6 juin 2019

La Traversée de Paris (1956) de Claude Autant-Lara

La Traversée de ParisA Paris, sous l’Occupation, Marcel Martin (Bourvil) doit transporter de nuit un cochon découpé dans quatre valises pour le compte d’un commerçant pratiquant le marché noir (Louis de Funès). Son habituel acolyte venant d’être arrêté, il propose à un inconnu rencontré dans un café, Grandgil (Jean Gabin), de l’accompagner…
Film bien connu que l’on ne présente plus, La Traversée de Paris est basé sur une nouvelle de Marcel Aymé, adaptée par Jean Aurenche et Pierre Bost. Le film surprit, et même dérangea, à sa sortie par son ton très acide. C’est en effet un portrait mordant de la monstruosité ordinaire, une vision finalement assez noire des rapports humains. Plus que détestables, les personnages paraissent toutefois plutôt pitoyables (Bourvil) ou très ambigus (Gabin). La force du propos est décuplée par la vivacité des dialogues. C’est Autant-Lara qui a imposé Bourvil, son premier grand rôle sérieux au cinéma, au grand dam de Marcel Aymé qui a tout fait pour contester ce choix. Jean Gabin est lui aussi dans un rôle assez inattendu, beaucoup plus exubérant qu’à l’habitude. Au final, c’est un film quasi parfait, souvent décrit comme le chef d’œuvre d’Autant-Lara.
Elle: 4 étoiles
Lui : 5 étoiles

Acteurs: Jean Gabin, Bourvil, Louis de Funès
Voir la fiche du film et la filmographie de Claude Autant-Lara sur le site IMDB.

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Remarque :
* La nouvelle de Marcel Aymé se terminait tragiquement : Marcel Martin tuait Grangil.

La Traversée de Paris
Jean Gabin et Bourvil dans La Traversée de Paris de Claude Autant-Lara.

La Traversée de Paris
Louis de Funès et Bourvil dans La Traversée de Paris de Claude Autant-Lara.

La Traversée de Paris
« Salauds de pauvres ! » Bourvil et Jean Gabin sur le point de dire sa célèbre réplique dans La Traversée de Paris de Claude Autant-Lara.

Une réflexion sur « La Traversée de Paris (1956) de Claude Autant-Lara »

  1. Les excellents Bost et Aurenche ont gardé une part importante de la noirceur du texte de Marcel Aymé, mais ils en ont atténué la férocité. La proximité du temps de l’Occupation explique sans doute cela : il ne fallait pas, encore en 1956, montrer une image trop désespérante de ce qu’avait pu être la société française pendant cette époque sombre. Le film n’en est pas moins très réussi. Parallèlement, on peut remarquer qu’en 1990, l’adaptation d’Uranus, roman du même Marcel Aymé sur la Libération (et indirectement aussi sur l’Occupation), par Claude Berri, a restitué sans réserve toute la noirceur du propos de l’écrivain. Dans l’un et l’autre film, l’interprétation est remarquable.

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