Jason Dessen est un physicien, professeur et père de famille. Une nuit, alors qu’il rentre à pied dans les rues de Chicago, il est enlevé, drogué et se réveille dans un laboratoire mystérieux, acclamé par tous les employés. Dès lors, il n’y qu’une idée en tête, retrouver sa famille et sa vie, mais ne sait pas encore que le chemin sera très long… Dark Matter est une série télévisée américaine de science-fiction en 9 épisodes, créée par Blake Crouch. Peu attiré par les séries, j’ai choisi de regarder celle-ci car j’avais beaucoup aimé le roman de Blake Crouch, paru en 2016, qui exploite assez joliment le fameux paradoxe de la superposition des états quantiques ; il l’exploite en tous cas différemment du Multivers Marvel et d’une façon qui semble plus « réaliste » (si tant est que l’on peut utiliser ce mot dans ce cas). Puisque le créateur de la série est l’auteur lui-même, il n’est pas étonnant que le roman ne soit pas dénaturé lors de son passage à l’écran. On peut juste noter un inévitable étirement mais il ne se produit jamais par dramatisation artificielle. Il faut reconnaître que la structure du roman se prête bien à une adaptation en épisodes ; il me semble que certains évènements ont été ajoutés. La fin est un peu simplifiée. Je ne suis pas certain qu’une adaptation plus compacte en film n’aurait pas été préférable mais cela se regarde avec intérêt. Elle: – Lui :
Remarques : * Blake Crouch a écrit le scénario mais n’a pas réalisé, 5 réalisateurs se sont succédés. * Sur le plan de la physique quantique, il est amusant de voir l’expérience du « chat de Schrödinger » mentionnée à deux ou trois reprises pour valider la théorie de superposition des états quantiques alors que Schrödinger a conçu cette « expérience » (qui est purement théorique, rappelons-le) pour la mettre à mal.
Enrôlés de force lors de la Première Guerre mondiale, Stan et Oliver voient leur meilleur ami mourir sur le front. Il était père d’une fillette de trois ans et, de retour au pays, les deux compères se mettent à la recherche de son grand-père pour la lui confier… Pack Up Your Troubles est un long métrage de 63 minutes réalisé par George Marshall, Harry Black et Raymond McCarey et produit par Hal Roach. Il s’agit du second long métrage de Laurel et Hardy (après Pardon Us l’année précédente). C’est un film étrange qui tente, assez maladroitement, de mêler le mélodrame au burlesque. C’est un art difficile, Charlie Chaplin y excelle mais nous en sommes ici très loin. Il y a de bons gags, même de très bons gags, mais la partie mélodrame est assez épouvantable. Habitué au format court, le duo comique a bien du mal à passer au long métrage. Elle: – Lui :
Le jeune D’Artagnan quitte sa Gascogne natale afin d’intégrer la célèbre compagnie des mousquetaires du roi. Or, une fois dans la capitale, il apprend la triste nouvelle : le cardinal de Richelieu vient de dissoudre la célèbre garde. Avec Athos, Porthos et Aramis, D’Artagnan va contrer les plans machiavéliques de Richelieu… Les Trois Mousquetaires est un film d’aventure américain de Stephen Herek, produit par les studios Disney. C’est une adaptation très libre du roman l’Alexandre Dumas père. Plus de ferrets, plus d’amour secret entre la reine et le Duc de Buckingham, … Bien d’autre changements ont été faits pour simplifier l’histoire. Les gentils sont très gentils et les méchants sont très méchants, Richelieu et le Comte de Rochefort font les frais de ce manichéisme appuyé. Bien rythmé, le récit est relevé de la dose d’humour réglementaire. L’ensemble est simple et joyeux. Ce n’est pas franchement mauvais, c’est même divertissant, mais on ne peut que regretter de voir une histoire dénaturée à ce point. Elle: – Lui :
