7 août 2010

Walkyrie (2008) de Bryan Singer

Titre original : « Valkyrie »

WalkyrieLui :
Walkyrie met en scène l’ultime attentat contre Adolf Hitler, celui qui a été le plus proche de la réussite, le Complot des Généraux de juillet 1944. Grosse production hollywoodienne, le film de Bryan Singer s’attache à en faire une reconstitution minutieuse et assez fidèle, s’efforçant à restituer les moindres détails visibles mais restant en surface du sujet. En faisant l’impasse sur les motivations profondes des participants au complot, le film se révèle en conséquence assez confus dans sa mise en place. Il s’attarde ensuite longuement sur le déroulement des opérations ce qui lui permet de se présenter comme un film de divertissement/action.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Tom Cruise, Kenneth Branagh, Bill Nighy, Tom Wilkinson, Carice van Houten, Terence Stamp
Voir la fiche du film et la filmographie de Bryan Singer sur le site IMDB.

Voir les autres films de Bryan Singer chroniqués sur ce blog…

Remarques :
Le choix de Tom Cruise pour interpréter le héros de ce film, le Colonel von Stauffenberg, a suscité une importante polémique en Allemagne et ailleurs : l’acteur est en effet connu pour son appartenance à l’Eglise de Scientologie, officiellement considérée comme une secte en Allemagne (ce qui n’est, rappelons-le, pas le cas en France). Le propre fils du Colonel a déclaré : « Il m’est désagréable qu’un scientologue notoire joue le rôle de mon père ». Tom Cruise est également producteur du film.

6 août 2010

Le cuirassé Potemkine (1925) de Sergueï Eisenstein

Titre original : « Bronenosetz Potyomkin »

Le cuirassé PotemkineLui :
Le Cuirassé Potemkine est souvent cité pour être le plus grand film de tous les temps. La seule scène de l’escalier d’Odessa est certainement la plus célèbre de toute l’histoire du cinéma. Le film fut conçu comme un film de propagande, une commande du gouvernement soviétique pour commémorer le vingtième anniversaire de la Révolution de 1905. A la suite d’un simple incident de viande avariée, l’équipage du Potemkine se mutine. Il est soutenu par la population d’Odessa. Ce soulèvement, qui sera réprimé de façon sanglante, annonce la Révolution de 1917.

Le cuirassé Potemkine Pour le jeune Eisenstein (il n’a alors que 26 ans et n’a réalisé qu’un seul film), la gageure est de trouver une façon de montrer la foule,  d’exprimer le caractère collectif de la colère. Il le fait, non pas en reculant la caméra comme le faisait par exemple Griffith, mais au contraire en se rapprochant pour mieux filmer les visages. Et aux plans de foule, il mêle des très gros plans de plusieurs personnages qu’il enchaîne en série rapide. Il n’y a pas de héros de premier plan, très peu de personnages sont individualisés. Eisenstein a aussi le génie pour créer des images fortes : dans la célébrissime scène de l’escalier, il n’y a pratiquement que des images fortes, souvent sur des détails ou des gros plans. Le cuirassé Potemkine Quelle force et quel impact! Et tout cela, uniquement avec des images car le scénario, de son côté, reste très simple, découpé à la serpe en cinq tableaux qui s’enchaînent implacablement. On comprend aisément que ce film ait tant fasciné toutes les générations de réalisateurs qui ont suivi. Il faut aussi noter la tension, toujours très forte ; seule la troisième partie offre une petite respiration.

Le Cuirassé Potemkine apporta instantanément une grande notoriété à Eisenstein. Le film eut aussi beaucoup de succès en dehors de l’URSS, notamment en Allemagne et même aux Etats-Unis. En France, l’interdiction dont il fut frappé ne fut levée qu’en… 1952 et il fallut attendre 1984 pour que le film soit diffusé sur une chaîne de télévision.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Aleksandr Antonov, Vladimir Barsky, Grigori Aleksandrov
Voir la fiche du film et la filmographie de Sergueï Eisenstein sur le site IMDB.
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Remarques :
L'escalier d'Odessa en 19001) Ce serait le chef opérateur d’Eisenstein, Edouard Tissé, qui aurait eu l’idée de placer la caméra sur un chariot mobile le long de l’escalier monumental d’Odessa, créant ainsi l’ancêtre de la dolly (caméra sur roue).
2) La première projection eut lieu au Bolchoï devant tout un parterre de personnalités politiques. Les délais furent si courts qu’Eisenstein n’avait toujours pas fini de monter la fin que la projection avait déjà commencé. L’entracte avant la dernière bobine dura donc un peu plus longtemps que prévu… Il l’apporta en courant dans la nuit glaciale.
3) L’historien du cinéma Jacques Lourcelles souligne que l’interdiction dont Le Cuirassé Potemkine fut frappé si longuement (en France et dans quelques autres pays européens) a certainement encore augmenté son aura auprès des cinéphiles et professionnels du cinéma.

