11 août 2025

L’Étrange Histoire du coupeur de bois (2022) de Mikko Myllylahti

Titre original : « Metsurin tarina »

L'étrange histoire du coupeur de bois (Metsurin tarina)Pepe est un bûcheron qui vit dans un village finlandais idyllique. En l’espace de quelques jours, une suite d’événements tragiques va détruire sa calme et paisible vie, mais Pepe ne semble pas s’en soucier. C’est comme s’il détenait un secret à l’existence presque insaisissable…
L’Étrange Histoire du coupeur de bois est un film finlandais écrit et réalisé par Mikko Myllylahti. C’est le premier long métrage de ce cinéaste également poète. Il s’agit d’un conte centré sur un personnage que les difficultés et tragédies ne semblent pas toucher : il continue d’avancer avec un indéfectible allant. L’histoire se déroule dans un petit village de Laponie, recouvert en permanence de cinquante centimètres de neige, avec des personnages taciturnes et placides. Le réalisateur introduit quelques petites notes surréalistes ou poétiques ici et là, et de nombreuses touches d’humour, du genre loufoque et souvent pince-sans-rire. Tout n’est pas parfait, les incursions vers le surnaturel ou la religion sont un peu moins convaincants et la seconde partie paraît un peu longue parfois mais le réalisateur a du style, c’est certain. Les appréciations et critiques sont partagées ce qui est normal pour ce genre de film. A mes yeux, c’est une réussite.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Jarkko Lahti, Iivo Tuuri, Hannu-Pekka Björkman
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Hannu-Pekka Björkman, Jarkko Lahti et Iivo Tuuri dans L’étrange histoire du coupeur de bois (Metsurin tarina) de Mikko Myllylahti.
Jarkko Lahti et Hannu-Pekka Björkman dans L’étrange histoire du coupeur de bois (Metsurin tarina) de Mikko Myllylahti.

8 août 2025

Les Filles (1968) de Mai Zetterling

Titre original : « Flickorna »

Les filles (Flickorna)La tournée d’une troupe de théâtre dans la province suédoise. Elle interprète Lysistrata d’Aristophane. Trois comédiennes amies jouent dans cette pièce qui a des résonances très fortes pour leur vie réelle et leurs aspirations…
Les filles (Flickorna, 1968) est un film suédois co-écrit et réalisé par Mai Zetterling. La réalisatrice suédoise quarantenaire, ancienne actrice, signe là son quatrième long métrage. Elle y développe des propos féministes, faisant de nombreux parallèles avec la pièce d’Aristophane où un groupe de femmes proclament la grève du sexe tant que les hommes ne cesseront l’interminable guerre d’Athènes contre Sparte. Elles réclament également de prendre part à la vie de la cité. La pièce provoque une prise de conscience chez les trois actrices principales et alimente leur désir de se rebeller contre la société patriarcale dans laquelle elles vivent. Cinématographiquement, la réalisatrice se montre particulièrement inventive pour mettre en scène ce qui se passe dans leur tête, avec force allégories et souvent avec une bonne dose d’humour. La réalisatrice joue avec la frontière entre réel et fiction, le récit se déroule sur plusieurs dimensions. De nombreuses scènes sont savoureuses, seules une ou deux allégories restent un peu absconses. La réalisatrice évite les travers du film militant, son film n’a rien d’un film-tract. Malgré cela, il fut très critiqué à sa sortie et n’eut que peu de succès, oblitérant la carrière de la réalisatrice. Ce n’est qu’avec le temps qu’il fut considéré à sa juste valeur, c’est-à-dire vraiment remarquable. Assez méconnu, le film fut récemment restauré.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Bibi Andersson, Harriet Andersson, Gunnel Lindblom, Gunnar Björnstrand, Erland Josephson
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Harriet Andersson, Bibi Andersson et Gunnel Lindblom dans Les filles (Flickorna) de Mai Zetterling.

