12 août 2005

L’amour, six pieds sous terre (2002) de Nick Hurran

Titre original : « Plots with a view »

L'amour, six pieds sous terre Lui :
Cette comédie anglaise comporte de belles trouvailles de scénario mais n’est pas sans défaut. La mise en place est un peu longue, il faut plus d’une demi-heure pour qu’arrive l’idée de base du film, et certaines scènes sont un peu poussives. Le meilleur se situe vers la fin où, à la fois le rythme est plus soutenu, et où le film s’installe un peu plus dans le délire… L’humour donne bien entendu dans le genre humour noir mais n’est jamais excessivement morbide.
(Note : Le film m’a fait penser à Saving Grace de Nigel Cole, avec la même Brenda Blethyn, mais sans être toutefois aussi réussi.)
Note : 3 étoiles

Acteurs: Brenda Blethyn, Alfred Molina, Christopher Walken, Noami Watts
Voir la fiche du film et la filmographie de Nick Hurran sur le site IMDB.

11 août 2005

Good Bye Lenin! (2003) de Wolfgang Becker

Good bye LeninElle :
Film original de par le thème choisi. Le cinéaste a choisi de montrer par l’humour les bouleversements entraînés par la chute du mur de Berlin au sein de l’Allemagne de l’Est. Des sentiments de joie tout d’abord, mais aussi une certaine nostalgie du passé, animent cette famille de RDA. C’est pour protéger leur mère communiste qui sort d’un long coma qu’un frère et une soeur lui cachent la vérité et s’évertuent à reconstituer l’ancienne RDA dans sa vie de convalescente. Wolfgang Becker emploie un ton enlevé et humoristique pour décrire leurs péripéties, et surtout leur mode de vie à cette période. L’intention y est mais la mise en forme est un peu maladroite et poussive. On se désintéresse un peu du sujet à cause de certaines longueurs et exagérations. La dernière partie est un peu plus intéressante et attachante lorsqu’on cerne d’un peu plus près les personnages au cœur de leur vie éclatée.
Note : 3 étoiles

Lui :
Personnellement, je n’ai pas réussi à accrocher : j’ai trouvé la mise en scène un peu tonitruante et que l’histoire avait franchement du mal à être crédible.
Note : 1 étoiles

Acteurs: Daniel Brühl, Katrin Sass
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10 août 2005

Profession: magliari (1959) de Francesco Rosi

Titre original : « I Magliari »

MagliariElle :
Ce quatrième film de Francesco Rosi est surtout remarquable par sa mise en scène. L’intrigue autour d’escrocs napolitains vivant en Allemangne est plus faible et on a tendance à s’en désintéresser. L’histoire d’amour entre l’apprenti-escroc au cœur pur et la belle italienne attirée par l’argent est trop superficielle. Le plus intéressant est d’arpenter les cafés enfumés de Hanovre, les quais brumeux et bas quartiers de Hambourg, de croiser des bandes rivales qui s’affrontent, de regarder ces napolitains qui gesticulent. Il faut noter également la présence hilarante d’Alberto Sordi qui fait déploie tout son talent de comique pour vendre des tapis ou du tissu.
Note : 2 étoiles

Lui :
Avec I magliari, Francesco Rosi montre des qualités qui préfigurent bien de son futur cinéma, mais le film n’est pas sans défauts, ce qui gâche un peu l’ensemble. D’un côté, nous avons en effet une belle mise en scène, avec beaucoup de scènes urbaines de nuits (qui ne sont pas sans rappeler la nouvelle vague en France) et une peinture assez réaliste, et non dénuée de tendresse, de travailleurs tout en contraste avec le monde de petits malfrats. De l’autre côté, nous avons un scénario assez faible, avec une histoire d’amour qui semble interminable et une certaine confusion dans la mise en place de l’histoire.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Renato Salvatori, Alberto Sordi, Belinda Lee
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9 août 2005

Solaris (2002) de Steven Soderbergh

SolarisElle :
Abandon rapide (je suis sans doute plutôt hermétique au sujet…)
Note : pas d'étoiles

