A Nice, suite à l’assassinat de son confrère, le commissaire Grimaud décide de faire appel à un inspecteur de la police des polices, Stanislas Borowitz, car il sait que si la mafia niçoise est impliquée c’est grâce à des policiers ripoux. Afin de les confondre, Stanislas va alors se faire passer pour un malfrat… Flic ou voyou est un film français réalisé par Georges Lautner, librement inspiré du roman L’Inspecteur de la mer de Michel Grisolia paru en 1977. Le scénario a été taillé sur mesure pour exploiter l’image de Jean-Paul Belmondo qui s’en donne à cœur joie dans ce personnage fonceur ne reculant devant rien et auquel tout réussit (et avec panache). La vraisemblance n’est pas de mise et le récit évoque quelque peu une bande dessinée. C’est divertissant. Les dialogues sont de Michel Audiard. La musique jazzy est excellente (Chet Baker, Ron Carter, Billy Cobham, Larry Coryell, … excusez du peu !) Archétype du cinéma de divertissement, le film fut un très gros succès populaire. Elle: – Lui :
Titre original : « Star Wars » Titre français original : « La Guerre des étoiles »
Il y a bien longtemps, dans une galaxie très lointaine… La guerre civile fait rage entre l’Empire galactique et l’Alliance rebelle. Avant d’être capturée par les troupes de l’Empereur menées par l’impitoyable Dark Vador, la princesse Leia dissimule les plans de l’Étoile Noire, la station spatiale de l’Empereur, dans le droïde R2-D2 qui a pour mission de les remettre au Jedi Obi-Wan Kenobi… La Guerre des étoiles est un film américain de science-fiction écrit et réalisé par George Lucas. Bien que sous-titré « Épisode IV : Un nouvel espoir » (sous-titre apparu en 1981), c’est le premier film de la saga Star Wars sorti sur les écrans. L’histoire est admirablement simple, tout en étant riche de plusieurs environnements et situations, et faisant intervenir de façon presque enfantine les notions de Bien et de Mal. Le budget de George Lucas étant (toutes proportions gardées) limité, il a dû faire preuve de beaucoup d’ingéniosité pour réaliser les nombreux effets spéciaux (à l’ancienne bien entendu). Pour le 20e anniversaire en 1997, le réalisateur a sorti une nouvelle version après avoir refait certains effets en utilisant l’informatique (effets encore améliorés en 2004 et en 2011) (1). Le succès fut immédiat et massif. George Lucas avait créé plus qu’un film : il a créé un univers qui s’est imprimé dans notre culture. Elle: – Lui :
Voir les autres films de George Lucas chroniqués sur ce blog… Voir les livres sur Star Wars… et notamment ce livre, merveilleux gros pavé pour tout savoir sur les trois premiers films sortis.
(1) Voir les changements entre les différentes versions sur YouTube… on peut distinguer quatre versions principales : 1977 version originale 1997 version du 20e anniversaire 2004 version DVD 2011 version BluRay
Anecdote : Les studios croyaient si peu au succès de ce western galactique qu’ils laissèrent à George Lucas les droits sur les produits dérivés.
Mark Hamill, Carrie Fisher et Harrison Ford dans La Guerre des étoiles (Star Wars) de George Lucas.