Sharper est un film américain réalisé par Benjamin Caron, son premier long métrage. Il s’agit d’un thriller où des escrocs déploient de belles manipulations pour dépouiller un milliardaire de Manhattan. Il n’y a rien de vraiment nouveau mais la construction est plaisante : le réalisateur a découpé son récit en parties portant le nom de chacun des personnages. Il raconte alors un aspect différent de l’histoire ce qui permet une bonne progression dans notre compréhension de l’ensemble. Notre intérêt est ainsi bien maintenu du début à la fin. Côté acteurs, c’est bien entendu Julianne Moore qui sort du lot. Divertissant. Elle: – Lui :
Pour éviter d’aller camper avec sa meilleure amie et ses parents nudistes, une lycéenne fait croire à celle-ci qu’elle doit passer le weekend avec un ami de son frère. Le lundi suivant, embêtée par son amie qui veut absolument savoir comment son weekend s’est passé, elle ment et prétend avoir couché avec ce mec imaginaire pour avoir la paix. La rumeur se répand rapidement… Easy Girl est une comédie américaine de Will Gluck. Si le film peut probablement se classer dans les college-movies (et donc nous faire craindre le pire), il est nettement au-dessus du lot. L’histoire est très lointainement inspirée de La Lette écarlate, roman de Nathaniel Hawthorne publié en 1850, qui a été maintes fois transposé à l’écran, notamment par Victor Sjöström en 1926 (plusieurs courts extraits en sont insérés). L’écriture est assez brillante, l’ensemble est relevé mais très bien équilibré, sans vulgarité, ne tombant jamais dans la facilité, avec un humour constant dans les dialogues. Emma Stone, qui avait ici le premier rôle pour la première fois, trouve toujours le ton juste et montre une superbe présence à l’écran. Elle rend son personnage particulièrement attachant. Une charmante comédie. Elle: – Lui :
Après l’affaire des Ferrets de la reine, Milady de Winter est décidée à prendre sa revanche en faisant enlever Constance Bonacieux dont D’Artagnan est amoureux. Soutenue par le comte de Rochefort, qui part porter secours aux assiégés de La Rochelle, elle s’engage à participer à l’assassinat du duc de Buckingham… On l’appelait Milady est un film américain réalisé par Richard Lester, suite directe du film Les Trois Mousquetaires du même réalisateur sorti l’année précédente. Les deux parties ont été tournées simultanément puisque l’idée de départ était de ne faire qu’un seul film. L’esprit reste donc le même : le ton est à la comédie et au burlesque. Le prestigieux casting est bien entendu aussi le même, avec une mise en valeur de Faye Dunaway dans le rôle de Milady, aussi charmante qu’impitoyable. Le fait que le tournage se soit déroulé en Espagne est plus visible car les scènes d’extérieur sont plus nombreuses et cela ne ressemble en rien à la France. Rien n’est très crédible mais l’ensemble est divertissant. Elle: – Lui :
Arrivant à Paris de sa Gascogne natale, le jeune d’Artagnan parvient à entrer dans le fameux régiment des Mousquetaires du roi Louis XIII. Il se lie d’amitié avec trois d’entre eux : Athos, Porthos et Aramis et deviendront inséparables. Sa logeuse, Constance Bonacieux, dont il est tombé amoureux, est aussi la confidente de la reine Anne d’Autriche… Les Trois Mousquetaires est un film américain réalisé par Richard Lester. C’est l’une des adaptations les plus connues du roman d’Alexandre Dumas père. L’accent a été mis sur l’humour et la comédie, voire la bouffonnerie, sans que le film ne soit une satire toutefois. Lester ne rechigne pas à certains anachronismes pour nous distraire. Les combats sont patauds et tournent invariablement à la farce. Le budget fut important et le casting impressionnant. L’ensemble manque de panache mais reste divertissant. Un temps prévue pour être intégrée dans un unique film de plus de trois heures, la suite, On l’appelait Milady, fut tournée dans la foulée (1). Elle: – Lui :
Voir les autres films de Richard Lester chroniqués sur ce blog…
Remarque : • Le projet avait un temps (à la fin des années soixante) été pensé pour être un film avec les Beatles, que Richard Lester avait déjà dirigé dans deux films. Ce projet n’a pas abouti mais Richard Lester est resté.
