21 octobre 2007

Le vent se lève (2006) de Ken Loach

Titre original : « The wind that shakes the barley »

Le vent se lèveElle :
Ken Loach signe un film intense et poignant, d’une portée universelle. Il retrace sobrement mais de façon incisive la lutte pour l’indépendance de l’Irlande du Nord dans les années 1920. Le vent de la révolte et de la violence se lève comme tant tout pays occupé, humilié, insulté, torturé, méprisé. Le comportement barbare des troupes d’occupation anglaises soulève l’indignation. Ken Loach nous fait également partager les souffrances de ce peuple affamé ainsi que les confrontations terribles entre irlandais devenus nationalistes après la signature du traité de paix et les indépendantistes qui veulent continuer de lutter pour l’indépendance de leur pays. La mise en scène est magistrale; elle est parfois violente mais jamais inutilement. Un grand film !
Note : 5 étoiles

Lui :
Le vent se lève nous dresse un portrait dur et sans concession de l’occupation anglaise en Irlande au début du XXe siècle. Ken Loach place au tout début du film une scène montrant la brutalité des soldats anglais envers les irlandais, une scène propre à transformer un pacifiste endurci en combattant acharné. Elle situe le cadre et donne ensuite un éclairage à tout le film qui suit le trajet de deux frères dans la clandestinité et le combat. Le film montre aussi comment les anglais parviennent à garder un certain contrôle après leur départ. Il y a une puissance et un force incroyable dans le propos de Ken Loach grâce à une mise en scène extrêmement efficace mais sans artifice. Cette puissance dans la tension ne faiblit à aucun moment pendant les deux heures que dure le film. Avec Le vent se lève, Ken Loach exorcise un passé douloureux de l’histoire de la Grande Bretagne.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Cillian Murphy, Padraic Delaney, Liam Cunningham, Orla Fitzgerald
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21 octobre 2007

Klimt (2006) de Raoul Ruiz

KlimtElle :
(Abandon)
Note : pas d'étoiles

Lui :
Abandon assez rapide du fait de la forme : Raoul Ruiz use et abuse d’angles de prise de vue inhabituels, de mouvements de caméra tournants qui donnent la nausée, … Il vaut certainement mieux prendre un livre sur Klimt pour mieux connaître ce peintre.
Note : pas d'étoiles

Acteurs: John Malkovich, Veronica Ferres, Saffron Burrows
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20 octobre 2007

Miami Vice, deux flics à Miami (2006) de Michael Mann

Titre original : « Miami Vice »

Miami ViceElle :
(pas vu)

Lui :
Je n’ai pas réussi à trouver un intérêt à cette histoire d’infiltration d’un réseau de grands trafiquants par deux policiers hors-normes. Est-ce parce que je ne connais qu’extrêmement peu la série télévisée dont ce film est l’adaptation ? Michael Mann parvient à créer un climat et il utilise à bon escient la caméra numérique pour créer cette atmosphère ; sur ce plan, le film a une personnalité, c’est certain. Non, c’est l’histoire en elle-même qui ne m’a guère passionné. C’est effectivement le genre d’histoire que l’on attend plus d’une série télévisée que d’un film.
Note : 1 eacute;toile

Acteurs: Colin Farrell, Jamie Foxx, Gong Li
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19 octobre 2007

Jules César (1953) de Joseph L. Mankiewicz

Titre original : Julius Caesar

Jules CésarElle :
(Abandon)
Note : pas d'étoiles

Lui :
Belle interprétation de la pièce de Shakespeare. Cassius et Brutus préparent l’assassinat de César et devront quitter Rome chassés par Marc-Antoine. James Mason est particulièrement remarquable dans le rôle de Brutus et Marlon Brando superbe lors du discours de Marc-Antoine au peuple romain, quasiment sa seule scène d’ailleurs, une scène vraiment mémorable qui est restée célèbre. La fin, après la mort de César, peut paraître un peu longue toutefois. La densité du texte rend le film un peu difficile d’abord mais l’adaptation de Mankiewicz est proche du texte de Shakespeare. Il a même gardé les anachronismes du texte original (présence d’un livre par exemple).
Note : 3 étoiles

Acteurs: Marlon Brando, James Mason, John Gielgud, Louis Calhern, Deborah Kerr
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Pour bien fixer les idées : dans sa forme, ce Julius Caesar n’a rien à voir avec Cléopâtre que le même Mankiewicz tournera 10 ans plus tard.

Cette pièce de Shakespeare a été plusieurs fois adaptée sur grand écran :
Julius Caesar de David Bradley (1950) avec Charlton Heston et David Bardley,
Julius Caesar de Stuart Burge (1970) avec Charlton Heston (!) et Jason Robards et John Gielgud
… et de très nombreuses fois à la télévision.

