7 mai 2011

Swords and Hearts (1911) de David W. Griffith

Titre français : « Epées et coeurs »

Swords and HeartsLui :
(Muet, 17 minutes) Swords and Hearts fait partie des films de Griffith sur la guerre de Sécession (1) tournés entre 1909 et 1911. Nous sommes en Virginie et le fils d’un riche fermier est aimé en secret par une jeune fille pauvre… On retrouve dans ce film de Griffith le thème de l’humiliation de la défaite sudiste et aussi, et surtout, celui de l’amour qui transcende les barrières sociales créées par l’argent. Le scénario est assez élaboré, les intertitres servant à structurer le film en onze chapitres. L’ensemble a beaucoup de force. Dorothy West fait une belle prestation, la jeune actrice montrant d’étonnantes capacités lors des scènes d’action à cheval.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Wilfred Lucas, Claire McDowell, Dorothy West
Voir la fiche du film et la filmographie de David W. Griffith sur le site IMDB.
Voir les autres films de David W. Griffith chroniqués sur ce blog…

(1) Cette guerre était, rappelons-le, encore très présente dans les esprits puisqu’elle ne s’était terminée que 45 ans plus tôt.

7 courts métrages de Griffith sur la guerre de Sécession tournés en 1910-1911:
In the Border States (1910), The House with Closed Shutters (1910), The Fugitive (1910), His Trust (1911), His Trust Fulfilled (1911), Swords and Hearts (1911), The Battle (1911).

7 mai 2011

The Battle (1911) de David W. Griffith

Titre français : « La bataille »

The BattleLui :
(Muet, 19 minutes) Un jeune homme envoyé sur le front comme officier est pris de panique et fuit les combats. Il finira par montrer sa valeur lors d’une expédition pour aller chercher des stocks de munitions… The Battle fait partie des quelques films de Griffith sur la guerre de Sécession tournés entre 1909 et 1911. Le film est assez proche de The house with closed shutters tourné l’année précédente qui traite aussi de la lâcheté. Le scénario n’est pas toutefois le côté le plus remarquable de ce court-métrage ; c’est plutôt la mise en scène des combats qui retient l’attention : ces scènes prennent indéniablement de l’ampleur. On remarquera aussi le grand nombre de figurants employés pour la scène du départ du régiment.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Charles West, Blanche Sweet, Robert Harron, Donald Crisp
Voir la fiche du film et la filmographie de David W. Griffith sur le site IMDB.
Voir les autres films de David W. Griffith chroniqués sur ce blog…

Remarques :
The Battle a un figurant (un conducteur de chariot) promis à un bel avenir : Lionel Barrymore. C’est son second film.

3 mai 2011

Cinquième colonne (1942) d’ Alfred Hitchcock

Titre original : « Saboteur »

Cinquième colonneLui :
A la suite d’un incendie meurtrier dans une usine d’aviation, un jeune ouvrier est accusé à tort de sabotage. Alors qu’il est recherché par la police, il part lui-même à la poursuite du vrai saboteur qu’il a aperçu avant le drame… Cinquième colonne est la contribution d’Hitchcock à l’effort de guerre. Le scénario préfigure celui de La Mort aux Trousses sous plusieurs aspects : dans les deux cas, le héros doit chercher les vrais coupables tout en étant traqué par la police et il devra traverser les Etats-Unis pour trouver la vérité. Cinquième colonne est toutefois moins réussi, en grande partie du fait de l’interprétation et de son manque de consistance, de sa moindre présence (1). Le film ne manque pas de scènes fortes : la fusillade dans la salle du Radio City Music Hall (2), scène largement copiée depuis, et le final dans et sur la statue de la Liberté ont été les plus remarquées. Toutes les scènes se déroulant durant le gala de charité sont certes moins spectaculaires mais tout aussi remarquables. Mais, force est de constater qu’en dépit de ses qualités, Cinquième colonne reste moins intense que de nombreux autres films du réalisateur.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Priscilla Lane, Robert Cummings, Otto Kruger, Norman Lloyd
Voir la fiche du film et la filmographie de Alfred Hitchcock sur le site IMDB.
Voir les autres films de Alfred Hitchcock chroniqués sur ce blog…

Remarque :
Ne pas confondre Sabotage (Agent secret en français), film anglais d’Alfred Hitchcock de 1936 avec Saboteur (Cinquième colonne en français), film américain d’Alfred Hitchcock de 1942.

