15 mai 2025

Mars Express (2023) de Jérémie Périn

Mars ExpressEn l’an 2200, sur Mars, Aline Ruby, détective privée obstinée, et Carlos Rivera son partenaire androïde vont devoir s’aventurer dans les entrailles de la capitale Noctis à la recherche d’une étudiante en cybernétique disparue. Noctis est leur ville, une utopie libertarienne rendue possible par les progrès en robotique, emblème d’un futur tourné vers les étoiles…
Mars Express est un film d’animation français de science-fiction réalisé par Jérémie Périn, son premier long métrage. Il en a écrit le scénario avec Laurent Sarfati. Le film est assez remarquable par la richesse de son histoire, qui tient autant du film noir que du film de science-fiction. Les inspirations sont nombreuses (1), à commencer par Isaac Asimov puisque les robots obéissent aux trois lois établies par l’écrivain. L’environnement est crédible, scientifiquement parlant : outre le comportement des robots, on remarque tout particulièrement le vol spatial et le fonctionnement automatique des voies rapides. Il y a aussi de bonnes trouvailles et même des notes d’humour. Le dessin est réaliste et assez épuré. L’animation n’est pas parfaite sans que ce soit gênant. La fin est ouverte (2). C’est une belle surprise de voir un tel film, de la trempe de Ghost in The Shell par exemple, issu de studios français. Une indéniable réussite.
Elle:
Lui : 5 étoiles

Acteurs (voix) : Léa Drucker, Mathieu Amalric, Sébastien Chassagne, Marthe Keller
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(1) Jérémie Périn indique avoir été influencé par RoboCop, 2001 l’Odyssée de l’espace, Les Maîtres du temps, Blade Runner, Ghost in the Shell, Terminator 2 ou encore le magazine Métal Hurlant.

(2) Le réalisateur précise : « [Avec Laurent Sarfati,] nous avons eu des désaccords sur la fin du film, qui a deux interprétations possibles. Il y en a une qui est de Laurent et l’autre de moi. On a choisi d’en faire une force, de laisser le public interpréter ce qu’il voit. »

Mars Express de Jérémie Périn.
Mars Express de Jérémie Périn.
Mars Express de Jérémie Périn.

14 mai 2025

Varsovie 83, une affaire d’État (2021) de Jan P. Matuszynski

Titre original : « Zeby nie bylo sladów »

Varsovie 83, une affaire d'État (Zeby nie bylo sladów)En Pologne communiste en 1983, durant l’oppressante loi martiale décidée par le général Jaruzelski, la milice citoyenne tabasse et tue un jeune étudiant. Sa mère, soutien à Solidarność, alerte les médias étrangers. Mais les autorités polonaises vont déployer des moyens considérables pour manipuler et altérer la tenue d’un « procès équitable »…
Varsovie 83, une affaire d’État est un film polonais réalisé par le trentenaire Jan P. Matuszyński (né en 1984, un an après les faits), son troisième long métrage. Il est basé sur un livre-enquête du journaliste Cezary Łazarewicz paru en 2016, car il s’agit, hélas, d’une histoire vraie. La Pologne du général Jaruzelski était une dictature communiste qui tentait alors de normaliser son image. Le récit montre clairement les multiples leviers que le pouvoir en place utilise pour ne pas être pris en défaut. Les rares personnes qui se mettent en travers sont inexorablement écartées ou broyées d’une façon ou d’une autre. La réalité est pire encore, si l’on en croit le réalisateur qui dit avoir simplifié pour ne pas rendre le recit trop indigeste. Le film est assez long, mais sans temps mort, et l’intensité ne faiblit à aucun moment. La mise en scène de Matuszyński est réussie, avec souvent de beaux plans très bien composés, et l’interprétation parfaite. Passionnant de bout en bout, voilà un film qui vient nous rappeler le sens du mot « dictature ».
Elle: 4 étoiles
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Tomasz Zietek, Sandra Korzeniak, Jacek Braciak, Agnieszka Grochowska, Robert Wieckiewicz, Tomasz Kot
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Sandra Korzeniak (au centre) dans Varsovie 83, une affaire d’État (Zeby nie bylo sladów) de Jan P. Matuszynski.

