Hélène Duvernet (Jane Birkin), propriétaire d’une galerie d’art, est interrogée par les inspecteurs Pelissier (Jacques Villeret) et Leroux (Michel Blanc) pour une affaire de routine. Mais Leroux se prend de passion pour Hélène et prend n’importe quel prétexte pour lui parler et la surveiller… Circulez y a rien à voir ! est un film français réalisé par Patrice Leconte. Il en a écrit le scénario avec l’auteur de bandes dessinées Martin Veyron. Il s’agit d’une comédie policière qui repose entièrement sur Michel Blanc qui interprète un personnage complexe que l’on a du mal à cerner, obstiné, parfois déplaisant. L’ensemble est un peu plat mais, à condition de ne pas s’attendre à une hilarante comédie aux dialogues brillants, se révèle amusant et insolite. C’est finalement son caractère un peu surprenant qui donne au film un certain charme. Elle: Lui :
Victime d’un accident, Adam et Barbara Maitland sont passés dans l’autre monde. Ils se retrouvent occupants invisibles de leur antique demeure qu’ils voient envahie par une riche et bruyante famille new-yorkaise. Adam et Barbara tentent bien de les effrayer pour les faire partir, sans succès. Ils décident de faire appel à un « bio-exorciste » freelance dénommé Bételgeuse… Beetlejuice est un film américain de Tim Burton, sur une histoire originale de l’écrivain Michael McDowell. Tim Burton l’a faite réécrire pour la rendre moins horrifique et plus comique. Le résultat est très réussi, porté par son humour délirant. Le rire et la peur sont souvent très proches dans le cinéma de Tim Burton et c’est déjà le cas ici. Les personnages (hormis nos deux fantômes) sont tous frapadingues, la palme revenant évidemment au déjanté Bételgeuse (dont la prononciation en anglais est proche de Beetlejuice). Le rôle fut un tremplin pour Michael Keaton et le film fit également connaître Winona Ryder dans un type de personnage encore très peu vu au cinéma : l’adolescente gothique. Le grand succès du film surprit un peu tout le monde. Elle: – Lui :
La vie rurale dans le pays Bigouden, en Bretagne, au début du XXe siècle jusqu’à la fin de la Première Guerre mondiale. Pierre-Alain, valet de ferme, rencontre Anne-Marie. Leur mariage est une parenthèse de trois jours, avant de retrouver leur pauvreté. Un fils naît, Pierre-Jacques dit « Petit Pierre » qui est élevé par son grand-père. Il lui apprend que c’est l’orgueil que l’on monte quand on n’a pas de cheval… Le Cheval d’orgueil est un film français de Claude Chabrol, adaptation du best-seller breton de Pierre-Jakez Hélias paru en 1975. L’univers est, bien entendu, inhabituel pour le cinéaste. Hélas, si le livre (que je n’ai jamais lu) semble avoir des qualités, on ne les retrouve pas dans cette adaptation. Le film est pudiquement passé sous silence dans les analyses de la filmographie de Claude Chabrol. Trop de scènes ressemblent à des reconstitutions pour touristes amateurs de folklore et on reste très extérieur à toutes les scènes. Une certaine confusion est générée par le fait que les personnages parlent français (au lieu de breton), certaines scènes en deviennent incompréhensibles (lorsque par exemple, l’enfant refuse d’apprendre le français qu’il parle couramment depuis le début du film) et j’avoue ne pas avoir tout bien saisi sur l’« école des rouges » (l’école de la république, donc française et surtout laïque). Et, le plus grave est que l’on n’a pas envie d’approfondir la question… Elle: – Lui :
Les derniers chercheurs d’or indépendants d’une bourgade minière de Californie sont harcelés par les hommes de main du puissant Roy LaHood qui contrôle la « ville ». Ce dernier exploite au jet hydraulique des mines d’or qui s’épuisent et cherche à récupérer les parcelles des indépendants. Alors que ces derniers s’apprêtent à jeter l’éponge, un mystérieux cavalier apparaît… Pale Rider, le cavalier solitaire un western américain réalisé et interprété par Clint Eastwood. Le film reprend le thème du justicier solitaire de L’homme des hautes plaines (1972) du même Clint Eastwood ou encore du merveilleux Shane (1953) de George Stevens. Hélas, il n’ajoute rien de nouveau (il est plutôt plus pauvre) si ce n’est une dimension mystique tellement marquée que cela tourne au ridicule. Que le justicier soit un beau ténébreux taciturne dont les femmes (de tous âges) tombent instantanément amoureux, c’est la routine avec Eastwood, mais ici c’est une sorte d’être immortel, un spectre revenu d’entre les morts : il apparaît au moment d’une lecture de la Bible, il arbore un costume de prêtre et il a dans le dos des impacts de balles qui lui ont de toute évidence traversé le corps. Le manichéisme est en outre très appuyé. Le film a eu beaucoup de succès et mon opinion semble être minoritaire… Elle: – Lui :
Remarque : D’après IMDB, Pale Rider, le cavalier solitaire est le meilleur succès d’un western au box-office des années 1980. Il faut préciser que la décennie 1980 est la pire dans l’histoire du genre, toute sortie de nouveau western étant invariablement assassiné par la critique (sauf celui-ci.) Il faudra attendre 1990 avec Retour vers le futur III et Dance avec les loups pour voir un timide renversement de tendance.