28 juillet 2025

The Quiet Girl (2022) de Colm Bairéad

Titre original : « An Cailín Ciúin »

The Quiet Girl (An Cailín Ciúin)Irlande, 1981. Benjamine d’une famille nombreuse, Cáit, 9 ans, est une enfant effacée et délaissée. Elle qui fait encore pipi au lit et lit avec difficulté ne s’intègre guère à l’école. Il est alors décidé de l’envoyer passer l’été dans la ferme d’Eibhlín, une cousine éloignée, qui vit seule avec son mari Seán…
The Quiet Girl est un film irlandais écrit et réalisé par Colm Bairéad. Pour son premier long métrage, il a choisi d’adapter la nouvelle très remarquée de l’écrivaine irlandaise de Claire Keegan, Foster (titre français : Les Trois Lumières), parue en 2011. C’est un récit montrant beaucoup de sensibilité sur un rythme assez lent, presque contemplatif. Les personnages sont plutôt taiseux mais dotés d’une belle force. L’interprétation est parfaite, la jeune Catherine Clinch est lumineuse. Le film a été tourné en gaélique irlandais. The Quiet Girl a été bien accueilli par la presse et le public.
Elle: 4 étoiles
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Carrie Crowley, Andrew Bennett, Catherine Clinch
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Carrie Crowley, Andrew Bennett et Catherine Clinch dans The Quiet Girl (An Cailín Ciúin) de Colm Bairéad.

27 juin 2025

Les Voyous (1960) de Carlos Saura

Titre original : « Los golfos »

Les voyous (Los golfos)Madrid, 1959. Six jeunes marginaux forment une bande de voyous désœuvrés vivant de menus larcins. Bientôt, une ambition plus grande les pousse à prendre de plus en plus de risques : l’un d’eux, Juan, veut devenir torero et ses amis décident de l’aider à se procurer l’argent nécessaire à son premier combat…
Les Voyous est un film espagnol coécrit et réalisé par Carlos Saura. Dans son premier long métrage, le réalisateur se montre très influencé par le néoréalisme italien. Il est tourné en décors naturels avec des comédiens en grande majorité non professionnels. De nombreuses scènes de rues sont en prise de vues réelles. La réalisation est un peu maladroite mais le récit acquiert aujourd’hui le statut de témoignage sur l’état d’une jeunesse très pauvre dans l’Espagne de 1960. Réalisé sous Franco, Carlos Saura n’utilise pas encore de métaphores pour désigner le pouvoir franquiste. On peut toutefois remarquer qu’il s’écarte de l’idéologie fasciste qui accordait une grande importance à la famille et au patriarcat : les pères sont totalement absents du récit. Le film fut présenté à Cannes en 1960.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Manuel Zarzo, Rafael Vargas, María Mayer
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Les Voyous (Los golfos) de Carlos Saura.

17 juin 2025

Le Départ (1967) de Jerzy Skolimowski

Le DépartMarc est un jeune garçon coiffeur passionné par les voitures. Il s’est inscrit à un rallye avec une Porsche 911 S, comptant « emprunter » celle de son patron, mais il découvre que celui-ci a prévu de partir en week-end avec sa voiture le jour de la course…
Le Départ est un film belge co-écrit et réalisé par le polonais Jerzy Skolimowski, alors âgé de 29 ans. Il s’agit de son quatrième long métrage et son premier à l’ouest du rideau de fer. Il a été tourné en français (alors que Jerzy Skolimowski ne parle ni français, ni anglais, ni allemand) et avec un petit budget à Bruxelles. Le résultat se montre très influencé par la nouvelle vague, le cinéaste a d’ailleurs repris deux interprètes de Masculin féminin de Jean-Luc Godard qu’il admire. La forme est très libre avec des scènes qui n’ont pas toujours de lien entre elles, un ensemble de saynètes burlesques. Il fait bien reconnaitre que le contenu est tout de même un peu mince. La musique est excellente et très présente, composée par Krzysztof Komeda et enregistrée à Paris avec des jazzmen de premier plan (Don Cherry, Gato Barbieri, Philip Catherine). Ours d’Or au festival de Berlin en 1967, le film fut toutefois mal reçu en France, la critique le jugeant inférieur à ses films précédents. Ce n’est que récemment qu’il a été réévalué plus favorablement. Il est vrai, qu’avec le recul, Le Départ dresse un portrait de la jeunesse des années soixante et montre les tensions de son époque avec ce mélange de burlesque, de romantisme noir, de cri de rage. Le jeu de Jean-Pierre Léaud se montre inventif et influencé par les grands acteurs burlesques, comme Keaton et Chaplin.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Jean-Pierre Léaud, Catherine-Isabelle Duport
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Remarque :
Catherine-Isabelle Duport n’a pas tourné d’autres films après celui-ci.

Jean-Pierre Léaud et Catherine-Isabelle Duport dans Le Départ de Jerzy Skolimowski.

