18 novembre 2007

Adieu, plancher des vaches (1999) de Otar Iosseliani

Adieu, plancher des vachesElle :
Fresque loufoque sur une galerie de personnages parisiens hauts en couleur. Qu’ils soient bourgeois, populaires ou clochards, le réalisateur nous met en position d’observateur de leur vie quotidienne qui ne correspond pas toujours à leur statut social d’origine. Tantôt ils se croisent, se rencontrent, tantôt ils s’évitent. Les dialogues sont quasiment absents. Un peu à la manière de Tati ou de Jérôme Deschamps, on perçoit quelques phrases très banales du style « Comment ça va? Ca va bien ». C’est à la fois drôle, original et touchant.
Note : 4 étoiles

Lui :
Remarquable. Adieu, plancher des vaches est un film qui nous surprend et nous enchante. Iosseliani cultive les contrastes, le saugrenu, tout en donnant une peinture très réaliste de la vie d’un quartier populaire à Paris. Il y a un peu de Bunuel dans la construction, du Tati dans les dialogues et le film ne faiblit à aucun moment.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Nico Tarielashvili, Lily Lavina
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17 novembre 2007

Une étoile est née (1954) de George Cukor

Titre original : « A star is born »

Une étoile est néeElle :
(pas (re)vu)

Lui :
Une étoile est née nous plonge profondément dans le monde d’Hollywood en nous exposant le parcours croisé d’un couple de stars : « lui » est une star qui a sombré dans l’alcoolisme ce qui ruine sa carrière tandis que « elle » est en pleine ascension. Remake d’un film de William Wellman, cette version de George Cukor met particulièrement bien en valeur Judy Garland, le film étant d’ailleurs une tentative de la Warner de relancer la carrière de cette actrice tourmentée. Les morceaux musicaux ne figurent toutefois pas à mes yeux parmi ses plus remarquables prestations, paraissant parfois un peu longs, l’un d’entre eux ayant même été tourné et intégré contre la volonté de Cukor. L’utilisation de la couleur est assez belle, donnant un caractère sombre et puissant au film.
Note : 3 eacute;toiles

Acteurs: Judy Garland, James Mason, Jack Carson, Charles Bickford
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Originellement, Une étoile est née devait durer 182 minutes mais le film fut réduit à 154 mn par la Warner, puis à 134 mn, puis à 117 mn. Une version restaurée de 170 mn vit le jour en 1983, faite à partir de morceaux épars.
La version vue ici est celle de 154 minutes. Cette version comporte un trou énorme vers le début du film entre le coup de téléphone de Norman Maine en pleine nuit pour vanter les mérites de la jeune Esther Blodgett auprès d’un producteur et la scène où cette dernière se retrouve entre les mains des esthéticiens. On ne comprend pas trop pourquoi elle est là.
Voici ce qui manque :
Au petit matin, Esther annonce à l’orchestre qu’ils doivent partir en tournée et continuer sans elle tandis que Norman est emmené encore endormi sur un lieu de tournage éloigné, sur un yacht. Il tombe ensuite malade. Esther se retrouve seule ; elle fait des petits boulots de serveuse et double une marionnette dans une publicité. Norman finit par l’entendre à la télévision et parvient à la retrouver dans un petit hôtel. Il lui annonce qu’il va pouvoir l’introduire au studio pour qu’elle tourne dans un film.

Le passage de la déclaration du mariage semble également assez confus. Il manque tout un passage, la demande en mariage :
Esther post-synchronise une scène et Norman vient lui rendre visite. Ils parlent à voix basse mais les techniciens s’amusent à diffuser la discussion sur les haut-parleurs du studio. Tout le monde entend Norman la demander en mariage et Esther accepter.

Les autres versions :
1. Une étoile est née de William A. Wellman (1937) avec Janet Gaynor et Fredric March. Le scénrario était basé sur une histoire de Wellman, elle-même basée sur le film What price Hollywood (1932) de… George Cukor !
2. Une étoile est née de Frank Pierson (1976), remake plutôt insipide avec Barbra Streisand et Kris Kristofferson.
3. A star is born de Bradley Cooper (2018) avec Lady Gaga et Bradley Cooper.

