26 mars 2025

Corsage (2022) de Marie Kreutzer

CorsageNoël 1877. Alors qu’elle fête son 40e anniversaire, Élisabeth d’Autriche (dite « Sissi ») fête son 40e anniversaire. Pour satisfaire les attentes et paraître toujours jeune et belle, elle doit se plier à un régime rigoureux de jeûne, de coiffure et porter un corset très serré. Étouffée par ces conventions, avide de savoir et de vie, Élisabeth se rebelle de plus en plus contre cette image…
Corsage (en allemand = « Corset ») est un film autrichien écrit et réalisé par Marie Kreutzer. La réalisatrice s’empare de la vie de cette figure incontournable en Autriche pour faire un récit d’émancipation féminine, tout à fait dans l’air du temps. Visiblement influencée par le Marie-Antoinette (2006) de Sofia Coppola, elle met de côté la vérité historique et multiplie les anachronismes pour rendre son personnage plus actuel. Elle ne parvient toutefois à l’équilibre de son modèle et ses effets sont outranciers. De voir son personnage écouter un morceau des Rolling Stones jouée à la harpe en 1878 n’est pas banal… mais cela reste amusant. De la voir quitter un dîner officiel en faisant un doigt d’honneur semble puéril et cela nous déconnecte totalement du récit. Et que dire de la fin, sinon qu’elle est ridicule? Mais le problème principal du film ne sont même pas ces anachronismes : le problème principal est que film est rapidement ennuyeux. En revanche, la photographie et la musique sont assez belles et la performance de Vicky Krieps (qui a soufflé à la réalisatrice l’idée de faire un film sur Sissi) est plutôt remarquable.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Vicky Krieps, Florian Teichtmeister, Katharina Lorenz, Finnegan Oldfield
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Vicky Krieps dans Corsage de Marie Kreutzer.

19 février 2025

Fermer les yeux (2023) de Víctor Erice

Titre original : « Cerrar los ojos »

Fermer les yeux (Cerrar los ojos)En 1990, Julio Arenas, un acteur célèbre, disparaît pendant le tournage d’un film. Son corps n’est jamais retrouvé, la police conclut à un accident. Vingt-deux ans plus tard, en 2012, une émission de télévision consacre une soirée à cette affaire mystérieuse et sollicite le témoignage du meilleur ami de Julio et réalisateur du film, Miguel Garay. En se rendant à Madrid, Miguel va replonger dans son passé…
Fermer les yeux est un film espagnol coécrit et réalisé par Víctor Erice. C’est le quatrième long métrage de ce réalisateur espagnol en l’espace de cinquante ans. C’est une histoire très originale qu’il nous propose, avec une tentative de réflexion sur plusieurs thèmes : celui de l’identité, ce qui nous définit en tant qu’être humain et le rôle de notre propre histoire dans cette définition, et d’autre part celui de la mémoire (1). Cet aspect du film est séduisant. Tout serait parfait si l’ensemble n’était pas si long (presque trois heures). Si l’on suit avec plaisir les discussions du personnage principal et ses rencontres, notre intérêt tend à s’étioler lors de scènes assez vides. Cela n’a pas gêné la critique qui s’est emballée comme un seul homme avec un enthousiasme que j’aurais aimé partager! Un film séduisant mais beaucoup trop long…
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Manolo Solo, Jose Coronado, Ana Torrent, Petra Martínez
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(1) Dans sa notre d’intention, Victor Erice dit, en outre, s’être autant nourri de son vécu que de son imagination pour élaborer son film. « En ce sens, Fermer les yeux mettra en relation deux styles différents : celui du cinéma classique, avec son canon illusionniste, tant dans les atmosphères que les personnages ; et un autre, chargé de réel, celui du cinéma moderne. Ou, en d’autres termes, deux types de récit : l’un qui raconte la vie moins comme elle était que comme elle devrait être ; et l’autre, à la dérive, contemporain, sans mémoire ni avenir certains. »

Helena Miquel et Manolo Solo dans Fermer les yeux (Cerrar los ojos) de Víctor Erice.

