29 juin 2019

La Saveur des ramen (2018) de Eric Khoo

Titre original : « Ramen Teh »

La Saveur des ramenMasato travaille dans un restaurant de ramen au Japon avec son père. Lorsque ce dernier décède brutalement, il découvre des photos et des carnets, laissés par sa mère, excellent cuisinière d’origine singapourienne, décédée lorsqu’il avait dix ans. Il décide de partir à Singapour pour retrouver les saveurs de sa cuisine. Il va découvrir beaucoup plus que cela…
La Saveur des ramen est né de la proposition d’un producteur de célébrer les 50 ans de relations diplomatiques entre le Japon et Singapour. Le réalisateur singapourien Eric Khoo a trouvé que la cuisine était le moyen le plus évident pour en parler. Son film met en valeur deux plats emblématiques de ces pays, sur fond de réconciliation des peuples (les plaies laissées par l’occupation japonaise de Singapour pendant la Seconde Guerre mondiale ont été longues à se refermer). Le récit est particulièrement délicat, simple mais finalement attachant avec ses émotions douces et ses plaisirs gourmets. Pour nous, occidentaux, il nous permet aussi de découvrir certains aspects de ces civilisations que nous connaissons finalement assez mal. La Saveur des ramen est un film agréable et optimiste.
Elle: 4 étoiles
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Takumi Saitoh, Seiko Matsuda, Tsuyoshi Ihara, Jeanette Aw
Voir la fiche du film et la filmographie de Eric Khoo sur le site IMDB.
Voir la fiche du film sur AlloCiné.

Remarques :
* Les rāmen sont des mets japonais constitués de pâtes dans un bouillon à base de poisson ou de viande et souvent assaisonnés au miso ou à la sauce soja, importés de Chine au début du XXe siècle. Les rāmen sont servies dans un grand bol de bouillon et peuvent être accompagnées, selon la recette, de légumes, de viande (souvent du porc), et d’autres aliments additionnels. Chaque région du Japon dispose de sa propre recette de rāmen, qui a évolué avec le temps.

* Le bak kut teh (littéralement « viande-os-thé ») est une soupe de porc à la chinoise très populaire à Singapour et en Malaisie que l’on mange accompagnée d’un thé. Il en existe deux variétés : le teochew est un bouillon de poivre et d’ail dans lequel le porc cuit de longues heures et le hokkien est un bouillon mijoté d’herbes et d’épices telles que l’ail, les clous de girofle, la cannelle, la coriandre et le fenouil. À Singapour, c’est le bak kut teh version teochew qui est le plus populaire.
(source Wikipedia et dossier de presse)

La Saveur des ramen
Takumi Saitoh et Seiko Matsuda dans La Saveur des ramen de Eric Khoo.

La Saveur des ramen
Jeanette Aw dans La Saveur des ramen de Eric Khoo.

27 juin 2019

Call Me by Your Name (2017) de Luca Guadagnino

Call Me by Your NameEté 1983. L’américain Elio Perlman, 17 ans, passe ses vacances avec ses parents dans leur propriété en Italie. Son père, éminent professeur spécialiste de la culture gréco-romaine, reçoit l’un de ses étudiants américains, le séduisant Oliver, qui prépare son doctorat…
C’est James Ivory qui a écrit l’adaptation de Call Me by Your Name, le premier roman d’André Aciman. Il devait également le réaliser mais les producteurs préférèrent confier le tournage à l’italien Luca Guadagnino. Le thème général est l’exploration de la notion de désir ; il s’agit de l’éveil à l’homosexualité d’un jeune homme dans un milieu aisé et intellectuel. Les personnages sont tous particulièrement séduisants par leur érudition et leur grande ouverture d’esprit mais ils sont si parfaits qu’ils en deviennent un peu caricaturaux. Il n’y a pas une fausse note dans le tableau. Le récit est délicat mais aurait certainement gagné à être un peu plus concis, notamment dans sa seconde moitié. Le film est plaisant mais il ne fait nul doute (à mes yeux du moins) que James Ivory aurait su introduire plus de nuances. Call Me by Your Name a suscité un véritable engouement auprès de la critique et du public.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Armie Hammer, Timothée Chalamet, Michael Stuhlbarg, Amira Casar, Esther Garrel
Voir la fiche du film et la filmographie de Luca Guadagnino sur le site IMDB.
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Caméo : Auteur du roman, André Aciman fait une apparition en interprétant Mounir, l’un de deux membres du couple homosexuel en visite (dans une scène qui semble n’avoir d’autre intérêt que de le faire apparaître d’ailleurs…)

 

Call Me by Your Name
Amira Casar, Michael Stuhlbarg, Armie Hammer et Timothée Chalamet dans Call Me by Your Name de Luca Guadagnino.

