2 août 2009

Les Vitelloni (1953) de Federico Fellini

Titre original : « I vitelloni »

Les inutilesElle :
(pas vu)

Lui :
Les Vitelloni est le troisième film réalisé par Federico Fellini. Dans l’Italie d’après-guerre, on utilisait parfois le terme « Vitelloni » pour désigner des jeunes oisifs, sans métier et sans projet, des grands adolescents qui vivent aux crochets de leurs parents. Le film de Fellini nous montre une bande de cinq d’entre eux : ils ont entre 25 et 30 ans, issus de la moyenne bourgeoisie, et ils passent leurs journées en discussions creuses. L’un d’entre eux, ayant mis sa petite amie enceinte, va tenter de passer à la vie d’adulte… Ayant vécu lui-même dans cet environnement, Fellini a toujours décrit ce film comme étant largement autobiographique (1). Les Vitelloni montre déjà les prémices de l’univers fellinien, de façon assez embryonnaire toutefois et surtout sans avoir la flamboyance qui caractérisera ses réalisations postérieures. Les portraits peuvent sembler ici assez ternes ; ils sont toutefois très réalistes. Le film semble hésiter entre néoréalisme et comédie sans parvenir à en faire la symbiose parfaite.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Franco Fabrizi, Franco Interlenghi, Alberto Sordi, Leonora Ruffo
Voir la fiche du film et la filmographie de Federico Fellini sur le site IMDB.

Voir les autres films de Federico Fellini chroniqués sur ce blog…

(1) Parmi les cinq Vitelloni, on peut supposer que Fellini se place dans le personnage de Maraldo : c’est le plus jeune, le plus mûr. De plus, il est le seul à prendre son destin en main et à quitter sa ville natale (ceci dit, Fellini était bien plus jeune quand il est allé s’installer à Rome, il avait 19 ans).

1 août 2009

Une question de vie ou de mort (1946) de Michael Powell et Emeric Pressburger

Titre original : « A matter of life and death »
Titre américain : « Stairway to Heaven »

A matter of life and deathElle :
(pas vu)

Lui :
Cela peut surprendre, surtout après vu le film, mais Une question de vie ou de mort est au départ une commande du Ministère de l’Information britannique ; le but recherché était d’apaiser les querelles entre anglais et américains en cette fin de 2e guerre mondiale. C’est assez étonnant car le film de Michael Powell et Emeric Pressburger n’a vraiment rien d’un film conventionnel, c’est même un film très surprenant. Stairway to Heaven L’histoire est celle d’un pilote qui, alors qu’il semble voué à une mort certaine dans un avion en flamme, survit miraculeusement. Au Paradis, on s’étonne qu’il manque une personne à l’appel et un émissaire est chargé d’aller la chercher… Voilà une façon originale de traiter un sujet imposé à priori un peu rébarbatif. Cela nous donne une histoire très inventive, à cheval entre le fantastique et la neurologie, où se forme un parallèle entre le monde des vivants, montré en Technicolor, et le Paradis en noir et blanc (en fait plutôt bleu pastel et blanc). Les trouvailles visuelles et les effets sont très réussis, toujours très discrets et parfaitement intégrés avec notamment un superbe (et gigantesque) escalier céleste, une mise en suspension du temps très réussie et de belles transitions, toujours différentes, entre les deux mondes. L’ensemble est vif, parsemé de notes d’humour. Une question de vie ou de mort Les différences et sources de discordes entre anglais et américains sont abordées de façon très amusante vers la fin du film sous forme d’une joute oratoire pleine de dérision. Une question de vie ou de mort est un autre petit bijou du tandem Powell-Pressburger dont la créativité trouve avec cette histoire un superbe support d’expression. C’est un film qui n’a que peu d’équivalents, un film qui, vu aujourd’hui, semble nettement en avance sur son temps.
Note : 5 étoiles

Acteurs: David Niven, Kim Hunter, Roger Livesey, Raymond Massey
Voir la fiche du film et la filmographie de Michael Powell et de Emeric Pressburger sur le site imdb.com.
Voir les autres films de Michael Powell et Emeric Pressburger chroniqués sur ce blog…