16 novembre 2007

Quand j’étais chanteur (2006) de Xavier Giannoli

Quand j’étais chanteurElle :
(pas vu)

Lui :
Sur le thème de l’amour autant impossible qu’improbable entre un chanteur de bal de province et une jeune trentenaire, Quand j’étais chanteur a bien du mal à éveiller notre intérêt si ce n’est pour le jeu d’acteur de Depardieu qui nous montre une fois de plus qu’il peut tout faire. Sur le fond, quand je vois les bonnes critiques que ce film a reçues, j’avoue avoir un peu de mal à comprendre cette fascination pour ce qui est ringard, cette façon de feindre de l’apprécier avec une condescendance nourrie de la certitude d’être au dessus de tout cela. Bien évidemment, cette histoire se passe en province, la province des thés dansants, des boîtes de nuit à moitié vides où la moyenne d’âge frôle la soixantaine, la province où la seule activité digne de ce nom est de visiter des maisons à vendre… Quand j’étais chanteur témoignerait-il d’une certaine vision toute parisienne de la province? Tout cela ne serait pas très grave si l’histoire était un tant soit peu intéressante, mais ce n’est pas vraiment le cas.
Note : 1 étoiles

Acteurs: Gérard Depardieu, Cécile De France, Mathieu Amalric, Christine Citti
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15 novembre 2007

L’étrangleur de Boston (1968) de Richard Fleischer

Titre original : The Boston Strangler

L'étrangleur de BostonElle :
Cette histoire d’étrangleur de femmes, tueur en série, est plutôt une bonne surprise de par son traitement visuel et psychologique. Au lieu de n’en faire qu’une enquête policière conventionnelle, Fleischer traite le sujet sous l’angle psychanalytique. Tony Curtis vit sa double personnalité de tueur et de père de famille avec douleur. Henry Fonda devient l’accoucheur de son déséquilibre mental. On finirait même par le plaindre de sa souffrance psychologique alors qu’il a tué 11 femmes. D’autre part, l’approche visuelle qui se traduit par plusieurs plans et angles de vue en même temps à l’écran est intéressante et novatrice.
Note : 4 étoiles

Lui :
L’étrangleur de Boston est un film étonnant et efficace. Il commence par nous baigner dans une intrigue policière mais finit en drame psychologique, et l’on en viendrait presqu’à plaindre ce tueur maniaque, magnifiquement interprété par Tony Curtis. Dans la partie policière, Fleischer exploite à fond le format cinémascope en découpant l’image en 2, 3 voire 5 parties, procédé plutôt efficace dans ce contexte. L’étrangleur de Boston est basé sur une histoire réelle ; dans la réalité, Albert De Salvo fut déclaré non responsable de ses actes et enfermé à vie. Il fut assassiné en prison.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Tony Curtis, Henry Fonda
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Homonyme : Basé sur le même personnage mais dans une optique différente, The Boston Strangler (2006) est un film réalisé par Keith Valley (film non vu mais qui ne semble pas être une merveille).
A noter également que la chanson des Rolling Stones Midnight Rambler serait basée sur ce même personnage d’étrangleur en série (Album Let it Bleed).

15 novembre 2007

L’île au trésor (1934) de Victor Fleming

Titre original : « Treasure island »

L’île au trésorElle :
(pas vu)

Lui :
Cette adaptation du célèbre roman de Stevenson doit beaucoup à la présence de Wallace Beery qui s’en donne à cœur joie pour incarner un Long John Silver assez truculent et vraiment haut en couleur. Il parvient parfaitement à rendre toute la dualité de son personnage qui est à la fois un gredin de la pire espèce et néanmoins attachant. L’île au trésor L’île au Trésor de Fleming sait, mieux que toutes les autres versions, allier le rêve et l’aventure à une atmosphère lourde de dangers. Le film reste vraiment plaisant, trois quarts de siècle après sa sortie.
Note : 3 eacute;toiles

Acteurs: Wallace Beery, Lionel Barrymore, Jackie Cooper, Lewis Stone
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Le roman de Robert Louis Stevenson a été adapté à maintes reprises. La version de Fleming est sans aucun doute la meilleure. Les autres versions les plus remarquables sont :
L’île au trésor de Maurice Tourneur (1920), avec Shirley Mason (et Lon Chaney dans un petit rôle)
L’île au trésor de Byron Haskin (1950), la version réglementaire des studios Walt Disney
L’île au trésor de John Hough (1972), co-production européenne avec Orson Welles dans le rôle de Long John Silver
L’île au trésor De Raoul Ruiz (1986), film français avec Martin Landau et une pléïade d’acteurs français (adaptation très libre).