26 juin 2019

La Villa (2017) de Robert Guédiguian

La VillaDans une calanque près de Marseille, au creux de l’hiver, Angèle, Joseph et Armand, se rassemblent autour de leur père devenu aphasique à la suite d’une attaque. Angèle n’est pas retournée dans la maison d’enfance depuis 20 ans, brisée par la mort accidentelle de sa fille Blanche. Professeur à la retraite, Joseph est venu avec sa petite amie qui a trente ans de moins que lui. Armand continue de tenir le petit restaurant ouvrier de son père. Ils sont presque seuls en cette saison. La spéculation immobilière a fait fuir les habitants…
Ecrit et réalisé par Robert Guédiguian, La Villa est presque un huis-clos familial puisqu’il se déroule sur quelques jours en un seul lieu, isolé et magnifique. Comment rester fidèle à ses idéaux de jeunesse ? On peut accuser le réalisateur de ressasser les mêmes thèmes mais ses personnages ont une telle profondeur et sont si profondément humains que son film captive et suscite moult réflexions ; et cet intérêt se manifeste sans que l’on épouse nécessairement sa vision, ce qui est remarquable. Les sexagénaires de Guédiguian sont tournés vers le passé, ils ne se définissent que par ce qu’ils ont été ou ce qu’ils ont rêvé d’être, ils s’enferment dans une nostalgie pleine de regrets qui les rongent. Les trentenaires sont un peu caricaturés et ne trouvent grâce à ses yeux que lorsqu’ils perpétuent une tradition qui se perd. Le réalisateur tourne avec des acteurs qu’il connait bien, une famille fidèle, qui restitue bien tout l’humanisme du propos.
Elle: 4 étoiles
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Ariane Ascaride, Jean-Pierre Darroussin, Gérard Meylan, Jacques Boudet, Anaïs Demoustier, Robinson Stévenin
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Remarques :

* Le film a été tourné dans la calanque de Méjean, une dizaine de kilomètres à l’ouest de Marseille.
* Le flashback montrant les trois frères et sœurs plus jeunes dans une DS est un extrait de Ki Lo Sa ? (1986) de Robert Guédiguian (c’est l’avantage de tourner toujours avec les mêmes acteurs… ;-).
* Robinson Stévenin (le jeune pêcheur) est le fils de Jean-François Stévenin.

 

La Villa
Ariane Ascaride, Jean-Pierre Darroussin et Gérard Meylan dans La Villa de Robert Guédiguian.

La Villa
Anaïs Demoustier et Jean-Pierre Darroussin dans La Villa de Robert Guédiguian.

23 juin 2019

Madame Hyde (2017) de Serge Bozon

Madame HydeMadame Géquil enseigne la physique dans un lycée professionnel de la banlieue de Paris. Peu assurée, elle est chahutée par ses élèves et peu appréciée de ses collègues qui la jugent incompétente. Après avoir été foudroyée un soir d’orage lors d’une expérience dans son laboratoire, elle sent en elle une force nouvelle, mystérieuse et dangereuse…
Ecrit par Serge Bozon et Axelle Ropert, Madame Hyde est une variation du thème créé par Robert Louis Stevenson, Docteur Jekyll et M. Hyde. De façon assez inattendue, les auteurs ont choisi de placer l’histoire dans le milieu de l’enseignement. Ils n’ont pas cherché à rendre leur histoire réaliste : Serge Bozon dit n’être attiré que par la « stylisation », il cherche à traiter des problèmes de la réalité (racisme, école, banlieue…) par la « stylisation ». Il faut sans doute garder cela à l’esprit pour apprécier le film mais, même en sachant cela, ce fut vraiment difficile en ce qui me concerne ; le film ne parvient pas à s’élever pour prendre une autre dimension, quelle qu’elle soit. Le jeu des acteurs est légèrement faussé, certainement volontairement. Finalement, le plus réussi est la pointe d’humour introduite avec le personnage du proviseur (Romain Duris), un jeune loup prétentieux et imbécile, prompt à débiter des fadaises. Le film a été apprécié par une partie de la critique mais, semble t-il, moins par les spectateurs. Il semble faire partie de ces films que l’on aime totalement ou pas du tout… car certains commentaires sont vraiment dithyrambiques.
Elle:
Lui : 1 étoile