La saga Star Wars remis dans l’ordre chronologique de l’histoire: (longs métrages uniquement) Star Wars, épisode I : La Menace fantôme (1999) de George Lucas Star Wars, épisode II : L’Attaque des clones (2002) de George Lucas Star Wars: The Clone Wars (2008) de Dave Filoni (animation) Star Wars, épisode III : La Revanche des Sith (2005) de George Lucas Solo: A Star Wars Story (2018) de Ron Howard Rogue One: A Star Wars Story (2016) de Gareth Edwards Star Wars, épisode IV : Un nouvel espoir (1977) de George Lucas Star Wars, épisode V : L’Empire contre-attaque (1980) d’Irvin Kershner Star Wars, épisode VI : Le Retour du Jedi (1983) de Richard Marquand Star Wars, épisode VII : Le Réveil de la Force (2015) de J. J. Abrams Star Wars, épisode VIII : Les Derniers Jedi (2017) de Rian Johnson Star Wars, épisode IX : L’Ascension de Skywalker (2019) de J. J. Abrams
Ce documentaire réalisé par Frederick Wiseman s’intéresse au rôle et au fonctionnement du tribunal pour enfants de Memphis, et à son intégration dans le système éducatif et judiciaire américain. Sans commentaire ni interview, de nombreux cas passent devant nos yeux, montrés à un moment différent de la procédure : confrontations, interrogatoires, tentative de conciliation, tribunal, … Si le juge est toujours le même, les cas sont tous différents, allant du simple vol à l’étalage jusqu’au vol à main armée, avec quelques cas de maltraitance. Frank Wiseman ne cherche pas à provoquer des sentiments, il décrit le fonctionnement des institutions et la démarche suivie pour parvenir à prononcer un jugement dans le cadre de la Loi (certains cas sont vraiment problématiques). Ce jugement hésite toujours entre punition et réhabilitation. De nombreuses personnes sont impliqués dans le processus, travailleurs sociaux, officiers judiciaires, avocats. Sur une période deux mois, Frederick Wiseman a tourné en 16 mm et personne ne semble prêter attention à la caméra. Une mine d’or pour les ethnologues du futur ! Elle: – Lui :
Remarque : • L’américain Frederick Wiseman est l’un des plus grands réalisateurs de documentaires. Il a contribué à donner au « cinéma direct » ses titres de noblesse. Le « cinéma direct » (un temps appelé « cinéma-vérité » en France) est un style de cinéma documentaire marqué par la recherche de capter le réel, sans intervention (pas de commentaires, pas d’interviews). Dans tous ses films, Frederick Wiseman a cherché ainsi à décrire le fonctionnement des institutions. Il a signé 50 films depuis 1967. Il a inspiré de nombreux cinéastes : en France, on peut citer, entre autres, Raymond Depardon et Nicolas Philibert.
• En regardant Juvenile Court, il est difficile de ne pas penser au film documentaire Délits Flagrants (1994) de Raymond Depardon qui reprend le même principe pour décrire le fonctionnement d’un Palais de Justice à Paris.
Juvenile Court de Frederick Wiseman.
Homonyme : Juvenile Court (1938) de D. Ross Lederman, film de fiction avec Paul Kelly et la toute jeune Rita Hayworth (20 ans).
Titre original : « The Prince and the Pauper » Titre USA : « Crossed Swords »
XVIe siècle. Pour un bal costumé, le jeune Prince de Galles, héritier d’Angleterre, a échangé ses vêtements avec un jeune garçon pauvre qui lui ressemble trait pour trait. Pris pour un voleur, il est aussitôt jeté dehors. Le garçon pauvre se retrouve forcé de prendre sa place alors que le roi Henri VIII est sur le point de mourir… Le Prince et le pauvre est un film britannique réalisé par Richard Fleischer. Il s’agit d’une libre adaptation du roman de Mark Twain déjà adapté plusieurs fois au cinéma, notamment par William Keighley en 1937 avec Errol Flynn. Le succès des Trois Mousquetaires (1973) de Richard Lester avait ravivé l’intérêt pour les films de capes et d’épées. Le scénario de cette histoire d’échange d’identité est riche en péripéties avec des seconds rôles pittoresques. Un peu fade, Mark Lester (aucune relation avec les deux réalisateurs du même patronyme) joue les deux rôles (alors que de vrais jumeaux avaient utilisés dans la version de 1937). L’ensemble est bien plaisant et divertissant même si la distribution tourne quelque peu au défilé d’acteurs. Elle: – Lui :
Raquel Welch, Mark Lester et Oliver Reed dans Le Prince et le pauvre (The Prince and the Pauper) de Richard Fleischer.