(1) S’estimant lésés d’avoir été payés pour un film et non pour deux films, les acteurs et l’équipe de tournage attaquèrent la production en justice. Peu après, la Screen Actors Guild a inclus dans les contrats des acteurs la clause « Salkind » (nom du producteur de Superman / Superman 2 qui fut un cas similaire) qui stipule qu’une production ne peut être scindée en deux sans accord contractuel préalable.
b) Versions du parlant : 1932: Les Trois Mousquetaires de Henri Diamant-Berger (France, 246 mn) avec Aimé Simon-Girard 1935: The Three Musketeers de Rowland V. Lee (USA) avec Walter Abel 1939: The Three Musketeers de Allan Dwan (USA) avec Don Ameche (comédie) 1942: Los Tres Mosqueteros de Miguel M. Delgado (Mexique) (parodie) 1948: The Three Musketeers de George Sidney (USA) avec Lana Turner et Gene Kelly 1953: Les Trois Mousquetaires de André Hunebelle (France) avec Georges Marchal et Bourvil 1954: I Cavalieri della regina de Mauro Bolognini (Italie) 1957: Les Trois Mousquetaires et demi de Gilberto Martínez Solares (Mexique)(parodie) 1961: Les Trois Mousquetaires de Bernard Borderie (France en 2 parties) avec Gérard Barray et Mylène Demongeot 1973: The Three Musketeers de Richard Lester (USA) avec Michael York et Raquel Welch 1974: The Four Musketeers de Richard Lester (USA) avec Michael York et Raquel Welch 1974: Les Quatre Charlots mousquetaires de André Hunebelle (France) (parodie) 1993: The Three Musketeers de Stephen Herek (USA) avec Charlie Sheen et Chris O’Donnell 2001: The Musketeer de Peter Hyams (UK) avec Justin Chambers et Catherine Deneuve 2005: Les Trois Mousquetaires de Pierre Aknine (France) avec Vincent Elbaz et Emmanuelle Béart 2011: The Three Musketeers de Paul W.S. Anderson (USA) avec Logan Lerman, Juno Temple, Orlando Bloom et Milla Jovovich 2023: Les Trois Mousquetaires: D’Artagnan de Martin Bourboulon avec François Civil et d’innombrables versions TV… … et beaucoup d’autres films d’un univers proche (suites, filiations, etc.)
Dans le royaume de Marshovie , le capitaine de la garde prince Danilo est un grand charmeur qui multiplie les conquêtes féminines. Surpris par le roi dans le boudoir de la reine, il est contraint pour se racheter d’aller séduire une jeune et jolie veuve émigrée à Paris, dont l’immense fortune est nécessaire au rétablissement des finances du royaume… La Veuve joyeuse est un film musical américain réalisé par Ernst Lubitsch. Cette nouvelle adaptation de l’opérette autrichienne de Franz Lehár (1905) est très différente de celle, bien plus sombre, qu’en avait donnée Erich von Stroheim neuf ans plus tôt. Ici, tout n’est que joie de vivre et Maurice Chevalier est une source de bonne humeur qui semble intarissable. C’est l’image du bon vivant dans le gai Paris vu par Hollywood. La production est somptueuse, que ce soit par ses décors immenses et le nombre de figurants (notamment dans les célèbres scènes de bal). Les dialogues sont brillants, une petite merveille d’humour. Lubitsch apporte une grande vitalité par sa mise en scène virevoltante. Le succès fut au rendez-vous sans permettre, toutefois, de recouper le budget conséquent. Délicieux. Elle: – Lui :
Remarque : • La popularité de Maurice Chevalier était alors immense et la MGM a mis beaucoup d’argent sur la table pour emprunter Lubitsch, Chevalier et Jeanette Macdonald à la Paramount. • Ce film marque la fin de la période « comédies musicales » de Lubitsch. Son film suivant sera Ange avec Marlene Dietrich en 1937. • Quelques très courts passages ont été coupés à la sortie par la censure mais sont rétablis dans les versions arrivées jusqu’à nous. • Une version française fut tournée simultanément, assez différente semble-t-il, avec des dialogues de Marcel Achard et des paroles de chansons d’André Hornez. Acteurs : Maurice Chevalier, Jeanette MacDonald, Marcel Vallée, Danièle Parola, André Berley…
