Laurel et Hardy sont embauchés par un capitaine afin de recruter de force des marins pour un bateau qui a la réputation d’être hanté. Ils sont eux-mêmes embarqués de force… The Live Ghost est un court métrage américain parlant de 20 minutes réalisé par Charley Rogers et produit par Hal Roach. Le film repose essentiellement sur deux situations : la première où le duo enrôle de force des marins est dans la pure tradition slapstick, la seconde sur le bateau avec le fantôme le fait classer dans les horror films du duo. Quelques bons gags mais l’ensemble manque de brillance et se montre symptomatique du déclin comique du duo. A noter qu’un sketch supplémentaire d’ouverture était prévu mais n’a pas été retenu : au lieu de simplement pêcher, le duo était sur le point de se suicider (le sketch est bien décrit sur la page anglaise de Wikipédia et aurait été très amusant). Ce court métrage est toutefois généralement bien considéré. Elle: – Lui :
Cela ne va pas bien entre Oliver et son épouse : elle est agacée par le fait que son mari passe plus de temps avec son ami Stan. Afin de l’attendrir, Stan propose à Oliver d’adopter un enfant. Alors qu’ils rentrent à la maison avec ledit enfant, les papiers du divorce arrivent et les deux compères sont obligés de prendre en charge le bébé… Their First Mistake est une comédie burlesque américaine réalisée par George Marshall. Si plusieurs histoires exploitent l’ambiguïté du couple formé par Laurel et Hardy, rares sont ceux qui vont si loin : ils forment ici un couple qui dort dans le même lit tout en dorlotant leur bébé. Les dialogues ne sont pas en reste. Quand Oliver dit à son ami : « ma femme prétend que j’ai plus d’affection pour toi que j’en ai pour elle », ce dernier répond : « Et c’est vrai, n’est-ce pas ? » Hélas, les gags montrent un peu l’essoufflement du duo, il n’y a que peu de situations et ce ne sont que de longues improvisations. Mais, il y a tout de même quelques bons gags dont la fameuse réplique de Stan Laurel : « Je ne suis pas aussi bête que tu en as l’air ». Fait inhabituel pour les courts métrages du duo comique, la fin reste en suspens : il était prévu que la femme rentre à la maison avec un autre bébé adopté mais le budget était épuisé… (court métrage 20 min.) Elle: – Lui :
Enrôlés de force lors de la Première Guerre mondiale, Stan et Oliver voient leur meilleur ami mourir sur le front. Il était père d’une fillette de trois ans et, de retour au pays, les deux compères se mettent à la recherche de son grand-père pour la lui confier… Pack Up Your Troubles est un long métrage de 63 minutes réalisé par George Marshall, Harry Black et Raymond McCarey et produit par Hal Roach. Il s’agit du second long métrage de Laurel et Hardy (après Pardon Us l’année précédente). C’est un film étrange qui tente, assez maladroitement, de mêler le mélodrame au burlesque. C’est un art difficile, Charlie Chaplin y excelle mais nous en sommes ici très loin. Il y a de bons gags, même de très bons gags, mais la partie mélodrame est assez épouvantable. Habitué au format court, le duo comique a bien du mal à passer au long métrage. Elle: – Lui :
Dans le royaume de Marshovie , le capitaine de la garde prince Danilo est un grand charmeur qui multiplie les conquêtes féminines. Surpris par le roi dans le boudoir de la reine, il est contraint pour se racheter d’aller séduire une jeune et jolie veuve émigrée à Paris, dont l’immense fortune est nécessaire au rétablissement des finances du royaume… La Veuve joyeuse est un film musical américain réalisé par Ernst Lubitsch. Cette nouvelle adaptation de l’opérette autrichienne de Franz Lehár (1905) est très différente de celle, bien plus sombre, qu’en avait donnée Erich von Stroheim neuf ans plus tôt. Ici, tout n’est que joie de vivre et Maurice Chevalier est une source de bonne humeur qui semble intarissable. C’est l’image du bon vivant dans le gai Paris vu par Hollywood. La production est somptueuse, que ce soit par ses décors immenses et le nombre de figurants (notamment dans les célèbres scènes de bal). Les dialogues sont brillants, une petite merveille d’humour. Lubitsch apporte une grande vitalité par sa mise en scène virevoltante. Le succès fut au rendez-vous sans permettre, toutefois, de recouper le budget conséquent. Délicieux. Elle: – Lui :
Remarque : • La popularité de Maurice Chevalier était alors immense et la MGM a mis beaucoup d’argent sur la table pour emprunter Lubitsch, Chevalier et Jeanette Macdonald à la Paramount. • Ce film marque la fin de la période « comédies musicales » de Lubitsch. Son film suivant sera Ange avec Marlene Dietrich en 1937. • Quelques très courts passages ont été coupés à la sortie par la censure mais sont rétablis dans les versions arrivées jusqu’à nous. • Une version française fut tournée simultanément, assez différente semble-t-il, avec des dialogues de Marcel Achard et des paroles de chansons d’André Hornez. Acteurs : Maurice Chevalier, Jeanette MacDonald, Marcel Vallée, Danièle Parola, André Berley…