Les adaptations de Le Prince et le Pauvre au cinéma : 1909 : The Prince and the Pauper, film américain court de J. Searle Dawley 1920 : Prinz und Bettelknabe, film autrichien réalisé par Alexander Korda 1937 : Le Prince et le pauvre (The Prince and the Pauper), film américain de William Keighley, avec Errol Flynn 1972 : Le Prince et le pauvre (URSS) réalisé par Vadim Dmitrievitch Gaouzner 1977 : Le Prince et le pauvre (Crossed Swords), film américain de Richard Fleischer 1990 : Le Prince et le pauvre (The Prince and the Pauper), film d’animation de George Scribner (Disney) 2012 : I Am the King (Naneun Wangirosoida), film sud-coréen de Jang Gyu-seong, avec Ju Ji-hoon 2012 : Masquerade (Gwanghae, Wangyidoen namja), film sud-coréen de Choo Chang-min, avec Lee Byung-hun
Il fait bon vivre à Angevine. Le maire du village préserve de toutes les mauvaises nouvelles et de tous les périls. Mais il ne peut rien faire pour retenir sa fille Marie qui rêve de découvrir le monde et qui vient de s’inscrire à un concours de beauté. Elle est remarquée par un milliardaire américain divorcé depuis peu… Les Caprices de Marie est un film français réalisé par Philippe de Broca. Il en a écrit le scénario avec son habituel compère, Daniel Boulanger qui signe les dialogues. L’idée de départ était bonne mais hélas l’humour ne fonctionne pas bien et cette comédie paraît bien artificielle tant les personnages sont typés et les éclats des acteurs semblent trop souvent forcés. Nous ne sommes plus dans le farfelu et on ne peut que ressentir une certaine lourdeur… Le meilleur est dans la description presque onirique du petit village et la mise en place des rapports entre les personnages. Le film met en valeur Marthe Keller, charmante ingénue que Philippe de Broca nous avait fait découvrir dans Le diable par la queue (1968) et qui était devenue sa compagne. Dans ce tohu-bohu, parfois même vacarme, seul son personnage et celui interprété par Philippe Noiret paraissent bien dosés. Elle: – Lui :
En 1940, Trotsky s’est exilé au Mexique. Il sait que Staline a l’intention de l’assassiner et il se terre dans une villa protégée par ses partisans. Gita Samuels, qui assure des travaux de secrétariat pour lui, a une aventure avec un homme Ramon Mercader qui se dit homme d’affaires… L’assassinat de Trotsky est un film britannico-franco-italien (tourné en anglais) réalisé par Joseph Losey, d’après le livre homonyme du britannique Nicholas Mosley. Il couvre les trois derniers mois de la vie de Trotsky. L’orientation idéologique de Joseph Losey est bien connue : il s’est investi aux côtés du Parti communiste américain ce qui a valu un exil en Angleterre au moment du maccarthysme. Toutefois, cette orientation politique ne transparaît absolument pas ici : il a choisi de faire un film sur la fascination du tueur pour sa victime. Hélas, le film ne fonctionne pas très bien, on s’ennuie ferme. Peut-être aurait-il fallu, comme l’affirment certains, des acteurs moins connus ? La tentative de reformer le couple Delon-Schneider (rêve de producteur) tombe à plat du fait du personnage très tourmenté du tueur et Richard Burton semble assurer le service minimum dans son interprétation de Trotsky. Le film fut peu apprécié à sa sortie. Chez les communistes, il fut très critiqué des deux côtés (par les partisans de Staline et par les partisans de Trotsky). Elle: – Lui :
Remarque : Alain Delon et Romy Schneider ont tourné en anglais : ils ne sont pas doublés, Jean Desailly non plus, me semble-t-il (il a très peu de texte).
Richard Burton et Alain Delon dans L’assassinat de Trotsky (The Assassination of Trotsky) de Joseph Losey.
Dans un avenir très proche (1981), Lawrence Dell, ancien général de l’Armée de l’Air des États-Unis, s’empare d’une base militaire stratégique et exerce un chantage aux missiles nucléaires pour que soient révélés des secrets jusque-là bien gardés… L’ultimatum des trois mercenaires est un film américain réalisé Robert Aldrich. Il est adapté d’un roman de l’américain Walter Wager paru en 1971. Il s’agit d’un suspense de politique-fiction sur une base proche du Dr Folamour de Kubrick mais dont le développement interroge sur les véritables motivations de la guerre du Viet-Nam (qui auraient été cachés au peuple américain). Bien qu’un peu long, le suspense fonctionne bien et se révèle assez riche, du moins dans sa version intégrale (car le film a été mutilé, la version sortie en France par exemple était amputée de presque une heure). Les discussions entre le président et ses conseillers questionnent sur la fonction présidentielle. Robert Aldrich utilise le split-screen (2 ou 4 écrans) de façon très intelligente. Le film fut un échec commercial. Elle: – Lui :
Remarque : • Le titre original, Twilight’s Last Gleaming (« La dernière lueur du crépuscule »), est tiré de l’hymne américain (début du premier couplet : O say can you see, by the dawn’s early light, / What so proudly we hailed at the Twilight’s Last Gleaming?). Le sens de ce titre original fonctionne à plusieurs niveaux alors que le titre français évoque une série-B, ce que le film n’est pas.