16 février 2025

Le Jour où j’ai rencontré ma mère (2023) de Zara Dwinger

Titre original : « Kiddo »

Le Jour où j'ai rencontré ma mère (Kiddo)Lu, onze ans, rêve de sa mère dans le lit de son foyer d’accueil. Celle-ci, dit-elle, est une célèbre cascadeuse hollywoodienne. Mais lorsqu’elle vient enfin lui rendre visite, Lu se retrouve malgré elle embarquée dans un road trip endiablé direction la Pologne. Elle se rend vite compte qu’avec Karina, sa mère, c’est tout ou rien…
Le Jour où j’ai rencontré ma mère est un film néerlandais coécrit et réalisé par Zara Dwinger, son premier long métrage. Il s’agit d’un road-movie centré sur la relation entre un enfant et un parent excentrique. « Les femmes qui sortent de la normalité me fascinent » précise la réalisatrice. Le récit est raconté du point de vue de l’enfant, la plus mature des deux, ce qu’elle imagine étant illustré par de petits flashs d’images, souvent amusants tout en faisant ressortir sa naïveté. Le périple est haut en couleur, suffisamment varié et doté de nombreuses touches d’humour. Assez atypique et fait avec peu de moyens, le film ne manque de charme et d’intérêt.
Elle: 4 étoiles
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Rosa van Leeuwen, Frieda Barnhard
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Rosa van Leeuwen et Frieda Barnhard dans Le Jour où j’ai rencontré ma mère (Kiddo) de Zara Dwinger.

23 janvier 2025

EO (2022) de Jerzy Skolimowski

EOAprès la faillite du cirque où il se représentait avec une très jeune dresseuse, un âne gris nommé Eo trouve le chemin de l’exode et traverse des moments de joie et de tristesse au gré des rencontres…
EO est un film polonais réalisé par Jerzy Skolimowski. Le réalisateur affirme que le seul film qui l’a ému aux larmes est Au hasard Balthazar (de Robert Bresson, 1966) qu’il a vu à sa sortie. Reprenant ce modèle, son personnage central est donc un âne auquel il donne une personnalité et des émotions. Il n’y a que très peu de paroles. Contrairement à Bresson, Skolimowski ne cherche pas à dresser le portrait des humains qu’il cotoie, même s’ils sont présents et variés. Il tente juste, en fin de film, de donner un récit à deux de ces humains (interprétés par Isabelle Huppert et Lorenzo Zurzolo) sans vraiment y parvenir. Le film est bien entendu très surprenant dans le fond mais il l’est aussi dans la forme : le cinéaste expérimente parfois par des effets de lentilles ou de lumières stroboscopiques (heureusement dans des passages assez courts). Le film a reçu un très bon accueil critique.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Sandra Drzymalska, Tomasz Organek, Mateusz Kosciukiewicz, Lorenzo Zurzolo, Isabelle Huppert, Lolita Chammah
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EO de Jerzy Skolimowski.

11 janvier 2025

Sisu: de l’or et du sang (2022) de Jalmari Helander

Titre original : « Sisu »