André Bertier (Maurice Chevalier) vit en couple heureux avec Colette (Jeanette MacDonald), ils sont très amoureux l’un de l’autre. Mais leur bonheur va être mis à mal par l’arrivée de la meilleure amie de Colette, Mitzi (Genevieve Tobin) qui va s’efforcer d’être aimée d’André… Une heure près de toi est un film américain réalisé par Ernst Lubitsch. C’est un remake en comédie musicale du film muet Comédiennes (The Marriage Circle, 1924) du même réalisateur (sa première comédie américaine), adaptation d’une pièce de Lothar Schmidt. Ernst Lubitsch étant en retard sur son film précédent, c’est George Cukor qui commença le tournage. En conflit avec Maurice Chevalier après deux semaines, il dût céder la place à Lubitsch tout en restant comme assistant (1). Les huit chansons sont très bien intégrées. Une heure près de toi est la troisième des quatre comédies musicales (2) qu’Ernst Lubitsch a tourné avec Maurice Chevalier dont la popularité explosait aux Etats-Unis. L’histoire est assez simple mais bien plaisante sans être à la hauteur des meilleures comédies de Lubitsch. Le film fut un gros succès et contribua à lancer la vogue des comédies musicales. Elle: – Lui :
Remarque : • Il est amusant de savoir que la scène la plus osée est celle où l’on voit le couple discuter dans leur lit. Il n’était pas question à l’époque de montrer un couple, même marié, dans le même lit. On peut d’autant apprécier la façon qu’a Lubitsch de jouer avec les interdits en leur faisant éteindre et rallumer la lumière. (Le code de moralité, le Code Hays, ne sera pleinement appliqué que deux ans plus tard). • Une version en français fut tournée simultanément avec Maurice Chevalier et Jeanette MacDonald (qui parlait couramment français) gardant leur rôle, Lili Damita remplaçant Genevieve Tobin dans le rôle de Mitzi.
(1) Lubitsch et Cukor demandèrent chacun à être crédité comme seul réalisateur. C’est un tribunal qui trancha en faveur de Lubitsch. En contrepartie, Cukor obtint le droit de casser son contrat avec Paramount pour aller tourner What Price Hollywood ? à la RKO. (2) Parade d’amour (The Love Parade, 1929), Le Lieutenant souriant (The Smiling Lieutenant, 1931), Une heure près de toi (One Hour with You, 1932) et La Veuve joyeuse (The Merry Widow, 1934).
La jeune orpheline Dorothy Gale et son chien Toto sont emportés par une tornade jusqu’au pays merveilleux d’Oz. Accueillie par des lutins et une gentille fée, mais menacée par une vilaine sorcière, elle doit partir pour aller demander à un magicien le moyen de rentrer chez elle. En route, elle fait d’étranges rencontres… Le Magicien d’Oz est un film musical américain réalisé par Victor Fleming. Il s’agit de l’adaptation d’un roman de Lyman Frank Baum, paru en 1900, devenu un grand classique de la littérature enfantine dans le monde anglophone (1). Envieuse du succès colossal de Blanche Neige et les sept nains de Walt Disney, la MGM a confié ce grand projet d’adaptation à Melvin LeRoy, qui ne sera que producteur, à son grand dam. Quatorze scénaristes se sont succédé. Pour la réalisation, après les passages éclairs de Richard Thorpe et de George Cukor, c’est Victor Fleming qui le réalisera avant d’aller secourir le tournage d’Autant en emporte le vent, laissant quelques scènes qui seront tournées par King Vidor (2). La séquence d’ouverture dans le monde réel du Kansas est en noir et blanc sépia mais toutes les scènes du pays d’Oz sont en Technicolor flamboyant (la transition est d’ailleurs superbe). Le film comporte des effets spéciaux audacieux pour l’époque (notamment la tornade) et des costumes très élaborés qui furent pénibles et même dangereux pour les acteurs. Méconnu en France (en dehors des cinéphiles), Le Magicien d’Oz est un monument de la civilisation américaine, toutes générations confondues. Du fait de son succès et de ses innombrables passages à la télévision américaine, le film est considéré comme celui qui a été vu par le plus grand nombre de personnes de toute l’histoire du cinéma. Plusieurs de ses répliques sont passées dans le langage courant. La chanson Over the Rainbow (écrite « en une nuit » par Harold Arlen) est sans doute possible la plus connue des chansons de film. Très belle, elle est devenue un hymne pour exprimer aspirations et espoirs (sans parler de l’arc en ciel des homosexuels, à partir des années 70). Les chansons Follow the Yellow Brick Road et We’re off to see the wizard sont, elles aussi, particulièrement célèbres. Le Magicien d’Oz n’est pas à proprement parler un grand film : c’est plutôt un film civilisationnel (américain du moins, car il n’a eu aucun impact en France). En tant que tel, il n’a pas d’équivalent (le plus proche serait peut-être Casablanca, mais ce dernier n’a pas eu la même longévité). Accessoirement, il apporta à Judy Garland le statut de star à 16 ans, mais aussi, hélas, l’addiction aux amphétamines (fournies par le studio pour tenir pendant les longues journées de tournage). Charmant conte pour enfants, le film se regarde toujours avec grand plaisir. Elle: Lui :
(1) Le roman n’est paru en France qu’en 1981. (2) King Vidor a notamment réalisé la scène de la chanson « Over the Rainbow ». Il a refusé que son nom apparaisse au générique, estimant que tout le mérite revenait à Victor Fleming.