31 juillet 2009

Sommaire de juillet 2009

Le limier - SleuthAutopsie d'un meurtreL'impossible monsieur BébéPetuliaLiliomLe nouveau protocoleJe sais où je vaisJuno

Le limier – Sleuth

(2007) de Kenneth Branagh

Autopsie d’un meurtre

(1959) de Otto Preminger

L’impossible monsieur Bébé

(1938) de Howard Hawks

Petulia

(1968) de Richard Lester

Liliom

(1934) de Fritz Lang

Le nouveau protocole

(2008) de Thomas Vincent

Je sais où je vais

(1945) de Michael Powell et E.Pressburger

Juno

(2007) de Jason Reitman

Grand PrixSuper SpeedwayPeter IbbetsonL'amour aux temps du choléraAngles d'attaqueQui donc a vu ma belle?Ca$hRendez-vous à Brick Lane

Grand Prix

(1966) de John Frankenheimer

Super Speedway

(1997) de Stephen Low

Peter Ibbetson

(1935) de Henry Hathaway

L’amour aux temps du choléra

(2007) de Mike Newell

Angles d’attaque

(2008) de Pete Travis

Qui donc a vu ma belle?

(1952) de Douglas Sirk

Ca$h

(2008) de Eric Besnard

Rendez-vous à Brick Lane

(2007) de Sarah Gavron

Chaussure à son piedLa nouvelle vie de Monsieur HortenDeux jours à tuerL'esprit de la rucheCette sacrée véritéNorway of lifeSoyez sympas, rembobinezL'odyssée du docteur Wassell

Chaussure à son pied

(1954) de David Lean

La nouvelle vie de Monsieur Horten

(2007) de Bent Hamer

Deux jours à tuer

(2008) de Jean Becker

L’esprit de la ruche

(1973) de Víctor Erice

Cette sacrée vérité

(1937) de Leo McCarey

Norway of life

(2006) de Jens Lien

Soyez sympas, rembobinez

(2008) de Michel Gondry

L’odyssée du docteur Wassell

(1944) de Cecil B. DeMille

Bonne chance!

Bonne chance!

(1935) de Sacha Guitry et Fernand Rivers

Nombre de billets : 25

28 juillet 2009

Le limier – Sleuth (2007) de Kenneth Branagh

Titre original : « Sleuth »

Le limier - SleuthElle :
(pas vu)

Lui :
Un écrivain à succès voit le jeune amant de sa femme venir lui demander de divorcer. La confrontation des deux hommes va réserver quelques surprises. Le film de Kenneth Branagh est le remake du film Le limier de Joseph Mankiewicz, sa dernière réalisation en 1972, un petit chef d’œuvre de suspense et de tension, un fantastique jeu du chat et de la souris. Rien de tout cela ici hélas… Dès le début du film, la situation semble forcée et l’on ne croit guère aux personnages. Tout semble excessif : les décors, les inutiles effets de camera, le jeu de Jude Law (pourtant initiateur et producteur du projet), et même le contrepoint offert par Michael Caine (qui jouait le rôle du jeune amant dans la version originale)… tout semble excessif et au lieu d’instiller la tension en nous, Le Limier – Sleuth de Branagh n’offre qu’une image racoleuse que l’on regarde d’un œil distrait. A la fin de la projection d’un tel remake à mille lieues de l’original, l’inévitable question qui vient à l’esprit est : « était-ce bien nécessaire ? »
Note : 2 étoile

Acteurs: Michael Caine, Jude Law
Voir la fiche du film et la filmographie de Kenneth Branagh sur le site imdb.com.

Voir nos commentaires sur Le Limier de Joseph Mankiewicz (1972) avec Laurence Olivier et Michael Caine.