(1) Hitchcock reconnaitra plus tard que Robert Cummings « appartient à la catégorie des acteurs légers (…) Quand il est vraiment dans une situation mauvaise, on ne peut pas le lire sur sa figure. »
Quant à Priscilla Lane, l’actrice fut imposée à Hitchcock par Universal. D’apparence très classique (le type « girl next door »), l’actrice est à l’opposé du type de femme qu’Hitchcock affectionne (les beautés froides).
(2) Il faut savoir que le Radio City Music Hall était à l’époque le cinéma de New York où avaient lieu les premières des films d’Hitchcock. L’effet a été donc décuplé pour ceux qui y assistaient.

Remarque :
Quand l’espion Fry se déplace en taxi, Hitchcock a inséré un plan d’actualité montrant le paquebot Normandie chaviré dans le port de New York. L’espion a un rictus de satisfaction. La Navy a réussi à faire supprimer cette scène (dans certains états seulement) car elle laissait à penser que le Normandie avait été victime d’un sabotage, ce qui n’était pas le cas. Le Normandie, paquebot français réquisitionné de force par les Etats-Unis, a été victime d’un incendie en 1942 dans le port de New York alors qu’il était transformé en navire transporteur de troupes. Après des tentatives de réparation, le paquebot a finalement été demantelé en 1946.

1 mai 2011

Frigo et la baleine (1923) de Buster Keaton et Edward F. Cline

Titre original : « The Love Nest »

Frigo et la baleineLui :
Par dépit amoureux, Buster décide de partir sur son frêle esquif sans but précis. En pleine mer, à bout de vivres, il est recueilli par une baleinière dont le capitaine est particulièrement dur et cruel avec ses matelots… Frigo et la baleine (The Love Nest) est le dernier court métrage de Buster Keaton qui était attaché à ce format et hésitait à passer au long métrage (1). Chose inhabituelle, le film n’a pas de rôle féminin de premier plan. Le terrible capitaine fait inévitablement penser au capitaine Achab ; le roman d’Herman Melville n’avait toutefois pas encore été adapté au cinéma à cette époque (2). Le film comporte de nombreux gags avec une chute finale vraiment hilarante (3).
Note : 3 étoiles

Acteurs: Buster Keaton, Joe Roberts
Voir la fiche du film et la filmographie de Buster Keaton sur le site IMDB.
Voir les autres films de Buster Keaton et Edward F. Cline chroniqués sur ce blog…

Remarques :
(1) Le premier long métrage de Buster Keaton, Les trois âges, sera d’ailleurs conçu pour pouvoir être facilement tronçonné en plusieurs courts métrages en cas d’échec.
(2) La première adaptation de Moby Dick au cinéma verra le jour en 1926 sous la direction de Millard Webb avec John Barrymore : The Sea Beast.
(3) Cette chute finale à deux niveaux a souvent été montrée incomplète. La récente restauration par Lobster Films l’a heureusement rétablie dans sa totalité.

30 avril 2011

Les avatars de Charlot (1918) de Leo White

Titre original : « Triple trouble »

Les avatars de CharlotLui :
(Muet 23 minutes) Deux ans après le départ de Chaplin, la compagnie Essanay crée un film de toutes pièces à partir de fragments et de chutes. Les avatars de Charlot est ainsi composés d’images de Charlot apprenti et de Charlot Cambrioleur ainsi que de fragments de ce qui aurait pu être le premier long métrage de Chaplin : Life. Une histoire de savant est plaquée sur l’ensemble et de nouvelles scènes sont tournées. L’ensemble est bien entendu très disparate et n’a aucune cohésion. L’histoire n’a aucun sens. La meilleure scène reste celle de l’asile de nuit dont on ne sait exactement s’il s’agit d’une chute de Charlot Cambrioleur ou d’un fragment de Life. Mise à part cette scène, Les avatars de Charlot ne sont pas d’un grand intérêt.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Charles Chaplin, Edna Purviance, Leo White, Billy Armstrong
Voir la fiche du film et la filmographie de Leo White sur le site IMDB.