Acteurs: Isabelle Huppert, Romain Duris, José Garcia, Adda Senani
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Madame Hyde
Romain Duris et Isabelle Huppert dans Madame Hyde de Serge Bozon.

20 juin 2019

Corporate (2017) de Nicolas Silhol

CorporateEmilie Tesson-Hansen est une jeune et brillante responsable des ressources humaines, prête à tout. Lorsqu’un des salariés se suicide, une enquête est immédiatement ouverte et elle se retrouve en première ligne, prise en étau entre l’inspectrice du travail, et sa hiérarchie qui menace de se retourner contre elle. Emilie est bien décidée à sauver sa peau. Jusqu’où restera-t-elle corporate ? …
Pour son premier long métrage, Nicolas Silhol a décidé d’écrire sur un domaine qui l’a toujours intéressé : les rapports humains en entreprise. Il dénonce certaines méthodes extrêmes en ressources humaines qui peuvent détruire des vies et des personnes. Même si la société est très différente, on ne peut que penser à la série de drames chez France Télécom. Nicolas Silhol appuie très fortement sa charge puisque la volonté de pousser les personnes à bout est délibérée chez ses personnages et il paraît difficile de ne pas s’insurger contre de telles méthodes si elles existent. Il est dommage que le jeu imprécis des acteurs gêne à la crédibilité de l’ensemble mais cela n’empêche pas le film d’être générateur de réflexions.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Céline Sallette, Lambert Wilson, Stéphane De Groodt, Violaine Fumeau, Alice de Lencquesaing
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Remarques :
* Le père de Nicolas Silhol est professeur de management en école de commerce et consultant en Ressources Humaines.

Corporate
Lambert Wilson, Alice de Lencquesaing, Violaine Fumeau, Stéphane De Groodt et Céline Sallette dans Corporate de Nicolas Silhol (photo publicitaire).

17 juin 2019

The Lost City of Z (2016) de James Gray

The Lost City of ZEn 1906, la Société géographique royale d’Angleterre propose au colonel Percy Fawcett de partir en Amazonie afin de cartographier les frontières entre le Brésil et la Bolivie. L’expédition est très périlleuse mais Fawcett accepte espérant se couvrir de gloire et laver l’honneur de sa famille entaché par un père alcoolique. Il va se prendre rapidement de passion pour sa mission…
Ecrit et réalisé par James Gray en se basant sur un livre du journaliste américain David Grann, The Lost City of Z nous raconte l’histoire vraie de Percival Harrison Fawcett, un des plus grands explorateurs du XXe siècle. Si le film fait montre d’un beau et plaisant classicisme dans sa forme, il paraît trop touffu dans son contenu : la vie de l’explorateur étant particulièrement riche, le tort de James Gray (à mes yeux) est probablement d’avoir voulu tout traiter, ce qui nous vaut des sautes brutales. Ces ellipses inopportunes interviennent toujours au moment où l’on commençait à être happé par une scène. C’est donc au pas de charge que nous survolons son histoire, agrémentée ici et là par quelques réflexions sur l’attraction de l’inconnu et la quête d’Absolu. Cela n’empêche pas le film d’être très long.  Si certaines scènes évoquent Fitzcarraldo de Werner Herzog, le film de James Gray semble bien loin d’en avoir la force. Le film a été très bien accueilli par la critique française et assez bien par le public.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Charlie Hunnam, Robert Pattinson, Sienna Miller, Tom Holland, Edward Ashley, Angus Macfadyen
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The Lost City of Z
Charlie Hunnam, Robert Pattinson et Edward Ashley dans The Lost City of Z de James Gray.