27 juillet 2009

Autopsie d’un meurtre (1959) de Otto Preminger

Titre original : « Anatomy of a murder »

Autopsie d'un meurtreElle :
(pas (re)vu)

Lui :
Un avocat de province, brillant mais en manque de clientèle, accepte de défendre un homme qui a tué un patron de bar ayant tenté de violer sa femme. Autopsie d’un meurtre fait partie des grands films de procès puisque la grande majorité des 160 minutes de film se déroule dans la salle d’audience. L’affaire ici est assez banale et sans éclat mais ce sont surtout les processus de recherche de la vérité qui intéressent Preminger, tout comme les manœuvres au sein du prétoire. S’approchant très près de ses personnages, parfois même utilisant la caméra subjective, le réalisateur nous plonge au cœur du tribunal et nous avons l’impression de participer nous-mêmes au procès. Autopsie d'un meurtre Par delà l’exposé minutieux des mécanismes, Preminger s’intéresse aussi aux personnages, la renaissance de cet avocat mis sur la touche et de ses deux fidèles acolytes. Il s’attache enfin à montrer la relativité de la notion de vérité. Très belle prestation de James Stewart. Malgré sa longueur, Autopsie d’un meurtre est un film très prenant, qui peut se voir et se revoir avec toujours le même intérêt.
Note : 4 étoiles

Acteurs: James Stewart, Lee Remick, Ben Gazzara, George C. Scott, Arthur O’Connell, Eve Arden, Kathryn Grant
Voir la fiche du film et la filmographie de Otto Preminger sur le site IMDB.

Voir les autres films de Otto Preminger chroniqués sur ce blog…

Remarques :
1. Le juge est interprété non pas par un acteur mais par un juge de Boston, Joseph Welch, qui s’était illustré dans les procès durant le maccarthysme. Dans son autobiographie, Otto Preminger raconte l’avoir vu à la télévision : « Comme des millions d’autres spectateurs, j’étais devenu un fervent admirateur de Welch que nous considérions tous comme l’un des principaux artisans de la défaite du maccarthysme. »
2. La musique d’Autopsie d’un meurtre a été composée par Duke Ellington que l’on voit apparaître en joueur de piano dans une courte scène, parlant et jouant avec James Stewart.

25 juillet 2009

L’impossible monsieur Bébé (1938) de Howard Hawks

Titre original : « Bringing up Baby »

L'impossible monsieur BébéElle :
(pas vu)

Lui :
Alors qu’il doit rencontrer un mécène pour son musée, un paléontologue timide et emprunté (Cary Grant) bute en chemin sur une jeune femme fantasque et excentrique (Katharine Hepburn) qui l’entraîne dans des aventures assez extravagantes… L’impossible Monsieur Bébé est l’une des meilleures comédies d’Howard Hawks. Délicieusement farfelue, elle repose sur le heurt de deux tempéraments opposés : le paléontologue voit une véritable tornade arriver dans son monde rangé et ordinairement calme. Nous, spectateurs, sommes rapidement emportés dans une succession rapide de dialogues et de situations où l’humour est omniprésent avec un très beau maniement de l’absurde. De nombreuses scènes (comme celle du restaurant, ou toute la fin dans le commissariat) sont jubilatoires. Contrairement à Cary Grant qui avait déjà une bonne pratique de la comédie, L’impossible Monsieur Bébé est le premier film vraiment comique de Katharine Hepburn mais cela ne se sent que très peu ; il faut dire ce rôle de femme très décidée et conquérante lui sied à merveille. Le film est aussi parfaitement soutenu par de beaux seconds rôles, avec au premier rang Charles Ruggles qui nous campe un flegmatique Major Applegate très pittoresque (il faut le voir imiter le cri du léopard…) Au vu d’un ensemble si parfait, il est bien difficile de comprendre pourquoi L’impossible Monsieur Bébé connut un tel insuccès à sa sortie ; ce fut à tel point qu’Howard Hawks fut remercié par la RKO et que Katharine Hepburn préféra casser son contrat vu les rôles que le studio lui proposait ensuite… (1)  Les opinions ont bien changé depuis car L’impossible Monsieur Bébé est considéré aujourd’hui comme l’un des sommets de la comédie américaine des années 30, ce genre que l’on nomme aussi la screwball comedy.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Katharine Hepburn, Cary Grant, Charles Ruggles, Walter Catlett, May Robson
Voir la fiche du film et la filmographie de Howard Hawks sur le site IMDB.

