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30 avril 2017
Blog cinéma, commentaires de films ... (anciennement films.blog.lemonde.fr)
30 avril 2017
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29 avril 2017
Titre original : « Das finstere Tal »
Fin du XIXe siècle. Dans un village isolé au milieu des montagnes, un jeune étranger arrive au début de l’hiver. La famille qui dirige le village ne l’accepte que parce qu’il paie son séjour avec des pièces d’or. Taciturne, il se présente comme photographe.… Très inhabituel en soi, The Dark Valley est un film austro-allemand et il s’agit d’un western. La transposition de l’imagerie du western dans les Alpes est intelligemment faite : on retrouve bien les chevaux, le thème du cavalier solitaire, de la famille qui dicte sa loi mais les armes sont moins répandues et les spécificités des montagnes et du climat hivernal sont bien utilisées. Les ressorts du scénario sont assez habituels du genre ce qui contribue à donner à l’ensemble un certain classicisme plutôt attrayant. Tout au plus, pourrait-on reprocher à Andreas Prochaska d’avoir trop appuyé le caractère taciturne et mystérieux du héros (Sam Riley, qui est anglais, n’a pas du avoir trop de mal à apprendre son texte, il ne doit guère prononcer plus d’une vingtaine de phrases…) mais il a ainsi su créer une atmosphère forte. Le rythme est lent mais sans excès, la photographie est assez belle. S’il est disponible en DVD, The Dark Valley n’a pas été distribué en salles en France ce qui est fort dommage car ce « western alpin » mérite vraiment d’être remarqué.
Elle: –
Lui :
Acteurs: Sam Riley, Tobias Moretti, Paula Beer, Thomas Schubert
Voir la fiche du film et la filmographie de Andreas Prochaska sur le site IMDB.
Remarques :
* Le film est basé sur le roman homonyme de l’allemand Thomas Willmann qui a été traduit en français sous le titre Sombre Vallée (Ed. Belfond, 2016).
* Le réalisateur autrichien Andreas Prochaska signe ici son cinquième long métrage. Il a aussi réalisé de nombreuses séries pour la télévision.
Sam Riley dans Das finstere Tal de Andreas Prochaska.
28 avril 2017
(Film en 3 parties de 80 minutes environ chacune) Un groupe de quatre jeunes américains, deux reporters, un employé et une secrétaire, fait tout pour déjouer un complot qui a pour but de tuer les habitants de l’Union Soviétique… Inspiré d’un récit d’aventures de la romancière moscovite Marietta Chaguinian (publié sous le pseudonyme Jim Dollar) et produit par les studios privés Mezrapom, Miss Mend répond à une demande officielle du gouvernement soviétique de créer un art nouveau apte à conquérir les masses. Pour ce faire, les jeunes Boris Barnet (24 ans) et Fyodor Otsep (30 ans) vont s’inspirer des films américains, plus particulièrement des serials, ces films à épisodes d’aventure/espionnage très en vogue outre-Atlantique et en Europe depuis le milieu des années dix. Tous les ingrédients d’un serial à l’occidentale sont bien là : des personnages très typés, un suspense dosé, un rythme assez soutenu avec moult poursuites utilisant tous les moyens de locomotion. Le scénario n’est pas très élaboré, un peu simpliste, marqué par une obsession du complot capitaliste qui fait sourire. Sur le plan filmique, Miss Mend ne montre pas la même inventivité que les films des grands cinéastes soviétiques mais se révèle assez moderne par la mobilité de la caméra dans certaines scènes et par des angles de caméra parfois inhabituels. Le montage est rapide dans les scènes d’action pour rendre le climat plus prenant. A sa sortie, Miss Mend a été condamné par la presse soviétique comme exemple de divertissement décadent de style occidental (c’est un excès de zèle puisque le film avait la bénédiction du gouvernement). Le film a néanmoins rencontré un grand succès populaire.
Elle: –
Lui :
Acteurs: Natalya Glan, Igor Ilyinsky, Vladimir Fogel, Boris Barnet, Sergey Komarov, Ivan Koval-Samborsky
Voir la fiche du film et la filmographie de Boris Barnet et Fyodor Otsep sur le site IMDB.
Voir les autres films de Boris Barnet chroniqués sur ce blog…
Voir les livres sur le cinéma soviétique…
Remarque :
* L’arme chimique (utilisée pour la première fois de façon massive dans une guerre dix ans auparavant) était alors objet de recherches dans plusieurs grandes nations, y compris en France.
Boris Barnett, Natalya Glanet et Vladimir Fogel dans Miss Mend de Boris Barnet et Fyodor Otsep.