5 août 2010

Kill, la forteresse des samouraïs (1968) de Kihachi Okamoto

Titre original : « Kiru »

KiruLui :
Dans le Japon du XIXe siècle, un jeune paysan arrive à bout de force dans un village pour se faire embaucher comme élève-samouraï. Il fait la rencontre d’un vagabond. Tous deux vont se trouver rapidement mêlé dans les complots et intrigues des seigneurs du village. Dans le genre des films de samouraï (genre aussi appelé « chambara » par les amateurs), Kill – La forteresse des samouraïs est assez méconnu ce qui semble assez injuste, au vu de sa qualité. Le film de Kihachi Okamoto est assez remarquable par le subtil équilibre entre dramatique et comique, s’appuyant sur ses deux personnages de premier plan, aux caractères et tempéraments franchement opposés. L’histoire est assez prenante. Il faut ajouter à cela une très belle photographie en noir et blanc et une mise en scène parfaitement maitrisée. De façon un peu surprenante, certains plans et effets, ou encore la musique, peuvent évoquer les westerns italiens de la même époque.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Tatsuya Nakadai, Etsushi Takahashi, Yuriko Hoshi, Naoko Kubo, Tadao Nakamaru
Voir la fiche du film et la filmographie de Kihachi Okamoto sur le site IMDB.

Remarques :
Kill la forteresse des samouraïs est adapté d’un livre de Shûgorô Yamamoto que Kurosawa avait déjà porté à l’écran avec son Sanjuro (1962).

4 août 2010

La belle et la bête (1946) de Jean Cocteau

La belle et la bêteElle :
Note : 5 étoiles

Lui :
Pour son premier long métrage, Jean Cocteau choisit d’adapter un conte de Jeanne-Marie Leprince de Beaumont (1711-1780), un conte de fées dont il donne une interprétation poétique et fantastique. La Belle et la Bête fait partie de ces films qui semblent former une classe à eux seuls tant ils se situent à part du restant de la production. La réussite du film est du en grande partie à l’atmosphère du film : Cocteau a su préserver toute l’innocence des contes de fées et générer l’émerveillement. Tout en semblant se placer hors du temps, il met en images deux mondes très différents : le village de La Belle qui évoque les peintures de Vermeer et le château de La Bête inspiré des gravures de Gustave Doré. Entouré d’une équipe soudée et de grand talent (1), Cocteau peut donner libre cours à sa vision, il n’a aucune crainte de briser les conventions (2). L’inventivité dont il fait preuve pour le monde de La Bête est remarquable : trucages et effets ingénieux contribuent à envelopper le spectateur d’un subtil mélange de féerie et d’étrangeté. La barrière entre l’animé et l’inanimé n’existe plus. Le maquillage de La Bête est d’une perfection absolue (3). Jamais égalé, La Belle et la Bête mêle l’étrange et la beauté avec une puissance peu commune, il fait partie de ces films qui restent gravés dans les mémoires. Tourné juste après la Libération, le film ne fut pas tout de suite un grand succès mais avec le temps, il a rapidement acquis son statut et sa notoriété : c’est un film unique en son genre.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Jean Marais, Josette Day, Marcel André, Mila Parély, Nane Germon, Michel Auclair
Voir la fiche du film et la filmographie de Jean Cocteau sur le site IMDB.
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Remarques :
Jean Cocteau a écrit un livre basé sur le journal qu’il tenait pendant le tournage : « La Belle et la Bête, journal d’un film » (Ed. du Palimugre, 1946)

Notes:
(1) L’assistant-réalisateur est René Clément, le directeur de la photographie Henri Alekan, les décors sont de Christian Bérard. Cocteau raconte comment il a pris plaisir à travailler en équipe.
(2) Il était d’usage à l’époque de traiter poésie et féérie avec un léger flou sur l’image. Cocteau, au contraire, tenait à avoir une image très nette. Ce fut un objet de discorde avec les studios.
(3) Les poils étaient collés un à un sur le visage et sur les mains de Jean Marais, soit quatre heures de maquillage chaque jour et plus d’une heure pour tout enlever (ce qui était loin d’être indolore).