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(1) Après le départ de Katharine Hepburn (pour se libérer, elle n’hésita pas à racheter son contrat), la RKO l’affubla du surnom « box-office poison » (= briseuse de succès), surnom qui l’a suivi même après que le succès de Philadelphia Story (Indiscrétions) ne soit venu le démentir…

23 juillet 2009

Petulia (1968) de Richard Lester

PetuliaElle :
(pas vu)

Lui :
Lors d’une soirée de charité dans la bonne société de San Francisco, le docteur Archie Bollen est abordé de façon assez curieuse par la jeune et belle (et riche) Petulia. Déboussolé par son récent divorce, il va la laisser imprégner, et aussi  déstabiliser, sa vie. Tous deux désenchantés, ils vont chercher ensemble une voie parmi le désordre apparent de leurs vies… Surtout connu pour son maniement de l’humour et de la dérision, Richard Lester signe là un film d’un tout autre genre : Petulia adopte un ton plus grave pour nous donner une vision assez acerbe de la société en cette fin des années 60. Américain d’origine, mais anglais d’adoption, le réalisateur revient donc aux Etats-Unis avec un film assez mordant, gentiment désordonné dans son apparence mais assez puissant sur le fond de son propos. Petulia n’est toutefois aucunement austère, le film reste facile d’abord, servi par une interprétation sobre et parfaitement juste. Aujourd’hui, il a aussi beaucoup de charme avec ce parfum si particulier de la fin des années 60, ses remises en cause et ses questionnements. Cette vive critique de la société de consommation ne fut bien entendu guère appréciée outre-Atlantique à sa sortie ; le film n’eut que peu de succès.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Julie Christie, George C. Scott, Richard Chamberlain, Shirley Knight, Joseph Cotten
Voir la fiche du film et la filmographie de Richard Lester sur le site IMDB.

Remarques :
Le groupe qui joue lors de la soirée de charité au début de Petulia n’est autre que Big Brother and the Holding Company, dont la jeune chanteuse s’appelle Janis Joplin… Plus loin, au milieu du film, on voit le docteur Bollen en costume-cravate perdu dans une soirée/concert ; le groupe que l’on voit jouer (un peu trop brièvement) est Grateful Dead… (les membres du groupe font aussi un peu de figuration parmi les badauds qui commentent bêtement l’évacuation de Petulia blessée). Les deux groupes venaient tout juste de sortir leur premier disque…

22 juillet 2009

Liliom (1934) de Fritz Lang

LiliomElle :
(pas vu)

Lui :
Liliom est un bonimenteur de foire qui fait chavirer le cœur des jeunes employées de maison qui viennent sur son manège. Il quitte son employeuse avec fracas pour s’installer avec l’une d’entre elles… Dans la filmographie de Fritz Lang, Liliom s’inscrit entre deux périodes : fuyant l’Allemagne nazie, le réalisateur s’installe un an à Paris et accepte de tourner cette nouvelle adaptation de la pièce de Ferenc Molnár avant de partir s’établir aux Etats-Unis. Liliom est un film qui paraît plus mineur que les autres films de Lang de cette époque mais on y retrouve la volonté du réalisateur d’explorer la psychologie de ses personnages, avec toujours une importance donnée au sentiment de culpabilité. Le contexte social y joue aussi un rôle sous-jacent mais important, à l’instar de M. ou des Mabuse. On y retrouve aussi la même notion d’aveuglement des institutions. Par les décors, le jeu des acteurs, Liliom montre sans doute un peu trop ses origines théâtrales. Il faut saluer la belle performance de Charles Boyer qui sait toujours aussi bien mêler séduction et cruauté dans le même personnage.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Charles Boyer, Madeleine Ozeray, Robert Arnoux
Voir la fiche du film et la filmographie de Fritz Lang sur le site IMDB.

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Autres versions :
Liliom de Michael Curtiz (1919) avec Gyula Csortos
A trip to paradise de Maxwell Karger (1921) avec Bert Lytell
Liliom de Frank Borzage (1930) avec Charles Farrell
Carousel de Henry King (1956) film musical avec Gordon MacRae.