En 2065, l’armée américaine cherche à débusquer le « cerveau » d’une intelligence artificielle qui a lancé une ogive nucléaire sur Los Angeles, dix ans plus tôt. Son repaire est dans l’immense Nouvelle Asie dont les habitants cohabitent avec une abondante population de robots à face humaine très coopératifs, les « simulants ». Soldat américain infiltré en Asie, Joshua est séparé de sa femme Maya au cours d’un assaut… The Creator est un blockbuster américain co-écrit et réalisé par Gareth Edwards, connu pour avoir réalisé Rogue One : A Star Wars Story. Si le film se laisse regarder sans déplaisir, ce n’est pas grâce à son scénario, qui n’est pas vraiment remarquable, mais plutôt grâce à la qualité de sa réalisation. Comme pratiquement tous les films du genre de science-fiction cyberpunk, The Creator montre une influence de Blade Runner mais il est loin d’avoir la profondeur de ce dernier. Sur le plan émotionnel, l’ensemble laisse froid. Visuellement, il est plus convaincant, utilisant l’esthétisme de décors naturels thaïlandais. Les effets spéciaux sont bien intégrés et réussis, à commencer par les robots avec leur trou béant en travers de la tête. Les scènes d’action sont prenantes. Le résultat visuel est d’autant plus notable qu’il a été atteint avec un budget modéré (pour un blockbuster). Visuellement plaisant à défaut de plus. Elle: – Lui :
Dans une petite ville de pêcheurs d’Alaska, une jeune fille de 17 ans est retrouvée assassinée. Deux inspecteurs de la police de Los Angeles, le capitaine Will Dormer et son partenaire Hap Eckhart, sont envoyés sur place pour aider la police locale dans son enquête, à la demande du chef de la police, un ancien collègue de Dormer. Ellie Burr, une jeune détective de la police locale, qui est une grande fan du travail d’enquête de Dormer, vient les accueillir… Insomnia est un film policier américain réalisé par Christopher Nolan. Il s’agit du remake du film norvégien Insomnia (1997) réalisé par Erik Skjoldbjærg, qui avait reçu de bonnes critiques mais une distribution limitée. Si elle ne recèle pas de grandes surprises, l’intrigue est bien tournée, évoluant rapidement en jeu du chat et de la souris, où la souris peut devenir chat et inversement. Il y a une belle profondeur dans les trois personnages principaux. Le travail de Christopher Nolan, qui travaillait ici pour la première fois avec des acteurs de premier plan, est assez remarquable. Sa mise en images montre une recherche sur les lumières (au pays où le soleil ne se couche jamais) et un cadrage qui crée une atmosphère ; il place souvent sa caméra très près des personnages comme pour mieux les sonder. Al Pacino met beaucoup d’intensité dans son personnage et Robin Williams, utilisé ici à contre-emploi, s’en sort plutôt bien (1). Le film a eu d’assez bonnes critiques même si Christopher Nolan a déclaré plus tard que c’était son film le plus sous-évalué. Elle: – Lui :
(1) Les deux acteurs ont des méthodes très différentes. Robin Williams a déclaré : « Ma rencontre avec Al, c’est « Monsieur Méthode » contre « Monsieur N’importe Quoi » ! » (en anglais, « Method » désigne les techniques de jeu de l’Actors Studio, Al Pacino est effectivement issu de l’Actors Studio qui préconise que les acteurs doivent intégrer totalement la psychologie de leur personnage). On raconte que, pour préparer les scènes, Al Pacino s’enfermait dans sa loge et ne sortait que lorsqu’on était prêt à tourner alors que Robin Williams restait avec l’équipe et faisait rire tout le monde.