Sisu: De l'or et du sang (Sisu)1944, en Laponie finlandaise, un ancien soldat reconverti en chercheur d’or découvre une grande quantité d’or. En rapportant son butin, il croise un peloton de Waffen-SS en pleine retraite. Le chef nazi de ce peloton, sachant que la guerre est perdue pour lui, convoite cet or pour organiser sa fuite. Mais le finlandais refuse de céder son or et va se montrer extraordinairement coriace…
Sisu : de l’or et du sang est un film d’action finlandais écrit et réalisé par Jalmari Helander. Le scénario a beau être ultra mince, cela n’empêche pas cette histoire de retenir toute notre attention. C’est un film assez violent, une sorte de Rambo tourné par Tarantino. « Sisu » est un mot finnois sans équivalent exact en français, d’un sens proche de « courage », « ténacité », « persévérance » et « détermination ». C’est un véritable état d’esprit en Finlande. Effectivement, le héros de cette histoire n’abandonne jamais, on le croit mort mais il revient sans cesse affronter ses bourreaux. Le tout a un parfum de bande dessinée. Le cinéaste joue la carte de l’invraisemblance et parvient ainsi à créer un certain humour (la même histoire, traitée de façon réaliste, serait certainement insupportable). Comme Tarantino, il crée des scènes jouissives où les plus gros affreux se retrouvent face à encore plus affreux. Sur la plan esthétique, Jalmari Helander utilise superbement les vastes paysages désolés de la steppe finlandaise. La photographie est très belle. Le film a connu un certain succès aux Etats-Unis et un énorme succès en Finlande.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Jorma Tommila, Aksel Hennie, Jack Doolan, Mimosa Willamo, Onni Tommila
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Jorma Tommila dans Sisu: De l’or et du sang (Sisu) de Jalmari Helander.

15 octobre 2024

The Guilty (2018) de Gustav Möller

Titre original : « Den skyldige »

The Guilty (Den skyldige)Aux urgences de la police, le policier Asger Holm répond à un appel d’une femme qu’on est en train de kidnapper, mais la communication s’interrompt soudainement. Il n’a que de maigres informations pour la retrouver…
The Guilty est un thriller danois en huis clos, écrit et réalisé par Gustav Möller. La grande originalité du récit est de se dérouler entièrement au téléphone et l’exploit du réalisateur est de réussir à maintenir notre intérêt pendant 85 minutes. La tension monte assez rapidement et s’intensifie encore par la suite. Si les images ne sont que peu variées, la bande-son en revanche est très riche et a visiblement été très travaillée. Il y a beaucoup de petits bruitages en arrière-plan et les voix sont variées (je me suis rendu compte après coup que l’idéal est de l’écouter au casque : on entend les moindres détails et on se retrouve dans la même situation que le policier). Le réalisateur joue aussi beaucoup avec les blancs, les petits temps d’attente dans les conversations. Le film a été très apprécié par la critique et le public. Le remake américain (The Guilty, 2021, avec Jake Gyllenhaal) est unanimement jugé très inférieur.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Jakob Cedergren
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Jakob Cedergren dans The Guilty (Den skyldige) de Gustav Möller.

1 octobre 2024

Les Tournesols sauvages (2022) de Jaime Rosales

Titre original : « Girasoles silvestres »

Les tournesols sauvages (Girasoles silvestres)Le film relate la vie amoureuse d’une jeune barcelonaise de 22 ans, Julia, mère de deux enfants. Il est découpé en trois parties dont chacune porte le nom d’un homme: Oscar, Marcos et Àlex…
Les Tournesols sauvages est un film espagnol coécrit et réalisé par Jaime Rosales. Le réalisateur catalan cinquantenaire dresse le portrait d’une jeune femme qui cherche à s’épanouir. Elle a besoin d’avoir un homme à ses côtés pour cela et nous suivons trois de ses essais successifs. Elle n’a pas vraiment la main heureuse, mais elle avance et progresse vers son but. L’histoire n’est pas des plus originales, il faut l’avouer, mais sait éveiller notre intérêt. L’atout principal du film est son actrice Anna Castillo qui fait une belle interprétation et parvient à rendre son personnage attachant.
Elle: 3 étoiles
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Anna Castillo, Oriol Pla, Quim Àvila, Lluís Marquès
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Remarque :
• La seconde partie (Marcos) se déroule à Mellila, minuscule enclave espagnole sur la côte nord du Maroc (dont personnellement j’ignorais l’existence). Voir sur Google Maps

Bruno Morales, Oriol Pla, Anna Castillo et Adriana Medina
dans Les tournesols sauvages (Girasoles silvestres) de Jaime Rosales.