Autres versions :
La Belle et la Bête d’Albert Capellani (1905) film de 11″ dans l’esprit de Méliès
Beauty and the beast de Edward L. Cahn (1962)
Panna a netvor du tchécoslovaque Juraj Herz (1978)
La Belle et la Bête d’Eugene Marner (1987) avec John Savage et Rebecca de Mornay
La Belle et la Bête (1991) des Studios Walt Disney
+ plusieurs adaptations TV
En 1994, Philip Glass a composé un opéra sur les images du film de Cocteau.

3 août 2010

Home (2008) de Ursula Meier

HomeElle :
Une écriture personnelle et un scénario original autour d’une autoroute qui vient briser la vie d’une famille unie et heureuse. Après dix ans d’une interminable construction, les véhicules viennent encombrer et polluer l’espace de cette famille. Ce sont deux mondes qui s’affrontent sans communication entre les deux. Malgré le bruit et les dangers, cette famille choisit de résister. La réalisatrice a choisi d’exagérer le trait par des situations tantôt cocasses tantôt dramatiques pour mettre à jour les excès de notre société de consommation. Petit regret : on devine un peu trop ce qui va se passer et dès lors le film perd de sa vivacité.
Note : 3 étoiles

Lui :
Une famille vit depuis 10 ans dans une maison totalement isolée, au bord d’une autoroute qui n’a jamais été ouverte. Mais l’évènement redouté finit par arriver… Pour son premier long métrage, la réalisatrice franco-suisse Ursula Meier nous livre un film assez original où elle force le trait, allant parfois au-delà de toute vraisemblance pour mieux mettre en évidence cette parabole moderne. Cette famille qui paraît tout d’abord se situer hors du monde (et presque hors du temps) voit cette civilisation arriver dans ce qu’elle a de plus inhumain et agressif. Elle tente tout d’abord de résister à ce monde étranger, de garder intacte la vie qu’elle a bâtie mais finit par se replier sur elle-même pour se préserver. Une fois passées les premières scènes assez pénibles en caméra à l’épaule, la mise en scène d’Ursula Meier fait montre de retenue et de maitrise. Home est un premier film assez réussi.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Isabelle Huppert, Olivier Gourmet, Adélaïde Leroux, Madeleine Budd, Kacey Mottet Klein
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Homonyme :
Home de Yann Arthus-Bertrand (2009)

1 août 2010

La captive aux yeux clairs (1952) de Howard Hawks

Titre original : « The big sky »
Autre titre français : « Les hommes de l’Ouest »

La captive aux yeux clairsLui :
En 1832, un groupe de trappeurs et de commerçants remonte le fleuve Missouri. Ils veulent aller plus loin, là où personne n’est encore allé, jusqu’à un village indien où ils pensent être bien accueillis : ils ont avec eux la fille du chef indien qui désire rentrer dans son village…
La Captive aux yeux clairs est le deuxième des trois grands westerns tournés par Howard Hawks, réalisateur de génie touche-à-tout. Comme pour le précédent, La Rivière Rouge, il s’agit d’une histoire de pionniers mais aussi (et surtout) une histoire d’amitié forte de deux hommes, amitié ébranlée par l’amour de la même femme. Filmé très sobrement dans des décors naturels, le film est très riche ; le scénario se déroule parfaitement, sans aucun temps mort, nous captivant avec ce subtil mélange de tension et d’humour, d’aventures et de romance. Tout semble à sa place, parfaitement dosé pour créer une atmosphère naturellement forte. Production assez couteuse, La Captive aux yeux clairs ne fut pas vraiment un succès commercial à son époque. Vu aujourd’hui, il apparaît comme l’un de ces films très complets sur lesquels le temps n’a pas de prise.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Kirk Douglas, Dewey Martin, Elizabeth Threatt, Arthur Hunnicutt, Buddy Baer, Steven Geray
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Remarques :
1) A sa sortie, le film durait 140 minutes. Quelques jours plus tard, RKO pratiquait des coupes pour ramener la durée à 122 minutes, c’est cette version qui a été exploitée. D’après Hawks, le public appréciait beaucoup plus la version longue. Les éditions DVD à 2 disques comportent les deux versions.
2) La belle « captive » est interprétée par Elizabeth Threatt, jeune mannequin de père anglais et de mère Cherokee. Malgré sa belle prestation, ce sera son unique film.
3) Bizarrement, Howard Hawks n’appréciait guère ce film. Il en parlait peu et a juste fait part de ses regrets d’avoir choisi Kirk Douglas qui, selon lui, n’est pas parvenu à exprimer les sentiments de forte amitié qu’il souhaitait. Son premier choix était un duo composé de Marlon Brando et Robert Mitchum.
4) Ayant souvent affirmé que tout sujet, toute scène peut être tournée en comédie, Howard Hawks en fait ici la démonstration : il réussit à traiter en comédie la scène d’amputation d’un doigt ! (A noter que cette scène était prévue au départ pour La Rivière Rouge mais John Wayne aurait refusé de la tourner).