Remarques :
* Les approximations sont nombreuses : ainsi plusieurs personnages ne sont pas tenus par les mêmes acteurs dans les scènes où figure Chaplin que dans les scènes ajoutées !
* Plusieurs scènes reprises de Charlot Cambrioleur sont inversées (gauche/droite), sans doute pour éviter qu’on ne les reconnaisse !
* Essanay n’en était pas à son coup d’essai puisqu’ils avaient transformé Burlesque on Carmen en long métrage en réincorporant toutes les chutes de tournage et de montage.

30 avril 2011

Charlot cambrioleur (1916) de Charles Chaplin

Titre original : « Police »

Charlot cambrioleurLui :
(Muet 25 minutes) A peine libéré de prison, Charlot est détroussé par un faux pasteur puis rencontre un ancien codétenu qui l’entraîne cambrioler une maison… Ce film paraît très inégal et s’inscrit parmi les moins relevés de la période Essanay qui s’achevait alors. Il y a bien quelques bons gags mais ils sont trop peu nombreux et Chaplin ne parvient pas à donner une dimension dramatique ou sociale, Charlot cambrioleur si ce n’est tout de même cette notion de l’homme qui est en équilibre instable entre le bien et le mal : il voudrait faire le bien mais son environnement le pousse à faire le mal. Plusieurs scènes de Charlot cambrioleur seront réutilisées par Essanay pour sortir deux ans plus tard un film apocryphe : Les avatars de Charlot.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Charles Chaplin, Edna Purviance, Wesley Ruggles
Voir la fiche du film et la filmographie de Charles Chaplin sur le site IMDB.

Voir les autres films de Charles Chaplin chroniqués sur ce blog…

Remarque :
Charlot cambrioleur L’affiche ci-contre est intéressante car elle met en avant l’argument publicitaire : « The $670,000 comedian ». Le frère de Charlie Chaplin venait de lui trouver un nouveau contrat à la Mutual : 10 000 dollars par semaine plus 150 000 de bonus à la signature. Cela fait bien 670 000 (très grossièrement l’équivalent de 10 millions d’euros d’aujourd’hui). Personne n’avait obtenu une pareille somme de toute la (jeune) histoire du cinéma ! Cela fit un peu scandale et entacha quelque peu l’image de Chaplin qui était de son côté surtout intéressé par l’entière liberté que lui promettait la Mutual (à l’époque, il vivait toujours dans un hôtel de moyenne gamme du centre de Los Angeles, l’hôtel Stowell sur Spring Street). L’affiche ci-contre peut être datée de l’automne/hiver 1916 (ou plus récent), nous sommes donc au minimum plusieurs mois après la signature du contrat (février 1916), ce qui signifie que ce surnom est resté dans les esprits un certain temps.

29 avril 2011

Taxi Driver (1976) de Martin Scorsese

Taxi DriverLui :
De retour du Vietnam, un ex-marine devient chauffeur de taxi à New York. Il travaille la nuit et ne refuse aucune destination. Mentalement instable, il ressent mal le sordide de certains quartiers et le besoin d’assainir sa ville se développe en lui… Avec Taxi Driver, Martin Scorsese a montré New York comme aucun cinéaste ne l’avait fait avant lui. L’interprétation puissante de De Niro a donné au film toute sa complexité et sa portée. Le propos est complexe : dévastation mentale des anciens du Vietnam, violence sous-jacente, le décalage du discours politique, le besoin d’amour… Il est aussi, comme souvent avec Scorsese, ambigu et le dénouement a été l’objet de controverses. Il est un peu dommage que la réputation du film se soit surtout faite sur la scène finale, cette explosion de violence cathartique, car Taxi Driver est tout de même bien plus complexe que cela… De son côté, la forme est innovante et personnelle, à commencer par ce superbe générique, très graphique, rendu angoissant par la très belle musique de Bernard Herrmann. Très remarqué (à juste titre), le film a définitivement « lancé » aussi bien Martin Scorsese que Robert De Niro.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Robert De Niro, Jodie Foster, Cybill Shepherd, Harvey Keitel, Albert Brooks, Peter Boyle
Voir la fiche du film et la filmographie de Martin Scorsese sur le site IMDB.