Burt Lancaster et Paul Winfield dans L’ultimatum des trois mercenaires (Twilight’s Last Gleaming) de Robert Aldrich.Richard Widmark et Charles Durning dans L’ultimatum des trois mercenaires (Twilight’s Last Gleaming) de Robert Aldrich.
Michel Descombes, horloger à Lyon, élève seul son fils, Bernard. Un jour, la police vient faire une perquisition à son domicile. Surpris, le père apprend que son fils est en fuite avec sa compagne car il a tué un gardien d’usine. Michel se rend alors à l’évidence, il ne connaît pas vraiment Bernard… L’Horloger de Saint-Paul est un film français réalisé par Bertrand Tavernier. C’est son premier long métrage. Il en a écrit le scénario avec deux scénaristes de talent, Pierre Bost et Jean Aurenche, d’après le roman de Georges Simenon, L’Horloger d’Everton. Bertrand Tavernier a tenu à transposer l’histoire à Lyon, sa ville natale, qu’il met en valeur en situant certaines scènes dans ses lieux les plus remarquables. La trame policière est un prétexte pour dresser le portrait de son époque, le début des années soixante-dix, où tout est susceptible de prendre une coloration politique. Grand cinéphile et ancien attaché de presse, Tavernier montre déjà une belle maitrise dans sa première réalisation où il sait éviter tout mimétisme. Le film a en effet une indéniable personnalité. Philippe Noiret est particulièrement remarquable et forme un beau duo avec Jean Rochefort. Le film fut bien accueilli à la fois par la critique et le public. Elle: – Lui :
Un jeune juge d’instruction, aux méthodes peu orthodoxes mais particulièrement intègre et déterminé, est chargé d’élucider une affaire de hold-up. Le suspect est protégé par un ancien commissaire. Hélas, celui-ci est assassiné avant que le juge ne soit parvenu à réunir des preuves à son encontre. Il découvre ensuite des protections au plus haut niveau… Le Juge Fayard dit Le Shériff est un film français coécrit réalisé par Yves Boisset, inspiré par l’assassinat du juge François Renaud en 1975. L’affaire étant non élucidée (elle l’est toujours aujourd’hui), Yves Boisset reprend une thèse assez probable, celle de l’implication du SAC (Service d’Action Civique, la police parallèle non officielle qui sera dissoute par Mitterrand en 1982). Yves Boisset développe son récit sans demi-mesure, en appuyant fortement son propos et beaucoup ont reproché la lourdeur des clichés et le caractère militant du film. L’ensemble est cependant efficace avec un Patrick Dewaere véritablement habité par son personnage. A la suite d’une plainte du SAC, le nom du SAC a été couvert par un bip dès la sortie du film et quelques scènes furent coupées (censure supprimée dès 1982). Elle: – Lui :
Tang Lung (Bruce Lee) rend visite à des proches dans leur restaurant en Italie pour les aider à se défendre contre des gangsters brutaux qui les harcèlent… La Fureur du dragon est un film de kung-fu hongkongais. C’est le troisième film majeur de Bruce Lee qui, cette fois, a pris le contrôle total : il en est le scénariste, le réalisateur et l’acteur principal. Dès le début, le ton est à l’humour… un humour pas vraiment du meilleur cru. De plus, il est difficile de voir l’intérêt d’avoir délocalisé l’histoire à Rome (que nous visitons comme un touriste). Le scénario traine… et le temps paraît bien long avant d’avoir un premier combat qui se révèle plutôt décevant. Seul le combat singulier final dans le Colisée est plus remarquable, Bruce Lee contre Chuck Norris (en tout début de carrière) appelé à la rescousse par les gangsters. « D’après de nombreux professionnels, cet affrontement est un des meilleurs combats filmés de tous les temps » dixit Wikipédia. Personnellement, j’ai trouvé le film moins intéressant que La Fureur de vaincre mais c’est peut-être l’effet de la lassitude (j’avoue ne pas être un grand amateur du genre). Le succès fut une nouvelle fois planétaire. Comme le précédent, le film récoltera plus de mille fois sa mise de départ, le rêve de tout producteur! Elle: – Lui :