Elena Leonardi, issue d’une famille aristocratique, ne possède plus qu’une immense et belle maison à la campagne, dans laquelle tous les personnages, mis à part son mari et un oncle doux-dingue, sont des femmes. La mort accidentelle de son mari va perturber l’équilibre qui existait jusqu’alors… Pourvu que ce soit une fille est un film italo-français de Mario Monicelli. Il fait partie de ces coproductions internationales des années 70 et 80 où il était de bon ton de réunir des acteurs de nationalités différentes. L’immanquable punition est d’avoir la moitié des acteurs doublés. Une chose est sûre : en français, le film est tout bonnement in-regardable. Le doublage (particulièrement celui de Liv Ullmann qui est le personnage central) est horrible. Ces doublages des années 70-80 sont vraiment terrifiants. Je n’avais hélas pas accès à la V.O. italienne mais je doute que la situation soit meilleure (voir Philippe Noiret doublé est toujours une expérience douloureuse). Ayant en plus du mal à accrocher à l’histoire, malgré les signatures prestigieuses (1), j’ai préféré arrêter à mi-parcours. Le film mérite probablement mieux que la note ci-dessous : Mathias Sabourdin loue « l’étonnante maîtrise narrative » de Monicelli (2), et ajoute que le film « se détache comme une exception confirmant la règle de la mort de la comédie à l’talienne ». Elle: – Lui : (Vision incomplète)
(1) Parmi les scénaristes, on remarque les noms de Tullio Pinelli, Leonardo Benvenuti ou encore de Suso Cecchi D’Amico, grands scénaristes du cinéma italien. Figure également le nom de Jacqueline Lefèvre, illustre inconnue qui n’a jamais rencontré le réalisateur et qui n’existe probablement même pas. Le coproducteur français (Films A2) avait tout simplement exigé d’avoir un nom français parmi les scénaristes! (2) In « Dictionnaire du cinéma italien » (Editions du Nouveau Monde, 2014, p.679)
John Ingram, commandant australien dans la marine militaire et sa femme Rae, font une croisière sur leur voilier. En plein Pacifique, le couple sauve un naufragé. L’homme, choqué, explique que son bateau est le point de couler à la suite d’une tempête et que tous les membres d’équipage sont morts empoisonnés par des conserves avariées… Calme blanc est un film australien réalisé par Phillip Noyce, adapté du roman du même nom de l’américain Charles Williams. Orson Welles avait débuté le tournage d’une adaptation du même roman à la fin des années soixante, The Deep avec Jeanne Moreau et Laurence Harvey, mais le projet n’avait jamais été à son terme (1). Hormis le préambule (dont l’utilité est d’ailleurs limitée), tout le film se déroule au beau milieu du Pacifique avec seulement trois personnages. Le suspense est intense, la tension ne retombe jamais, le film en est même éprouvant par moments. Écriture et mise en scène sont précises. C’est le premier grand rôle de Nicole Kidman (19 ans au début du tournage). Le film sera un tremplin pour l’actrice, mais également pour le réalisateur. L’épilogue, difficilement crédible, a été imposé par la Warner (2). Elle: – Lui :
Voir les autres films de Phillip Noyce chroniqués sur ce blog…
(1) Dans le livre d’entretiens avec Pete Bogdanovich « This is Orson Welles » (HarperCollins, 1992), le film est mentionné plusieurs fois par Welles. Le directeur d’ouvrage Jonathan Rosenbaum précise dans ses notes en fin de volume que « les rares personnes qui ont vu la version inachevée de The Deep l’ont décrite comme mineure dans l’œuvre d’Orson Welles. » A noter que, comme dans le roman, il y avait cinq personnes dans la version de Welles et non trois.