6 septembre 2024

Agora (2009) de Alejandro Amenábar

AgoraAu IVe siècle à Alexandrie, à une époque où le christianisme gagne en importance, Hypatie est une philosophe agnostique attachée au progrès du savoir. Fille de Théon, gardien de la Bibliothèque d’Alexandrie, elle dirige l’école platonicienne qui la jouxte. Elle enseigne les théories d’Euclide, et tente d’approfondir le modèle géocentrique de Ptolémée pour déterminer les lois exactes qui régissent l’univers…
Agora est un péplum espagnol coécrit et réalisé par Alejandro Amenábar. Il s’inspire librement de la vie d’Hypatie d’Alexandrie pour mettre en scène le thème du conflit entre science et religion. La reconstitution est soignée avec de nombreux rebondissements et de beaux effets spéciaux. Tout cela serait parfait si la vérité historique n’était pas si malmenée. Pour dresser une sévère charge contre le fondamentalisme chrétien contemporain et contre l’obscurantisme (intentions certes louables), Alejandro Amenábar modèle les évènements à sa guise : les destructions par les conflits religieux sont amplifiés (par exemple la Bibliothèque d’Alexandrie était déjà probablement en ruines à cette époque et, si les circonstances de la mort d’Hypatie sont particulièrement dramatiques, les causes n’ont rien à voir avec le fait qu’elle soit agnostique ou une femme). De plus, le procédé d’habiller les chrétiens de façon uniforme pour les faire ressembler à des Talibans est pour le moins douteux. Enfin, Hypatie était en réalité plus philosophe que mathématicienne et rien ne laisse supposer qu’elle aurait pu défendre l’héliocentrisme et, encore moins, découvrir la nature elliptique des orbites (plus de 1000 ans avant Kepler s’il vous plait, allons-y gaiement). Tout le récit ne repose que sur des « hypothèses de scénariste ». Certes la démonstration des dangers du fanatisme religieux est énergique, mais la fin justifie-t-elle les moyens ? Sur le plan cinématographique, la réalisation est parfaitement maitrisée, les décors sont assez remarquables et jugés assez justes (à la différence des costumes qui sont farfelus). Le succès fut important.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Rachel Weisz, Max Minghella, Oscar Isaac, Ashraf Barhom, Michael Lonsdale, Rupert Evans, Homayoun Ershadi
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Voir les autres films de Alejandro Amenábar chroniqués sur ce blog…

Oscar Isaac et Rachel Weisz dans Agora de Alejandro Amenábar.
La ville d’Alexandrie dans Agora de Alejandro Amenábar.

Voir la précédente critique : Agora …. (oups, j’aurai juré ne l’avoir jamais vu!)

6 juillet 2024

N’attendez pas trop de la fin du monde (2023) de Radu Jude

Titre original : « Nu astepta prea mult de la sfârsitul lumii »