11 mai 2025

La Bête (2023) de Bertrand Bonello

La BêteEn 2044, une intelligence artificielle détermine toutes les questions de société. Le taux de chômage est élevé puisqu’elle effectue elle-même de nombreuses tâches et se charge de la répartition du reste du travail. Gabrielle désirerait un travail plus intéressant mais pour cela elle doit purifier son ADN pour effacer toute émotion négative. Une machine la ramène à ses vies antérieures afin de lui permettre de traiter d’éventuels traumatismes…
La Bête est un film science-fiction français écrit et réalisé par Bertrand Bonello. Il s’agit d’une adaptation (très) libre du roman court La Bête dans la jungle d’Henry James. L’idée de base est originale, partant du principe que, pour une intelligence artificielle, les émotions sont devenues une menace puisqu’elles empêchent les gens de prendre des décisions parfaitement rationnelles. Le récit déroute agréablement. En pratique, il se déroule sur trois temporalités, 2044, puis 1910 et 2014, avec des sauts de l’une à l’autre. La partie 1910 (pendant les inondations de Paris) est la plus séduisante, une histoire d’amour impossible très délicate avec des dialogues intelligents et une très belle photographie (cette partie a été tournée en 35mm). La partie 2014 est plus banale et paraît un peu longue. L’ensemble a un petit côté David Lynch pour certains, probablement du fait de certaines scènes 2044. Le film n’est pas sans défaut, le plus embêtant est cette impression finale que tout cela est un peu vain. Le film est centré sur deux acteurs, tous deux remarquables : Léa Seydoux et le britannique George MacKay. La critique a été enchantée, le public un peu moins semble-t-il.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Léa Seydoux, George MacKay, Guslagie Malanda
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Remarque :
• Surprenant : le film se clôt avec un QR Code que le spectateur est invité à scanner pour avoir le générique. Bertrand Bonello explique ce choix :  » En général, un générique est un moment d’émotion, avec de la musique, les noms qui défilent, les spectateurs qui se lèvent les uns après les autres et s’apprêtent à retrouver la lumière du dehors. Ici nous sommes dans un monde où les affects ont été bannis, il est donc logique qu’ils le soient aussi du générique « .

George MacKay et Léa Seydoux dans La Bête de Bertrand Bonello.
Léa Seydoux et George MacKay dans La Bête de Bertrand Bonello.

9 mai 2025

Nos âmes d’enfants (2021) de Mike Mills

Titre original : « C’mon C’mon »

Nos âmes d'enfants (C'mon C'mon)Journaliste radio, Johnny interroge des enfants à travers le pays sur leur vision du futur. Sa sœur, dont il n’est pas très proche, doit s’absenter quelques temps pour s’occuper de son mari qui présente des désordres psychiatriques. Elle demande à Johnny de s’occuper de son fils, Jesse. Johnny accepte de le faire mais n’a aucune expérience de l’éducation d’un enfant…
Nos âmes d’enfants est un film américain écrit et réalisé par Mike Mills, son quatrième long métrage en plus de quinze ans. Après s’être inspiré de son père pour Beginners (2010) et de sa mère pour 20th Century Women (2017), le cinéaste a puisé dans sa propre vie (il est devenu père en 2014). Tout l’intérêt du film, ce qui lui donne une portée plus large, vient du fait qu’il ne se limite pas aux petits moments de la vie : « on entend des jeunes gens réfléchir à voix haute à leur avenir et à celui du monde, de sorte que le récit intime se déroule dans le contexte d’une histoire beaucoup plus vaste » précise Mike Mills (à noter que les interviews des enfants ne sont pas scénarisés). On voyage dans plusieurs villes et la photographie en noir et blanc est très belle ; les plans de nuit surplombant les villes sont admirables. Joaquin Phoenix fait une très belle prestation dans ce rôle complexe et le jeune Woody Norman est étonnant de naturel. La critique a été partagée. Un très beau film.
Elle: 4 étoiles
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Joaquin Phoenix, Gaby Hoffmann, Woody Norman
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Woody Norman et Joaquin Phoenix dans Nos âmes d’enfants (C’mon C’mon) de Mike Mills.
Woody Norman et Joaquin Phoenix dans Nos âmes d’enfants (C’mon C’mon) de Mike Mills.
Woody Norman et Joaquin Phoenix dans Nos âmes d’enfants (C’mon C’mon) de Mike Mills.