Lui :
Solaris continue de former un cas totalement à part dans la science-fiction. Ce très beau et étrange livre de Stanislaw Lem avait déjà eu une adaptation très personnelle, onirique et puissante d’Andrei Tarkovsky. Cette nouvelle adaptation au cinéma l’est tout autant, mais dans un registre totalement différent. Cette version est deux fois plus courte et se focalise sur son personnage principal et sa relation avec sa femme décédée 10 ans plus tôt, une relation construite sur l’amour, la fascination et le remords. Soderbergh gomme tous les aspects scientifiques du livre, le vaisseau spatial ne servant qu’au huis clos (et à quelques très belles images de l’espace environnant), et la dimension métaphysique du livre a disparu, les seconds rôles sont très peu présents, l’histoire n’existe qu’à travers quelques flash-back… Et pourtant tout cela fonctionne très bien, le film est très prenant, envoûtant. Aucun effet facile, tout est dans l’atmosphère et il faut dire que le duo d’acteurs, Clooney et Natascha McElhone, est vraiment remarquable. Il n’est pas très étonnant que le film n’ait que peu marché, car il ne répond à aucun des codes du genre. Mais c’est un très beau film.
Note : 5 étoiles

Acteurs: George Clooney, Natascha McElhone
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Voir nos commentaires sur le Solaris de Tarkovsky 1972.

8 août 2005

L’aveu (1969) de Costa-Gavras

AveuElle :
Note : 3 étoiles

Lui :
La polémique qui avait entouré ce film paraît presque dérisoire quelque 35 ans après sa sortie : concernant les procès staliniens en Tchécoslovaquie, il n’est plus aujourd’hui question de nier ni l’exactitude des faits ni la nécessité de les dénoncer. Le film de Costa-Gavras perd ainsi en grande partie son rôle militant mais conserve un intérêt historique certain. Il montre l’implacable machine mise en oeuvre pour forcer un homme à témoigner contre lui-même et les faits contenus dans le livre autobiographique d’Artur London sont suffisamment terrifiants pour que Costa-Gavras n’ait pas besoin d’avoir recours à ce manichéisme simplificateur que l’on trouvera dans certains de ses films ultérieurs. Il se dégage une indéniable force de ce film qui a tracé la voie d’un certain cinéma militant style « coup de poing », dans les années 70. Montand trouve là un de ses rôles les plus bouleversants.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Yves Montand, Simone Signoret
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8 août 2005

« M a i n e – O c é a n » (1986) de Jacques Rozier

Maine-Océan Elle :
Déception pour ce film de Jacques Rozier qui privilégie le côté loufoque des choses et des personnages. L’intrigue et la psychologie des personnages ne semblent pas compter. Le film est constitué de tranches de vie mises bout à bout sans réel fil conducteur. Bernard Menez et Luis Rego en contrôleurs de train cohabitent avec une brésilienne et son imprésario, un marin breton caricatural, une avocate. L’ensemble m’a semblé très artificiel.
Note : 1 étoiles

Lui :
Dans le même esprit que son second film « A côté d’Orouet », Jacques Rozier semble laisser partir son film sans contrôle et enchaîne les situations aussi abracadabrantes qu’inintéressantes. Yves Afonso en rajoute des tonnes pour faire « marin du cru » et tout ce petit monde me semble babiller et brailler inutilement. S’il y a une autre façon d’aborder ce film qui a reçu le Prix Jean Vigo, nous ne l’avons visiblement pas trouvé…
Note : 1 étoiles

Acteurs: Rosa-Maria Gomes, Luis Rego, Bernard Menez, Yves Afonso
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Lire un avis différent sur ce film.

8 août 2005

Du côté d’Orouët (1973) de Jacques Rozier

Du côté d' O r o u ë t Elle :
L’absence (volontaire) de trame scénaristique est franchement surprenante et ces trois jeunes filles au centre de ce film ne semblent n’avoir rien à se dire sinon glousser et se moquer du personnage de Bernard Menez. Ce film est toutefois considéré par certains critiques comme un petit chef d’oeuvre, signe qu’il doit donc y avoir un autre angle d’approche possible…
Note : pas d'étoiles

Lui :
Pas de scénario, beaucoup de babillages de trois jeunes filles écervelées qui ricanent bêtement de tout et de rien. Je n’accroche pas du tout et ne parviens pas à y trouver de l’intérêt…
Note : pas d'étoiles

Acteurs: Bernard Menez
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Lire un avis différent sur ce film.