N'attendez pas trop de la fin du monde (Nu astepta prea mult de la sfârsitul lumii)Assistante indépendante de production, Angela parcourt la ville de Bucarest pour le casting d’une publicité sur la sécurité au travail commandée par une multinationale : elle doit aller filmer des accidentés du travail avant que le choix final ne soit fait et le tournage effectué. Elle en profite pour mettre en scène son avatar digital, un sombre crétin, dans de petites vidéos humoristiques…
N’attendez pas trop de la fin du monde est un film roumain écrit et réalisé par Radu Jude. Le moins que l’on puisse dire est que ce film ne ressemble à aucun autre, « un collage chaotique » comme le définit son créateur. Son principal défaut est d’être un peu hermétique : on pourrait penser qu’il ne s’agit là que d’une fable corrosive, prétexte à un défoulement tous azimuts mais le propos du réalisateur est plus que cela. Il a voulu dresser un parallèle entre le portrait d’une femme chauffeur de taxi sous la dictature communiste et celui d’une jeune femme désinhibée, elle aussi au volant d’une voiture, dans la société post-totalitaire d’aujourd’hui. Il a donc entremêlé un film de 1981 dans les scènes actuelles (avec des ralentis dont on ne voit pas le sens au premier abord mais il y en a bien un (1)). Il y a beaucoup d’humour, une vulgarité outrancière, et aussi hélas de sérieuses longueurs. La scène du tournage de la publicité vaut le détour, dans le genre humour absurde, un plan-séquence en caméra fixe de plus de 30 minutes assez ubuesque qui clôt le film. Pas banal…
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Ilinca Manolache, Ovidiu Pîrsan, Nina Hoss
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(1) Le film intégré est un long-métrage roumain de 1981, Angela merge mai departe, réalisé par Lucian Bratu. Il met en scène une femme chauffeur de taxi et son quotidien sous la dictature communiste. « En y regardant de plus près, j’ai découvert que ce film regorgeait d’éléments subversifs, lancés comme des bouteilles à la mer. Par exemple, il est tourné dans les beaux quartiers de Bucarest. Mais comme on est aussi dans du cinéma direct, on y voit parfois brièvement des choses qui ne devraient pas y figurer: des pauvres aux vêtements miteux qui attendent le bus, des gens qui font la queue pour de la nourriture, des murs délabrés, etc. Ce sont de brefs instants, quelques secondes maximum. […] C’est pourquoi j’ai ralenti ces moments qui ont échappé à la censure, pour les rendre visibles aux spectateurs d’aujourd’hui et permettre leur analyse. »

Ilinca Manolache dans N’attendez pas trop de la fin du monde (Nu astepta prea mult de la sfârsitul lumii) de Radu Jude.

Remarque :
* Le réalisateur de séries Z Uwe Boll fait une petite apparition dans son propre rôle. Souvent qualifié de « nouvel Ed Wood », il a tourné de nombreux films. En 2008, une pétition sur internet a été lancée pour le supplier d’arrêter le cinéma. Elle a obtenu plus de trois cent mille signatures (dixit Wikipédia). Le fait qu’il ait boxé des critiques est apparemment véridique, tout comme sa phrase : « Un poing dans la gueule, c’est le meilleur moyen d’aimer mes films! »

20 juin 2024

L’Homme de fer (1981) de Andrzej Wajda

Titre original : « Czlowiek z zelaza »

L'homme de fer (Czlowiek z zelaza)Pendant les grèves des chantiers navals de Gdańsk au début des années 80, Maciej Tomczyk, un ouvrier marqué par la mort de son père, milite en faveur des droits sociaux. Le gouvernement communiste charge alors Winkel, un employé de la télévision d’État, d’infiltrer le mouvement et d’enquêter sur Maciej afin de le discréditer aux yeux de l’opinion publique. Au cours de son investigation, Winkel réalise qu’il est victime d’une manipulation…
L’Homme de fer est un film polonais réalisé par Andrzej Wajda. Le film met en scène la création du premier syndicat non-gouvernemental, Solidarnosc, qui eut lieu quelques mois plus tôt, en août 1980. Réalisé à chaud, il mêle une intrigue romancée à des évènements historiques réels (Lech Walesa lui-même y apparaît). Il s’attache plus particulièrement à montrer l’emprise du gouvernement sur les médias et leurs manœuvres pour tuer un mouvement dans l’œuf. Le film a été réalisé à la hâte et cela se sent. Sa construction est calquée sur celle de L’Homme de marbre (1977), à ceci près que le journaliste est cette fois un anti-héros, servile, ivrogne et lâche (Wajda le souligne avec lourdeur). Hélas, il est loin d’en avoir la force. Il faut bien avouer que le film n’a pas de grandes qualités cinématographiques, il est beaucoup trop long, très bavard sur des sujets secondaires, avec nombre de scènes inutiles et même un romantisme convenu. Il est indéniable que la Palme d’or donnée à Cannes en 1981 saluait l’évènement historique plutôt que le film en lui-même.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Jerzy Radziwilowicz, Krystyna Janda, Marian Opania, Boguslaw Linda
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Marian Opania et Boguslaw Linda dans L’homme de fer (Czlowiek z zelaza) de Andrzej Wajda.