31 juillet 2010

Sommaire de juillet 2010

Watchmen - Les gardiensDanger, planète inconnueÀ la hauteur!DuplicityPrésumé coupableBattement de coeurA very british gangsterLa baronne de minuit

Watchmen – Les gardiens

(2009) de Zack Snyder

Danger, planète inconnue

(1969) de Robert Parrish

À la hauteur!

(1930) de Clyde Bruckman

Duplicity

(2009) de Tony Gilroy

Présumé coupable

(2009) de Peter Hyams

Battement de coeur

(1940) de Henri Decoin

A very british gangster

(2007) de Donal MacIntyre

La baronne de minuit

(1939) de Mitchell Leisen

Les comédiensLes indomptablesPot-BouilleDuel au sommetLe jour du vin et des rosesLili MarleenLa vérité sur Bébé DongeChantons sous la pluie

Les comédiens

(1967) de Peter Glenville

Les indomptables

(1952) de Nicholas Ray

Pot-Bouille

(1957) de Julien Duvivier

Duel au sommet

(2008) de Philipp Stölzl

Le jour du vin et des roses

(1962) de Blake Edwards

Lili Marleen

(1981) de Rainer-Werner Fassbinder

La vérité sur Bébé Donge

(1952) de Henri Decoin

Chantons sous la pluie

(1952) de Stanley Donen & Gene Kelly

Le talisman de grand-mère

Le talisman de grand-mère

(1922) de Fred C. Newmeyer

Nombre de billets : 17

30 juillet 2010

Watchmen – Les gardiens (2009) de Zack Snyder

Titre original : « Watchmen »

Watchmen - Les gardiensLui :
Watchmen est adapté d’une série de bande dessinée du même nom (Les Gardiens en français) créée dans les années quatre-vingts par Alan Moore et Dave Gibbons. Nous sommes dans une réalité alternative où des super-héros combattent le crime mais aussi modifient l’Histoire. En aidant l’Amérique à gagner la guerre du Vietnam, ils ont permis à Nixon de rester sur son siège pendant de longues années. Mais à l’époque où se déroule cette histoire, les héros sont fatigués, déroutés par le dénigrement dont ils sont l’objet et par le mystérieux assassinat de l’un d’entre eux. Watchmen est une histoire particulièrement originale et inventive : si on peut la trouver quelque peu pontifiante par moments, elle ne sombre jamais dans la facilité, cassant plutôt les codes le plus souvent. Elle est aussi joliment complexe. Cette inventivité se retrouve dans les images, le film de Zack Snyder ne fait aucun abus du côté des scènes d’action ou des effets spéciaux qui sont très bien intégrés, créant de très belles images. Excellente musique. Loin de la routine des films de super-héros, Watchmen fait montre de beaucoup d’inventivité et de personnalité.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Malin Åkerman, Billy Crudup, Matthew Goode, Jackie Earle Haley, Jeffrey Dean Morgan, Patrick Wilson, Carla Gugino
Voir la fiche du film et la filmographie de Zack Snyder sur le site IMDB.

Remarques :
Terry Gilliam a eu le projet d’adapter Watchmen au cinéma à la fin des années quatre-vingts mais le projet s’est révélé beaucoup trop vaste pour l’époque.