14 novembre 2007

La couleur du crime (2006) de Joe Roth

Titre original : « Freedomland »

La couleur du crimeElle :
Confus, bruyant, virevoltant, oppressant pour rien, voilà un thriller aux recettes classiques qui semble bien mal mené. (Abandon rapide)
Note : pas d'étoiles

Lui :
Dans un quartier noir du New Jersey où les rapports étaient déjà tendus, la police enquête de façon brutale sur l’enlèvement d’un jeune garçon blanc. La Couleur du Crime est un film qui se prend presque comme un coup de poing, d’une part du fait de la tension que Joe Roth parvient à mettre dans toutes les scènes de rues où l’on semble toujours être à deux doigts de l’affrontement, et d’autre part par le jeu de Julianne Moore, une mère qui semble totalement instable et dépressive. On a constamment l’impression de marcher au bord du gouffre. Une fois de plus Julianne Moore se jette à fond dans son rôle, lui donne une intensité phénoménale sans jamais surjouer(*). Avec Samuel Jackson, elle hisse le film à un degré qu’il n’aurait pu atteindre seul. Malgré un scénario qui, au final, peut sembler un peu léger et des effets de caméra parfois un peu faciles, La Couleur du Crime a une puissance peu commune, une puissance qui peut même déranger. Est-ce pour cela que le film n’est jamais sorti en salles ?
Note : 4 étoiles

Acteurs: Julianne Moore, Samuel L. Jackson, Edie Falco
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(*) Je n’ose imaginer ce que peut donner ce film en version doublée… Je ne vois pas comment une actrice pourrait arriver à restituer en post-synchronisation l’énergie du jeu de Julianne Moore et garder le même impact.

13 novembre 2007

Water (2005) de Deepa Mehta

WaterElle :
Water a mis cinq ans avant de pouvoir être achevé car il dénonce l’existence en Inde de traditions révoltantes : des petites filles mariées à l’âge de sept ans qui, une fois devenues veuves, étaient bannies et devaient passer le restant de leurs jours dans un ashram. N’ayant reçu aucune éducation, ces femmes ne cherchent pas à remettre en cause leur sort injuste tandis que les brahmanes décrètent par loi qu’ils peuvent coucher avec qui ils veulent et que leurs maîtresses sont bénies des dieux. Deepa Mehta parvient à faire passer avec sensibilité et justesse ce message de révolte dans la réalité de l’Inde coloniale des années 1930 qui tente de marcher vers l’indépendance avec l’arrivée de Gandhi. Elle nous offre également une mise en scène d’une grande beauté. Elle fait un travail photographique splendide sur la lumière et la vie au bord du Gange. L’eau est présente tout au long du film. Le fleuve sert à baigner les morts, à se laver, à se purifier des péchés, à prier. Une fois immergé dans cette réalité très différente de la nôtre, on se laisse gagner par le message d’injustice, par l’émotion et la beauté des images et des personnages. On est bien loin de Bollywood qui nous semble si souvent masquer les véritables facettes de l’Inde en n’offrant que joie et sourires forcés. Seul petit bémol, la scène avec le discours de Gandhi n’est pas très convaincante car très mal amenée.
Note : 5 étoiles

Lui :
Water nous plonge en plein cœur de pratiques particulièrement choquantes qui avaient cours en Inde dans les années 30 et qui auraient encore des restes de nos jours. Qu’une petite fille de 7 ans se retrouve mariée à un homme de plus de 50 ans est déjà à peine imaginable mais qu’elle soit obligée de passer toute sa vie comme une paria de la société une fois devenue veuve est encore plus terrifiant. Les veuves vivent cloîtrées en petits groupes, sans ressources, la plus jolie étant obligée de se prostituer pour que les autres puissent manger. Cette pratique trouve sa justification dans les textes sacrés, écrits il y a plus de 2000 ans. Water a l’immense mérite d’étaler au grand jour ces usages épouvantables et la réalisatrice le fait d’une façon très authentique, réussissant une sorte de symbiose entre film indien et film occidental. La photographie est assez belle ce qui n’empêche pas le film d’être assez dur. On sent poindre le désir de révolte qui trouve écho dans le contexte politique mis ici en toile de fond avec la montée de Gandhi, ce qui n’empêche pas la réalisatrice de montrer les contradictions des personnes qui se disent progressistes.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Sarala, Lisa Ray, John Abraham
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Note : La réalisatrice a eu toutes les difficultés à réaliser ce film : menaces, plateau saccagé et brûlé, effigies de la réalisatrice brûlées quotidiennement à travers le pays. Après avoir protégé le tournage avec des hommes de troupe, le gouvernement indien a finalement du l’interdire. Il aura fallu un soutien international actif, avec notamment le réalisateur Georges Lucas, pour que le tournage puisse s’achever 5 ans après avoir commencé.