The Lost City of Z

13 juin 2019

Rodin (2017) de Jacques Doillon

RodinAuguste Rodin reçoit enfin à 40 ans sa première commande de l’Etat pour la porte d’entrée du musée des arts décoratifs qui devait ouvrir en 1882. Il vient d’accepter une nouvelle élève, la jeune Camille Claudel, qui devient vite son assistante, puis sa maîtresse…
Il eut été décevant que Jacques Doillon se plie au format moderne du biopic, genre aujourd’hui extrêmement codifié et sans originalité. Heureusement, ce n’est pas le cas, il fait fi de ces ennuyeuses conventions et cherche plutôt à nous faire entrer dans la tête du sculpteur grâce à un scénario qu’il a écrit. Il ne suit pas une trame narrative continue mais décrit des moments sans se soucier de toujours les lier entre eux : les ellipses sont parfois aussi importantes que soudaines. Il s’attache plus particulièrement à suivre la relation tumultueuse de Rodin avec Camille Claudel, sa relation avec les femmes en général et imagine (1) son cheminement créatif pour La Porte de l’Enfer et pour la « dérangeante » statue de Balzac qu’il ne parviendrait jamais à faire vraiment accepter. Le tournage a été réalisé en partie dans la demeure de Rodin à Meudon. Vincent Lindon s’est beaucoup investi dans son personnage et le rend très crédible. La photographie est un peu terne, marquée par un éclairage faible. Le son est assez mauvais (sous-titres fortement recommandés). Le film de Jacques Doillon a été très bien reçu par la critique mais très mal par le public qui a été probablement désarçonné par son caractère atypique.
Elle: 3 étoiles
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Vincent Lindon, Izïa Higelin, Séverine Caneele, Bernard Verley
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(1) Il n’existe pas de témoignages directs sur la façon dont Rodin créait et travaillait. Jacques Doillon reprend toutefois certaines théories : par exemple, la légende veut que Camille Claudel ait modelé les mains de Pierre de Wissant pour la sculpture Les Bourgeois de Calais.

Rodin
Vincent Lindon et Izïa Higelin dans Rodin de Jacques Doillon.

Rodin
Vincent Lindon dans Rodin de Jacques Doillon.

Rodin
Vincent Lindon et Anne Cécile Quivogne (… et Balzac) dans Rodin de Jacques Doillon (Rodin aurait fait poser une femme enceinte pour l’une de ses études sur Balzac).

 

Précédente évocation de la relation entre Camille Claudel et Auguste Rodin :
Camille Claudel de Bruno Nuytten (1988) avec Isabelle Adjani et Gérard Depardieu

et sur la fin de vie de Camille Claudel :
Camille Claudel 1915 de Bruno Dumont avec Juliette Binoche

4 juin 2019

L’Apparition (2018) de Xavier Giannoli

L'apparitionEncore traumatisé par la mort récente de son photographe, un reporter de guerre est contacté par un membre de la Congrégation pour la doctrine de la foi du Vatican pour une mission particulière. Dans le sud de la France, une jeune fille a affirmé avoir vu la Vierge Marie plusieurs fois et des milliers de pèlerins affluent déjà sur le lieu des apparitions présumées. Bien que ce monde lui soit totalement étranger, il accepte de faire partie de la commission d’enquête…
Ecrit et réalisé par Xavier Giannoli, L’Apparition est un film assez différent de la production habituelle et mérite d’être remarqué. Cette histoire est traitée comme un polar religieux et le récit fonctionne particulièrement bien en tant que film d’enquête. L’histoire est assez prenante, nimbée d’un voile mystique qui voile la réalité. Toutefois, hisser l’ensemble au niveau d’une réflexion philosophique sur la Foi relève plutôt de l’enthousiasme de certains critiques : le sujet n’est pas abordé. En revanche, il y a une réflexion sur la notion de vérité, ce qui la définit, ce qui la constitue ; peut-elle être différente pour chacun ? En ce sens, la fin du film pourra déconcerter mais n’était-ce pas la seule possible ? En évitant la facilité d’une explication, n’est-elle pas aussi la plus réaliste ? Tout au plus, peut-on lui reprocher d’être édulcorée d’éléments superflus. La jeune Galatéa Bellugi incarne parfaitement cette jeune fille qui se veut touchée par la grâce et Vincent Lindon est dans son registre habituel, style ours fragile et, comme d’habitude, on ne comprend strictement rien aux sons qui sortent de sa bouche (sous-titres obligatoires). La musique, signée Arvö Part et George Delerue, est superbe.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Vincent Lindon, Galatéa Bellugi, Patrick d’Assumçao, Anatole Taubman, Elina Löwensohn
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L'Apparition
Galatéa Bellugi dans L’Apparition de Xavier Giannoli.