19 octobre 2007

Le pique-nique de Lulu Kreutz (2000) de Didier Martiny

Le pique-nique de Lulu KreutzElle :
J’avais lu la pièce de théâtre qui ne m’avait guère passionnée mais le film m’a hélas semblé encore plus ennuyeux. Que sont allés faire Noiret, Audran, Bouquet, Aumont dans cette galère ? J’avoue avoir un peu de mal à comprendre l’engouement qui s’opère à l’égard des scénarios de Yasmina Reza.
Note : 1 étoiles

Lui :
D’excellents acteurs mais une histoire bien ennuyeuse. Sur la forme, le film se calque trop sur le théâtre. Beaux paysages alpestres.
Note : 1 étoiles

Acteurs: Philippe Noiret, Carole Bouquet, Niels Arestrup, Stéphane Audran, Michel Aumont
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18 octobre 2007

Intérieurs (1978) de Woody Allen

Titre original : Interiors

IntérieursElle :
Woody Allen surprend avec ce film aux forts accents bergmaniens qui tranche avec son cinéma comique et romantique de l’époque. Il se lance avec gravité dans l’analyse des rapports familiaux qui font suite à l’abandon d’une femme et de ses trois filles par son mari. Ce départ suscite interrogations, espérance et introspection. C’est presque une leçon de psychanalyse. C’est avec délicatesse et finesse que le réalisateur met peu à peu à jour les fêlures, les blessures, les manques affectifs, les erreurs, les regrets et la profonde culpabilité qui ronge les personnages. Cette confrontation de personnalités fragiles est émouvante, sobre et intéressante. Elle interroge sur le sens et la valeur de la vie.
Note : 5 étoiles

Lui :
En tournant un drame bergmanien juste après Annie Hall, Woody Allen prit tout le monde à contre-pied. Les critiques furent globalement mauvaises et il en fut assez mortifié. Avec Intérieurs, il avait voulu à la fois explorer de nouvelles voies, mettre l’humour de côté et rendre hommage à son réalisateur préféré. Certains parlèrent même de mimétisme tant les éclairages, l’utilisation du décor et bien entendu le propos du film évoque Ingmar Bergman. Cette vision est assez injuste car Intérieurs a d’indéniables qualités propres et s’inscrit parmi les films les plus profonds de Woody Allen. Ce drame familial se transmet au spectateur avec une force certaine et pour un premier film dramatique, c’est un coup de maître. Le film n’est toutefois pas exempt d’imperfections techniques et on peut juger l’interprétation un peu inégale.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Diane Keaton, Geraldine Page, Mary Beth Hurt, Kristin Griffith, E.G. Marshall, Maureen Stapleton
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17 octobre 2007

Le mystère Von Bulow (1990) de Barbet Schroeder

Titre original : « Reversal of Fortune »

Le mystère von BülowElle :
Barbet Shroeder nous plonge avec élégance et froideur dans les envers du décor de la détérioration d’un couple richissime interprété par Jeremy Irons et Glenn Close. Claus von Bulow est un mari volage, glacial et cynique ; il est condamné à 30 ans de prison pour tentative d’assassinat sur sa femme qui tombe dans un coma profond. L’enquête vue sous plusieurs angles pénètre dans l’intimité des personnages et laisse à penser que Sunny von Bulow est une femme excessive, en proie à des névroses violentes. Où est la vérité ? Faut-il se fier aux apparences ? Le réalisateur a choisi de ne pas prendre partie ; il maintient constamment l’ambiguïté sur les motivations des personnages et la vérité sur le coma de Sunny. J’ai pris moins de plaisir à revoir ce film sinistre et étouffant. L’enquête fuse dans tous les sens et prend beaucoup de place par rapport à la terrible relation qui existe dans ce couple.
Note : 3 étoiles

Lui :
Un dandy est accusé d’avoir tué sa richissime femme et condamné. Il engage un avocat pour prouver son innocence et casser ce jugement. Le Mystère Von Bulow fait partie de ces films judiciaires qui détaille précisément le travail des avocats pour défendre une affaire qui semble perdue d’avance. Il s’inscrit ainsi dans une longue tradition du cinéma américain. Barbet Schroeder joue sur les contrastes : d’un côté, nous avons l’équipe des avocats, jeunes, plutôt épanouis et libérés ; en face, nous avons le couple formé par un Jeremy Irons, strict et digne, très retenu et même austère, et une Glenn Close désillusionnée qui n’attend plus rien de la vie. Si l’histoire en elle-même n’est pas des plus passionnante, Le Mystère von Bulow reste intéressant à regarder pour sa mise en scène très précise, son climat et la belle prestation de Jeremy Irons.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Jeremy Irons, Ron Silver, Glenn Close, Annabella Sciorra, Felicity Huffman
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Le Mystère Von Bulow est inspiré d’une affaire réelle qui défraya la chronique aux Etats-Unis entre 1982 et 1985. Aujourd’hui, Sunny von Bülow serait toujours dans le coma dans un hôpital de New-York. Claus von Bülow a abandonné toute prétention sur la fortune de sa femme en échange de la garantie que leur fille Cosima ne serait pas déshéritée par sa grand-mère pour avoir témoigné en sa faveur au procès. Il vit à Londres et écrit des critiques d’art. Il a en outre pris l’engagement de ne jamais reparler de l’affaire : Barbet Schroeder n’a donc pu le rencontrer lors de la préparation du tournage.