12 novembre 2007

Diamants sur canapé (1961) de Blake Edwards

Titre original : « Breakfast at Tiffany’s »

Diamants sur canapéElle :
(pas vu)

Lui :
Cette adaptation d’un roman de Truman Capote n’aurait probablement été qu’une comédie assez conventionnelle si elle avait était tournée par Frankenheimer avec Marilyn Monroe comme cela était prévu au départ. Entre les mains de Blake Edwards, elle est devenue tout autre chose : Diamants sur Canapé reste une comédie, certes, mais une comédie tendre et très originale. Replacée dans son contexte du début des années 60, elle est même particulièrement novatrice dans sa façon de mettre en avant ses deux principaux personnages. Délicieusement farfelue, Audrey Hepburn nous charme et nous attendrit malgré son idée fixe de faire un mariage intéressé. Blake Edwards parsème son film de petites touches bien personnelles dont certaines évoquent certains de ses films suivants : le voisin asiatique et tempétueux (interprété par un Mickey Rooney en pleine forme) fait penser à La Panthère Rose et la scène complètement folle de la soirée préfigure La Party. Même vu presque 50 ans plus tard, Diamants sur Canapé nous apparaît toujours comme un film attachant doté d’une belle personnalité.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Audrey Hepburn, George Peppard, Patricia Neal, Mickey Rooney, Buddy Ebsen
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12 novembre 2007

Deux hommes dans l’Ouest (1971) de Blake Edwards

Titre original : « Wild Rovers »

Deux hommes dans l'OuestElle :
(pas vu)

Lui :
Bien que Deux Hommes dans l’Ouest soit le seul western qu’il ait réalisé, Blake Edwards n’est pas totalement étranger au genre puisqu’il a écrit plusieurs scénarios au début de sa carrière. Ici, il nous offre un film d’un grand classicisme où tous les grands thèmes du western et de la vie du cow-boy sont bien là : grands espaces avec de superbes paysages, grande propriété avec ses innombrables têtes de bétail, bagarre au saloon, femmes de petite vertu, attaque de banque (assez peu orthodoxe toutefois, très calme), poursuites à cheval, capture d’une cheval sauvage, partie de poker qui tourne mal,… oui tout est là, mais sans ce côté spectaculaire habituel qui rend tout artificiel. Avec Blake Edwards tout semble couler de source, un naturel qui donne à Deux Hommes dans l’Ouest une grande authenticité. Celle-ci est d’ailleurs accentuée par l’absence d’acteurs trop connus. Nous avons simplement l’impression de partager leurs vies dont la rudesse trouve écho dans le drame qui se déroule devant nous. Oui, Deux Hommes dans l’Ouest est un western peu spectaculaire, certes, mais vraiment très beau et très authentique.
Note : 4 étoiles

Acteurs: William Holden, Ryan O’Neal, Karl Malden, Tom Skerritt
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Note : Le film a été amputé de 30 minutes par les distributeurs qui, en outre, ont cru bon que rajouter les scènes (parfaitement inutiles et un peu ridicules) de ralentis.

11 novembre 2007

L’homme de sa vie (2006) de Zabou Breitman

L'homme de sa vieElle :
Deux maisons dans la Drôme dans lesquelles résident un couple de vacanciers prénommés Frédéric et Frédérique, et Hugo, un homosexuel rejeté par son père. Suite à une invitation, les deux hommes vont être amenés se confier l’un à l’autre et à remettre en cause leurs certitudes sur l’amour, la vie de couple conventionnelle, la solitude, la perfection, l’imperfection. Frédéric se sent attiré par Hugo et ruine sa relation amoureuse avec sa compagne tandis qu’Hugo fait peu à peu tomber ses résistances pour reprendre contact avec sa famille. Ces confidences ponctuent tout le film que Zabou Breitman jalonne de glissements, de suggestions, de visions très poétiques sur la nature, d’effets visuels fluides pour exprimer le flou du sentiment amoureux et de l’amour filial chez ces trois personnages. Les dialogues sont tout en retenue et le jeu des trois acteurs est très convaincant. Zabou Bretman fait preuve d’un réel talent d’écriture pour mettre en scène de façon fort originale et sensible la vie, ses petits bonheurs, ses doutes et ses fêlures.
Note : 4 étoiles

Lui :
Zabou Breitman sort vraiment des sentiers battus avec L’Homme de sa Vie. Le scénario semble tout d’abord ne vouloir que définir une atmosphère et planter quelques personnages pour les laisser vivre devant nous. Par une succession de plans particulièrement travaillés, aux graphismes doux et très évocateurs, le film nous plonge dans l’univers estival d’un village de la Drôme. Mais peu à peu, presque insidieusement, la trame de l’histoire s’épaissit pour laisser paraître un drame sous-jacent. Charles Berling donne beaucoup d’intensité teintée de mystère à son personnage en parfait contraste avec la simplicité apparente de Bernard Campan. Le film forme un très bel ensemble, parfaitement équilibré avec un déroulement original. Même si l’on peut trouver certaines images un peu faciles, L’Homme de sa Vie montre une indéniable personnalité et paraît franchement remarquable.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Bernard Campan, Charles Berling, Léa Drucker
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