30 mai 2019

Moi, Tonya (2017) de Craig Gillespie

Titre original : « I, Tonya »

Moi, TonyaIssue d’un milieu très pauvre, Tonya s’entraine depuis l’âge de quatre ans au patinage artistique sous la pression d’une mère violente. Elle devient rapidement l’une des meilleures patineuses des États-Unis. À 15 ans, elle rencontre Jeff qui, lorsqu’ils se marient, devient, lui aussi, rapidement violent…
En 1994, la patineuse olympique Tonya Harding a été au centre d’un fait divers qui a secoué les Etats Unis (et même, paraît-il…, le monde entier). L’australien Craig Gillespie nous raconte cette sombre affaire sous la forme d’un faux documentaire en se basant sur les recherches de son scénariste, l’américain Steven Rogers. Le film est assez étrange car, si cette plongée dans l’Amérique profonde est un peu sordide et même terrifiante, le ton adopté est celui d’une comédie d’humour noir. Voir présentées sur le ton de l’humour la violence de la mère sur sa fille, ou la violence du mari sur sa très jeune femme (qui trouve cela naturel), a de quoi créer un certain malaise. Comme pour se justifier, le réalisateur prend ouvertement le parti de la jeune patineuse, allant jusqu’à présenter comme plutôt inique le jugement final rendu par la justice. La réalisation est particulièrement efficace avec des poussées d’audaces et de virtuosité. Les scènes de patinage sont assez époustouflantes de réalisme. L’interprétation de Margot Robbie et d’Allison Janney (la mère) sont assez remarquables.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Margot Robbie, Sebastian Stan, Allison Janney, Julianne Nicholson, Paul Walter Hauser
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Moi Tonya
Margot Robbie (deux secondes avant de nous gratifier d’un regard-caméra saisissant) dans Moi, Tonya de Craig Gillespie.

Moi Tonya
Sebastian Stan, Margot Robbie et Julianne Nicholson dans Moi, Tonya de Craig Gillespie.

28 mai 2019

Braquage à l’ancienne (2017) de Zach Braff

Titre original : « Going in Style »

Braquage à l'ancienneTrois amis octogénaires voient le paiement de leur pension de retraite versée par leur entreprise interrompu. Et la banque de l’un d’eux menace de saisir sa maison. Ayant assisté par hasard au braquage de sa banque, il convainc les deux autres de braquer la banque à leur tour…
Braquage à l’ancienne est le remake de Going in Style, amusante comédie peu connue réalisée par Martin Brest en 1979. Hélas, malgré un excellent plateau d’acteurs, cette nouvelle version de Zach Braff ne parvient pas à la même réussite. Bien entendu, il ne faut pas tenter de prendre cette histoire farfelue au sérieux mais le scénariste semble avoir été tout de même un peu paresseux. Il faut donc attendre les bonnes répliques pour esquisser un sourire mais elles sont trop rares. Les acteurs semblent s’amuser plus que nous. Au beau trio principal, il faut ajouter la présence d’Ann-Margret que l’on n’avait pas vue depuis longtemps, avec toujours autant de charme à plus de 75 ans, et Christopher Lloyd toujours aussi frappadingue. Dommage que le résultat soit si décevant.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Michael Caine, Morgan Freeman, Alan Arkin, Ann-Margret, Matt Dillon, Christopher Lloyd, John Ortiz
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Braquage à l'ancienne
Alan Arkin, Morgan Freeman et Michael Caine dans Braquage à l’ancienne de Zach Braff.

Braquage à l'ancienne
Ann-Margret dans Braquage à l’ancienne de Zach Braff.

Braquage à l'ancienne
Christopher Lloyd dans Braquage à l’ancienne de Zach Braff.

Précédente version :
Going in Style de Martin Brest (1979) avec George Burns, Art Carney et Lee Strasberg. Le film n’est pas sorti en France.