26 avril 2017
Shanghai, fin des années vingt. Missionnaire dans une Chine en pleine guerre civile, la jeune Megan est sauvée in extremis d’une foule de réfugiés par l’énigmatique Général Yen. Il la mène dans sa vaste résidence d’été d’où elle ne peut repartir car les routes sont bien trop dangereuses… The Bitter Tea of General Yen est un film franchement inhabituel dans la filmographie de Frank Capra dont les mélodrames sont le plus souvent purement américains. Il est ici plus proche de Josef von Sternberg dont le superbe Shanghai Express était sorti quelques mois plus tôt. Loin de reproduire les stéréotypes raciaux de l’époque, le film n’épargne guère les missionnaires, montre les différences de culture et surtout aborde de front la question des amours interraciaux, sujet tabou. Tout cela est fait de façon subtile, sans profusion de dialogues. Le point fort, et presque son pivot central, est cette étonnante (et célèbre) scène du rêve où le tabou est transgressé. Cette scène est remarquable car elle met en images ce mélange d’attirance/répulsion que ressent l’américaine et la scène qui suit nous met plutôt en empathie avec le général qui n’a bien entendu pas connaissance du rêve qu’elle vient de faire. Capra trouve là une façon remarquable de faire basculer son public. Pour le rôle du général, Capra a intelligemment écarté l’idée de prendre un acteur connu et a porté son choix sur le suédois Nils Asther dont la grande stature rend le personnage très imposant. Barbara Stanwyck n’était sans doute pas l’actrice idéale mais fait une bonne prestation. Le film fut un échec commercial. C’est pourtant une petite merveille.
Elle: –
Lui :
Acteurs: Barbara Stanwyck, Nils Asther, Toshia Mori, Walter Connolly
Voir la fiche du film et la filmographie de Frank Capra sur le site IMDB.
Voir les autres films de Frank Capra chroniqués sur ce blog…
Voir les livres sur Frank Capra…
Remarques :
* En Angleterre, le film n’a été accepté par la censure qu’après certaines coupes. Aux Etats-Unis, il a réussi à passer la censure (le Code Hays n’était pas encore systématiquement appliqué). En revanche, la censure à réussi à bloquer sa ressortie dans les années cinquante. La scène du rêve était bien entendu au centre de toutes ces réticences.
* Dans son autobiographie, Frank Capra attribue l’insuccès du film au fait qu’il n’est jamais sorti en Angleterre et dans tout le Commonwealth… ce qui n’est pas tout à fait exact.
* Fassbinder a rendu hommage à Capra en donnant à son très beau film le titre Les larmes amères de Petra von Kant (ce qui en anglais donne The Bitter Tears of Petra von Kant).
Barbara Stanwyck, Nils Asther et Toshia Mori dans le train du Général Yen dans The Bitter Tea of General Yen de Frank Capra.
Walter Connolly et Nils Asther dans The Bitter Tea of General Yen de Frank Capra.
Barbara Stanwyck et Nils Asther dans The Bitter Tea of General Yen de Frank Capra.
25 avril 2017
Un jeune publicitaire engage une fougueuse chanteuse mexicaine et la fait venir à New York pour un contrat… The Girl from Mexico est une comédie tournée rapidement qui exploite le tempérament volcanique de l’actrice Lupe Velez. Tout repose sur son exubérance, c’est une explosion permanente. D’un rythme soutenu, le film est heureusement assez court : plus long, il serait certainement assez fatiguant. L’histoire en elle-même est classique et sans surprises. Donald Woods est particulièrement fade. Le meilleur de l’ensemble est dans le second rôle tenu par Leon Errol, l’oncle bon vivant, qui apporte beaucoup d’humour et même un peu de finesse (qui fait cruellement défaut). Le film connut un tel succès que la RKO décida de faire toute une série de suites, toutes nommées Mexican Spitfire (spitfire, littéralement « cracheur de feu », désigne en argot une sauvageonne). Les critiques s’accordent pour dire que ce premier film est le meilleur de la série.
Elle: –
Lui :
Acteurs: Lupe Velez, Donald Woods, Leon Errol, Linda Hayes
Voir la fiche du film et la filmographie de Leslie Goodwins sur le site IMDB.
Remarques :
La vie sentimentale de Lupe Velez a défrayé la chronique : elle prit la place de Garbo auprès de John Gilbert à la fin des années vingt puis eut des relations avec Gary Cooper et Johnny Weissmuller qu’elle épousa (et dont elle divorcera, comme il se doit, un peu plus tard). Elle se donnera la mort en 1944. A noter que le récit répugnant que Kenneth Anger fait de son suicide dans son livre de commérages, Hollywood Babylon, (version que l’on retrouve dans le film d’Andy Warhol Lupe en 1966) s’est trouvé démenti lorsqu’une photographie a refait surface en 2013.
