7 juin 2019

Les Mains d’Orlac (1924) de Robert Wiene

Titre original : « Orlacs Hände »

Les mains d'OrlacLe célèbre pianiste Paul Orlac est très grièvement blessé dans une catastrophe ferroviaire. Ne pouvant sauver ses mains, un docteur lui fait une greffe audacieuse. Mais lorsque le pianiste apprend qu’elles viennent d’un condamné à mort récemment exécuté, il ne peut accepter l’idée d’avoir ces mains meurtrières…
Après le très remarqué Cabinet du Docteur Caligari (1919), l’un des films les plus célèbres de l’expressionnisme allemand, Robert Wiene était très attendu dans de nouvelles créations. Tous ses films ultérieurs ont beaucoup déçu et c’est hélas le cas de cette adaptation du roman homonyme de Maurice Renard. Ce film d’horreur n’est pas remarquable par son inventivité ou sa création graphique et le jeu outré des acteurs donne un aspect presque grandguignolesque à l’ensemble (Conrad Veidt a toujours un jeu très appuyé). L’idée était certainement de vouloir transformer ces mains en personnage à part entière mais le résultat n’est guère convaincant.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Conrad Veidt, Alexandra Sorina, Fritz Kortner
Voir la fiche du film et la filmographie de Robert Wiene sur le site IMDB.

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Remarques :
* Le film a été vu ici (version diffusée sur Arte début 2019) dans sa version restaurée en 2013 par Filmarchiv Austria avec une musique électroacoustique composée et dirigée par Johannes Kalitzke en 2017. Personnellement, je dois avouer ne pas pouvoir écouter cette musique plus d’une minute, j’ai donc coupé le son pour visionner le film dans un silence complet.

Remakes :
Les Mains d’Orlac (Mad Love, 1935), film américain réalisé par Karl Freund, avec Peter Lorre (son premier film américain).
Les Mains d’Orlac (1960) du français Edmond T. Gréville avec Mel Ferrer.

Les mains d'OrlacAlexandra Sorina et Conrad Veidt dans Les mains d’Orlac de Robert Wiene.

6 juin 2019

La Traversée de Paris (1956) de Claude Autant-Lara

La Traversée de ParisA Paris, sous l’Occupation, Marcel Martin (Bourvil) doit transporter de nuit un cochon découpé dans quatre valises pour le compte d’un commerçant pratiquant le marché noir (Louis de Funès). Son habituel acolyte venant d’être arrêté, il propose à un inconnu rencontré dans un café, Grandgil (Jean Gabin), de l’accompagner…
Film bien connu que l’on ne présente plus, La Traversée de Paris est basé sur une nouvelle de Marcel Aymé, adaptée par Jean Aurenche et Pierre Bost. Le film surprit, et même dérangea, à sa sortie par son ton très acide. C’est en effet un portrait mordant de la monstruosité ordinaire, une vision finalement assez noire des rapports humains. Plus que détestables, les personnages paraissent toutefois plutôt pitoyables (Bourvil) ou très ambigus (Gabin). La force du propos est décuplée par la vivacité des dialogues. C’est Autant-Lara qui a imposé Bourvil, son premier grand rôle sérieux au cinéma, au grand dam de Marcel Aymé qui a tout fait pour contester ce choix. Jean Gabin est lui aussi dans un rôle assez inattendu, beaucoup plus exubérant qu’à l’habitude. Au final, c’est un film quasi parfait, souvent décrit comme le chef d’œuvre d’Autant-Lara.
Elle: 4 étoiles
Lui : 5 étoiles

Acteurs: Jean Gabin, Bourvil, Louis de Funès
Voir la fiche du film et la filmographie de Claude Autant-Lara sur le site IMDB.

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Voir les livres sur Claude Autant-Lara

Remarque :
* La nouvelle de Marcel Aymé se terminait tragiquement : Marcel Martin tuait Grangil.

La Traversée de Paris
Jean Gabin et Bourvil dans La Traversée de Paris de Claude Autant-Lara.

La Traversée de Paris
Louis de Funès et Bourvil dans La Traversée de Paris de Claude Autant-Lara.

La Traversée de Paris
« Salauds de pauvres ! » Bourvil et Jean Gabin sur le point de dire sa célèbre réplique dans La Traversée de Paris de Claude Autant-Lara.

5 juin 2019

Changement d’adresse

Du fait d’une certaine confusion dans les très rares informations données par le service informatique du Monde, j’ai préféré déménager le blog par sécurité à cette adresse : https://films.oeil-ecran.com.
Une redirection à partir du Monde fonctionne, j’espère qu’ils vont la laisser en place.