29 juillet 2010

Danger, planète inconnue (1969) de Robert Parrish

Titre original : « Doppelgänger »
Autre Titre (USA) : « Journey to the far side of the sun »

Danger, planète inconnueLui :
Après la découverte au XXIe siècle d’une planète située exactement de l’autre côté du soleil, une expédition spatiale habitée est mise sur pied pour aller l’explorer. Danger, Planète inconnue a été écrit et produit par le couple anglais Gerry et Sylvia Anderson qui venait de connaître le succès avec la série télévisée de science-fiction Thunderbirds, série faite avec des maquettes et des marionnettes. Le thème de base (que je ne dévoilerai pas pour préserver l’effet de surprise) de ce long métrage est assez original, certes déjà exploité dans la littérature de science-fiction mais assez nouveau au cinéma. Les acteurs viennent essentiellement du monde de la télévision, à commencer par Roy Thinnes que l’on connait bien au travers de la série Les Envahisseurs et qui fait ici une brève incursion au cinéma. S’il a été réalisé avec un budget relativement limité, le film comporte néanmoins de belles scènes d’espace (dans lesquelles on sent assez nettement l’influence du 2001 Odyssée de l’espace de Kubrick, sorti un an plus tôt) et des effets spéciaux de modernité bien intégrés. Le « twist final » est étonnant… Bien réalisé, Danger Planète Inconnue est un film peu connu qui ne manque pas de charme.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Roy Thinnes, Ian Hendry, Patrick Wymark, Lynn Loring, Loni von Friedl
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Remarques :
Après ce long métrage, le couple Anderson reviendra vers la télévision pour produire (entre autres) deux autres séries de science-fiction très célèbres : UFO (Alerte dans l’espace) et Cosmos 1999.

25 juillet 2010

À la hauteur! (1930) de Clyde Bruckman

Titre original : « Feet First »

À la hauteur!Lui :
Pour son deuxième film parlant, Harold Lloyd tente de reprendre le thème qui avait si bien fonctionné en muet avec Safety Last : le vertige des hauteurs. De la même façon que pour son prédécesseur, le dernier tiers de Feet First voit donc Harold Lloyd en situation périlleuse, accroché à grande hauteur sur une façade de building où il lui arrive les pires choses. L’inventivité est excellente car, par rapport à Safety Last, toutes les situations et embûches sont nouvelles. Aucune répétition. L’heure qui précède ce passage terrorisant est plus classique avec de bonnes trouvailles de situations et de gags. Alors pourquoi Feet First n’a-t-il eu que peu de succès? À la hauteur! Tout simplement à cause du son… La présence du son rend la scène de l’escalade terriblement plus réaliste : entendre Harold Lloyd crier désespérément pour appeler de l’aide a gommé tout l’aspect comique et le public a trouvé la situation trop dramatique (1). C’est dommage car cette partie spectaculaire est remarquable au niveau des enchaînements et constitue un véritable exploit acrobatique (2). Malgré ce demi-succès, on pourra noter que, parmi les trois grands comiques du muet (Chaplin, Keaton, Lloyd), Harold Lloyd est celui qui a le plus rapidement pris le virage du parlant : si beaucoup de gags restent visuels, Lloyd sait aussi s’appuyer sur les dialogues ou sur les bruitages.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Harold Lloyd, Barbara Kent, Noah Young, Willie Best
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Feet First (1) Dans son livre, Annette d’Agostino Lloyd rapporte qu’un exploitant de salles berlinois de l’époque avait trouvé la parade : au début de la scène de l’escalade, il coupait tout simplement le son. Et cela marchait, le public aimait beaucoup plus le film !
(2) Il faut rappeler que toutes les scènes sont réalisées sans incrustation (sauf les deux dernières secondes, la chute) et que Harold Lloyd n’avait que trois doigts valides à la main droite !

Remarques :
Le film a été tourné sur South Broadway, en contruisant des fausses facades sur le toit d’immeubles. La partie basse a été tournée au niveau du 1001 South Broadway. On voit bien l’enseigne de l’United Artists Theater qui est au 939. Juste à côté se trouve le Western Costume Building, au sommet duquel Laurel et Hardy ont tourné le film Liberty, un an auparavant et dans lequel on peut voir le toit (en triangle) utilisé par Harold Lloyd.

Harold Lloyd n’a finalement tourné que 5 films (sur plus de 200) où il joue avec le vertige des hauteurs :
Look out Below (1919), court métrage d’1 bobine
High and dizzy (1920), court métrage de 2 bobines
Never Weaken (1921), court métrage de 3 bobines
Safety Last! (1923), long métrage (avec la fameuse scène de l’horloge)
Feet First (1930), long métrage (parlant)