Lupe Velez et Donald Woods dans The Girl from Mexico de Leslie Goodwins.
Leon Errol et Lupe Velez dans The Girl from Mexico de Leslie Goodwins.
Série des Mexican Spitfire, tous dirigés par Leslie Goodwins :
Girl from Mexico (1939)
Mexican Spitfire (1940)
Mexican Spitfire Out West (1940)
The Mexican Spitfire’s Baby (1941)
Mexican Spitfire at Sea (1942)
Mexican Spitfire Sees a Ghost (1942)
Mexican Spitfire’s Elephant (1942)
Mexican Spitfire’s Blessed Event (1943)
23 avril 2017
La jeune Susanne arrive à Berlin pour rendre visite à son frère, médecin militaire anglais. Dès son arrivée, elle remarque que la femme allemande de son frère a un comportement étrange, faisant tout pour paraître joyeuse alors qu’elle est en réalité très soucieuse… Basée sur une histoire de l’allemand Walter Ebert, l’histoire de The Man Between se situe dans le Berlin de l’après-guerre, à l’époque où la circulation entre les deux zones était toujours possible tout en étant contrôlée de très près (le mur sera construit en 1961). L’atmosphère et le traitement de l’histoire ne sont pas sans rappeler Le Troisième Homme que Reed a réalisé quatre ans plus tôt. La mise en place intrigue beaucoup (surtout lorsque l’on ne sait rien de l’histoire) et le développement assez complexe fait monter la tension jusqu’à une longue poursuite très réussie. Quelques notes d’humour viennent étrangement se mêler au récit, la palme en ce domaine revenant à la scène de l’enlèvement avec une voiture pleine de neige assez unique en son genre. James Mason fait une belle performance linguistique : il s’exprime à la fois en allemand (avec un très bon phrasé, paraît-il) et en anglais avec un accent germanique. Même s’il n’a pas la puissance du Troisième Homme, cet Homme de Berlin est prenant.
Elle: –
Lui :
Acteurs: James Mason, Claire Bloom, Hildegard Knef, Geoffrey Toone
Voir la fiche du film et la filmographie de Carol Reed sur le site IMDB.
Voir les autres films de Carol Reed chroniqués sur ce blog…
Voir les livres sur Carol Reed…
Remarques :
* The Man Between est également le titre de l’autobiographie de Carol Reed (Chatto & Windus, 1990, pas d’édition française à ce jour).
Claire Bloom et James Mason dans L’homme de Berlin de Carol Reed.
22 avril 2017
Taïwan. Un jeune homme arrive de la grande ville dans un petit village isolé pour remplacer l’une des institutrices de l’école. Son arrivée apporte un souffle d’air frais et une relation discrète commence à se nouer entre lui et une jolie institutrice… Green Green Grass of Home, titre parfois traduit en français par L’herbe verte de chez nous, est le troisième film du réalisateur taiwanais Hou Hsiao-hsien. Comme pour les deux précédents, il s’agit d’un film destiné à mettre en valeur le chanteur de pop taïwanaise Kenny Bee. Ce dernier a une nouvelle partenaire, Chiang Ling, qui est on peut plus charmante. L’histoire est très convenue, gentillette même, d’un intérêt assez faible. En faisant preuve d’un peu plus d’indulgence, on peut s’intéresser au portrait d’un petit village qui vit près de la nature mais ce portrait paraît passablement édulcoré. Ces trois premiers films ont certainement permis à Hou Hsiao-hsien de trouver son style puisqu’il a eu envie de faire ensuite des choses différentes.
Elle: –
Lui :
Acteurs: Kenny Bee, Chiang Ling
Voir la fiche du film et la filmographie de Hou Hsiao-hsien sur le site IMDB.
Voir les autres films de Hou Hsiao-hsien chroniqués sur ce blog…
Remarque :
* Hou Hsiao-hsien a en quelque sorte renié ses trois premiers films, affirmant qu’il avait débuté sa carrière avec Les Garçons de Fengkuei en 1983.
Kenny Bee et Chiang Ling dans L’herbe verte de chez nous de Hsiao-Hsien Hou.
21 avril 2017
Fille unique d’un riche industriel, la jeune Wenwen accepte avec résignation le mariage arrangé par ses parents. Mais, juste avant de rencontrer son futur fiancé, elle décide de s’octroyer un séjour à la campagne chez sa tante. Elle fait alors la connaissance de Daigang… Cute Girl est la première réalisation du réalisateur taïwanais Hou Hsiao-hsien. L’histoire est très conventionnelle, sur le thème de l’amour plus fort que tous les mariages arrangés. Il s’agit d’un film de commande, destiné à mettre en valeur le chanteur de pop taïwannaise Kenny Bee, ce qui explique la présence de plusieurs chansons (Fong Fei-Fei est aussi chanteuse). L’ensemble est très léger et plutôt anodin mais une charmante fraicheur s’en dégage. Malgré une fin plutôt ridicule, Cute Girl est un film plaisant. Il ne faut toutefois pas trop y chercher les prémices du style du cinéaste.
