taillée sur mesure pour Gérard Depardieu, c’est d’ailleurs lui qui est à l’origine du projet en ayant conseillé aux producteurs du film de lire le roman. On retrouve les excès de l’acteur parvenu au sommet, qui est plus craint par son entourage qu’admiré, qui a perdu l’envie. Le roman est probablement beaucoup plus riche que le film qui n’offre pas vraiment une analyse de l’âme humaine mais plutôt le spectacle d’une sorte de monstre de foire. La mise en scène est très simple. L’ensemble se laisse regarder mais nous laisse indifférent. Elle: – Lui :
Papa Gimplewart cherche à vendre sa maison pour fuir ses voisins qui semblent échappés d’un asile de fous. Il échange sa maison avec un acquéreur mais il va perdre au change… Call of the Cuckoo est un court métrage muet américain réalisé par Clyde Bruckman et produit par Hal Roach. Le film a pour vedette Max Davidson qui était alors l’un des acteurs de premier plan du studio. Stan Laurel et Oliver Hardy y apparaissent en tant que faire-valoir. Bien qu’il s’agisse de leur 12e ou 13e film ensemble, le duo n’était pas encore formé. Ils ont le crâne rasé car ils venaient de tourner The Second Hundred Years où ils jouent des bagnards. Charley Chase et James Finlayson apparaissent également à leurs côtés ; tous les quatre, ce sont les fous (les « cuckoos ») de la maison d’à-côté. Ils font quelques gags dont une parodie de Guillaume Tell. Pour le reste, le film comporte quelques gags amusants dans la nouvelle maison où rien ne marche comme prévu, sans que ce soit mémorable toutefois. Elle: – Lui :
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Précision linguiste (offerte par la maison sans supplément) : « jerry-built house » (vu dans un intertitre) = « maison construite rapidement avec des mauvais matériaux ». https://www.etymonline.com/fr/word/jerry-built (l’expression serait toujours utilisée aujourd’hui).