21 juillet 2009

Le nouveau protocole (2008) de Thomas Vincent

Le nouveau protocoleElle :
(pas vu)

Lui :
Après que son fils se soit tué dans un accident de voiture sur une route isolée des Vosges, Raoul Kraft découvre qu’il avait signé un protocole pour tester de nouveaux médicaments. Aiguillonné par une jeune femme en lutte contre le lobby pharmaceutique, il part à Paris pour découvrir la vérité. Le Nouveau Protocole est un thriller politique français qui tente de mêler enquête et scènes d’action. Hélas, ce sont ces dernières qui prennent le plus de place et l’enquête manque sérieusement de corps. Le scénario apparaît bien plus faible que celui de The Constant Gardener par exemple, qui traitait du même sujet. Ici, on ne croit pas beaucoup à l’ensemble, beaucoup de scènes paraissant totalement improbables. Clovis Cornillac est parfait dans ce rôle de taureau qui agit avant de réfléchir, même s’il a tendance à forcer un peu trop ce caractère de son personnage. Le fond du sujet est finalement peu abordé.
Note : 1 étoile

Acteurs: Clovis Cornillac, Marie-Josée Croze, Dominique Reymond
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20 juillet 2009

Je sais où je vais (1945) de Michael Powell et Emeric Pressburger

Titre original : « I know where I’m going! »

Je sais où je vais Elle :
(pas vu)

Lui :
Une jeune femme ambitieuse se rend en Ecosse, dans les Iles Hébrides, où elle doit épouser un millionnaire plus âgé qu’elle. Parvenue sur une première île, le mauvais temps l’empêche de continuer vers l’île de sa destination. Elle doit attendre… Je sais où je vais mêle habilement une histoire romantique avec une certaine satire sociale et un aspect presque documentaire sur la vie dans les îles d’Ecosse. Citadine sûre d’elle (comme l’indique le titre), cette jeune femme ambitieuse va voir ces certitudes ébranlées par le monde qu’elle découvre, qui n’a pas du tout les mêmes valeurs que le monde urbain d’où elle vient : il semble fonctionner sur des principes plus profonds. En quelque sorte, Je sais où je vais met en relief l’opposition entre le monde artificiel et vénal de la ville et l’authenticité de la nature dans son plus bel appareil. Car, malgré le mauvais temps et des conditions un peu hostiles, le film nous dresse un portrait séduisant de ces îles Hébrides, Je sais où je vais un portrait empreint d’authenticité qui met en valeur la Nature et la force de ses éléments. Grâce au talent de Powell et Pressburger, le film est techniquement parfait, le scénario se déroulant avec une grande fluidité. Les deux réalisateurs parviennent même à glisser à de multiples endroits de belles pointes d’humour. Satire sociale et ode à la nature, Je sais où je vais possède un charme qui semble atemporel.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Wendy Hiller, Roger Livesey, Pamela Brown, Finlay Currie
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Précisions :
* Le film a été tourné sur l’île de Mull.
* La petite fille de 10 ans qui accueille Wendy Hiller dans la vaste demeure des nouveaux riches est interprétée par… Petula Clark.
* Chose surprenante, même difficile à croire, l’acteur Roger Livesey n’a pas mis les pieds aux Iles Hébrides pour jouer son personnage. L’acteur était en effet tenu par un autre contrat de rester à Londres. Grâce à plusieurs doublures pour les plans éloignés et des jeux de transparence, Michael Powell et Emeric Pressburger sont parvenus à tourner toutes ses scènes en studio à Londres. Même quand on le sait, il est très difficile de le remarquer à l’écran.
* Un documentaire de la BBC a permis de revenir sur les lieux du tournage : I know where I’m going! Revisited de Mark Cousins (1994).
* Il est inévitable de ne pas rapprocher ce film de A l’angle du monde que Michael Powell a tourné 8 ans auparavant sur une petite île des Shetlands et qui avait aussi un aspect documentaire sur la vie dans ces îles (c’était, ceci dit, une île bien plus isolée).