Elle: –
Lui :
Acteurs: Kenny Bee, Anthony Chan, Feng Fei Fei
Voir la fiche du film et la filmographie de Hou Hsiao-hsien sur le site IMDB.
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Remarques :
* Le deuxième film de Hou Hsiao-hsien, Feng er ti ta cai (1981) (film qui n’est pas ressorti), réutilise le couple Kenny Bee et Feng Fei Fei.
* Hou Hsiao-hsien a en quelque sorte renié ses trois premiers films, affirmant qu’il avait débuté sa carrière avec Les Garçons de Fengkuei en 1983.
Feng Fei Fei dans Cute Girl de Hou Hsiao-hsien. A noter que l’actrice/chanteuse a été surnommée « The Queen of Hats »…
20 avril 2017
Dans un petit village de Taïwan, au milieu des années soixante, Ah-yuan et Ah-yun sont amis depuis l’enfance. Sans que ce soit dit, ils sont promis l’un à l’autre. Aussi quand Ah-yuan se rend en ville pour chercher du travail tout en finissant ses études avant le service militaire, Ah-yun le suit… Poussières dans le vent conclut le cycle autobiographique du réalisateur taiwanais, inauguré trois ans auparavant avec Les Garçons de Fengkuei (1983). On retrouve le thème du passage de la campagne à la ville, de la découverte d’un monde et de l’amour. Mais, cette fois, Hou Hsiao-hsien signe un film d’une infinie délicatesse, il parvient à saisir l’impalpable, donnant presque un caractère de transparence à ses deux personnages principaux. L’image est très belle, avec de beaux plans fixes et des plans-séquences que le réalisateur multipliera par la suite. La musique ajoute encore de la délicatesse à l’ensemble.
Elle:
Lui :
Acteurs: Chen Shu-Fang, Hsin Shu-fen
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Remarque :
* On ne peut que remarquer l’importance du cinéma : les séances en plein air dans le village et le cinéma de quartier à la ville (l’ami de Ah-yuan qui l’héberge travaille dans un petit cinéma où on les voit peindre des affiches pour les films qu’ils passent).
Chen Shu-Fang et Hsin Shu-fen dans Poussières dans le vent de Hsiao-Hsien Hou.
19 avril 2017
Dans un petit village de l’île de Penghu (Taïwan), quatre jeunes garçons ayant fini leurs études s’ennuient en attendant l’âge de partir au service militaire. Ils passent le plus clair de leur temps à boire et à se bagarrer ; ils frisent la délinquance. Trois d’entre eux décident d’aller dans la grande ville taïwanaise proche pour y chercher un travail… Si Les garçons de Fengkuei est le quatrième film de Hou Hsiao-hsien, il s’agit de son premier film personnel, son premier film d’auteur (lui-même considère qu’il s’agit de son premier film). Il s’est inspiré de sa vie personnelle pour témoigner de ce passage d’une vie insouciante à une prise de conscience à la fois sociale et sentimentale, le passage à la vie d’adulte pourrait-on dire pour simplifier. Il le fait sans édulcorer le tableau, sans idéalisme non plus ; son récit est plus une série de sensations à partir de micro-évènements significatifs et qui se révèle être assez émouvant au final. Il est aussi assez délicat comme en témoigne la relation qui se noue entre un jeune garçon et la jeune fille voisine à la ville, à mi-chemin entre l’amour de jeunesse et l’amitié. La forme ne montre pas encore ce qui sera le style du cinéaste, tout au plus peut-on remarquer déjà quelques plans fixes étonnants.
Elle: –
Lui :
Acteurs: Niu Doze, Tou Chung-Hua, Yang Li-Yin
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Remarque :
* De façon surprenante, Hou Hsiao-hsien a choisi une musique de Vivaldi pour de très nombreuses scènes, ce qui crée un décalage avec les images (j’avoue ne pas percevoir l’intention du réalisateur, probablement cette musique n’est pas perçue de la même façon en Chine qu’en Occident).
P’eng-chue Chao, Chang Shih, Niu Doze et Yang Li-Yin dans Les garçons de Fengkuei de Hsiao-Hsien Hou.
La scène la plus remarquée de Les garçons de Fengkuei de Hou Hsiao-Hsien.