3 janvier 2013

Le retour de l’enfant prodigue (1976) de Youssef Chahine

Titre original : « Awdat al ibn al dal »
Autre titre français : « Le retour du fils prodigue »

Le retour de l'enfant prodigueDans un village égyptien vit une grande famille. Le fils aîné fait tourner un pressoir où il emploie une partie du village alors que le fils cadet est parti depuis douze ans au Caire à la conquête de nouveaux horizons. Tout le monde, sauf son frère, le voit comme un « Mehdi » par qui le bonheur arrive et espère donc son retour… Ecrit par Youssef Chahine et le poète caricaturiste Salah Jahine, Le retour de l’enfant prodigue est un film assez difficile à cerner. Que ce soit sur le fond ou sur la forme, il offre de multiples facettes, souvent contradictoires, qui obscurcissent quelque les peu les intentions de Chahine. Le propos n’est de ce fait pas très clair. S’agirait-il d’une simple bouffonnerie ? Après tout, le générique de début est un clown qui se grime et la dernière image deux clowns dansant. La présence des parties musicales et de ballets assez saugrenus irait également dans ce sens. La seule chose certaine est que le film brocarde les croyances, les mythes, en premier celui du fils prodigue qui se révèle ici n’être en aucun point à la hauteur de son image.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Mahmoud El-Meliguy, Hoda Soltan, Shukry Sarhan
Voir la fiche du film et la filmographie de Youssef Chahine sur le site IMDB.

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30 octobre 2012

Gare centrale (1958) de Youssef Chahine

Titre original : « Bab el hadid »

Gare centraleLa gare centrale du Caire abrite un petit monde de vendeurs et de porteurs. Un vendeur de journaux boiteux est amoureux fou d’une belle et provocante vendeuse à la sauvette de sodas… Gare centrale est l’un des films les plus intéressants de Youssef Chahine. Si la forme générale est celle du néo-réalisme à l’italienne, le film mêle brillamment plusieurs genres : documentaire (la vie à l’intérieur de la gare), le film social (les porteurs qui veulent être indépendants), le film policier. C’est surtout un film très humaniste qui nous place très près des personnages. Chahine interprète lui-même le personnage principal qu’il a dit être le reflet de ses propres frustrations de petit bourgeois. Dans l’Egypte de Nasser, Gare centrale est un film qui brisait certains tabous, notamment dans sa façon de montrer les femmes. Le film fut longtemps interdit dans son pays.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Farid Shawqi, Hind Rostom, Youssef Chahine
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23 octobre 2012

La terre (1969) de Youssef Chahine

Titre original : « Al-ard »

La terreDans l’Egypte des années trente, les paysans d’un village du delta du Nil voient leurs permis d’irriguer arbitrairement réduits alors que les champs de coton souffrent de la sécheresse. Abou Suelam est l’un d’eux, il est aussi le père d’une jolie jeune fille que plusieurs hommes voudraient épouser… C’est avec La terre que l’Europe a découvert le cinéma égyptien lors de sa présentation au Festival de Cannes 1969. Youssef Chahine réalise là une épopée paysanne puissante qui nous plonge au cœur d’un petit village agricole pauvre : il met en relief sa vie sociale, les rapports de force avec les autorités et la place de l’individu dans cette société. A la brutalité des autorités répond la rudesse et même la cruauté du monde des paysans. L’individualisme s’oppose à la nécessaire solidarité pour assurer la survie. La terre est un film très authentique, empreint d’une force et d’un humanisme qui sait laisser naître l’émotion.
Elle: 4 étoiles
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Mahmoud El-Meliguy, Salah El-Saadany, Ezzat El Alaili
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Remarque :
Chahine parle de son film La terre comme d’un tournant dans sa filmographie, un changement radical dans sa conception du cinéma : « Mettre en lumière la force de vivre d’un peuple »

Homonymes :
La terre d’André Antoine (1921) d’après Emile Zola
La terre (Zemlya) d’ Alexandre Dovjenko (1930)