1 août 2009

Une question de vie ou de mort (1946) de Michael Powell et Emeric Pressburger

Titre original : « A matter of life and death »
Titre américain : « Stairway to Heaven »

A matter of life and deathElle :
(pas vu)

Lui :
Cela peut surprendre, surtout après vu le film, mais Une question de vie ou de mort est au départ une commande du Ministère de l’Information britannique ; le but recherché était d’apaiser les querelles entre anglais et américains en cette fin de 2e guerre mondiale. C’est assez étonnant car le film de Michael Powell et Emeric Pressburger n’a vraiment rien d’un film conventionnel, c’est même un film très surprenant. Stairway to Heaven L’histoire est celle d’un pilote qui, alors qu’il semble voué à une mort certaine dans un avion en flamme, survit miraculeusement. Au Paradis, on s’étonne qu’il manque une personne à l’appel et un émissaire est chargé d’aller la chercher… Voilà une façon originale de traiter un sujet imposé à priori un peu rébarbatif. Cela nous donne une histoire très inventive, à cheval entre le fantastique et la neurologie, où se forme un parallèle entre le monde des vivants, montré en Technicolor, et le Paradis en noir et blanc (en fait plutôt bleu pastel et blanc). Les trouvailles visuelles et les effets sont très réussis, toujours très discrets et parfaitement intégrés avec notamment un superbe (et gigantesque) escalier céleste, une mise en suspension du temps très réussie et de belles transitions, toujours différentes, entre les deux mondes. L’ensemble est vif, parsemé de notes d’humour. Une question de vie ou de mort Les différences et sources de discordes entre anglais et américains sont abordées de façon très amusante vers la fin du film sous forme d’une joute oratoire pleine de dérision. Une question de vie ou de mort est un autre petit bijou du tandem Powell-Pressburger dont la créativité trouve avec cette histoire un superbe support d’expression. C’est un film qui n’a que peu d’équivalents, un film qui, vu aujourd’hui, semble nettement en avance sur son temps.
Note : 5 étoiles

Acteurs: David Niven, Kim Hunter, Roger Livesey, Raymond Massey
Voir la fiche du film et la filmographie de Michael Powell et de Emeric Pressburger sur le site imdb.com.
Voir les autres films de Michael Powell et Emeric Pressburger chroniqués sur ce blog…

7 réflexions sur « Une question de vie ou de mort (1946) de Michael Powell et Emeric Pressburger »

  1. Merci d’apporter un coup de projecteur, qui plus est avec 5 étoiles :), sur ce film effectivement hors normes, que j’ai pu voir deux fois à la TV il y a une vingtaine d’années. Que plus de 60 ans après sa réalisation, un film puisse autant surprendre et ravir, comme ce fut déjà le cas pour moi lorsque je l’ai découvert, le rend précieux entre tous. A noter qu’il a été exploité aux Etats-Unis sous le titre « Stairway to Heaven » (un escalier vers le paradis), le titre anglais lui donnant probablement à l’époque une couleur trop polar.

  2. Oui, c’est un très beau film que j’ai découvert il y a peu. Je cherche la biographie de Michael Powell mais j’ai bien du mal à la trouver.

  3. C’est amusant parce que juste après avoir vu le film je me suis mis en tête de trouver cette autobiographie que l’on dit passionnante mais elle est hélas très dure à trouver que ce soit en français ou en anglais :
    C’est en 2 tomes, le premier couvre la période jusqu’à 1949 : « Une vie dans le cinéma » (A life in movies). C’est copieux (800 pages). Pas moyen de le trouver, du moins à un prix abordable. Sur Amazon uk, il y en a bien quelques uns d’occasion mais impossible de se les faire envoyer en France. Le 2e tome (million dollar movie) est plus facile à trouver.

    Sur « Une question de vie ou de mort », un livre est sorti pour l’analyser sous l’angle purement neurologique. C’est vrai qu’il ne faut oublier que Michael Powell a fait des études de médecine assez poussées.

  4. Finalement j’ai réussi a trouver d’occasion le livre recherché sur Amazon fr (il faut taper auteur + titre complet en anglais pour qu’il le propose), livre en VO donc… car la version française de chez Acte Sud est vraiment nulle part.

  5. Concernant la biographie de Powell en deux tomes, le tome 1 est effectivement épuisé en librairie généralement, mais on peut en réalité le commander sans problème auprès de l’Institut lumière, qui co-édite la version française du livre avec Actes Sud. Il suffit d’imprimer un bon de commande sur leur site et de leur envoyer par voie postale. Les livres vous sont alors envoyés dans les dix jours. C’est ici :

    http://www.institut-lumiere.org/

  6. Merci pour cette précision.
    Dommage que je ne l’ai su plus tôt.
    Beaucoup de livres intéressants en tous cas dans la collection…

  7. Commande du gouvernement britannique pour resserrer les liens quelque peu distendus entre Royaume-Uni et États-Unis à la fin de la Seconde Guerre Mondiale, ce film est véritablement enthousiasmant. Tourné en noir, blanc et couleur, A Matter of Life and Death est l’œuvre de deux artisans poètes. Magnifique technicolor utilisé pour la vie terrestre, noir et blanc au poil pour l’au-delà, bref, un film visuellement maîtrisé de main(s) de maître(s). Et comment résister, au cours du procès, à cette violente diatribe anti-anglaise prononcée par un Raymond Massey (vu dans Arsenic et vieilles dentelles et A l’est d’Eden entre autres) dont on sent bien qu’il jubile dans la peau du procureur américain. Cette chronique est l’occasion pour moi de manifester mon attachement aux Archers (en général, et à Powell en particulier), injustement ignorés, honteusement minorés. Il est grand temps pour le cinéphile de revenir à ces joyaux du cinéma anglais.

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