  1. Je n’ai pas reçu les mails annonçant la fermeture partielle de la plate-forme des blogs du Monde en avril dernier, j’en ai donc déduit que je n’étais pas concerné…
  2. J’ai reçu un mail fin mai me confirmant que mon blog allait continuer à être hébergé sur la plate forme du Monde…
  3. Le 4 juin, je reçois un mail groupé m’informant que mon blog sera finalement arrêté le 5 juin.

Glurps…
Ma demande de confirmation est restée sans réponse…
Il est bien difficile donc de prévoir ce qui va se passer.
J’ai donc tout déménagé prestement. Tout est là, billets et commentaires, rien ne manque. Je dois toutefois encore peaufiner la présentation.

4 juin 2019

L’Apparition (2018) de Xavier Giannoli

L'apparitionEncore traumatisé par la mort récente de son photographe, un reporter de guerre est contacté par un membre de la Congrégation pour la doctrine de la foi du Vatican pour une mission particulière. Dans le sud de la France, une jeune fille a affirmé avoir vu la Vierge Marie plusieurs fois et des milliers de pèlerins affluent déjà sur le lieu des apparitions présumées. Bien que ce monde lui soit totalement étranger, il accepte de faire partie de la commission d’enquête…
Ecrit et réalisé par Xavier Giannoli, L’Apparition est un film assez différent de la production habituelle et mérite d’être remarqué. Cette histoire est traitée comme un polar religieux et le récit fonctionne particulièrement bien en tant que film d’enquête. L’histoire est assez prenante, nimbée d’un voile mystique qui voile la réalité. Toutefois, hisser l’ensemble au niveau d’une réflexion philosophique sur la Foi relève plutôt de l’enthousiasme de certains critiques : le sujet n’est pas abordé. En revanche, il y a une réflexion sur la notion de vérité, ce qui la définit, ce qui la constitue ; peut-elle être différente pour chacun ? En ce sens, la fin du film pourra déconcerter mais n’était-ce pas la seule possible ? En évitant la facilité d’une explication, n’est-elle pas aussi la plus réaliste ? Tout au plus, peut-on lui reprocher d’être édulcorée d’éléments superflus. La jeune Galatéa Bellugi incarne parfaitement cette jeune fille qui se veut touchée par la grâce et Vincent Lindon est dans son registre habituel, style ours fragile et, comme d’habitude, on ne comprend strictement rien aux sons qui sortent de sa bouche (sous-titres obligatoires). La musique, signée Arvö Part et George Delerue, est superbe.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Vincent Lindon, Galatéa Bellugi, Patrick d’Assumçao, Anatole Taubman, Elina Löwensohn
Voir la fiche du film et la filmographie de Xavier Giannoli sur le site IMDB.
Voir la fiche du film sur AlloCiné.

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L'Apparition
Galatéa Bellugi dans L’Apparition de Xavier Giannoli.

2 juin 2019

Akira (1988) de Katsuhiro Ôtomo

AkiraEn 2019, soit trente-et-un ans après la Troisième Guerre mondiale de 1988, Tokyo est une mégapole gangrénée par la délinquance et le terrorisme. Un jeune motard, membre d’un gang, a un accident en tentant d’éviter un étrange petit garçon avec un visage de vieillard. Sous ses yeux, il est récupéré par l’armée qui l’emmène également…
En 1988, Katsuhiro Ôtomo adapte son manga Akira au grand écran, permettant ainsi au public occidental de découvrir l’anime japonaise. Son film a bénéficié d’un gros budget et sa réalisation paraît irréprochable, même trente ans après. L’animation est fluide et le dessin soigné, dans un style où l’on sent l’influence de Moebius. L’histoire est complexe, sur le thème des superpouvoirs avec une incursion sur la notion de Dieu. Malgré cela, l’histoire n’est pas toujours passionnante, il faut bien l’avouer. En revanche, l’univers créé est bien plus intéressant, s’inscrivant dans le genre cyberpunk post-apocalyptique, que l’on peut même trouver visionnaire par certains aspects. Le découpage est d’une grande perfection et l’ampleur de certaines scènes est admirable. Le son a été très travaillé. Akira est ainsi assez universellement considéré comme un film majeur à la fois dans la science fiction et dans l’animation japonaise. Il a aussi influencé bon nombre de créateurs.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs:
Voir la fiche du film et la filmographie de Katsuhiro Ôtomo sur le site IMDB.

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Remarque :
* Le film n’est sorti en France qu’en 1991.

Akira

Akira

Akira
Akira de Katsuhiro Ôtomo.