7 août 2005

Historias mínimas (2002) de Carlos Sorin

Historias mínimas Elle :
Une belle surprise avec ce film argentin qui jette un regard tendre et plein d’humour sur les espoirs et les doutes de trois personnages qui se mettent en route pour San Jullian afin d’y réaliser leurs rêves. Ce road-movie traverse les grands et beaux déserts de Patagonie dont l’éclairage n’est pas toujours raccord avec les scènes intérieurs de voiture. Mais peu importe, l’essentiel est ailleurs avec ces trois personnes qui deviennent très attachantes. Maria va passer dans un jeu télévisé miteux pour gagner au final une trousse de maquillage; le grand-père Don Justo est à la recherche de son chien moraliste ; Roberto fait réaliser un gâteau en forme de tortue pour l’enfant de la fille dont il est amoureux. L’enjeu de ces trois parcours qui parait au premier abord dérisoire témoigne des histoires intimes qui habitent chacun d’entre eux et qui sont essentielles à leur survie.
Note : 5 étoiles

Lui :
Trois histoires qui s’entremêlent, sans rapport entre elles si ce n’est qu’elles se passent au fin fond de la Patagonie. Des histoires simples, assez attachantes, et qui mine de rien font intervenir tout un lot de sentiments élémentaires. Le parcours de ce nonagénaire qui part chercher son chien à pied n’est d’ailleurs pas sans rappeler Une histoire vraie de David Lynch, avec ses rencontres aussi inattendues que chaleureuses. Au final, c’est un beau film, à la fois simple et fort.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Javier Lombardo, Antonio Benedicti, Javiera Bravo
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6 août 2005

« Tanguy » (2001) d’ Étienne Chatiliez

TanguyElle :
Je veux bien croire qu’Etienne Chatillez avait envie de faire une satire de la génération 68 qui a du fil à retordre avec ses rejetons mais à mon avis c’est un peu raté : cette comédie vire dans le grotesque. On ne croit pas du tout à ce portrait de couple bourgeois parisien qui veut se débarrasser à tout prix de leur fils. Sabine Azema et André Dussolier déploient en vain leurs efforts pour incarner ces parents martyrs. Ce n’est surtout pas le reflet d’une réalité sociale car j’ai l’impression que beaucoup de parents aimeraient avoir pour fils ce Tanguy. Il est trop charmant, poli et intelligent pour se faire mettre à la porte par ces parents trop riches, cultivés et intelligents. Tout cela fait un peu 16e arrondissement…
Note : 2 étoiles

Lui :
Comédie bien décevante: On ne croit pas une seconde à cette histoire et ces parents qui se lamentent de ne pas voir partir leur fils sont assez détestables et ridicules. Ce n’est pas un film qui apporte une vision d’un fait de société, ce n’est qu’une comédie un peu poussive qui se voit obligée de jouer la surenchère pour tenter de nous amuser. Il aurait fallu, soit faire une comédie plus crédible, soit en rajouter encore plus et faire une comédie totalement loufoque. Bloqué entre les deux, Chatillez ne convainc pas.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Sabine Azema, André Dussolier
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5 août 2005

« La Ciénaga » (2001) de Lucrecia Martel

CienagaElle :
Abandon au bout de 30 mn. On assiste au délitement de familles oisives au bord d’une piscine nauséeuse. L’ambiance glauque qui met très mal à l’aise devient vite insupportable. On ne voit pas bien où le metteur en scène a voulu en venir.
Note : pas d'étoiles

Lui :
Il m’est un peu difficile de parler de ce film auquel je n’ai absolument pas accroché. D’une part, cette façon de filmer très près des personnages est on ne peut plus désagréable et stressante, et d’autre part cette famille en semi-décomposition, sans but, n’est pas très attirante. Sans doute, le réalisateur a t-il voulu montrer ainsi sa vision de la société argentine actuelle mais il faut arriver à dépasser le côté un peu nauséeux du film.
Note : pas d'étoiles

Acteurs:
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