Dernière minute :
Martha von Bülow est décédée le 7 décembre 2008 à New-York d’un arrêt cardio-pulmonaire. Elle était dans le coma depuis le 21 décembre 1980, c’est à dire depuis 28 années à quelques jours près.

17 octobre 2007

Mannequin (1937) de Frank Borzage

Titre original : « Mannequin »

Mannequin Elle :
(pas vu)

Lui :
Tout en étant assez modeste, Mannequin apparaît comme un film bien équilibré avec quelques thèmes forts introduits par Borzage. L’histoire met en scène une jeune femme (Joan Crawford) transportée par les sentiments qu’elle porte envers un beau gosse pauvre comme elle et un peu truand. Survient Spencer Tracy, self-made man qui a réussi et profondément touché par la sincérité de ses sentiments. Mannequin Borzage traite une nouvelle fois du thème de l’amour qui se place au dessus de tout : plus fort que la misère, plus fort que l’argent. Il faut se battre pour le trouver et le garder, c’est une œuvre de tous les jours. Il y a aussi beaucoup d’humanité dans son propos et dans ses personnages. Un film simple mais assez touchant, avec une belle interprétation, entière et inspirée, de Joan Crawford.
Note : 3 eacute;toiles

Acteurs: Joan Crawford, Spencer Tracy, Alan Curtis
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16 octobre 2007

Da Vinci Code (2006) de Ron Howard

Da Vinci CodeElle :
(Abandon rapide)
Note : pas d'eacute;toiles

Lui :
Sans être aussi catastrophique que la critique unanime l’a déclaré, cette adaptation du roman de Dan Brown est assez mal réalisée, Ron Howard semblant s’être livré à un travail de tâcheron sans aucun éclat. Le côté le plus intéressant de Da Vinci Code est l’aspect enquête / jeu de piste ; il est très mal mis en valeur dans le film du fait d’une mise en place confuse et d’un rythme plutôt poussif. De ce fait, l’invraisemblance du scénario n’en devient que plus criante alors que Dan Brown avait suffisamment de talent d’écrivain pour faire avaler ce salmigondis de théories fumeuses…
Note : 2 eacute;toiles

Acteurs: Tom Hanks , Audrey Tautou, Ian McKellen, Jean Reno, Paul Bettany, Alfred Molina
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15 octobre 2007

Marie-Antoinette (2006) de Sofia Coppola

Marie-AntoinetteElle :
Quelle bonne surprise! Sofia Coppola dépoussière le film historique pour lui apporter son regard singulier, audacieux et plein d’humour. Marie-Antoinette est un film à grand spectacle provocant, virevoltant, somptueux. Le mélange de musique classique et de rock donne un ton décalé plein de vie ; à aucun moment, il ne choque car il est bien intégré. La mise en scène est d’une grande maîtrise et beauté. Les décors, cadrages, éclairages, costumes sont éblouissants. La réalisatrice nous plonge dans la vie privée luxueuse de cette reine adolescente. Délaissée par son mari, elle dépense sans compter, donne des fêtes fastueuses et se coupe de son peuple. Kirsten Dunst est une actrice pleine de grâce qui donne beaucoup de frivolité et de légèreté au film. Sofia Coppola ne cherche pas à aborder les problèmes politiques du moment ; ils ne sont que survolés. C’est sans doute pour mieux immerger le spectateur dans un univers artificiel coupé de la réalité. Elle nous invite à suivre ce jeune couple royal inexpérimenté et à le regarder s’enfoncer inexorablement et en toute insouciance vers son destin fatal. Sofia Coppola travaille en famille puisque son cousin interprète le rôle du roi et son père Francis Ford Coppola est le producteur du film.
Note : 5 étoiles

Lui :
Sophia Coppola nous dresse le portrait d’une jeune femme déplacée et décalée qui ne parvient que difficilement à se trouver une place dans un milieu qui n’est pas le sien. Sa Marie-Antoinette se réfugie dans des fêtes qui lui permettent de noyer son mal-être. Au-delà de cette vision un peu simpliste de l’Histoire, son film est surtout remarquable par sa forme. Marie-Antoinette est un superbe spectacle avec une belle utilisation des décors de Versailles, une superbe photographie magnifiée par la lumière. Sophia Coppola réussit en outre à mêler de la musique actuelle aux décors d’époque sans provoquer de hiatus et sans tomber dans la caricature. Sur ce plan, le film est parfait ; dommage que le contenu soit tout compte fait assez vide et, passé l’émerveillement de la première heure de film, Marie-Antoinette m’est apparu assez long et superficiel.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Kirsten Dunst, Jason Schwartzman, Judy Davis, Rip Torn, Rose Byrne
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