7 mai 2025

Opération Dragon (1973) de Robert Clouse

Titre original : « Enter the Dragon »

Opération Dragon (Enter the Dragon)Lee, membre du temple Shaolin, est contacté par les services secrets qui lui demandent d’infiltrer un tournoi d’arts martiaux. Ce tournoi se déroule sur une île appartenant à Han, un ancien du temple qui vit désormais du trafic d’opium et de la traite de femmes. Lee doit rapporter des preuves pour que la police puisse l’arrêter…
Opération Dragon est un film d’arts martiaux américano-hongkongais réalisé par l’américain Robert Clouse. C’est le dernier film tourné par Bruce Lee avant sa mort en 1973, à l’âge de 32 ans, d’un œdème cérébral. Par rapport aux films précédents, Opération Dragon est plus occidentalisé, s’inspirant de toute évidence de la série des James Bond : le grand méchant évoque deux ennemis de l’agent secret, le lieu, les James Bond girls et même un personnage (un gentil) qui a un faux air de Sean Connery. On peut même parler de fusion entre le film d’espionnage et le film de Kung-fu. Les combats sont variés et spectaculaires. L’ensemble est bien dosé et se regarde sans déplaisir. Souvent désigné comme le meilleur film de Bruce Lee, Opération Dragon connut un succès planétaire et a acquis une aura qui n’a pas faibli avec le temps.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Bruce Lee, John Saxon, Jim Kelly, Ahna Capri, Shih Kien
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Opération Dragon (Enter the Dragon) de Robert Clouse.
Jackie Chan (simple figurant) et Bruce Lee dans Opération Dragon (Enter the Dragon) de Robert Clouse.

6 mai 2025

La Fureur du dragon (1972) de Bruce Lee

Titre original : « Meng long guo jiang »

La Fureur du dragon (Meng long guo jiang)Tang Lung (Bruce Lee) rend visite à des proches dans leur restaurant en Italie pour les aider à se défendre contre des gangsters brutaux qui les harcèlent…
La Fureur du dragon est un film de kung-fu hongkongais. C’est le troisième film majeur de Bruce Lee qui, cette fois, a pris le contrôle total : il en est le scénariste, le réalisateur et l’acteur principal. Dès le début, le ton est à l’humour… un humour pas vraiment du meilleur cru. De plus, il est difficile de voir l’intérêt d’avoir délocalisé l’histoire à Rome (que nous visitons comme un touriste). Le scénario traine… et le temps paraît bien long avant d’avoir un premier combat qui se révèle plutôt décevant. Seul le combat singulier final dans le Colisée est plus remarquable, Bruce Lee contre Chuck Norris (en tout début de carrière) appelé à la rescousse par les gangsters. « D’après de nombreux professionnels, cet affrontement est un des meilleurs combats filmés de tous les temps » dixit Wikipédia. Personnellement, j’ai trouvé le film moins intéressant que La Fureur de vaincre mais c’est peut-être l’effet de la lassitude (j’avoue ne pas être un grand amateur du genre). Le succès fut une nouvelle fois planétaire. Comme le précédent, le film récoltera plus de mille fois sa mise de départ, le rêve de tout producteur!
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Bruce Lee, Nora Miao, Chuck Norris
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Chuck Norris et Bruce Lee dans La Fureur du dragon (Meng long guo jiang) de Bruce Lee.

4 mai 2025

La Fureur de vaincre (1972) de Wei Lo

Titre original : « Jing wu men »

La Fureur de vaincre (Jing wu men)Dans le Shanghai des années 20, morcelé par les concessions étrangères, Chen Zhen (Bruce Lee) rentre après une absence dans son école de kung-fu pour découvrir que son maître, Huo, est mort. Peu de temps après, les représentants d’une école japonaise rivale viennent humilier l’école de Chen Zhen en leur donnant un écriteau sur lequel est inscrite une insulte raciale envers les Chinois…
La Fureur de vaincre (titre original = « L’école Jing Wu ») est un film d’arts martiaux hongkongais écrit et réalisé par Lo Wei. C’est le second film majeur de Bruce Lee qui a également participé à la chorégraphie des combats de Kung-fu. L’histoire est épurée. Les combats sont à la fois cinégéniques, impressionnants et réalistes, sans aucune confusion malgré la rapidité. Il n’y a aucune répétition. Assez magistral, Bruce Lee campe son personnage avec beaucoup de force et d’aplomb. De façon surprenante, le film a aussi un petit aspect historique, montrant les rapports de pouvoir dans les concessions à Shanghai et mettant en scène le racisme antichinois. Les japonais ne sont guère montrés à leur avantage. Le film connut un énorme succès planétaire, donnant à Bruce Lee une notoriété internationale.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Bruce Lee, Nora Miao, James Tien
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Bruce Lee dans La Fureur de vaincre (Jing wu men) de Wei Lo.