3 juin 2025

The Pod Generation (2023) de Sophie Barthes

The Pod GenerationDans un futur proche où la technologie a pris le pas sur la nature, Rachel et Alvy, couple new-yorkais, décident d’avoir un enfant. Soucieuse d’éviter les inconvénients de la grossesse et de ne pas pénaliser sa carrière professionnelle, Rachel souhaite utiliser les services d’une grande compagnie qui permet de porter l’enfant dans un Pod…
The Pod Generation est un film franco-americano-belge de science-fiction, écrit et réalisé par la franco-américaine Sophie Barthes. La gestation artificielle avait déjà été imaginée par Aldous Huxley il y a presque un siècle, donc l’idée n’est pas franchement originale mais Sophie Barthes aborde la question sous un angle romantique et sociétal : cette grossesse artificielle va bien entendu perturber le couple et avoir des conséquences inattendues. La mise en place éveille notre intérêt mais le problème principal du film est que les dites-conséquences ne sont pas si « inattendues » que cela. De même, les dangers de l’intelligence artificielle (ici de type omnisciente) mis en avant restent des plus classiques. Si le film n’apporte rien de nouveau, il reste plutôt amusant mais semble un peu trop long.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Emilia Clarke, Chiwetel Ejiofor, Vinette Robinson, Rosalie Craig
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Chiwetel Ejiofor, Rosalie Craig et Emilia Clarke dans The Pod Generation de Sophie Barthes.

14 mai 2025

Varsovie 83, une affaire d’État (2021) de Jan P. Matuszynski

Titre original : « Zeby nie bylo sladów »

Varsovie 83, une affaire d'État (Zeby nie bylo sladów)En Pologne communiste en 1983, durant l’oppressante loi martiale décidée par le général Jaruzelski, la milice citoyenne tabasse et tue un jeune étudiant. Sa mère, soutien à Solidarność, alerte les médias étrangers. Mais les autorités polonaises vont déployer des moyens considérables pour manipuler et altérer la tenue d’un « procès équitable »…
Varsovie 83, une affaire d’État est un film polonais réalisé par le trentenaire Jan P. Matuszyński (né en 1984, un an après les faits), son troisième long métrage. Il est basé sur un livre-enquête du journaliste Cezary Łazarewicz paru en 2016, car il s’agit, hélas, d’une histoire vraie. La Pologne du général Jaruzelski était une dictature communiste qui tentait alors de normaliser son image. Le récit montre clairement les multiples leviers que le pouvoir en place utilise pour ne pas être pris en défaut. Les rares personnes qui se mettent en travers sont inexorablement écartées ou broyées d’une façon ou d’une autre. La réalité est pire encore, si l’on en croit le réalisateur qui dit avoir simplifié pour ne pas rendre le recit trop indigeste. Le film est assez long, mais sans temps mort, et l’intensité ne faiblit à aucun moment. La mise en scène de Matuszyński est réussie, avec souvent de beaux plans très bien composés, et l’interprétation parfaite. Passionnant de bout en bout, voilà un film qui vient nous rappeler le sens du mot « dictature ».
Elle: 4 étoiles
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Tomasz Zietek, Sandra Korzeniak, Jacek Braciak, Agnieszka Grochowska, Robert Wieckiewicz, Tomasz Kot
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Sandra Korzeniak (au centre) dans Varsovie 83, une affaire d’État (Zeby nie bylo sladów) de Jan P. Matuszynski.

19 avril 2025

Iron Sky (2012) de Timo Vuorensola

Iron Sky2018. Une mission lunaire américaine est envoyée sur la face cachée de la Lune à des fins électoralistes. Les deux astronautes tombent sur une base secrète où les nazis se sont réfugiés depuis la fin de guerre dans le but d’envahir la Terre…
Iron Sky est un film de science-fiction humoristique finlandais réalisé par Timo Vuorensola. Il s’agit d’un véritable OVNI cinématographique, partiellement financé par crowdfunding. Le scénario est totalement farfelu, l’histoire n’est pas sérieuse une seule seconde. De nombreux passages sont vraiment hilarants. Les personnages sont caricaturaux à l’extrême et assez savoureux (1) ; tous les acteurs font une très bonne prestation. Malgré le budget réduit, les effets spéciaux sont très bien réalisés, notamment dans les scènes spatiales. Le film est sorti en salles dans de nombreux pays, mais pas en France. Les réactions du public semblent être plutôt négatives. Iron Sky est bien un OVNI cinématographique…
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Julia Dietze, Christopher Kirby, Götz Otto, Udo Kier, Peta Sergeant, Stephanie Paul
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(1) La présidente des États-Unis ressemble comme deux gouttes d’eau à Sarah Palin et le bureau ovale est rempli d’animaux empaillés (gouverneur de l’Alaska en 2008, elle avait pris la défense de la chasse en hélicoptère).