Remarques : • Le film est classé au Registre international Mémoire du monde de l’UNESCO (le seul film avec Metropolis). • Le site IMDB liste plus de 5 000 références à Wizard of Oz dans d’autres films ! (sans aucun doute, le record absolu) lire…
Quelques répliques ou expressions passées dans le langage courant : * « Toto, I’ve a feeling we’re not in Kansas anymore ». L’expression « not in Kansas anymore » est passée dans le langage courant pour signifier que l’on n’est plus dans un environnement normal et/ou confortable. * « There’s no place like home ». * « Over the rainbow ». * « Yellow brick road ».
Autres répliques ultra célèbres : * « Ding Dong, the witch is dead » (« Ding dong, la sorcière est morte ! ») * « I’ll get you, my pretty, and your little dog too! » (« Je t’aurai, ma jolie, et ton petit chien aussi ! » ) (dit par la sorcière) * « Lions? And tigers? And bears? Oh, my ! » (« Des lions, des tigres et des ours ?! Oh, mon Dieu ! ») – … etc. Le site IMDB liste 123 répliques ou dialogues célèbres. Lire…
Le britannique Dascom Dinsmore est opérateur radio dans une base isolée du Labrador au nord du Canada et s’ennuie à mourir. Il commence à devenir fou à force de ne pas voir une femme, lorsqu’un aviateur fait un atterrissage d’urgence près de sa base. Dascom découvre qu’il est accompagné d’une jeune femme ravissante, Irene, dont il tombe amoureux instantanément. Il va tout faire pour que cette dernière reste avec lui… Une femme qui tombe du ciel (Petticoat Fever) est un film américain réalisé par George Fitzmaurice. Il s’agit de l’adaptation d’une pièce de l’américain Mark Reed, ce qui est assez perceptible car (presque) tout se déroule dans un seul décor. Cette cabane isolée apporte une touche de nouveauté dans un schéma classique de comédie et l’humour exploite bien son originalité. Les dialogues prennent une coloration d’incongruité et l’ensemble se révèle amusant. Le casting est de bon niveau. Très plaisant. Elle: – Lui :
Stan et Ollie viennent ramoner la cheminée de la maison du professeur Noodle, un savant fou en train de mettre au point une potion de rajeunissement… Les ramoneurs (Dirty Work) est un court-métrage burlesque américain de deux bobines réalisé par Lloyd French. Si la partie ramonage est assez réussie dans le style slapstick, avec de bons gags de chutes diverses (la scène de la chute des briques sur la tête d’Ollie est assez mémorable), on ne voit pas bien ce qu’apporte le thème du savant fou si ce n’est le placage d’un gag final assez moyen. Elle: – Lui :
Titre original : « The Music Box »
Autre tritre français : « Les Déménageurs »
Une femme achète un piano mécanique, et demande à le faire livrer pour faire une surprise à son mari. Les deux livreurs vont avoir à faire face à de multiples difficultés, dont la première est de le hisser en haut d’un imposant escalier… The Music Box est un court métrage burlesque américain de 29 minutes réalisé par James Parrott. C’est une reprise du film muet Hats Off de 1927, film aujourd’hui perdu, où le duo devait livrer une imposante machine à laver. The Music Box a été récompensé par un Oscar (meilleur court métrage en prises de vues réelles) en 1932. Ce fut le seul de toute leur carrière. Le film est assez typique du comique de Laurel et Hardy, exploitant jusqu’à épuisement une situation très simple (1). Comme on s’en doute, le piano va dévaler les escaliers plus d’une fois. Et le film ne s’arrête pas une fois arrivé en haut des marches car il faut l’installer dans la maison et le duo a de bonnes trouvailles de gags. Elle: – Lui :
Stan et Ollie se rendent gaiement à leur travail par un matin ensoleillé. Ils sont employés dans une menuiserie… Busy Bodies est un court-métrage burlesque américain de deux bobines réalisé par Lloyd French. Après un joyeux trajet en voiture, l’essentiel de l’histoire se déroule dans l’atelier de menuiserie où les deux compères interagissent avec les outils et les planches de bois. Il flotte une légère sensation d’improvisation mais tout est parfaitement réglé. Beaucoup de gags, assez différents les uns des autres. Le gag final est assez unique en son genre. Ce court métrage souvent classé parmi les meilleurs du duo comique. Elle: – Lui :