2 mai 2025

Big Boss (1971) de Lo Wei

Titre original : « Tang shan da xiong »

Big Boss (Tang shan da xiong)Cheng Chao-an (Bruce Lee) est un jeune chinois qui part chercher du travail en Thaïlande. Il pratique le kung-fu mais il a promis à sa mère de ne pas se battre. Fraichement embauché, Cheng découvre que son entreprise sert de façade à de redoutables trafiquants de drogue. Ceux-ci n’hésitent pas à tuer les ouvriers trop curieux…
Big Boss est un film d’arts martiaux hongkongais écrit et réalisé par Lo Wei. C’est le premier film majeur de Bruce Lee, bien qu’il fût pourtant écrit à l’origine pour l’acteur-star James Tien (rétrogradé à un second rôle). Le scénario est basé sur l’histoire véridique de Cheng Chao-an, chinois de la fin du XIXe siècle très populaire en Thaïlande pour avoir défendu ses compatriotes immigrés. La compagnie de production Golden Harvest étant au bord de la faillite, il fut décidé de transposer l’histoire à l’époque contemporaine afin d’économiser décors et costumes. Le scénario fut certainement également simplifié et le récit peine à retenir toute notre attention. Les combats sont violents, le sang coule et il y a beaucoup de morts, mais la chorégraphie n’est pas encore très sophistiquée. Le succès fut énorme, d’abord en Asie puis dans le monde. Le film est ainsi considéré comme étant le premier film majeur du genre arts martiaux.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Bruce Lee, Maria Yi, James Tien
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Bruce Lee dans Big Boss (Tang shan da xiong) de Lo Wei.
James Tien (à droite) dans Big Boss (Tang shan da xiong) de Lo Wei.

2 mai 2025

Stan boxeur (1932) de James W. Horne

Titre original : « Any Old Port! »

Stan boxeur (Any Old Port!)Laurel et Hardy, marins et chasseurs de baleines fraîchement débarqués, s’installent dans un hôtel tenu par une brute épaisse. Ce dernier maltraite son employée qu’il s’est mis en tête d’épouser contre sa volonté…
Any Old Port! est un film américain écrit par H. M. Walker et réalisé par James W. Horne. Le film était originellement sur 3 bobines mais la première est aujourd’hui perdue. Nous n’en connaissons que quelques photographies. Ce début était à bord du baleinier avec James Finlayson et Tiny Sandford. Il ne reste donc plus que deux situations (les courts métrages de Laurel & Hardy ont le plus souvent trois situations différentes) : une scène dans l’hôtel louche et le combat de boxe qui constitue le morceau de choix de ce film : sans atteindre la perfection du combat de City Lights de Chaplin sorti l’année précédente, il se révèle assez amusant. Mais l’ensemble est assez faible.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Stan Laurel, Oliver Hardy, Walter Long, Julie Bishop
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Stan Laurel et Oliver Hardy dans Stan boxeur (Any Old Port!) de James W. Horne.
Photo promotionnelle illustrant une scène de la bobine perdue de Any Old Port! de James W. Horne.

30 avril 2025

Sommaire d’avril 2025

Les Huit MontagnesMenus-plaisirs – Les TroisgrosLe Roman de JimFantômasEmilia PérezIron SkyLe Comte de Monte-CristoLa Bataille d’Angleterre

Les Huit Montagnes

(2022) de Felix van Groeningen et Charlotte Vandermeersch

Menus-plaisirs – Les Troisgros

(2023) de Frederick Wiseman

Le Roman de Jim

(2024) de Arnaud Larrieu et Jean-Marie Larrieu

Fantômas

(1932) de Pál Fejös

Emilia Pérez

(2024) de Jacques Audiard

Iron Sky

(2012) de Timo Vuorensola

Le Comte de Monte-Cristo

(1954) de Robert Vernay

La Bataille d’Angleterre

(1969) de Guy Hamilton

Et plus si affinitésLes Passagers de la nuitLe Secret des banquisesLe Deuxième ActeWonka

Et plus si affinités

(2024) de Olivier Ducray et Wilfried Méance

Les Passagers de la nuit

(2022) de Mikhaël Hers

Le Secret des banquises

(2016) de Marie Madinier

Le Deuxième Acte

(2024) de Quentin Dupieux

Wonka

(2023) de Paul King

Nombre de films présentés : 13