Voir les autres films de Martin Scorsese chroniqués sur ce blog…

Remarques :
* Jodie Foster était effectivement âgée de 12 ans lorsqu’elle a interprété la prostituée de 12 ans dans Taxi Driver. Dans les scènes trop explicites, elle est doublée par sa sœur Connie, âgée de 19 ans.
* Robert De Niro a travaillé un mois comme chauffeur de taxi et a étudié les maladies mentales pour mieux s’imprégner de son personnage. La scène du miroir a été improvisée par lui.
* Martin Scorsese joue le rôle du client qui espionne sa femme.
* Bernard Hermann a (entre autres) également signé la musique de Psychose et de Sueurs froides d’Hitchcock.

28 avril 2011

Les Girls (1957) de George Cukor

Titre original : « Les Girls »

Les GirlsLui :
Mariée à un lord anglais, une ex-danseuse de la troupe Les Girls vient d’écrire un livre sur son passé. Son ancienne collègue et amie, elle aussi mariée depuis, l’attaque en justice car un chapitre raconte comment elle aurait tenté de se suicider par désespoir d’amour… Les Girls mélange deux genres : la comédie musicale et la satire de mœurs. George Cukor nous dresse le portrait de trois femmes : une française spontanée, une anglaise un peu cynique et une américaine réservée. C’est aussi un film sur le mensonge puisque trois personnes nous racontent la même histoire de façon totalement différente. Cukor semble nous dire qu’un bon mensonge peut être préférable à une vérité gênante. Le scénario est assez élaboré, on l’a dit trop sophistiqué pour que le film soit un grand succès populaire. Les musiques sont signées Cole Porter et la scène chorégraphiée la plus remarquable montre Gene Kelly en blouson de cuir, parodie de Marlon Brando dans L’équipée sauvage ; ce numéro n’est pas non plus sans rappeler le ballet final de Tous en Scène dans sa construction. L’ensemble est plaisant et réussi. Les Girls est l’une des dernières grandes comédies musicales de la MGM.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Gene Kelly, Mitzi Gaynor, Kay Kendall, Taina Elg, Jacques Bergerac, Patrick Macnee
Voir la fiche du film et la filmographie de George Cukor sur le site IMDB.

Voir les autres films de George Cukor chroniqués sur ce blog…

Remarque :
* Le scénario est basé sur une nouvelle de Vera Caspary, auteur de Laura. L’historien et critique de cinéma Jacques Lourcelles nous fait pertinemment remarquer qu’elle est spécialiste des histoires basées sur des trios : Chaînes conjugales (Letter to three wives) de Mankiewicz, Three Husbands d’Irving Reis et La femme au Gardénia de Fritz Lang…
* Le film a fait connaître Kay Kendall à Hollywood. L’actrice (d’origine anglaise) a été alors décrite comme « l’importation anglaise la plus pétillante depuis le Schweppes ». Kay Kendall a ensuite tourné avec Minelli (The reluctant debutante) puis avec Stanley Donen. Talentueuse, elle aurait certainement fait une belle carrière si elle n’avait pas été emportée deux ans plus tard par une leucémie.

25 avril 2011

L’esclave libre (1957) de Raoul Walsh

Titre original : « Band of Angels »

L'esclave libreLui :
Fille d’un grand propriétaire du Kentucky, la jeune Amantha Starr passe une enfance sans histoire et fréquente les meilleures écoles. Lorsque son père meurt subitement, peu avant le début de la Guerre de Sécession, elle apprend que sa mère, qu’elle n’a jamais connue, était en réalité une esclave noire ce qui fait d’elle aussi une esclave. Elle est emmenée de force à La Nouvelle Orléans pour être vendue aux enchères afin de couvrir les dettes de son père. Hamish Bond, un riche planteur, se porte tout de suite acquéreur… L’esclave libre (Band of Angels) est l’adaptation d’un roman de Robert Penn Warren. C’est un grand film romanesque de la fin de carrière de Raoul Walsh. Au-delà de l’histoire d’amour, ou plus exactement, L'esclave libre imbriqués dans cette histoire d’amour, se retrouvent plusieurs thèmes sur la traite des noirs, l’importance du passé, les rapports entre blancs et noirs ; ces thèmes sont abordés sous de multiples facettes, de façon assez subtile. Raoul Walsh a le talent d’éviter tout excès de pathos et toute lourdeur. Il filme même cette histoire de façon assez délicate avec de beaux et lents mouvements de caméra. L’esclave libre a été injustement maltraité par la critique à sa sortie (1). Le film fut un échec commercial. Etait-il trop subtil ?
Note : 4 étoiles

Acteurs: Clark Gable, Yvonne De Carlo, Sidney Poitier, Andrea King, Rex Reason, Patric Knowles
Voir la fiche du film et la filmographie de Raoul Walsh sur le site IMDB.