(2) NE LISEZ PAS CETTE NOTE AVANT DE VOIR LE FILM. L’épilogue a été tourné plusieurs mois après la fin du tournage à la demande de la Warner qui trouvait que la peine infligée au « vilain » (le radeau de survie) n’était pas suffisante et surtout ambiguë. Ils ont demandé une peine plus définitive. A noter, que Phillip Noyce a accédé à cette demande non sans montrer un certain humour…
À Paris, en 1649, la Fronde gronde contre le Cardinal Mazarin, premier ministre de la régente Anne d’Autriche. Mazarin demande à D’Artagnan de rallier à sa cause les trois mousquetaires Athos, Porthos et Aramis… Le Retour des Mousquetaires est un film anglais réalisé par Richard Lester, adapté du roman Vingt ans après d’Alexandre Dumas. Le film fait suite à Les Trois Mousquetaires (1973) et On l’appelait Milady (1974) du même réalisateur. Écrite une fois encore par le britannique George MacDonald Fraser, l’adaptation est assez libre : le fils de Milady est devenu une fille qui est au centre de cette histoire. Tout aussi séduisante que sa mère, elle est encore plus redoutable dans sa soif de vengeance car elle excelle dans l’art de l’épée (alors que nos vaillants mousquetaires sont un peu rouillés). Le scénariste étant inchangé, l’esprit reste le même : tout est prétexte à bouffonneries, rien n’est sérieux. Certains gags sont de belles trouvailles comme cette maison truffée de mécanismes actionnés de façon amusante. Beaucoup des acteurs des deux précédents volets ont répondu présent avec quelques nouveaux venus tel Philippe Noiret (hélas affublé en anglais d’une voix de freluquet). Divertissant. Elle: – Lui :
Voir les autres films de Richard Lester chroniqués sur ce blog…
Remarque : • Le tournage a été endeuillé par la mort de Roy Kinnear qui joue Planchet. L’acteur s’était plaint à de nombreuses reprises de son inaptitude à monter à cheval et réclamé une doublure qui ne lui fut pas accordée. Il fit une chute de cheval, se cassa le bassin et décéda le lendemain à l’hôpital.
A la suite d’un pari avec des copains, Paul, dragueur invétéré, se met en tête de séduire la princesse Charlotte, de passage à Paris, dont le mariage avec un jeune duc est imminent… Le Mariage du siècle est une comédie française réalisée Philippe Galland qui en a co-écrit le scénario avec Anémone et Jean-Luc Voulfow. Il s’agit de toute évidence de retrouver le tandem de Le père Noël est une ordure et de prolonger l’esprit du Splendid. Hélas, aucun effort n’est fait pour que l’on croie à cette histoire. La mise en place est laborieuse (il faut bien avouer qu’Anémone est une princesse peu crédible) et ensuite tout paraît assez bâclé. On reste devant l’écran, espérant que l’humour va finir par monter d’un cran… mais non, tout cela reste « très moyen ». Presque tous les acteurs forcent leur jeu. Elle: – Lui :
Pendant les grèves des chantiers navals de Gdańsk au début des années 80, Maciej Tomczyk, un ouvrier marqué par la mort de son père, milite en faveur des droits sociaux. Le gouvernement communiste charge alors Winkel, un employé de la télévision d’État, d’infiltrer le mouvement et d’enquêter sur Maciej afin de le discréditer aux yeux de l’opinion publique. Au cours de son investigation, Winkel réalise qu’il est victime d’une manipulation… L’Homme de fer est un film polonais réalisé par Andrzej Wajda. Le film met en scène la création du premier syndicat non-gouvernemental, Solidarnosc, qui eut lieu quelques mois plus tôt, en août 1980. Réalisé à chaud, il mêle une intrigue romancée à des évènements historiques réels (Lech Walesa lui-même y apparaît). Il s’attache plus particulièrement à montrer l’emprise du gouvernement sur les médias et leurs manœuvres pour tuer un mouvement dans l’œuf. Le film a été réalisé à la hâte et cela se sent. Sa construction est calquée sur celle de L’Homme de marbre (1977), à ceci près que le journaliste est cette fois un anti-héros, servile, ivrogne et lâche (Wajda le souligne avec lourdeur). Hélas, il est loin d’en avoir la force. Il faut bien avouer que le film n’a pas de grandes qualités cinématographiques, il est beaucoup trop long, très bavard sur des sujets secondaires, avec nombre de scènes inutiles et même un romantisme convenu. Il est indéniable que la Palme d’or donnée à Cannes en 1981 saluait l’évènement historique plutôt que le film en lui-même. Elle: – Lui :
Enfant trouvé, élevé dans le milieu du cirque, Sam Lion a dû faire une reconversion forcée après un accident de trapèze. Il se marie, deux fois, et a un enfant de chacune de ses deux femmes. Il devient aussi chef d’une entreprise prospère mais, la cinquantaine passée, il se lasse de ses responsabilités. Il décide alors de faire croire qu’il est mort en mer à l’occasion d’un tour du monde en voilier… Itinéraire d’un enfant gâté est un film français écrit et réalisé par Claude Lelouch. Il y a presque deux parties dans ce film de plus de deux heures : la première partie est une interminable mise en place où le cinéaste donne l’impression de se faire plaisir, montrant une indéniable virtuosité dans ses plans pour, trois fois hélas, un résultat bien ennuyeux. Mais alors que personnellement je m’apprêtais à abandonner, le film bascule, ou plutôt démarre enfin. L’histoire se révèle alors étoffée, amusante avec même quelques moments de grâce. Pour ce qui sera son dernier grand succès, Jean-Paul Belmondo montre une facette différente de son jeu. Musique de Francis Lai, avec hélas des chansons de Nicole Croisille au-delà des limites du supportable. Elle: – Lui :