Christopher Kirby et Stephanie Paul dans Iron Sky de Timo Vuorensola.
Iron Sky de Timo Vuorensola.
Götz Otto, Julia Dietze et Stephanie Paul dans Iron Sky de Timo Vuorensola
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26 mars 2025

Corsage (2022) de Marie Kreutzer

CorsageNoël 1877. Alors qu’elle fête son 40e anniversaire, Élisabeth d’Autriche (dite « Sissi ») fête son 40e anniversaire. Pour satisfaire les attentes et paraître toujours jeune et belle, elle doit se plier à un régime rigoureux de jeûne, de coiffure et porter un corset très serré. Étouffée par ces conventions, avide de savoir et de vie, Élisabeth se rebelle de plus en plus contre cette image…
Corsage (en allemand = « Corset ») est un film autrichien écrit et réalisé par Marie Kreutzer. La réalisatrice s’empare de la vie de cette figure incontournable en Autriche pour faire un récit d’émancipation féminine, tout à fait dans l’air du temps. Visiblement influencée par le Marie-Antoinette (2006) de Sofia Coppola, elle met de côté la vérité historique et multiplie les anachronismes pour rendre son personnage plus actuel. Elle ne parvient toutefois à l’équilibre de son modèle et ses effets sont outranciers. De voir son personnage écouter un morceau des Rolling Stones jouée à la harpe en 1878 n’est pas banal… mais cela reste amusant. De la voir quitter un dîner officiel en faisant un doigt d’honneur semble puéril et cela nous déconnecte totalement du récit. Et que dire de la fin, sinon qu’elle est ridicule? Mais le problème principal du film ne sont même pas ces anachronismes : le problème principal est que film est rapidement ennuyeux. En revanche, la photographie et la musique sont assez belles et la performance de Vicky Krieps (qui a soufflé à la réalisatrice l’idée de faire un film sur Sissi) est plutôt remarquable.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Vicky Krieps, Florian Teichtmeister, Katharina Lorenz, Finnegan Oldfield
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Vicky Krieps dans Corsage de Marie Kreutzer.

19 février 2025

Fermer les yeux (2023) de Víctor Erice

Titre original : « Cerrar los ojos »

Fermer les yeux (Cerrar los ojos)En 1990, Julio Arenas, un acteur célèbre, disparaît pendant le tournage d’un film. Son corps n’est jamais retrouvé, la police conclut à un accident. Vingt-deux ans plus tard, en 2012, une émission de télévision consacre une soirée à cette affaire mystérieuse et sollicite le témoignage du meilleur ami de Julio et réalisateur du film, Miguel Garay. En se rendant à Madrid, Miguel va replonger dans son passé…
Fermer les yeux est un film espagnol coécrit et réalisé par Víctor Erice. C’est le quatrième long métrage de ce réalisateur espagnol en l’espace de cinquante ans. C’est une histoire très originale qu’il nous propose, avec une tentative de réflexion sur plusieurs thèmes : celui de l’identité, ce qui nous définit en tant qu’être humain et le rôle de notre propre histoire dans cette définition, et d’autre part celui de la mémoire (1). Cet aspect du film est séduisant. Tout serait parfait si l’ensemble n’était pas si long (presque trois heures). Si l’on suit avec plaisir les discussions du personnage principal et ses rencontres, notre intérêt tend à s’étioler lors de scènes assez vides. Cela n’a pas gêné la critique qui s’est emballée comme un seul homme avec un enthousiasme que j’aurais aimé partager! Un film séduisant mais beaucoup trop long…
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Manolo Solo, Jose Coronado, Ana Torrent, Petra Martínez
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(1) Dans sa notre d’intention, Victor Erice dit, en outre, s’être autant nourri de son vécu que de son imagination pour élaborer son film. « En ce sens, Fermer les yeux mettra en relation deux styles différents : celui du cinéma classique, avec son canon illusionniste, tant dans les atmosphères que les personnages ; et un autre, chargé de réel, celui du cinéma moderne. Ou, en d’autres termes, deux types de récit : l’un qui raconte la vie moins comme elle était que comme elle devrait être ; et l’autre, à la dérive, contemporain, sans mémoire ni avenir certains. »

Helena Miquel et Manolo Solo dans Fermer les yeux (Cerrar los ojos) de Víctor Erice.