Voir les autres films de Raoul Walsh chroniqués sur ce blog…

Remarques :
(1) Band of Angels a dès le début été rapproché ou comparé à Autant en emporte le vent. Il s’est trouvé affublé du surnom peu avantageux de « l’ombre d’Autant en emporte le vent » (« ghost of Gone with the Wind ») ; ce surnom fut certes l’occasion de faire un mot d’esprit pour ceux qui l’ont colporté mais la comparaison est totalement inappropriée : hormis la période qui est la même et la présence de Clark Gable, il n’y a guère de points communs, les propos sont totalement différents.

24 avril 2011

L’étroit mousquetaire (1922) de Max Linder

Titre original : « The Three Must-Get-Theres »

L'étroit mousquetaireLui :
Face à l’extraordinaire succès de Douglas Fairbanks dans Les Trois Mousquetaires, Max Linder décide d’en tourner un pastiche qui sort juste un an plus tard. Il est important de voir L’Etroit Mousquetaire en connaissant le film de Fred Niblo car, plus qu’une parodie du roman d’Alexandre Dumas, c’est une parodie de Douglas Fairbanks que fait Max Linder. Son Dart-in-Again est aussi agile et bondissant que le D’Artagnan de Fairbanks avec même quelques cascades étonnantes. La plupart des scènes sont des références directes au film original (par exemple la main de Richelieu sur le bras du fauteuil devient la main de Richelieu sur le crâne du chauve). Pour son humour, Max Linder joue beaucoup avec les anachronismes (par exemple, la reine tape ses billets doux sur une petite machine à écrire) jusque dans les détails (on aperçoit un buste de Napoléon), il joue avec les apparences, L'étroit mousquetaire les faux-semblants (ah, la scène chez le capitaine des gardes…), nous cache parfois une partie de la scène ou même de l’image… Si quelques gags pourront paraître désuets à nos yeux modernes, Max Linder a beaucoup de très belles trouvailles. L’étroit mousquetaire est un joli détournement de film. Douglas Fairbanks aurait dit-on envoyé un télégramme de félicitations à Max Linder.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Max Linder, Frank Cooke, Caroline Rankin, Jobyna Ralston
Voir la fiche du film et la filmographie de Max Linder sur le site IMDB.

Voir les autres films de Max Linder chroniqués sur ce blog…

Remarques :
* Max Linder a réalisé 3 longs métrages aux Etats-Unis. L’étroit mousquetaire est le dernier d’entre eux. Il est ensuite rentré en France.
* En anglais, « musketeer » est proche en sonorité de « must get here », donc le pendant de Linder est un « must-get-there »… (et c’est vrai qu’ils doivent aller là-bas, en Angleterre).
* La version originale américaine du film est perdue. Le film a été restauré en 1995 par Deutsche Kinemathek à partir de la version allemande.

Versions chroniquées sur ce blog :
1921: The Three Musketeers de Fred Niblo (USA, 119 mn) avec Douglas Fairbanks
1921: Les Trois Mousquetaires de Henri Diamant-Berger (France, 720 mn) avec Aimé Simon-Girard
1922: L’Étroit Mousquetaire de Max Linder (USA, 58 mn) avec Max Linder (parodie)
1948: The Three Musketeers de George Sidney (USA) avec Lana Turner et Gene Kelly
1961: Les Trois Mousquetaires de Bernard Borderie (France) avec Gérard Barray et Mylène Demongeot (2 films)
1973: Les Trois Mousquetaires de Richard Lester (USA) avec Michael York et Raquel Welch (3 films)
1993: Les Trois Mousquetaires de Stephen Herek (USA) avec Chris O’Donnell
2023: Les Trois Mousquetaires: D’Artagnan de Martin Bourboulon (France) avec François Civil (2 films)