30 mai 2019

Moi, Tonya (2017) de Craig Gillespie

Titre original : « I, Tonya »

Moi, TonyaIssue d’un milieu très pauvre, Tonya s’entraine depuis l’âge de quatre ans au patinage artistique sous la pression d’une mère violente. Elle devient rapidement l’une des meilleures patineuses des États-Unis. À 15 ans, elle rencontre Jeff qui, lorsqu’ils se marient, devient, lui aussi, rapidement violent…
En 1994, la patineuse olympique Tonya Harding a été au centre d’un fait divers qui a secoué les Etats Unis (et même, paraît-il…, le monde entier). L’australien Craig Gillespie nous raconte cette sombre affaire sous la forme d’un faux documentaire en se basant sur les recherches de son scénariste, l’américain Steven Rogers. Le film est assez étrange car, si cette plongée dans l’Amérique profonde est un peu sordide et même terrifiante, le ton adopté est celui d’une comédie d’humour noir. Voir présentées sur le ton de l’humour la violence de la mère sur sa fille, ou la violence du mari sur sa très jeune femme (qui trouve cela naturel), a de quoi créer un certain malaise. Comme pour se justifier, le réalisateur prend ouvertement le parti de la jeune patineuse, allant jusqu’à présenter comme plutôt inique le jugement final rendu par la justice. La réalisation est particulièrement efficace avec des poussées d’audaces et de virtuosité. Les scènes de patinage sont assez époustouflantes de réalisme. L’interprétation de Margot Robbie et d’Allison Janney (la mère) sont assez remarquables.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Margot Robbie, Sebastian Stan, Allison Janney, Julianne Nicholson, Paul Walter Hauser
Voir la fiche du film et la filmographie de Craig Gillespie sur le site IMDB.

Moi Tonya
Margot Robbie (deux secondes avant de nous gratifier d’un regard-caméra saisissant) dans Moi, Tonya de Craig Gillespie.

Moi Tonya
Sebastian Stan, Margot Robbie et Julianne Nicholson dans Moi, Tonya de Craig Gillespie.

7 mars 2013

Seul sur l’océan pacifique (1963) de Kon Ichikawa

Titre original : « Taiheiyô hitoribocchi »

Seul sur l'océan pacifiquePar une nuit noire, dans le port d’Osaka, le jeune Kenichi Horie lèvre l’ancre clandestinement. Avec son petit voilier de 6 mètres, il veut traverser l’océan à la voile et atteindre San Francisco… Seul sur l’océan pacifique est le récit d’une histoire vraie, il est basé sur le livre du navigateur (1). Si l’idée d’accompagner un homme solitaire sur son bateau peut engendrer quelques craintes à priori, l’histoire est finalement intéressante, Ichikawa parvenant parfaitement à rendre son personnage attachant. Pourtant les flashbacks qui entrecoupent le récit de son périple montre un jeune homme plutôt égoïste et asocial (le seul être auquel il tient vraiment finalement est son chien), le portrait n’allant d’ailleurs pas trop en profondeur, restant sur l’absence de compréhension entre lui et son père, mais n’explique qu’incomplètement comment sa passion est devenu une obsession. Par ses ruptures de rythme, Ichikawa évite toute monotonie et glisse même de petites notes d’humour qui relève l’ensemble. Seul sur l’océan pacifique fait sans aucun doute partie des films plus légers de Kon Ichikawa mais relate de belle façon cette aventure hors du commun.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Yûjirô Ishihara, Masayuki Mori, Kinuyo Tanaka
Voir la fiche du film et la filmographie de Kon Ichikawa sur le site IMDB.

Voir les autres films de Kon Ichikawa chroniqués sur ce blog…

(1) A l’âge de 23 ans, Kenichi Horie a été le premier japonais à effectuer la traversée du Pacifique à la voile en solitaire en 1962. Son bateau de 5m80 est aujourd’hui exposé au San Francisco Maritime Museum. Après cet exploit, Kenichi Horie a continué à naviguer et a fait de nombreuses traversées à la voile, sur des bateaux fonctionnant à l’énergie solaire ou, plus récemment en 2008, à l’énergie des vagues.

14 novembre 2011

Le mur du son (1952) de David Lean

Titre original : « The Sound Barrier »

Le mur du sonAprès s’être illustré pendant la Seconde Guerre mondiale, un brillant pilote épouse la fille d’un industriel de l’aviation. Ce dernier cherche à construire un avion qui dépassera la vitesse du son… Le mur du son fait partie des films les moins connus de David Lean. Il nous replonge dans l’atmosphère des grandes découvertes : personne ne savait alors ce qui pouvait se passer si un avion dépassait le mur du son. Le film n’est en rien historiquement juste, puisqu’il attribue l’exploit à un pilote anglais (1). Malgré ses inexactitudes, le film est toutefois fort bien fait et prenant. David Lean donne une certaine portée à son propos puisqu’il met en balance le dépassement scientifique avec les sacrifices humains induits. Les scènes aériennes sont très réussies avec, en plus, une belle traversée au dessus de l’Europe avec des rares vues aériennes de Paris. On pourra noter une petite pointe de misogynie : les femmes sont soit des briseuses de rêves, soit totalement centrées sur elles-mêmes. Le très bon jeu d’acteurs apporte une contribution non négligeable à l’attrait qu’exerce encore le film, 50 ans après sa sortie.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Ralph Richardson, Ann Todd, Nigel Patrick, John Justin, Joseph Tomelty, Denholm Elliott
Voir la fiche du film et la filmographie de David Lean sur le site IMDB.

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Remarques :
(1) Dans la réalité, le premier pilote à dépasser la vitesse du son fut l’américain Chuck Yeager en 1947, tel que rapporté avec beaucoup plus d’exactitude dans le film L’étoffe des héros de Philip Kaufman (1983).